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4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 11-18) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le bon pasteur

Jn 10, 11-18

Des candidats pour devenir des « Bons pasteurs » ou des dirigeants dans la société, il y en a ! Il y en a même beaucoup, beaucoup trop !

Et le plus souvent, ces pasteurs-là nous ont menés à la catastrophe.

Des faux pasteurs, il y en a eu dans l’histoire ! Alexandre, César, Tamerlan, Hitler, Staline et plus près de nous : Ben Laden, Kadhafi, Pol-Pot, Mao-Tsé-Toung, Saddam Hussein.

– Ceux du monde politique : je n’ai pas besoin de vous les citer, nous les entendons tous les soirs pérorer sur le petit écran, qu’ils soient de droite ou de gauche.

 

– Ceux du monde philosophique ne manquent pas non plus depuis Marx, Voltaire, Spinoza, Sartre, Kant, Hegel, Freud et tutti quanti.

– Ceux du monde religieux, ils foisonnent aussi : Mohamet, Bouddha, Luther et plus près de nous : l’Ayatollah Khomeiny, le Révérend Moon, Juliano Verbard et ce foisonnement de sectes qui essaient de détourner le troupeau des hommes vers leur doctrine pour les mener « Dieu sait où ? »

Parmi tous ces hommes, dont beaucoup étaient sincères, combien, en présentant leur programme d’action, pour guider l’humanité dans sa marche, ont bâti leur programme sur l’amour ? Pas seulement un amour en général, mais sur l’amour qu’il avait pour chacun, amour qui va aller jusqu’à donner sa vie pour lui. Ne cherchez pas, n’allez pas consulter une encyclopédie : il n’y en a qu’un. Il s’agit de celui qui a osé dire : « Je suis le Bon pasteur ».

Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le père et je donne ma vie pour mes brebis », et il l’a fait ! Il a effectivement donné sa vie pour la nôtre et plus encore, en donnant sa vie, il sauve la nôtre et nous communique la sienne.

Oui, vous pouvez passer en revue tous les grands hommes de la terre, tous les héros de l’humanité :

 

  • aucun n’a donné sa vie pour vous,

  • aucun ne vous a aimé personnellement,

  • aucun n’a pu vous transmettre sa vie,

  • aucun ne vous a sauvé,

  • aucun n’est capable de conduire à la fois vos parents et vos enfants, sur la route qui mène vers le Père qui est aussi son Père.

Jésus est passé, il y a vingt siècles, dans une grande démarche de lumière et il nous a montré définitivement le chemin vers l’unité humaine et le bercail du Père et il est toujours là, au cœur du monde, l’énergie de l’avenir ! Jésus invitait les siens à ne pas s’enfermer et il se présente toujours, après tous les rois d’Israël et tous les meneurs d’hommes comme le vrai Berger :

  • le seul Berger,

  • le seul qui nous a vraiment sauvés en donnant sa vie pour nous,

  • le seul qui nous connaît et nous aime personnellement,

  • le seul qui ne divise pas l’humanité entre les méchants et les bons, mais qui désire qu’elle soit rassemblée en un seul troupeau dans une même bergerie…

Je me demande si les chrétiens d’aujourd’hui ne sont pas trop souvent aveugles ou peureux :

aveugles parce qu’ils sont tellement habitués, accoutumés à ce message incroyable de l’Evangile qu’ils ne savent plus voir les merveilles de Dieu.

peureux parce qu’ils ne savent plus s’en réjouir et les publier. On a voulu, à juste titre, éviter une foi utilitaire… et, à mon neveu qui me demandait, comme beaucoup de jeunes en recherche : « La foi, à quoi ça sert ? ». Je fus tenté de dire : « Elle ne sert à rien, mais elle change tout ». Avec elle, on ne voit plus comme avant, tout est transformé. Et en fin de compte, je lui ai répondu : « La foi, c’est comme l’amour, elle sert, oui, elle sert à rendre heureux et ce n’est pas rien ! »

« Heureux » : grâce à Jésus Vivant, avec nous, en nous, qui nous aime, qui nous protège, qui nous conduit, lui, notre Vrai Berger, qui nous connaît mieux que nous ne nous connaissons, nous-mêmes, qui nous aime, mieux que nous ne pouvons-nous aimer nous-mêmes et ce n’est pas peu dire !

Jésus, qui, par sa Résurrection, sera toujours plus fort que notre péché, qui nous propose une nouvelle route d’humanité : celle qui va vers Dieu car elle vient de Dieu, la route généreuse, d’aimer et qui nous montre au loin l’humanité enfin réussie, enfin réunie !

Le terminus du voyage semble bien loin ! Mais, Jésus, le Vrai Berger, marche devant et il nous montre la direction.

La caractéristique qui fait la différence entre un vrai pasteur et un faux prophète, c’est : la gratuité de l’amour, un amour tel qu’il est capable de livrer une vie au profit d’une autre. Un faux prophète, un faux berger fait cela pour de l’argent ou pour le pouvoir ou par orgueil : conduire le troupeau pour la joie de l’autorité ou du commandement, désir de profit ou d’être en tête… tandis que le vrai pasteur, lui, est un serviteur, capable de tout par amour et sans autre motif que celui-là.

Il avait bien compris cela, le 1er pape qui signait au bas de ses lettres :

« Le serviteur des serviteurs », un amour qui n’engage pas seulement son honneur, son zèle au service des autres, sa responsabilité dans la tâche entreprise, mais qui va bien plus loin : donner sa vie pour défendre son troupeau, le protéger, le garder de tout danger :

. vie donnée d’un père Kolbe, mort à la place d’un autre au camp de concentration d’Auschwitz

. vie donnée par Mgr Oscar Romero, assassiné le 24 mars 1980 alors qu’il achevait sa messe

. vie donnée par la sœur Alice et sa compagne : deux religieuses françaises portées « disparues » en Argentine

. vie donnée par le père André Jarlon atteint par une balle, dans sa chambre alors qu’il méditait le psaume « De profundis » (ps 129)

. vie donnée par le père Popieluszko, vicaire à la paroisse St-Stanislas de Varsovie, enlevé le 27 octobre 1984, découvert le 30 dans la Vistule, défiguré, torturé. Assassinés aussi les neufs moines trappistes de Tibhirine égorgés en Algérie.

