La septième trompette (Ap 11,14-19)

      (14) Le deuxième  Malheur  a passé, voici que le troisième accourt ! (15) Et le septième Ange sonna… Alors, au ciel, des voix clamèrent :  La royauté du monde est acquise à notre Seigneur ainsi qu’à son Christ ; il régnera dans les siècles des siècles. (16) Et les vingt-quatre Vieillards qui sont assis devant Dieu, sur leurs sièges, se prosternèrent pour adorer Dieu en disant :

(17)  Nous te rendons grâce, Seigneur, Dieu Maître-de-tout,  Il est et Il était , parce que tu as pris en main ton immense puissance pour établir ton règne.

(18) Les nations s’étaient mises en fureur; mais voici ta fureur à toi, et le temps pour les morts d’être jugés; le temps de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints, et ceux qui craignent ton nom, petits et grands, et de perdre ceux qui perdent la terre.

(19) Alors s’ouvrit le temple de Dieu, dans le ciel, et son arche d’alliance apparut, dans le temple; puis ce furent des éclairs et des voix et des tonnerres et un tremblement de terre, et la grêle tombait dru…

 

            Cette septième trompette conclut le septénaire des trompettes commencé en 8,6‑13 pour les quatre premières, puis en 9,1-21 pour les cinquième et sixième. Et souvenons-nous : avec la sixième trompette, St Jean évoquait tous les fléaux des guerres de toutes sortes qui peuvent frapper les hommes où qu’ils soient sur cette terre. Et malgré cela, ceux qui « ont échappé à l’hécatombe de ces fléaux » ne se sont pas convertis… Mystère de l’intensité de ce que nous appelons « péché », « ténèbres », « aveuglement », « résistance à Dieu », « désobéissance » et donc « refus de se convertir »… Mais Dieu poursuit son œuvre de salut envers et contre tout, avec cette humanité blessée, telle qu’elle est, et pour elle… « Eloigne-toi de moi », disait St Pierre à Jésus, « car je suis un homme pécheur » (Lc 5,8). Mais « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, l’Unique-Engendré, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé le Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,16-17). Alors Pierre fera l’expérience difficile et douloureuse de sa faiblesse et de sa misère, mais il découvrira tout en même temps l’intensité de l’Amour de Dieu pour lui, envers et contre tout, et il en pleurera (Lc 22,62). Et son annonce de l’Evangile, vécue au sein d’une conversion permanente, sera avant tout un témoignage rendu au « Père des Miséricordes » (2Co 1,3) qui veut notre salut plus que nous-mêmes (1Tm 2,3-6 ; Lc 15,1-7 ; Mt 18,12-14 ; Jn 6,37-40 et le Père donne au Fils le monde à sauver ; mais encore faut-il lui dire « oui ! »)… Ainsi, « quand nous sommes infidèles, Dieu, Lui, reste à jamais fidèle » (2Tm 2,13), poursuivant inlassablement par l’action de l’Esprit Saint et la collaboration des hommes de bonne volonté (1Co 3,5-9) son œuvre universelle de salut (2Co 5,16-6,2)… C’est ce que St Jean va dire ici avec cette septième trompette. En effet, elle avait été annoncée en Ap 10,7 comme « l’accomplissement du mystère de Dieu, comme il en fit l’annonce à ses serviteurs les prophètes ». Or qu’annoncèrent les prophètes ? st jeanUn salut offert