18ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 24-45)

 

Évangile selon saint Jean 6, 24-35

 

« L’œuvre de Dieu,

c’est que vous croyez à celui qu’il a envoyé. »

 

Tout au long de l’évangile de ce jour, on va voir une incompréhension entre ce que dit et fait Jésus et ce que comprennent les juifs.

Les juifs sont à la recherche de Jésus car ils voulaient « l’enlever pour faire de lui leur roi » (Jn 6,15), un roi terrestre qui pourrait les libérer de l’occupation romaine. Et quand ils le trouvent, Jésus leur reproche de ne pas avoir vu de « signes » dans ce qu’il avait fait auparavant : les guérisons, l’eau changé en vin, les pains multipliés … Ils avaient vu les faits, mais sans réfléchir au pourquoi de ces faits, leurs significations, de quoi étaient-ils le symbole.

Et rappelant la journée précédente, il fait la différence entre ‘la nourriture qui se perd’  et ‘la nourriture qui demeure’.

On retrouve deux mots courants chez Jean : recherche et demeurer. On les a déjà vus dans le chapitre 1, quand André et un autre disciple suivent Jésus : « Que cherchez-vous ? » demande Jésus ; « ils allèrent … virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui… » (v. 38-39). Eux étaient des chercheurs de Dieu, sont allés à sa rencontre en le suivant, l’ont écouté, ont ouvert leur cœur à sa Parole, et ont vu où il demeurait et sont restés avec lui, ont demeuré avec lui. Mais c’étaient des chercheurs de Dieu, de la transcendance … Et ils ont cru en Jésus.

Ce qui n’était pas le cas des juifs qui ne cherchaient qu’à manger gratuitement. Ils cherchaient le pain matériel, et non le pain spirituel, la Parole de Dieu, un pain qui nous amène plus loin, jusque dans la vie éternelle.

Alors, quand Jésus parle de ce pain ‘qui dure’, que leur « donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. », ils sont d’accord qu’on leur donne un pain qui dure pour toute la vie, ils sont prêts à tous : « Qu’est-ce qu’on doit faire ? » Ils avaient déjà dans la loi quelques 613 commandements à respecter, alors quelques uns de plus pour « les œuvres de Dieu », quelques actions  à faire … Cela ne les dérange pas. Ils sont dans le domaine de la loi, des pratiques, du permis et du défendu.

Mais Jésus leur répond au singulier : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez à celui qu’il a envoyé. ». Il ne s’agit plus de faire … mais de croire.

« Oui, d’accord, on veut bien te croire, mais quel signe vas-tu accomplir pour que nous pussions te croire ? »

Un signe ?! Une preuve ! Eux qui avaient bénéficié de la multiplication des pains la veille, ils n’ont pas compris que c’était déjà un signe de la puissance de Dieu qui donne gratuitement. Pourtant, ils connaissaient les écritures : « Venez acheter et consommer, … sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! » (Is 55,1-2). Et Isaïe est bien un prophète reconnu, envoyé par Dieu ! Mais ils sont dans leur monde, marqué par la loi de Moïse ; et c’est en référence à Moïse qu’ils parlent de la manne, le pain venu du ciel. Ils attendent peut-être un signe supérieur à celui de la manne !

Mais Jésus remet les pendules à l’heure : « ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel … et qui donne la vie au monde. ».

Là, c’est sûr que Jésus les embrouille. Ils ne comprennent plus rien. Un pain, qui vient du ciel, donné, gratuit, qui donne la vie au monde ! Ils sont preneurs : « Donne-nous toujours de ce pain-là. ».

« Moi, je suis le pain de la vie. », « Ego eimi … » Jésus utilise la même expression que Dieu a utilisée quand il s’est fait connaître à Moïse. C’est le bouquet ! Déjà Jésus parle de Dieu en disant ‘mon Père’, et maintenant il s’approprie le nom de Dieu !  Ils ne comprennent plus.

Vraiment, les pensées de Dieu ne sont pas les pensées des hommes.

Et c’est encore vrai maintenant !

Nous avons bien du mal à comprendre la pensée de Dieu.

Nous aussi, nous devons passer des œuvres à faire pour ’’gagner le ciel’’, à faire l’œuvre de Dieu : croire en celui qu’il a envoyé : Jésus le Christ. Passer des ‘pratiques’, des actions, qui ne sont certes pas mauvaises, qui sont mêmes nécessaires (cf Jc 2,17), mais qui ne sont pas suffisantes : l’essentiel, c’est de croire en Dieu, croire que Jésus est le Fils de Dieu, ouvrir notre cœur humain à l’amour de Dieu pour qu’il puisse y pénétrer, y demeurer, « lui près de nous, et nous près de lui » (cf Ap 3,20). Que nous mettions en œuvre la Parole de Jésus dans les évangiles qui est amour, humilité, service …

« Ce ne sont pas les diverses espèces de fruits qui nourrissent l’homme, mais c’est ta parole qui conserve ceux qui croient en toi. » (Sg 16,26).

Seigneur Jésus,

souvent nous n’avons pas le temps de penser à toi

car nous sommes occupés par ‘nos affaires’,

et quand on pense à toi,

nous voulons faire quelque chose, des œuvres …

Mais ce que tu veux,

c’est que nous croyons en toi, en ton Père, en l’Esprit.

Et que nous écoutions ta Parole …

avec notre cœur !

Francis Cousin

 

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 18° A6

 

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