Oui, l’Evangile est une force qui dérange. Jésus a dérangé : on l’a tué ; les apôtres ont dérangé : ils sont tous morts martyrs, sauf un et je viens de vous le rappeler : ça continue aujourd’hui comme hier et pourtant, nous rappelle St-Pierre, dans la 1ère lecture : « En dehors de lui, il n’y a pas de salut ». Le nom de Jésus annoncé aux hommes est le seul qui puisse nous sauver.

Voilà pourquoi, à notre tour, quel que soient les risques encourus, nous devons devenir « bons pasteurs » pour les autres. Les chrétiens deviennent les « Bergers de l’Humanité » : ils doivent devenir les guides de toutes ces brebis dont le Seigneur avait pitié car elles erraient sans pasteur.

Mais n’oublions pas que cela entraîne de donner sa vie, de connaître les autres, de vous faire connaître d’eux et de rassembler au nom du Christ : le Vrai Berger. AMEN




3ième Dimanche de Pâques (Lc 24, 25-48) – par Francis COUSIN

« Reconnaître Jésus. »

 

Nous sommes toujours le « premier jour de la semaine », notre dimanche, le jour de la résurrection de Jésus, mais cette fois-ci, dans l’évangile selon saint Luc, le seul qui relate l’apparition de Jésus à ceux que l’on appelle les ’’pèlerins d’Emmaüs’’. Ceux-ci étaient en train de raconter aux autres disciples comment ils avaient reconnu Jésus à la fraction du pain lorsque Jésus se fait présent au milieu d’eux.

Après leur intervention, on aurait pu penser que les disciples auraient été sensibilisés à la possibilité de la résurrection de Jésus !

Et bien non ! C’est comme s’ils n’avaient rien dit !

Quand fût là, comme à son habitude, il les salue : « La paix soit avec vous. ».

Mais personne ne le reconnut ! 

Pas même les deux disciples d’Emmaüs qui pourtant venait de le reconnaître deux heures avant, et qui venaient justement annoncer la nouvelle aux autres disciples …

Non seulement ils ne le reconnaissent pas … mais ils croient voir un fantôme … et se mettent à paniquer …

Jésus est obligé de les calmer. « Pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? »

Il leur montre ses mains et ses pieds, avec la marque des clous, leur demande de le toucher, pour qu’ils puissent vérifier qu’il n’est pas un esprit, qu’il a bien un corps …

« Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. »

Alors Jésus leur propose de manger quelque chose devant eux : s’il est un esprit, la nourriture ne pourra pas disparaître, et tombera au sol.

Il prit donc une part de poisson grillé qu’il mangea devant eux.

Alors il leur redit ce qu’il avait dit de lui avant qu’il ne soit crucifié … les annonces de la Passion …

Et il refit pour tous ceux qui étaient là le même enseignement qu’il avait fait aux deux disciples d’Emmaüs à leur retour chez eux.

Et il termine son enseignement par un envoi en mission : afin « que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »

Comment se fait-il que personne n’ait reconnu Jésus ?

Cela ne faisait pourtant que trois jours qu’ils le ne l’avaient pas vu !

Y avait-il une espèce de voile qui entourait Jésus, et qui le rendait méconnaissable ?

Un voile qui empêcherait de reconnaître Jésus … ou qui le ferait reconnaître à tort ?

Il semble qu’on soit plus dans le domaine de la subjectivité … La peur de le reconnaître … à tort ou à raison …

Il fallait quelque chose d’autre qui leur permette de le reconnaître à coup sûr … et cela ne peut être que l’amour.

Non pas l’amour des uns et des autres vis-à-vis de Jésus, ce dont nous ne pouvons pas douter pour ceux qui sont présent ce soir-là …Mais l’amour dont ces personnes se sentent aimés par Jésus …

Et c’est aussi valable pour nous : Si on est sûr et certain que Dieu nous aime, … si on est en confiance totale avec lui, alors on le reconnaîtra, là où il est, même et surtout là où on ne l’attend pas …

Cela ne veut pas dire que cela marchera du premier coup, comme saint Jean : « Il vit, et il crût. » (Jn 20,8) …

Cela peut prendre du temps, voire à postériori, comme les disciples d’Emmaüs : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » (Lc 24,32).

Seigneur Jésus,

Parfois on se demande pourquoi

 les disciples ne t’ont pas reconnu

après ta résurrection …

Mais nous …

nous ne sommes pas meilleurs

quand nous ne te reconnaissons pas

dans le pauvre qui a faim,

dans celui qui est seul, abandonné …

prends pitié de nous, Seigneur.

Jésus, j’ai confiance en toi !

 

                                                                                  Francis Cousin

 

 

 

 

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3ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (Luc 24, 36-48)

 « Les Apôtres, témoins du Ressuscité

pour le salut de tous »

(Lc 24,36-48)

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »

 

           Le Christ Ressuscité apparaît ici à ses disciples et leur dit, une fois de plus : « La paix soit avec vous ! » Dans le langage de la Bible, le mot « paix » est synonyme de « plénitude » et il renvoie ici à la Plénitude même de Dieu. « En Lui », le Christ, « habite corporellement toute la Plénitude de la Divinité, et vous vous trouvez, en lui, associés à sa Plénitude » (Col 2,9). En effet, si « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), « il vous a fait le don de son Esprit Saint » (1Th 4,8). « Cherchez donc dans l’Esprit votre Plénitude » (Ep 5,18) ! Et elle sera avant tout « paix » au plus profond du cœur : « Que la paix du Christ règne donc dans vos cœurs : tel est bien le terme de l’appel qui vous a rassemblés en un même Corps » (Col 3,15). Cette Paix, synonyme de silence intérieur et de repos, est le premier critère de l’action du Ressuscité en nos vies : tout ce que fait « le Dieu de la Paix » par son Fils « doux et humble de cœur » (Rm 15,13 ; Mt 11,29) se réalise très concrètement dans la douceur et dans la paix : « Le fruit de l’Esprit est amour, joie, paix, douceur » (Ga 5,22-23)…

            Mais les disciples, ici, sont « frappés de stupeur et de crainte », une réaction qui ne va pas durer et que le Christ va apaiser ! En le voyant, « ils croyaient voir un esprit », « l’esprit » d’un mort, et ils ont peur, bien sûr, de ce monde des morts, source inépuisable de tant de superstitions… Mais non, Jésus n’est pas un mort venu les chercher pour les entraîner dans la mort… Il est le Vivant venu leur offrir la Plénitude de sa Vie, de sa Paix et de sa Joie par le Don de l’Esprit Saint (Jn 14,27 ; 15,11). Et les disciples commencent à l’accueillir : « Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire »…

