26ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 9, 38-43.45.48)

« L’Esprit souffle où il veut ! »

 

Il y a parfois une volonté, non admise, de voir l’Esprit être réservé à certaines personnes : Moïse, Jésus dans les textes d’aujourd’hui, et chez nous, au Pape, aux évêques, et quelques autres personnes, principalement des clercs.

Oh, bien sûr, on ne le dira pas comme cela, parce que c’est contraire à ce qu’on nous a enseigné au catéchisme : tout le monde a appris que l’Esprit descend sur chacun de nous dès notre baptême, et que cela est « confirmé » par le sacrement de la Confirmation (CEC 1241-1242), mais dans la réalité, il en est autrement.

Chaque fois que quelqu’un est pour d’autres une occasion de réflexion et de remise en cause dans sa foi, pour qu’elle soit plus en conformité avec l’Évangile, alors c’est que l’Esprit est en action :

  • D’abord chez cette personne, qu’elle en soit consciente ou non, et le plus souvent elle n’en est pas consciente.

  • Ensuite chez les autres personnes pour qu’ils soient interpellés par la première.

L’Esprit Saint ne cesse de nous interpeller, mais bien souvent nous ne faisons pas un compte avec lui, avec ce qu’il suggère.

Pire, bien souvent, l’action qu’il a mis en action, nous la résumons en disant : « C’est le hasard ! », ou « Le hasard fait bien les choses » (quand c’est positif pour nous !), et nous ne voyons aucunement l’action de l’Esprit Saint en nous et autour de nous.

Et si jamais nous pensons à l’action de l’Esprit Saint, nous risquons souvent de ne pas comprendre : « C’est pas possible ! Pas elle ! Pas lui ! Il est nul ! Il n’a aucune connaissance théologique ! C’est un moins que rien ! Il n’est pas prêtre ! Il n’est pas ordonné ! Il n’a pas reçu mission de parler de Dieu … », et par jalousie, ou par complexe de supériorité, nous refusons de reconnaître l’action de l’Esprit dans des chrétiens très ordinaires …

C’est ce qui est arrivé pour Eldad et Médad, qui faisaient pourtant partie des 70 anciens convoqués par Moïse sous la Tente du Rendez-vous, mais qui n’y étaient pas allé : « Comment ceux-ci peuvent-ils prophétiser alors qu’ils n’ont pas répondu à la convocation de Moïse ? Qu’ils n’étaient pas sous la Tente pour recevoir l’Esprit ? ». Mais Moïse savait que « l’Esprit souffle où il veut » (Jn 3,8) et il demanda de les laisser faire.

De même dans le texte de l’Évangile, des personnes guérissaient des malades, au nom de Jésus, alors qu’ils ne faisaient pas partie du groupe des disciples : « Ne les empêchez pas car Dieu est avec eux », avec cette phrase duale de Jésus : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. ». Phrase qui n’est pas sans rappeler une autre phrase de Jésus : « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. » (Mt 5,37).

Pour Jésus, il ne peut y avoir d’indifférents parmi ceux qui ont entendu sa Bonne Nouvelle. On est pour ou on est contre. Pas d’indécis.

Et pourtant, combien nous voyons de personnes indifférentes à son annonce … Et parfois nous-même quand nous ne prenons pas la totalité de son annonce, quand nous ne prenons que ce qui nous arrange …

Et même si nous ne l’avouons pas, cela nous arrive assez souvent … peut-être pas en parole, … mais dans nos actions, notre manière de réagir …

Nous savons bien qu’il suffit de faire un bon examen de conscience pour nous en convaincre. Parce que cela arrive à tout le monde, malheureusement.

D’ailleurs, si nous regardons les personnes qui se plaignent dans les textes de ce jour :

  • A Moïse, c’est Josué, « auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse». C’est aussi celui à qui sera confié la mission de faire entrer le peuple de Dieu dans la Terre Promise à la fin de la vie de Moïse. (cf Dt 34, 5-9).

  • A Jésus, c’est Jean, lui aussi “auxiliaire” de Jésus dans sa jeunesse puisqu’on estime qu’il avait à cette époque entre quinze et dix-huit ans. C’est aussi celui à qui sera confié Marie à la fin de la vie terrestre de Jésus sur la croix. (cf Jn 19,26-27).

On voit bien à tous les deux seront confiées des missions importantes et de confiance. Cela nous rappelle que, malgré nos manquements, rien n’est jamais perdu, car Dieu est miséricorde.

Essayons de voir, et d’accepter de voir, chez les autres l’action de l’Esprit Saint, et soyons conscients que l’Esprit Saint agit chez les autres, même les plus petits, et qu’il agit aussi en nous, même si nous n’en sommes pas conscients … en acceptant humblement d’être son outil.

« Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! »

Et il l’a fait depuis la Pentecôte …

Seigneur Jésus,

Tu as envoyé ton Esprit sur tous,

mais nous avons parfois du mal à reconnaître

son action chez les autres,

souvent par jalousie.

Et nous n’avons pas conscience

de sa présence en nous

pour nous aider à vivre de toi.

Aide-nous à être humble

et disponible à ta présence.

 

Francis Cousin

 

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 26° A6

 

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