Le Saint Sacrement – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 14, 12-16.22-26

 

« Où veux-tu que nous allions

faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »

 

On peut être surpris par cette demande des disciples qui ne disent pas : ’’Pour que nous mangions la Pâque », mais qui s’adressent directement à Jésus, en insistant sur « Pour que Tu manges la Pâque. »

Sans doute Marc veut montrer que cette Pâque, ce dernier repas de Jésus avec ses disciples, ce repas au cours duquel il va laver les pieds de ses disciples (cf Évangile de Jean), et pour les trois auteurs synoptiques, où il va partager le pain et le vin avec eux, que cette Pâque là, ce n’est pas la Pâque comme le font les autres juifs (dont ses disciples), mais que Jésus va utiliser les rituels de la Pâque juive pour les transformer en un ’’nouveau signe’’, non pas tant pour se souvenir de l’ancien temps, de la libération de l’esclavage des Égyptiens et du dernier repas avant le départ, mais pour donner à ses disciples une force inestimable pour les accompagner sur leur chemin de vie, pour qu’ils puissent aller, avec lui, sur la voie de la vie éternelle.

On ne parle pas de l’agneau, qui est pourtant le mets principal du repas pascal, parce que le véritable agneau pascal, c’est Jésus lui-même qui, à l’issue de ce repas, s’offrira pour mourir afin que tous les hommes puissent vivre de la Vie éternelle.

Qu’est-ce qui est nécessaire pour que l’homme vive ? Manger et boire ! (et dormir).

Jésus va prendre deux éléments du repas pascal : le pain sans levain et le vin.

Comme tous les chefs de famille, Jésus suit la tradition juive ; il refait les gestes des anciens, il prononce les bénédictions, partage le pain entre les convives, et fait circuler la coupe de vin à plusieurs reprises. Mais il va apporter une nouveauté au rituel : le pain qu’il partage, il va dire que c’est son corps, donné pour ses disciples, et pour la coupe de vin, il va dire que c’est son sang, signe de l’alliance nouvelle. En ajoutant, « faites ceci en mémoire de moi. »

Le pain était un élément essentiel de la nourriture de l’époque. De ce fait, le pain était synonyme de vie ; on disait « gagner son pain » pour dire « gagner sa vie ». Consommer le pain partagé par Jésus, c’est aussi ‘gagner’ sa vie, sa vie sur la terre, et surtout la vie éternelle. Jésus avait dit : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » (Jn 5,51).  

Le vin était un des éléments essentiels de toutes les fêtes, « le vin qui réjouit le cœur de l’homme. » (Ps 103,15), qui « égaie la vie » (Qo 10,19). Jésus va l’assimiler à son sang, le sang qui est nécessaire à la vie : si on perd son sang, on perd la vie. « La vie de toute chair, c’est son sang. » (Lev 17,14). Et lors des sacrifices d’expiation des péchés, on versait le sang de l’animal sacrifié sur les personnes qui avaient péché. En assimilant le vin à son sang versé pour la multitude, il montre aux juifs que son sacrifice sur la croix est fait pour le pardon des péchés de cette multitude.

Dans le discours à la synagogue de Capharnaüm, Jésus dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6,56).

C’est pourquoi participer au partage du pain et du vin est appelé communion : communion de chacun avec Jésus, mais aussi, par ce fait même, communion entre tous ceux qui participent à l’eucharistie. C’est sans doute un aspect qui est souvent oublié, parce que nous sommes de plus en plus individualistes, pour ne pas dire égoïstes. Pour beaucoup, les gens communient sans se préoccuper des autres, sans penser que cela devrait changer nos relations avec les autres paroissiens, sans penser que nous faisons alors partie d’un même corps, unis dans une démarche commune, chacun avec ses qualités (et ses défauts) pour avancer et faire avancer l’Église dont nous faisons tous partie.

Communier au corps du Christ, c’est vouloir lui ressembler, vivre comme lui a vécu, préoccupé des pauvres et des petits, préoccupé de justice et de paix, en mettant l’amour de Dieu et des autres au centre de notre vie. C’est suivre l’exhortation de saint Augustin : « Devenez ce que vous recevez ». C’est faire de petits pas sur le chemin de la sainteté.

Seigneur Jésus,

avant de partir vers ton Père,

tu nous as donné ton corps et ton sang

pour être nourriture et boisson de nos âmes,

et nous permettre de nous réunir en une seule Église,

invitée au festin des noces de l’Agneau Pascal.

 

Francis Cousin

                      

 

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim St Sacrement B A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-22       

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