            Alors, pour bien les convaincre qu’il est « le Premier-Né d’entre les morts », le même et pourtant « le tout autre » dans sa chair glorifiée, il va les inviter à le toucher : « Voyez mes mains et mes pieds », ils ont encore les marques de la Passion, signes de sa victoire sur la mort. « Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai. » Et il mangera devant eux « un morceau de poisson grillé »…

            Une fois apaisés, il pourra leur expliquer le sens de sa mort et de sa résurrection annoncées depuis bien longtemps par les prophètes. Par amour, il a voulu « porter lui‑même nos fautes dans son corps » (1P 2,21-25) : il a vécu ce que vivent les plus grands pécheurs, pour que nous tous, pécheurs, nous puissions vivre ce que Lui vit de toute éternité : cette Plénitude de Vie, de Lumière et de Paix et qu’il reçoit du Père avant tous les siècles. C’est pourquoi il enverra ses Apôtres en « témoins » de sa Miséricorde et du Pardon des péchés donné en surabondance à quiconque se repent de tout cœur !

D. Jacques Fournier




3ième Dimanche de Pâques (Lc 24, 35-48)- Homélie du Père Louis DATTIN

Jésus ressuscité parle à ses apôtres

Luc 24, 35-48

Peut-être, frères et sœurs, avons-nous du mal à réaliser et à prendre conscience de l’importance de la Résurrection du Christ pour nos vies chrétiennes. Nous avons parfois tendance à mettre cette fête au niveau des précédentes et des suivantes… un épisode de la vie du Christ que nous célébrons au même titre que les autres, selon la chronologie de la vie du Seigneur et son application liturgique : il y a eu Noël , la Présentation du Christ au Temple , l’Annonciation, le 25 mars. Après Pâques, il y aura l’Ascension puis la Pentecôte et n’oublions pas ces fêtes auxquelles l’Eglise a donné beaucoup de solennités : le 15 août, celle de la Vierge Marie, la fête de tous les saints, le 1er novembre.

Attention ! Ne mettons pas la fête de Pâques au même niveau ! Ne l’inscrivons pas seulement dans la succession des fêtes de l’Eglise.

Pâques, c’est « LA FÊTE ». Pâques, c’est « l’ÉVÉNEMENT ». Pâques, c’est le tournant décisif pour le salut et l’histoire des hommes, à tel point que l’on peut dire, sans majorer la fête de Pâques, qu’il y a 2 histoires du monde :

avant Pâques, où les hommes étaient animés d’une grande espérance, période de recherche, d’attente, de yeux levés vers un horizon où tout se révèlera. C’est cette période qui correspond à ce que nous appelons « l’Ancien Testament », la Bible et son peuple élu et puis …

après Pâques, où tout le sens du monde et son explication devient, à la lumière de la Résurrection, un autre univers :

le même et pourtant absolument différent ! Par Jésus-Christ, mort et ressuscité, c’est l’entrée dans un monde nouveau où l’homme peut accéder à la vie divine, pénétrer dans un autre univers, « devenir » la famille de Dieu « et nous le sommes vraiment » insiste St-Jean. L’espoir devient réalité, l’attente devient le désir comblé, la recherche devient découverte. Les yeux n’ont plus à se lever vers un horizon lointain et irréel, mais à fixer les cicatrices du Ressuscité devant lesquelles nous n’avons plus qu’à dire, à genoux devant le Christ : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Pâques, c’est le retournement, le changement absolu, cet instant inouï et éblouissant qui fait que, d’un coup, l’univers est autre, que le monde n’est plus le même et qu’il ne sera jamais plus comme avant !

            Vous avez certainement eu, dans votre vie, un moment privilégié, un événement extraordinaire qui vous a marqué définitivement, si bien que lorsque vous vous référez à votre histoire, vous vous dîtes : dans ma vie, il y a avant ce moment-là… et après : de ces grandes joies ou grandes peines fulgurantes qui ne nous laissent pas intacts mais qui nous marquent définitivement, même à notre insu. Pâques, c’est la charnière des deux volets de l’histoire de l’Humanité. Tout d’abord, il y eut cette lente montée de la vie de l’esprit, millénaire après millénaire, jusqu’à ce que l’homme soit capable de concevoir, plus loin et plus grand que lui. Aidé par la révélation, il s’engage dans toutes sortes de pistes, à la recherche de l’absolu. Un peuple, élu, y arrive et Moïse pose la question fondamentale : « Qui es-tu ? ». Dieu lui révèle : « Je suis qui je suis », c’est-à-dire l’indicible, source et racine de toute existence « mouvement et être ».

Cette quête de Dieu n’est encore qu’extérieure à nous-mêmes. Arrive le moment où celui qui aime ne veut plus faire qu’un avec l’être aimé, où Dieu choisit d’être l’un de nous, parmi nous, homme parmi les hommes, levain de la pâte humaine pour la transformer et la diviniser à tel point qu’un jour, les hommes puissent dire à Dieu « Notre Père » et que ce Père, à son tour, puisse dire à chacun, comme au Christ lui-même : « Celui-ci est mon fils bien-aimé ».

 C’est ce que Dieu a pu dire de vous, le jour de votre Baptême, à chacun de vous : « Celui-ci est mon fils, ma fille bien aimé ». Grâce à la mort et à la Résurrection du Christ, vous mourrez au péché avec lui, et vous ressuscitez, vous aussi, avec lui, pour être introduit dans une vie nouvelle dont nous avons bien du mal à réaliser l’importance et la grandeur.

Pâques : point de départ d’une Humanité nouvelle, naissance d’un peuple de Dieu, l’Eglise en marche, à son tour, vers une autre « Terre promise » : le Royaume de Dieu, Royaume qui se construit déjà et qui, dans une gestation plus longue encore que celle du Messie, deviendra, un jour, la société idéale, « la Cité nouvelle » que nous annonce St-Augustin, la Cité enfin réconciliée, sous la conduite de son nouveau Moïse : Jésus-Christ Ressuscité dans “la Jérusalem céleste”.