par Dieu (So 3,14‑15) et mis en œuvre à son initiative par un Messie juste, victorieux et humble (Za 9,9-10). Il nous offrira alors comme premier cadeau « le pardon des péchés » (Lc 1,76-79). Ce pardon sera accueilli par tous ceux et celles qui accepteront de s’engager dans une démarche de repentir sincère, de tout cœur, sous le regard aimant de Dieu qui nous connaît mieux que nous-mêmes (Lc 3,3 ; 24,46-48 ; Ac 2,38 ; 5,31 ; 10,43 ; 13,38-39 ; 26,13-18 ; 1Co 13,12). Alors Dieu pourra faire ce qu’il désire tant : nous réconcilier avec Lui pour que nous puissions trouver en Lui la Plénitude de la Vie, de la Paix, de la Joie. Soutenus et aidés par sa grâce qui vient la première à notre rencontre, dès que nous lui aurons dit ce « oui ! » de tout cœur qu’il attend, il enlèvera bien vite par son Fils, « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29), tout ce qui pouvait nous séparer de lui, nous fermer à lui. Nous recevrons alors le don du Saint Esprit qui nous établira, dès aujourd’hui, dans la foi, en communion de vie avec Lui. Tel est ce que le Nouveau Testament appelle « le Royaume des Cieux » : un Mystère de Communion avec Dieu dans l’unité d’un même Esprit (Rm 14,17 ; Ep 4,3). C’est ainsi que Jésus en St Marc parle tout en même temps « d’entrer dans le Royaume de Dieu » (Mc 9,47), et « d’entrer dans la vie » (Mc 9,43.44), une vie qui est le fruit de la Présence de l’Esprit au cœur de celui ou celle qui accepte de le recevoir, car « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63 ; Ga 5,25). Le voilà donc « le règne sur le monde de notre Seigneur et de son Christ » (Ap 11,15) et il commence dès maintenant au cœur de tous ceux et celles qui l’accueillent dans la foi et deviennent ainsi « des enfants de Dieu » (Jn 1,12-13) « vivant de sa vie » (Jn 20,30-31 ; 6,47). Oui, dès maintenant, « tout est accompli » (Jn 19,30), et donc tout est à recevoir, à faire passer dans notre vie, même si nous ne pouvons qu’attendre la pleine réalisation du projet de Dieu sur nous, par-delà notre mort, avec « la résurrection de la chair au dernier Jour » (Crédo). Mais le Christ est déjà ressuscité, une humanité glorifiée vit déjà en parfaite communion avec le Père, pour « les siècles des siècles »… Et avec lui, c’est déjà toute l’humanité qui est passée par la mort et la résurrection… C’est fait, mais pour nous, tout reste malgré tout à faire, et rien ne se fera sans notre consentement à la grâce donnée, ce « oui » de la foi, dès maintenant, dans la foi… Avec lui, nous commençons à suivre celui que nous ne voyons pas pour l’instant. Mais il est « le chemin » qui, par « la vérité » et la Miséricorde de Dieu, nous conduit à la Plénitude de « la Vie » du Ciel (Jn 14,6). Et si nous ne voyons toujours pas le ciel ici-bas, la vie du ciel, elle, nous est par donnée dès maintenant, une vie qui se poursuivra ensuite « dans les siècles des siècles »… Et ce n’est que par‑delà notre mort que nous verrons enfin, en face à face, celui que notre foi ne fait aujourd’hui que pressentir, grâce justement à cette vie nouvelle, cette paix, cette joie qu’il nous est donnée de recevoir dès ici-bas de la Miséricorde de Dieu…

