« La joie du pardon »

Qu’elle est grande la joie du pardon ! Entrons dans l’action de grâces pour le pardon que Dieu nous donne, pour cette grâce de paternité. Pardonner comme Dieu pardonne.

Voici une histoire, simple, bouleversante, mais si lumineuse. C’est le père Henri CAFFAREL, fondateur des Equipes Notre-Dame, qui nous la raconte.

Il recevait une veuve qui lui demandait de l’accompagner dans sa vie spirituelle. Le père CAFFAREL l’invite à lui dire son itinéraire avec le Seigneur. Voici sa réponse.

« C’est à Serge, mon mari, que je dois ma vie intérieure.

Plus précisément à son attitude envers moi lors d’une phase peu glorieuse de ma vie conjugale : mariée depuis cinq ans, mère de deux enfants, je lui étais infidèle. Je l’aimais pourtant. Ne voulant pas saccager son bonheur, je veillais à ce qu’il ne pût rien soupçonner.

Son amour pour moi, d’une exceptionnelle qualité, s’approfondissait de jour en jour. Au cours d’une veillée – je m’en souviens comme si c’était hier – il m’exprima, en termes qui m’atteignirent au cœur, sa tendresse, son estime, son admiration. C’en était trop. Je laissai échapper : « Si tu savais ! » – « Je sais », me répond-il.

Ces mots firent exploser en moi une indignation aussi violente qu’injuste : « Alors, pourquoi me jouer cette affreuse comédie ? De deux choses l’une : ou tu ne souffres pas de ce que tu sais et c’est la preuve que tu ne m’aimes pas, ou tu es bouleversé et ta sérénité n’est que mensonge ! » J’étais hors de moi, agressive, railleuse, blessante. Il attendit que l’orage se fût apaisé.

Puis, calmement, gravement, tendrement, il ajouta : « Comprends ! Depuis six mois j’ai cruellement souffert, mais ma souffrance à moi était supportable car elle ne m’abîmait pas, tandis que toi, ton mal t’abîmait, chose intolérable à mon amour. Je vis clairement ce que j’avais à faire, cela seul que je pouvais faire : t’aimer plus encore qu’auparavant pour que tu ressuscites à l’amour et que cet amour tout neuf, non seulement brûle ton mal à sa flamme mais te fasse un cœur nouveau, une pureté nouvelle, une beauté plus rayonnante que jamais. » Et l’amour de Serge fit de moi cet être nouveau. »

Ce récit est un des plus beaux hymnes à l’amour, à la force de l’Amour de Dieu incarné dans l’amour humain. Le pardon est ici le beau nom de l’Amour.

Rm 5,5 : « Et l’Espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné ».

Ah, si nous regardions avec cette tendresse et cette Espérance !

Rm 8, 35-38 : « Qui nous séparera de ‘Amour du Christ ? »

Noéline FOURNIER, tiré du livre « Pardonner jusqu’où ? »

                                                        de Paul-Dominique MARCOVITS

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