Frères et sœurs, avec un tel langage, avec de tels objectifs, peut-être sommes-nous pris pour des rêveurs, des utopistes, des irréalistes, un peu comme St-Paul annonçant la Résurrection à Athènes et à qui les Grecs, en ricanant, répondent : « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois ». Au mot de « Résurrection », les uns se moquaient, les autres le quittaient ». « Résurrection », c’était pourtant le mot-clé, l’événement central, la seule vraie mutation de l’Humanité.

Peut-être ces Athéniens avaient-ils pour excuse de croire que ce n’était qu’un événement. « Pour demain », « Nous t’entendrons plus tard », disent-ils et là, ils se sont trompés, comme nous-mêmes, à notre tour, nous faisons erreur. Le Royaume de Dieu, il n’est pas « pour demain« .  Il est pour aujourd’hui, il est actuel. Il est déjà en chantier. Le Royaume de Dieu, nous répète le Christ, il est déjà , au milieu de vous. Cette Résurrection du Christ, elle a déjà eu lieu ; elle nous a, nous-mêmes, déjà changés à notre Baptême ! Nous sommes morts et ressuscités avec le Christ, depuis Pâques, c’est-à-dire le « passage ». Nous sommes déjà passés dans le Royaume. La Mer Rouge est derrière nous. « La Cité nouvelle, la Jérusalem Céleste » est déjà en chantier.

Il ne s’agit pas pour nous d’un au-delà, mais d’un déjà-là à mettre en place, à construire, à faire grandir et à développer selon les plans de l’Evangile. Ne faisons pas comme si le plan de cette Humanité nouvelle n’existait pas. N’agissons pas comme si l’homme idéal n’était pas encore venu. Jésus-Christ, Ressuscité, prototype de l’Homme, de tout l’homme, à la fois modèle et chef de chantier de la société future et définitive, nous conduit et nous structure en société idéale, déjà existante, déjà embryonnaire, mais que nous avons, au cours des siècles, génération après génération, à mettre en place.

Le Royaume de Dieu est une œuvre de longue haleine. Et, nous chrétiens, que nous soyons de simples citoyens, des élus, des responsables ou des hommes d’état, n’oublions pas, qu’à l’instar de ces ouvriers des cathédrales qui ne voyaient jamais leur œuvre achevée, mais qui savaient qu’elle le serait un jour, nous avons, nous aussi, à notre niveau, à bâtir, à construire cette Cité de Dieu, cette Jérusalem Céleste, ce Royaume de Dieu dont nous sommes déjà, depuis la Résurrection du christ, des citoyens à part entière. AMEN




Dimanche de la Divine Miséricorde (Jean 20, 19-31), Père Rodolphe EMARD.

Ce deuxième dimanche de Pâques est celui de la Divine Miséricorde. Ce dimanche a été institué pour toute l’Église universelle par le saint pape Jean-Paul II, le 30 avril 2000. C’était le jour de la canonisation de Sœur Faustine, une religieuse polonaise du début du XXème siècle[1].

Nous savons que Sœur Faustine a eu des apparitions de Jésus. Elle a rapporté notamment dans son Petit Journal cette demande de Jésus : « Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde »[2].

Jésus lui en donne le sens : « Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour, les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde (…) Qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de Moi, même si ses péchés sont comme l ‘écarlate. Ma miséricorde est si grande »[3].

 

Ce dimanche nous rappelle que par son mystère pascal, sa mort et sa Résurrection, le Christ nous a réconcilié avec Dieu, il nous a obtenu le pardon de Dieu. La miséricorde du Christ est pour chacun de nous !

En ce dimanche, chacun est invité personnellement à redécouvrir et à accueillir cette miséricorde du Christ dans sa vie. Cette miséricorde nous sauve ! Aucun péché ne peut nous écarter du Christ si nous lui demandons sincèrement pardon, même pour le péché qui est « comme l’écarlate », rouge vif.

Il y a donc un pas à franchir, oser nous approcher sans peur de Jésus miséricordieux. Cela suppose un acte de foi, de croire sans avoir vu, comme le Christ nous l’invite dans l’évangile de ce dimanche : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. ». Personne ne pourra nous contraindre de croire, c’est à chacun de se décider ou pas pour le Christ ressuscité.

Thomas est un personnage qui nous est fort sympathique car son expérience de foi est proche de la nôtre sous certains traits. Nous sommes une génération très portée sur ce que la science peut prouver. On reste souvent qu’au domaine du palpable, de ce qu’on peut toucher. C’était le cas de Thomas au départ : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

C’est bien ce qui nous freine dans notre chemin de foi, nous nous arrêtons trop souvent qu’à ce que nous voyons de nos yeux de chair. Plusieurs de nos contemporains disent : « Je ne crois que ce que je vois ! » Pourtant, beaucoup des choses existent et que nous ne voyons pas et ces choses ont des effets sur nous : l’air, les ondes, les rayons ultraviolets, les microbes…

Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas que ça n’existe pas. Il en est de même pour les affaires de la foi. Antoine de Saint-Exupéry disait ou faisait dire au Petit Prince : « L’essentiel est invisible pour les yeux » ; « On ne voit bien qu’avec le cœur ».

Oui le Christ existe, il est ressuscité mais pour le rencontrer il faut descendre dans son cœur. Il est en nous, au plus profond de nous depuis notre baptême, c’est-là qu’il faut le chercher. Là, il nous faut opter pour les « yeux du cœur ».

Chers enfants de la première année de catéchèse, vous êtes huit ce matin à vous présenter pour recevoir le baptême. Par le baptême, vous serez unis à Jésus pour toute votre vie. Apprenez à le connaître, à l’aimer un peu plus chaque jour. Thomas dans l’évangile va progresser dans son expérience de foi et il va nous donner la plus belle profession de foi concernant Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Le Christ est notre Seigneur et notre Dieu. Il vous aime chers enfants d’un amour infini et il ne veut que votre bonheur. Alors accueillez-le dans vos vies.

Le baptême est la première étape de votre parcours. Il faudra vous préparer au sacrement de l’eucharistie, à la première communion avec vos autres camarades de première année, déjà baptisés. Vous continuerez la catéchèse sur trois années encore pour approfondir votre relation à Jésus, jusqu’au sacrement de la confirmation. Notre relation à Jésus est l’histoire de toute notre vie ! Nous vous souhaitons une belle route avec lui !

Et nous frères et sœurs, que la démarche de ces huit enfants nous donne d’oser un vrai pas pour le Christ. Que nous puissions le voir avec les yeux de notre cœur. Que nous puissions réellement nous ouvrir à son pardon. Son pardon a vraiment le pouvoir de nous restaurer et de nous relever. Son pardon nous pousse à ne pas nous résigner de nos échecs et de nos erreurs.