 

Man jump through the gap. Element of design.

« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ :

dans sa grande miséricorde, il nous a engendrés de nouveau

par la Résurrection de Jésus Christ d’entre les morts,

pour une vivante espérance, 

            pour un héritage exempt de corruption, de souillure, de flétrissure,

et qui vous est réservé dans les cieux,

            à vous que, par la foi, la puissance de Dieu garde pour le salut

prêt à se manifester au dernier moment.   

            Vous en tressaillez de joie,

bien qu’il vous faille encore quelque temps être affligés par diverses épreuves, 

            afin que, bien éprouvée, votre foi,

plus précieuse que l’or périssable que l’on vérifie par le feu,

devienne un sujet de louange, de gloire et d’honneur,

lors de la Révélation de Jésus Christ. 

            Sans l’avoir vu vous l’aimez ; sans le voir encore, mais en croyant,

vous tressaillez d’une joie indicible et pleine de gloire, 

                        sûrs d’obtenir l’objet de votre foi : le salut des âmes » (1P 1,3-9).  

 

            Souvenons-nous : les vingt-quatre Vieillards représentent l’ensemble de ceux et celles qui ont fini leur pèlerinage sur cette terre et accepté le salut de Dieu. Ils vivent désormais ce que nous appelons « la communion des saints », « saints » car sanctifiés par la Toute Puissance de Celui qui n’est que Miséricorde (cf. Lc 1,49-50). Ils remercient le Père qui les a mis en mesure de partager le sort des saints dans la lumière. Il les a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et transférés dans le Royaume de son Fils bien aimé en qui « nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col 1,12-14). fouleGrâce à ce pardon obtenu par le sacrifice du Christ sur la Croix et mis en œuvre très concrètement par l’Eau Vive de l’Esprit qui a lavé leur cœur de toute souillure, Dieu les a sanctifiés (cf. 1Th 5,23-24) de telle sorte qu’ils sont maintenant « tout resplendissants, sans tâche ni ride ni rien de tel, mais saints et immaculés » (Ep 5,25-27). Son projet s’est accompli pour eux (Ep 1,3-10) : il a pu, grâce à leur consentement, leur partager son Royaume et sa Gloire… « Vous mangerez et boirez à ma table en mon Royaume, et vous siègerez sur des trônes » (Lc 22,30), avait dit Jésus à ses disciples, et à travers eux à toute l’Eglise, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté… Et c’est bien ce qui est arrivé : « les vingt quatre Vieillards », toute la communion des saints, « sont assis devant Dieu sur leurs trônes » (Ap 11,16 ; 4,4), à l’image et ressemblance du Fils unique (Rm 8,29) « assis à la droite de Dieu » (Col 3,1) par sa Résurrection et son Ascension au plus haut des cieux (Ph 2,6-11)… Et « ils se prosternent pour adorer Dieu en disant : « Nous te rendons grâce, Seigneur, Dieu Maître-de-tout, “Il est et Il était” (et ils ne disent pas « Il vient », car Il est là, avec eux, devant eux, en face à face) parce que tu as pris en main ton immense puissance pour établir ton règne ». Cette immense puissance est celle de sa Miséricorde révélée par le Christ en Croix, portant sur lui notre péché, souffrant de nos souffrances, mourant de notre mort (Mt 8,17, citation d’Is 52,13-53,12 ; 2Co 5,21 ; 1P 2,21-25)… « Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). Toi la Source d’Eau Vive (Jr 2,13 ; 17,13), en te rejetant, en me rejetant (Jn 5,26 ; 7,37‑39 ; 10,10), ils se tuent (Jn 5,40), et ils n’en ont pas conscience !… Alors, je meurs de leur mort pour qu’un jour, ils puissent vivre de notre vie… « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13). Ressuscité, le Christ continuera de mettre en œuvre cette Miséricorde Toute Puissante par son Eglise qui est son Corps (1Co 12,12-13.27 ; Ep 4,4-6 ; 2Co 5,20 ; 2Co 13,3 ; Lc 10,16) et par l’Esprit Saint (1Co 2,1-5), Puissance (Lc 4,14) d’Amour (Rm 5,5) de Dieu (Jn 4,24 avec 1Jn 4,8.16)…

 communion des saints

« Les nations s’étaient mises en fureur ; mais voici ta fureur à toi » (Ap 11,18). Au déchaînement de violence dans le monde, Dieu répond par le déchaînement de son Amour, par la Toute Puissance de sa grâce, cachée, silencieuse, discrète, mais capable de remporter dès maintenant la victoire au cœur de tous ceux et celles qui l’accueillent dans leurs épreuves, leurs souffrances, leurs maladies, leurs détresses… « La Lumière » de l’Amour (cf. 1Jn 1,5 ; 4,8.16) « a brillé dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 1,5). « Maintenant, le Prince de ce monde est jeté dehors » (Jn 12,31), hors du cœur et de la vie de ceux, qui, par leur foi, sont déjà « un seul esprit avec le Seigneur » (1Co 6,17), car sur Lui et sur Lui seul, « il n’a aucun pouvoir » (Jn 14,30). Heureux alors, ceux qui se confient dans le Seigneur, même si notre vie ici-bas ne peut qu’être marquée par le combat (Ep 6,10-13) et les souffrances de toutes sortes (1P 1,6). « Mais il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous » (Rm 8,1)… 

Mais contrairement à « la fureur » du monde, cette « fureur » de l’Amour, expression de l’ardent désir de Dieu qui « veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,4) respecte l’autre, ne cherche que le bien de l’autre… Mais Dieu, parfois, n’hésite pas à se mettre en colère (Mc 3,5) pour interpeller les pécheurs (Jn 2,13-17), et leur permettre ainsi de prendre conscience de leurs erreurs, de leurs mauvais choix qui les conduisent à la mort. Et cela, Dieu, de tout son cœur, ne le veut pas (Ez 33,11 ; 18,23). 

