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11ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 4, 26-34

 

« … Nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève,

la semence germe et grandit, il ne sait comment. »

 

Cette image du règne de Dieu est encore vraie aujourd’hui, même si cela fait déjà quelques années que l’homme ne se contente pas de semer : il met de l’engrais (pas toujours naturel …), il arrose ou abrite de la pluie, dans certaines serres on met du chauffage, des lampes pour éclairer et donner l’illusion que c’est le soleil …, quand on ne rajoute pas des OGM pour que les produits recherchés soient plus gros, plus beaux, voire même stériles, des fois que certains aient l’idée de semer les graines sans les acheter au prix fort ! Quel scandale ce serait !

Or, le scandale se trouve plutôt dans la volonté de l’homme de tout maîtriser dans le processus de la pousse des légumes, des fleurs, des céréales ou des autres végétaux que le nature nous propose.

Volonté de puissance, de domination, de richesse …

Des volontés qui ne sont pas celles qui permettent la venue du règne de Dieu.

Et nous sommes tous plus ou moins partie prenante de ce système !

Et pourtant, tout ceux qui ont un jardin potager savent qu’une fois la graine semée, il faut attendre, … et que le résultat n’est pas toujours celui escompté, parfois en plus, parfois en moins, pour des raisons qu’on ne connaît pas, mais dont on se dit que « Dieu seul les sait ! ».

Et d’une certaine manière on retrouve ce que nous dit Jésus dans l’évangile de ce jour.

Que nous demande Jésus ?

Finalement peu de choses : simplement semer ! Le reste est l’affaire de Dieu.

Or, nous les hommes, nous voulons tout faire. Dès que nous faisons quelque chose, nous voulons être les maîtres de tout le processus, depuis le début jusqu’à la fin. Nous voulons semer et moissonner. Mais Jésus nous dit : « L’un sème, l’autre moissonne » (Jn 4,37). Et dès que quelqu’un veut mettre ‘son grain de sel’ dans nos affaires, on a l’impression d’être amoindri et cela tourne à la jalousie ou la bataille.

Mais Dieu nous demande de le laisser mettre son ‘grain de sel’ dans nos affaires.

Semer, et laisser Dieu faire le reste. C’est ce que disait Jeanne d’Arc quand on lui disait qu’elle n’avait pas les moyens de se lancer dans la bataille, elle répondait : « Dieu y pourvoira ! », reprenant la réponse d’Abraham à Isaac concernant l’animal du sacrifice : « C’est Dieu qui pourvoira à l’agneau pour l’holocauste, mon fils » (Gn 22,8).

Dieu nous demande de débuter l’action, et après il se charge du reste (en nous demandant parfois un petit coup de main).

Semer …, mais quelle graine ?

Semer, ce n’est pas construire une cathédrale ou un orphelinat. C’est tout simple…

Certains disent qu’il faut avoir la main, la main verte ! Mais ce qu’il faut, c’est surtout aimer les plantes et bien préparer le terrain.

Il en est de même pour la Parole de Dieu, que nous avons à semer : il faut l’aimer, et donc aimer Dieu. Il faut aussi bien préparer le terrain, c’est-à-dire avoir un minimum de connaissances religieuses (mais pas trop ! certaines personnes sont des exemples pour les autres sans avoir jamais rien appris !).

Et il faut aussi aimer les gens, ce qui veut dire que nous devons éviter d’être égoïste, vantard, m’as-tu vu, etc …

Malheureusement, combien de personnes se sont éloignées de l’Église et de Dieu, parfois pour une simple phrase mal venue d’un prêtre ou d’une autre chrétien qui a parlé d’une situation matrimoniale plutôt bancale au regard de l’Église de parents qui voulaient faire baptiser leur enfant, au lieu de les accueillir et de les accompagner sur un chemin de vie à la lumière de l’Évangile. Ou par le mauvais exemple de chrétiens : « Hein, li sa va la messe, et li l’est pire que nous dans sa vie ».

Si nous voulons mettre en œuvre le règne de Dieu sur cette terre, nous devons semer, aimer Dieu, aimer les autres, et surtout avoir confiance en Dieu, jusqu’au bout, même quand tout semble perdu, comme l’a fait Abraham sur le mont Morrya.

C’est cette confiance absolue en Dieu qui nous permettra de construire le règne de Dieu, comme le fit le centurion de l’armée romaine demandant la guérison de son fils et à qui Jésus répondit : « Va, ton fils est vivant. » (Jn 4,42-54).

Acceptons de n’être qu’un simple semeur, semeur d’idée, semeur de rêve, semeur d’action, et laissons faire Dieu. Acceptons de n’être que « de simples serviteurs [qui] avons fait ce que nous devions faire » (Lc 17, 10).

Et redisons avec Sœur Faustine : « Jésus, j’ai confiance en toi ! »

Seigneur Jésus,

nous voulons toujours faire quelque chose

qui vienne de nous,

de bout en bout.

Et toi, tu nous dis qu’il nous suffit de semer,

et que tu feras le reste…

Te laisser faire,

accepter de te laisser faire,

te faire entièrement confiance,

voila ce qui est dur pour un humain !

Aide-nous à devenir ton serviteur.

 

Francis Cousin

                      

 

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 11° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-24