Le pardon du Christ peut vraiment nous faire rebondir si nous le recevons dans nos vies, dans nos relations, dans nos engagements et dans les responsabilités qui nous sont confiées. Cela me permet de vous rappeler que ce pardon du Christ peut se vivre concrètement dans le sacrement de la Réconciliation. Puissions-nous le redécouvrir dans nos vies.

Belle fête de la Divine Miséricorde à tous. Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Alléluia.

[1] Faustine était une religieuse mystique surnommée « l’apôtre de la Miséricorde divine ». Elle est née le 25 août 1905 et morte le 05 octobre 1938. Elle était religieuse de Notre-Dame de la Miséricorde.

[2] Petit Journal, 299.

[3] Petit Journal, 699.




2ième Dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31) – par Francis COUSIN

« Thomas. »

 

Nous sommes toujours au soir du « premier jour de la semaine », le jour de la Résurrection de Jésus. Les disciples sont rassemblés dans la chambre haute … sauf un : Thomas.

Pourquoi n’est-il pas là ? On ne le sait …

Les portes étaient verrouillées par peur des juifs !

Jésus vint, et il était debout au milieu d’eux. Debout, expression qui caractérise le ressuscité.

Jésus se fait présent. Il était déjà là, comme il l’avait dit : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18-20), et ils étaient bien là pour lui … Mais ils ne le voyaient pas.

Il se fait voir, comme il s’est fait voir par Marguerite-Marie Alacoque, sœur Faustine ou Padre Pio … comme Marie s’est faite voir par Bernadette …

Ses premiers mots : « La paix soit avec vous ! », qui est l’équivalent de notre Bonjour, … mais qui a ici un sens réel, car c’est bien la paix que Jésus leur souhaite, que leur crainte des juifs cesse …

Puis il leur montre les traces de ses blessures.

Et les disciples furent remplis de joie.

Paix et joie sont les deux mots qui caractérisent les personnes qui sont en présence du Seigneur !

Et de nouveau il leur dit : « La paix soit avec vous ! », cette fois-ci, non plus la simple peur, mais la paix dans leurs cœurs, la paix de savoir que Jésus est ressuscité, que ce qu’il avait dit est vrai, et que maintenant ils seront capables d’annoncer le Bonne Nouvelle aux autres, ce que Jésus leur dit aussitôt : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Les disciples sont presque prêts à devenir missionnaires.

Il leur manque encore une chose : recevoir l’Esprit Saint : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14,26).

« Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. ».

Jean est le seul évangéliste pour qui les apôtres reçoivent l’Esprit Saint avant la Pentecôte.

Et en même temps, ils reçoivent le don de pardonner les péchés … ce qui jusqu’alors était le privilège de Dieu et de son Fils : « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre, je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. » (Mc 2,10-11).

Fin de la première partie de cet évangile.

La deuxième partie commence une semaine plus tard … Commencement des rendez-vous de Jésus ressuscité avec ses disciples, le jour que nous appelons maintenant le Dimanche, le jour du Seigneur.

Cette fois-ci, Thomas est présent.

Comme pour la première fois, Jésus se fait présent : « « La paix soit avec vous ! ».

Et aussitôt, il apostrophe Thomas, reprenant les paroles qui lui permettrait de croire à la résurrection de Jésus : « Avance ton doigt, vois mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

Thomas voit de ses yeux les marques qui sont celles issues de l’amour de Jésus pour les hommes.

Alors il s’écrit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».

Il reconnaît alors que les paroles des autres disciples étaient véridiques.

Non seulement il reconnaît Jésus comme son Seigneur, ce qu’il avait l’habitude de faire, mais il le reconnaît comme Dieu, égal à Dieu le Père, créateur de toutes choses !

Et Jésus conclu ce passage par ces mots : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Croire en la parole de Jésus, mais aussi croire en la parole des apôtres … et de tous ceux qui reprendront ces paroles par la suite.

« Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jn 17,20).

Seigneur Jésus,

il arrive bien souvent

que des personnes soient comme Thomas :

douter de certaines de tes paroles,

douter que tu es ressuscité,

et surtout douter de leur propre résurrection …

Donne-nous de pouvoir leur répondre

de la meilleure manière possible.

 

                                                                                  Francis Cousin

 

 

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Image Pâques 2° B

 




2ième Dimanche de Pâques ou de la Miséricorde Divine – Homélie du Père Louis DATTIN (Jn 20, 19-31)

Joie, prière, charité

Jn 20, 19-31

« Oui, c’est vrai, Marie-Madeleine et Marie ont bien dit aux disciples que le tombeau était vide ». « Oui, elles ont bien dit que  Jésus est ressuscité d’entre les morts ».  « Oui, elles ont affirmé que Jésus leur est apparu ».

 

 

 

₋ Rappelez-vous, c’était l’Evangile de dimanche dernier.  Oui, mais

₋ Mettez-vous à la place des disciples… Comment croire la parole de ces femmes ? Comment croire sans avoir vu ?

Alors, que font-ils ? Ils se calfeutrent dans une maison, ils verrouillent les portes, ils ont peur… Ils se souviennent encore des heures terribles du jeudi soir, au Jardin des Oliviers, du fameux Vendredi où, de loin, répétant les ‘’ont dit’’, ils ont appris le procès devant Caïphe, le reniement de Pierre, le dialogue avec Pilate, les coups de fouet, le manteau rouge, les crachats puis, à l’horizon, cette Croix dressée où vers 3 heures, on a entendu un grand cri :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Oui, c’est l’échec total. Comment, après cela, après avoir vu tout cela, comment croire encore ?

Paralysés par la peur, les portes verrouillées : Jésus apparaît au milieu d’eux. On ne dit pas qu’il « vient », qu’il force les portes, non : il est là, bien vivant, dans ce corps qui porte les traces de sa vie antérieure, les cicatrices des clous.

