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4ième dimanche de Carême – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 2, 13-25

 

« Il a voulu ainsi montrer …

la richesse surabondante de sa grâce… »

 

Sa grâce, la grâce de Dieu, c’est-à-dire son amour pour les hommes, depuis toujours et pour toujours.

Cet amour qui est en filigrane de tous les textes de ce dimanche.

On le voit dès la première lecture : face aux infidélités des ’’chefs’’, des responsables politique et religieux du peuple hébreux, Dieu envoie des prophètes, des messagers, « sans attendre et sans se lasser ».

Car cet amour pour son peuple est un amour de Père. Comme celui de parents qui prennent soin de leurs enfants, s’occupent d’eux matériellement, moralement et spirituellement, pour qu’ils aient tout ce qui leur faut pour réussir dans la vie ; mais qui aussi s’interposent vigoureusement quand ceux-ci dérapent, toujours par amour pour eux.

C’est le cas avec Dieu, dont « la fureur grandissante du Seigneur contre son peuple » trouvera son épilogue par la déportation à Babylone de son élite. Et là, le peuple regrette le ’’bon temps’’, ainsi que le montre le psaume 136, qui compte parmi les plus beaux des psaumes : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion … Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ? Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! … Si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem, au sommet de ma joie. »

Alors Dieu, qui « avait pitié de son peuple et de sa demeure » (1° lect) permet la victoire de Cyrus et lui demande de « bâtir une maison à Jérusalem » pour que chacun puisse « monte[r] à Jérusalem ».

Dieu n’abandonne pas son peuple, quoiqu’il ait fait (ce qui n’est malheureusement pas le cas de tous les parents).

Dieu est un inconditionnel de l’amour. C’est normal puisque c’est lui qui l’a créé.

Mais nous, sommes-nous des inconditionnels de l’amour ?

Notre attitude est souvent comme celle des gens d’Israël : nous aimons Dieu, mais il nous arrive de nous éloigner de lui, nous l’oublions, attirés par les biens et les distractions du monde. Alors dans son amour, Dieu nous envoie des messagers, des amis, des prêtres, Sa Parole, l’homélie du dimanche, pour nous secouer, nous faire réfléchir, nous ramener vers lui. Et si cela ne suffit pas, il y a des moments forts qui nous interpellent sur le sens de notre vie : le carême, une conférence, une retraite, voire même la perte d’un être cher, ou sa maladie, … ou la nôtre …

Car nous sommes concernés dans les deux sens : en tant que le pécheur qui s’éloigne …, mais aussi en tant que je suis un ami ou un voisin qui peut être messager de Dieu vis-à-vis des autres, qui peut donner une parole de vérité inspiré de l’Évangile. Même si nous n’en sommes pas conscients : Dieu peut faire à travers nous du bien aux autres malgré nos faiblesses et nos handicaps divers ; parce que ce bien « ne vient pas de [nous], c’est le don de Dieu » (2° lect).

Après nous avoir rappelé le « grand amour dont il (Dieu) nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes », saint Paul nous dit : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. ». Il nous faut aussi croire. Nous ne sommes donc pas sauvés malgré nous, sans que nous n’ayons rien à dire ou faire, et ce n’est pas parce que nous faisons quelque chose pour être sauvés que nous le serons. Ce qui nous est nécessaire, c’est la foi, foi en Dieu, foi en Jésus-Christ, foi en son amour. Dieu nous demande que nous répondions à son amour, à sa Parole, et que nous laissions de côté notre ’’matuvisme’’ que nous             aimons bien et qui nous fait tant de tort. Saint Paul est clair : tout nous vient de Dieu, et contrairement à ce qu’on croit souvent, notre salut « ne vient pas des actes » que nous pourrions faire, et donc, nous ne pouvons « en tirer orgueil ».

Profitons de ce carême pour demander pardon de notre orgueil, et en même temps pour demander pardon de ne pas assez faire d’œuvres de miséricorde.

Et laissons monter vers Dieu notre action de grâce pour cet amour surabondant qu’il a pour chacun de nous, tellement grand qu’il donne son fils unique, élevé sur la croix pour que le monde soit sauvé.

« Tout vient de toi, ô Père très bon. Nous chantons les merveilles de ton amour ! »

 (C 66 – D. Ombrie)

Mon Dieu,

tu as tellement aimé le monde

que tu as donné ton Fils unique

pour que ceux qui croient en lui soient sauvés.

Ouvre notre cœur,

que nous avons parfois tant verrouillé,

et donne-nous d’accueillir ton amour

dans la simplicité et dans l’humilité.

 

Francis Cousin

                       

               

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim carême B 4° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-10a