« Voici donc ta fureur à toi, et le temps pour les morts d’être jugés » (Ap 11,18). Qui sont ces morts ? A la lumière de l’Evangile selon St Jean, nous pouvons penser tout d’abord aux pécheurs qui, quelque part, vivent un état de mort spirituelle par suite de leurs fautes. Car « le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 6,23), dès maintenant… Mais « l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront » (Jn 5,25). jésus frappe à la porteD’une manière ou d’une autre, « la voix du Fils de Dieu » se propose donc à tout homme : voix de sa conscience au plus profond de lui-même (Rm 2,14-15), voix de la vérité et de la justice à travers tout ce qui, en ce monde, est porteur de telles valeurs, et, par excellence, voix de l’Evangile proclamé aujourd’hui encore par les disciples du Christ… Et c’est à chacun, en toute liberté et conscience, de répondre à Celui qui est « Vérité » (Jn 14,6 ; 6,32 ; 8,40) et « Justice » (Ac 3,14 ; 22,14) avec l’aide et le soutien de « l’Esprit de Vérité » (Jn 14,17 ; 15,26 ; 16,13) envoyé « en mission par toute la terre » (Ap 5,6)… A travers cette « voix du Fils » se révèle « le Père qui ne juge personne » (Jn 5,22) : « Je ne te condamne pas », dit ainsi Jésus à la femme surprise en flagrant délit d’adultère ; « va, désormais ne pèche plus » (Jn 8,11). « Dieu », en effet, « n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,17). Alors, si « le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 6,23), les pécheurs qui accepteront de répondre à cette Voix du Fils qui les appelle au repentir recevront le pardon de toutes leurs fautes et avec lui « le don gratuit de Dieu, la vie éternelle » (Rm 6,23), dès maintenant, dans la foi… Tout dépend donc de la réponse, du consentement donné ou non à la grâce qui, par le Christ, vient frapper à notre cœur pour nous appeler au salut… Alors, celui qui croit en ce Dieu qui ne juge personne et ne désire que son salut ne sera pas jugé. Mais celui qui refusera de croire se privera lui-même du salut offert : il se condamnera lui-même (Jn 3,18)…

 Jean 5

L’expression « le temps pour les morts d’être jugés » ne peut bien sûr que nous faire penser à tous ceux et celles qui sont déjà passés par la mort. Or tel fut le Fils ici-bas parmi les hommes, tel il est au ciel pour l’éternité (Hb 13,8)… Et tous les morts, nous dit St Jean, ressusciteront : « Ceux qui auront fait le bien pour une résurrection de vie, et ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de jugement » (Jn 5,28‑29), un jugement qui se fera toujours à la Lumière de Celui qui « ne juge personne » (Jn 5,20). Alors, il en sera au ciel comme il en est déjà sur cette terre, dans la foi : « celui qui croit en lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas en lui est déjà jugé parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils Unique de Dieu » (Jn 3,18)… L’important est donc de dire « Oui ! » à Jésus, l’Unique « Sauveur du monde » (Jn 4,42), dès maintenant et le plus rapidement possible… Et l’Eglise prie chaque jour pour les défunts, pour que tous disent ce « Oui ! » au Christ qui nous appelle tous à sa Lumière et à sa Vie… 

C’est donc dès maintenant, en toute liberté, en toute conscience et de tout cœur, que nous sommes invités à répondre « oui » à Dieu en lui offrant avec confiance toute notre vie et notamment tout ce qui ne fut pas conforme à sa volonté… Alors, il commencera à mettre en oeuvre sur la terre ce qui se poursuivra ensuite au ciel : une vie de communion avec Lui dans l’unité d’un même Esprit… prodigueEt tout ceci se réalise par excellence au moyen des sacrements que le Christ a donnés à son Eglise. Voilà pourquoi il est si important d’annoncer Dieu au monde, de lui présenter son Amour, sa Tendresse, son Infinie Miséricorde, ce salut, cette Plénitude, ce Bonheur éternel qu’il veut pour chacun de nous plus que nous-mêmes… La mission du Christ était de nous faire connaître le Père (Jn 1,18), de manifester son Nom (Jn 17,6), c’est à dire « Qui » il est… Ensuite, c’est à chacun, en toute liberté, aidé par l’Esprit Saint (1Co 12,3), d’accepter ou de refuser cet Amour, un Amour têtu qui, en cas de refus, se proposera et se proposera encore… Et le Christ compte maintenant sur chacun d’entre nous pour que cette mission puisse se poursuivre de génération en génération, et cela jusqu’à la fin des temps. Mais avec ses disciples et par eux, c’est Lui et Lui seul qui continue à révéler le Père par l’action de l’Esprit Saint… « Je leur ai fait connaître ton Nom et je le leur ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux. Allez donc dans le monde entier, je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Jn 17,26 ; Mt 28,18-20 ; Mc 16,14-20 ; Rm 15,15-19)…

 

Et « si le temps est venu pour les morts d’être jugés », « le temps » est aussi venu « de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints, et ceux qui craignent ton nom, petits et grands, et de perdre ceux qui perdent la terre » (Ap 11,18). L’accent en ce verset est mis sur l’obéissance au Christ, à sa Parole, à son Esprit…