 Ils le reconnaissent. C’est bien lui ! Il n’y a pas de doute possible : c’est lui et ce n’est plus lui ; il est le même, mais le même devenu « autre » – Présence identique mais nouvelle –

« La paix soit avec vous ». Jésus vient d’abord libérer ses amis de leur peur : oui, c’est bien lui et ils ne sont pas abandonnés. Il vient dissiper la crainte dans laquelle ils baignent et tout de suite, il ne perd de temps, il les envoie en mission :

« De même que mon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » et  « il répandit sur eux son souffle », comme autrefois, dans le récit de la création, Dieu souffla sur Adam pour lui insuffler la vie. Mais ici, ce souffle, c’est celui de l’Esprit Saint pour qu’il les accompagne en mission. Pas de mission possible sans l’Esprit Saint qui est à la racine de toute nouvelle création. Or, cette Résurrection est le premier jour d’une Alliance nouvelle, jour de naissance d’une vie neuve.

Imaginez la joie des disciples et l’étonnement de Thomas quand, arrivé peu après, les autres lui annoncent l’incroyable vérité ! Mettons-nous à sa place ! Pour le savoir, examinez votre réaction lorsqu’on vous raconte des histoires « à coucher dehors ».

Prenez-vous une attitude de refus ou faites-vous confiance ? Thomas, lui, il ne peut pas le croire, il craint l’illusion collective et demande des preuves :

« Je ne suis pas d’accord. Je ne me laisserai pas convaincre aussi facilement ! Il me faudra voir les trous des clous, vriller mon doigt et plonger ma main dans son côté ».

« Merci, Thomas, tu nous as rendu service ! Nous aussi, nous sommes un peu ou beaucoup comme toi : il faut vérifier avant de croire. En exigeant des preuves indubitables, tu as renforcé le témoignage des apôtres et ton exigence est une garantie nouvelle pour nous ! »

C’est pourquoi, le dimanche suivant, Jésus se prête de bonne grâce aux vérifications de Thomas.

 « Thomas, avance ton doigt ici et vois mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté : ne sois pas incrédule mais croyant ».

₋ Croyant, il l’est mais après avoir vu et c’est pourquoi Jésus, en pensant à nous tous, qui croyons sans avoir vu, en nous fondant seulement sur le témoignage des apôtres, lui dit :

« Parce que tu m’as vu, tu crois ; heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »

₋ « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Thomas est saisi par la présence du Christ qui s’impose à lui.

Thomas lui crie sa foi.

Thomas a identifié cet homme : c’est lui, c’est bien lui !

Thomas devient témoin. Il a vu, il a cru ; il est comme le trait d’union entre ces témoins visuels et nous. Grâce à lui, s’ouvre, dans la continuité de la Résurrection, le temps d’une Eglise mise sous le signe « du croire sans voir ».

« Croire sans voir » : désormais, c’est notre statut, état des croyants de tous les temps, de tous les pays.  Le Ressuscité, n’est pas, comme pour Thomas, à portée de notre main. Nous ne pouvons pas, comme Thomas, « toucher du doigt » celui en qui nous croyons. Nous devons faire confiance à cette longue chaîne de témoignages qui remonte le temps jusqu’au Christ. Nous ne pouvons pas voir ; il faut passer au « croire » : « croire » en cette parole qui malgré vingt siècles retentit toujours sur notre terre et qui proclame que « Jésus le Nazaréen est ressuscité ».

Peu à peu, les disciples ont compris que l’essentiel, ce n’était pas de voir Jésus mais de croire en lui, croire aux signes par lesquels il se révèle.  En voyant, on touche avec la main, avec les yeux ; en croyant, on touche avec le cœur.

Souvent, on répète ce proverbe : « Loin des yeux, loin du cœur ». La foi chrétienne fait mentir cet adage. Mes yeux ne voient pas comme ceux de Thomas mais mon cœur sait parce que nous avons compris qu’avec Jésus l’éloignement n’est qu’apparent.  Par la foi, le Christ est réellement proche.

Nana Mouskouri, cette chanteuse orthodoxe, habituée à toucher les icônes, disait : « Ma foi, c’est ma main pour toucher Dieu » : foi encore trop sensible.

« Notre foi, c’est notre cœur pour sentir Dieu » : foi encore trop sensible. Pour être vraie, la foi doit être au creux de moi-même, au creux de l’Eglise, rencontre personnelle et collective, concrète, avec Jésus-Christ. Elle ne va pas seulement à un texte sacré, à une tradition mais à une personne que je sais « vivante », que je sais « présente » à côté de moi, et même, à la communion, en moi : « Mon Père et moi, nous ferons en lui notre demeure !»

Alors je peux lui dire en toute vérité : « Mon Seigneur et mon Dieu !».

A nous aussi, il nous est demandé de faire cette expérience de la rencontre, comme Thomas aux pieds de Jésus, comme les disciples d’Emmaüs, sur la route où il était présent, discutant avec eux.

Le tout, c’est de le reconnaître : à nous, de le voir ; à nous, de le faire voir ; à nous, de le -identifier

à travers cet homme qui me pose des questions,

à travers cette femme qui pleure,

à travers cet enfant tout désemparé,

à travers ce malade qui ne sait plus où il en est,

à travers ce jeune qui se pique pour essayer de voir et de croire à autre chose …

C’est la mission que les apôtres ont reçue avec le souffle de l’Esprit. C’est la mission de notre Confirmation.

« Ne soyons pas inquiets ». Le Christ, par deux fois, nous a dit : « La paix soit avec vous ».

Cette soirée pascale est le tournant de l’histoire. C’est déjà la Pentecôte : « Recevez le Saint Esprit ». C’est la naissance de l’Eglise. Ce soir-là, le monde entier entre déjà dans l’aube de la Résurrection. AMEN

 




2ième Dimanche de Pâques – Dimanche de la Miséricorde Divine par le Diacre Jacques FOURNIER (7 Avril)

« Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu »

(Jn 20,19-31) !

