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5ième dimanche de Carême – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Jean 12, 20-33

 

« Mais non,

c’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci !  »

 

            Le début de l’évangile qui nous parle des grecs est une introduction qui semble superfétatoire. En effet, dans sa réponse, Jésus parle de toute autre chose que du désir des grecs de le rencontrer.

A mois que ce ne soit fait pour montrer que le discours de Jésus est pour le monde entier, et pas seulement pour les juifs, et que tous ceux qui veulent suivre Jésus seraient avec lui, après sa glorification : « là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. » (v. 26).

Jésus pense à son « heure » et à ce qui viendra après, quand il sera près de son Père. Il pense à cette  « heure » qui est le but de sa mission sur la terre : « si le grain de blé tombé en terre (…) meurt, il porte beaucoup de fruit. » (v.24), il pense à sa mort : « moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (v.32).

Et comme Jésus est à la fois « vrai Dieu et vrai homme », en tant qu’humain, il n’est jamais très agréable de penser à sa mort : « Maintenant, mon âme est bouleversée » (v.27a).

Suit une phrase qui rappelle la prière de Jésus à Gethsémani dans les évangiles synoptiques : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. » (Luc 22,42), mais qui n’est pas cette fois axée sur le sentiment de peur et d’angoisse, mais plutôt au niveau de la raison, de l’intellect : « Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! (V,27b) La fin de ma mission est proche, il faut que j’aille jusqu’au bout, à la mort terrestre. Je l’accepte, pour la gloire de mon Père, pour que sa volonté soit faite. »

Cette dernière phrase est connue de chacun de nous, et nous la disons  plusieurs fois par jour : « Que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel »

Mais souvent nous la comprenons dans son sens global, pour tout le monde et sur un espace de temps illimité : nous pensons qu’à la fin des temps, tout le monde croira en Dieu Trinité : Père  Fils et Saint Esprit …

Et on oublie que cela nous concerne chacun, et chaque jour, voire même à chaque instant.

Notre prière, celle qui n’est pas écrite, récitée, celle que l’on fait quand on parle directement à Dieu est-elle : « Seigneur, fais de moi ce qu’il te plaira ! » … ou bien : « Seigneur, fais que mes enfants aillent à la messe », « Fais que mon mari arrête de boire l’alcool. », « Fais que je puisse avoir un petit travail. » … ?

En clair : « Fais que se réalise ce que je veux. Moi, je ne peux pas, je n’y arrive pas, alors, fais-le pour moi … »

Ce n’est plus que ta volonté soit faite, mais que ma volonté soit faite !

Et cela nous arrive à tous, beaucoup plus souvent qu’on ne le pense …

Jésus n’avait qu’un projet : réaliser pour nous le projet de son Père.

Est-ce que je suis prêt à réaliser le projet que le Père a pour moi ?

Pour cela, il faut l’écouter, et non lui parler de ce que nous voulons pour notre vie, car « Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. »

C’est notre espérance à tous. Mais elle a un préalable ici, sur terre : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Mc 8,34)

                                                                                                       

Seigneur,

tu as accepté de faire

la volonté de ton Père,

quelles qu’en soient les conséquences pour toi :

la mort sur la croix.

Mais moi, est-ce que je fais

la volonté de mon Père qui est aux cieux ?

Je suis bien trop attaché au plaisir de ce monde.

Pardonne-moi, Seigneur.

 

Francis Cousin

               

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim carême B 5° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-11