St Paul l’appelle « l’obéissance de la foi » (Rm 1,5 ; 16,26 ; cf. 6,16, 15,18 ; 16,19 ; 2Co 7,15 ; 9,13 ; 10,6 ; Ep 6,5-6 ; Ph 2,12 ; Paul et ses compagnons « serviteurs » de Dieu et du Christ : Rm 1,1 ; Ga 1,10 ; Col 4,12 ; 1Tm 4,6 ; 2Tm 2,24 ; Tt 1,1) une attitude qui devrait caractériser tout chrétien et qui l’engage tout entier, à l’image et ressemblance du Fils dont la seule nourriture était d’accomplir la volonté du Père, et donc de lui obéir dans l’amour (Jn 4,34 ; 15,9-10 ; 14,31 ; 5,19-20 ; Christ Serviteur du Père : Ac 3,13 ; 3,26 ; 5,27)… St Benoît commence ainsi sa Règle : Paris Surréalistes+annexes« Ecoute, ô mon fils, les préceptes du Maître, et incline l’oreille de ton cœur. Reçois volontiers l’avertissement d’un père plein de tendresse, et accomplis-le efficacement, afin que le labeur de l’obéissance te ramène à celui dont t’a éloigné la lâcheté de la désobéissance. A toi donc s’adresse en ce moment ma parole, qui que tu sois, qui, renonçant à tes propres volontés pour militer sous le vrai Roi, le Seigneur Jésus Christ, prends en main les puissantes et glorieuses armes de l’obéissance »… 

Et dans la langage biblique, « craindre Dieu », c’est encore tenir compte de lui, l’écouter, lui obéir… Les « serviteurs » de Dieu sont donc « ceux qui craignent son Nom, petits et grands », et leur obéissance commence à les conduire sur les chemins de la sainteté car ils obéissent à Celui là seul qui peut sanctifier, qui désire le faire, et qui attend notre libre consentement pour qu’il en soit effectivement ainsi… Et « les prophètes » dans la Bible sont avant tout ceux qui ont reçu comme vocation de transmettre la Parole de Dieu qu’ils ont d’abord reçue… Ce qui sous entend d’obéir à l’appel reçu, d’écouter cette Parole, pour ensuite essayer de la servir le mieux possible en la transmettant aux autres… Et tout baptisé est un prophète appelé à se faire le serviteur de « la Parole de Vérité, l’Evangile » pour « le salut »(Ep 1,13) de tous… Au jour de son baptême, il a en effet reçu « l’onction du saint chrême, huile parfumée consacrée par l’évêque » qui « signifie le don de l’Esprit Saint au nouveau baptisé. Il est devenu un chrétien, c’est-à-dire  » oint  » de l’Esprit Saint, incorporé au Christ, qui est oint prêtre, prophète et roi » (Catéchisme de l’Eglise Catholique & 1241 ; cf. 1546).

prier-pere-fils-saint-espritEnfin, le chapitre 11 se termine par une vision du « Temple de Dieu dans le ciel » qui « s’ouvre » et laisse apparaître « l’arche d’alliance »… L’image du Temple au ciel, comme celle de « la Maison de Dieu » en St Jean, renvoie à nouveau à ce Mystère de Communion que le Père, le Fils et l’Esprit Saint vivent de toute éternité dans l’unité d’un même Esprit qui est tout à la fois Amour, Lumière, Paix, Joie… Et c’est à ce Mystère de Communion que nous sommes tous appelés, un Mystère qui commence dès ici-bas dans la foi et par une foi vivante qui accueille le Don de l’Esprit… Telles sont ces Noces Nouvelles que le Christ est venu sceller avec l’humanité tout entière en versant sur la Croix « le sang de l’Alliance répandu pour la multitude en rémission des péchés » (Mt 26,28 ; Mc 14,24). Le Miracle des Noces de Cana (Jn 2,1-12) en est l’illustration, en acte, « le bon vin » symbolisant le Don de l’Esprit Saint, ce grand cadeau que Dieu veut faire à tous les hommes…

Et tout s’achève comme par une signature divine avec « les éclairs », « les voix », « les tonnerres », « le tremblement de terre » et « la grêle », autant d’éléments que l’on retrouve très souvent dans l’Ancien Testament lors des manifestations divines…

Jacques Fournier

 

AP – SI – Fiche 21 – Ap 11,14-19 : Cliquer sur le titre précédent pour accéder au document PDF pour lecture ou éventuelle impression.

image_pdfimage_print

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Question antispam * Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.

Top