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

2ième dimanche de pâques

 

            En lisant tous ces récits d’apparition du Ressuscité, et cette scène incroyable où Thomas voit et entend le Christ lui dire « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté », nous pourrions penser : « Et nous ? N’avons-nous pas nous aussi le désir de voir et de toucher ? Pourquoi Jésus ne répond-il pas à notre attente, alors qu’il l’a fait pour Thomas ? » Xavier Léon Dufour écrit (Lecture de l’Evangile selon Jean, tome IV p. 251) : « L’évangéliste s’adresse ici à la communauté déjà éloignée des origines chrétiennes… Et elle n’a nullement à regretter cette distance ni sa différence de statut. Si son mode d’accès à la foi n’est pas le même, ils sont « heureux » ceux qui, dans la suite des temps, auront cru « sans voir ». L’expérience dont ont été gratifiés les témoins oculaires de Celui qui vit par-delà la mort était fondatrice et ne pouvait être réitérée : elle leur était accordée non seulement pour eux‑mêmes, mais en fonction des générations futures dont la foi reposera sur la parole transmise avec la force de l’Esprit et non sur les signes visibles de la Présence… Par‑delà les disciples qui sont devant lui, Jésus tourne son attention vers ceux qui leur succèderont dans la suite des temps, vers tous les enfants de Dieu qu’il est venu rassembler dans l’unité : au soir de Pâques, n’a-t-il pas parlé aux siens de leur mission qui désormais exprimera la sienne ? « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »… Maintenant, sa pensée va à ceux qui seront le fruit de cet envoi. La rencontre du Vivant avec les disciples ne prend pas fin avec un congé, une scène de séparation comme en Luc. Elle demeure ouverte sur un avenir sans fin, dans la joie qui survit à la disparition des témoins oculaires. Voilà ce qu’a bien exprimé la Lettre de Pierre : « Sans l’avoir vu, vous l’aimez ; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie ineffable et glorieuse » (1P. 1,8-9) ».

            A nous donc maintenant d’être attentifs à ce que nous vivons lorsque nous nous rassemblons pour célébrer ce Ressuscité que nous n’avons jamais vu, et pour écouter sa Parole… En effet, à sa prière, le Père nous a donné « un autre Paraclet », l’Esprit Saint, Troisième Personne de la Trinité, « pour qu’il soit avec nous à jamais » (Jn 14,15-17). Dès lors, « il demeure auprès de nous », jour après jour, et il a pour mission de « nous rappeler les paroles » de Jésus et de « tout nous enseigner » en nous donnant d’avoir part aux réalités mêmes de ce Royaume des Cieux que Jésus ne cessait d’annoncer (Jn 14,26 ; 16,12s) : sa Paix, sa Joie, sa Vie. Soyons donc attentifs à ce que le Ressuscité nous donne de vivre dès lors que nous nous tournons de tout cœur vers Lui pour le célébrer et pour écouter sa Parole. DJF

 




Homélie du dimanche de Pâques (Jn 20, 1-9) par le Père Rodolphe EMARD

Paroisse de Sainte Clotilde – Lectures : Actes 10, 34a.37-43 ; Jean 20, 1-9

 

Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! C’est bien la grande annonce de toute l’Église universelle en ce dimanche de Pâques.

La Résurrection du Christ est au cœur de notre foi chrétienne. Une foi qui ne finira jamais de grandir et qui n’est pas accueillie de la même façon par nous tous. Aujourd’hui, il y a ceux qui croient, ceux qui doutent, ceux qui ne se prononcent pas et ceux qui ne croient pas… Et demain ? Et bien, nous ne savons pas ! Selon les aléas et évènements de la vie (les bons et les moins bons), ceux qui croient aujourd’hui pourraient être ébranlés dans leur foi et ainsi douter. Ceux qui aujourd’hui doutent ou ne se prononcent pas pourraient se convertir et ceux qui ne croient pas pourraient avoir la foi… La foi n’est jamais un acquis, ne l’oublions jamais.

La foi est un don de Dieu qu’il faut sans cesse demander au Seigneur de faire croître, comme l’ont fait les Apôtres : « Augmente en nous la foi ! » (Luc 17,5). La foi en la Résurrection est l’affaire de toute notre vie, chacun a son cheminement à faire…

Le fait que la foi en la Résurrection ne soit pas accueillie de la même façon par toutes les personnes ne date pas d’aujourd’hui, c’est ainsi depuis les premiers temps de l’Église. L’évangile nous le révèle :

  • Hier soir, pour la Vigile pascale, nous avons entendu l’évangile de Marc qui évoquait la peur des femmes face au mystère de la Résurrection (voir Mc 16, 1-7).

  • Aujourd’hui, nous avons le récit de Jean qui évoque le premier ressenti de Marie Madeleine. Face au tombeau vide, elle a tout de suite déduit qu’on a enlevé le corps de Jésus.

  • Simon-Pierre, lui, observa l’intérieur du tombeau de loin, sans y entrer et sans rien dire.

  • L’autre disciple que Jésus aimait, lui entra dans le tombeau, « il vit, et il crut » nous dit l’évangile.

Des attitudes qui sont bien différentes tout comme les nôtres aujourd’hui. Mais rappelons-nous que rien n’est figé, certaines de nos attitudes pourraient changer dans le temps… Si nous observons Pierre : il ne dit rien car il est encore trop troublé par ce tombeau vide, n’ayant toujours pas compris que Jésus devait ressusciter (même si Jésus l’avait annoncé). Mais Pierre fera son cheminement jusqu’à une foi convaincue et dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres, on le voit prendre la parole avec audace et conviction : « Jésus de Nazareth (…) Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour ». Pierre nous invite à ne jamais désespérer d’une possible conversion pour quiconque, même pour celui qui nous paraît avoir un cœur dur ou imperméable à la grâce de Dieu. Jésus ressuscité peut toucher le cœur de n’importe qui dans sa grande miséricorde. Pierre nous dit bien : « Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés ». La rencontre dépend de Dieu et le temps de Dieu n’est pas le nôtre, ne l’oublions pas également !

Ce dimanche de Pâques nous invite à redynamiser notre foi en Jésus ressuscité, en nous donnant les moyens. Cela me permet d’évoquer quatre points :

  • La foi est un don de Dieu qu’il faut sans cesse nourrir en ayant notamment une fidélité dans la méditation de la Parole de Dieu et dans la pratique des sacrements de l’Église.

  • Fuir la peur ! La peur paralyse et empêche d’accueillir le message de la Résurrection. L’Esprit Saint doit nous en libérer ! C’est là encore une grâce à demander.

  • Notre attention accordée à notre prochain portera notre foi : l’accueil d’une personne qui a besoin de notre écoute, un pardon donné, une main tendue pour remettre quelqu’un debout…

  • Le disciple de l’évangile, celui que Jésus aimait peut aussi nous inspirer. Une tradition identifie ce disciple à Jean lui-même. Cependant, dans l’évangile de Jean, nous pouvons voir une autre figure de ce disciple. Ce disciple intervient trois fois dans l’évangile de Jean, sans jamais être nommé :

  • Jean 13, 23-25 : lors de l’annonce par Jésus de la trahison de Judas, Pierre va faire signe à ce disciple de demander à Jésus de qui il parle. Le disciple va le faire en se penchant vers la poitrine de Jésus.

  • Jean 19, 26-27 : le disciple va prendre Marie chez lui à la demande de Jésus.

  • Jean 20, 2-8 : l’évangile de ce jour.

Ce disciple que Jésus aimait est la figure du croyant qui accueille dans la foi le message de la Résurrection. Ce disciple nous montre comment grandir dans la foi :

  • Se laisser aimer par Jésus ;

  • Se pencher vers sa poitrine, vers son cœur miséricordieux ;

  • Croire qu’il est ressuscité et en témoigner ;

  • Prendre Marie pour mère ;

Que le Seigneur ressuscité lui-même nous inspire à ces attitudes. Joyeuse fête de Pâques à tous.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Amen !




Homélie Veillée Pascale (Mc 16, 1-7) par Père Rodophe EMARD

Samedi 30 mars 24 / Année B /  Paroisse de Sainte Clotilde

Initiation chrétienne pour Johanna Carina ROBERT

 

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia ! Toute l’Église universelle proclame ce soir cette grande nouvelle. En cette Vigile pascale, nous sommes invités particulièrement à faire mémoire de notre baptême. C’est ce que nous ferons concrètement tout à l’heure en proclamant notre foi et avec le rite de l’aspersion… parce que frères et sœurs, rappelons-nous que depuis notre baptême, nous avons reçu la vie du Christ ressuscité.

Parler de la Résurrection n’est pas toujours simple tant le mystère est grand et unique.  Au commencement de notre célébration, nous avons eu une belle liturgie de la lumière, le feu nouveau ! Ce soir, je vous propose de focaliser notre attention sur le cierge pascal qui nous offre tout un enseignement, toute une catéchèse pour mieux approcher ce mystère de la Résurrection. Quatre points que j’aimerais vous exposer de ce cierge pascal :

  • Tout d’abord, sur le cierge pascal sont gravées l’ΑΩ, l’alpha et l’oméga, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Christ ressuscité est le début et la fin de l’humanité ! Qu’est-ce que cela signifie ? – Par le Christ, l’humanité fut créée ! – Par le Christ, l’humanité a été sauvée ! – Par le Christ, l’humanité sera définitivement ressuscitée au jour de sa venue dans la gloire. Jour que nous ne devons jamais cesser d’attendre ! Nous ne pouvons pas comprendre la clé, le sens de l’humanité en dehors du Christ ressuscité. C’est lui qui jugera notre humanité au dernier jour.

  • Deuxième point : Sur le cierge pascal, il y a aussi la croix . Il ne s’agit pas que d’un signe pieux, la croix nous rappelle que le Ressuscité que nous célébrons ce soir est le même crucifié du Vendredi Saint. Lors de certaines de ses apparitions, Jésus ressuscité montrera ses plaies !

Nous avons écouté durant la liturgie de la Parole, le récit de la Genèse, la création du ciel, de la terre et de toute l’humanité (cf. Gn 1, 1 – 2, 2). Dieu trouva que « cela était bon », même « très bon » pour l’homme et la femme. À l’origine, tout était splendide et harmonieux jusqu’au péché ! Péché à la lourde conséquence : L’homme était ainsi voué, soumis à la mort éternelle et à tout ce qui conduit à cette mort, le mal, le péché et la souffrance. Mais la croix a vaincu tout cela ! Par sa mort, le Christ a vaincu la mort éternelle et par sa Résurrection, il nous ouvre à la Vie éternelle.

  • Troisième point : Sur le cierge pascal, il y a aussi le millésime 2024. Cela pour signifier que la Résurrection du Christ est une éternelle actualité ! Le Christ transcende le temps : Le Christ hier, aujourd’hui et demain, le même ! Ce Vendredi Saint, nous avons écouté le récit de la Passion de Jésus ; Avant de mourir, Jésus dira : « Tout est accompli » (cf. Jn 19,30). Oui tout est accompli, une fois pour toute, pour l’ensemble de l’humanité mais tout est encore à accomplir dans la vie de chacun !

La Résurrection n’est pas que pour la finale du monde mais aussi pour le temps présent ! C’est bien aujourd’hui qu’il faut se décider pour le Christ, qu’il faut se laisser sauver par lui.

  • Quatrième point : Enfin l’ensemble du cierge pascal allumé représente la lumière du Christ ressuscité ! Lumière plus forte que les ténèbres ! Lumière que nous avons véritablement reçu à notre baptême et à notre confirmation. Lumière que nous recevons aussi dans les sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation. Lumière du Christ ressuscité que nous recevons enfin dans la Parole de Dieu, qu’il faut sans cesse méditer !

Cette lumière du Christ ressuscité tu vas la recevoir Johanna dans les sacrements de l’initiation chrétienne, dans un instant…

Frères et sœurs, j’attire votre attention sur ce que nous dit le « jeune homme vêtu de blanc » dans l’évangile que nous avons proclamée : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. » Gardons-nous de chercher le Christ là où il n’est pas. Parfois nous le cherchons dans le merveilleux, le spectaculaire ou dans des dévotions mal éclairées. Le Christ est par excellence présent dans sa Parole et dans les sacrements, ne l’oublions pas.

Pour conclure frères et sœurs, rappelons-nous que cette lumière du Christ ressuscité nous ne la recevons pas uniquement pour nous-même mais pour la porter aux autres. Rappelle-toi toujours Johanna que si nous sommes baptisés et confirmés c’est pour porter la lumière du Christ Ressuscité. Et c’est dans l’eucharistie que nous recevoir chaque dimanche la force de Jésus ressuscité pour mener à bien notre mission.

Notre foi en la Résurrection repose sur le témoignage des Apôtres et elle nous a été transmise de génération en génération par nos grands-parents, nos parents, nos parrains-marraines, nos pasteurs, nos catéchistes… C’est à nous aujourd’hui, en 2024, qu’est confié le flambeau de la foi !

Frères et sœurs, je pourrai vous faire tous les meilleurs vœux pour l’avenir mais le meilleur reste celui-ci : approchez-vous du Christ ressuscité, il est la Vie ! Les membres du CPAP, le père Joseph et moi-même nous vous souhaitons à tous une très belle fête de Pâques.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Père Rodolphe EMARD

Paroisse Notre Dame de la Délivrance