1

1er Dimanche de l’Avent – Homélie du Père Louis DATTIN

 « Nous attendons ton retour »

Lc 21, 25-28

Voici, frères et sœurs, que nous commençons une nouvelle année liturgique, une année C : cette nouvelle année, qui est comme un recommencement, nous relance de plein fouet et d’emblée dans l’attente de Noël. Cet « Avent », qui n’est pas un « Avent » avec un « A », bien que ce soit avant Noël, mais un « Avent » avec un « E » parce qu’il vient du mot « adventus » – l’évènement -. C’est l’attente et la préparation active d’un événement : la venue du Sauveur, qui vient nous libérer, qui vient nous secouer dans notre torpeur, nous sortir de nos habitudes et nous faire changer de rythme, et c’est vrai que nous avons pu au long de ces 34 semaines de temps ordinaire, nous endormir ou du moins nous installer dans des routines, dans des habitudes, des torpeurs d’une vie chrétienne qui va son train-train mais qui n’est plus dynamisée par une activité et une préparation à un grand évènement.

Or, ce grand évènement, il arrive, il est tout près : il sera là dans moins d’un mois. C’est Noël : pas surtout pour les confiseurs ou les marchands de jouets, pas seulement pour les boîtes de nuit ou les restaurants avec cotillons, mais surtout et avant tout pour les chrétiens qui fêteront la venue du Sauveur, non pas seulement comme un anniversaire de naissance, mais comme une relance, comme une nouvelle naissance en eux, d’une vie qui ne demande qu’à grandir en nous et avec nous : la vie du Christ qui est venu, justement, pour nous donner la vie et nous la donner en surabondance.

Qui d’entre vous n’a pas besoin d’être relancé, d’être à nouveau propulsé, redynamisé dans sa vie intérieure et extérieure ?

Qui n’a pas besoin de ce surcroit d’énergie qui va lui redonner un nouvel élan pour que sa vie de chrétien ne devienne pas une habitude, un ronron qui peu à peu se transforme en véritable sommeil spirituel ?

Voici le temps de l’Avent qui est le temps des veilleurs.

Un chrétien est d’abord quelqu’un qui est en attente d’autre chose, en attente de quelqu’un ; et l’Avent est ce temps de l’attente active, à l’affût, préparatoire.

Mais peut-être n’attendez-vous rien ? « Oh ! Ça va bien comme ça, je n’en demande pas plus : que ma vie chrétienne ne m’encombre pas trop, qu’elle me donne le temps de faire autre chose à côté ». Or, justement, ce n’est pas à côté que vous avez à vivre. C’est toute votre vie qui doit être irriguée par votre idéal chrétien où Jésus-Christ présent vous inspire de mener votre vie, ni à côté, ni en marge de votre vie quotidienne, mais au creux même de celle-ci.

Aux gens anémiés, fatigués qui peu à peu marchent avec des semelles de plomb, pour qui tout est lassitude : le médecin leur donne des fortifiants, des dynamisants, un traitement d’attaque pour qu’ils retrouvent leur vitalité première. C’est ce que nous allons faire pendant l’Avent : temps de rajeunissement, de renouvellement, traitement d’attaque et de relance de notre attente spirituelle. Il n’y a rien de plus désespérant que quelqu’un qui n’attend rien, qui ne désire rien, qui n’a ni soif, ni faim de quelque chose ou de quelqu’un d’autre. Il faut absolument qu’un enfant qui ne mange plus, retrouve d’abord son appétit, après quoi, il mangera… volontiers.

Suis-je en appétit, prêt à une nouvelle aventure, décidé à repartir, prêt à quitter mes vieilles habitudes pour créer du neuf, voir du nouveau, vivre de l’inédit ?

Mon âme est-elle encore assez jeune pour me lancer dans une aventure qui me fait un peu peur au départ, mais que je ne regretterai jamais une fois que je m’y serai lancé ?

Il y en a un qui se met en route… il y en a un qui vient à notre rencontre et qui désire habiter parmi nous : pas seulement il y a 2000 ans, mais maintenant et cette année encore. Le 25 mars, le jour de l’annonce à Marie, le jour de l’Incarnation, il y a déjà huit mois, Marie avait dit « oui » à la demande de Dieu et le « Verbe s’est fait chair« … et il va habiter parmi nous. Ce sera neuf mois après : le 25 décembre !

Une naissance, dans une famille, ça se prépare aussi bien par les parents, que par les frères et sœurs, que par toute la famille et le dernier mois est le temps des préparatifs à cette naissance qui va bientôt arriver. Allez-vous préparer Noël ? Ou bien va-t-il arriver sans que vous l’ayez vu venir, pris par surprise le 24 au soir ?

Les commerçants, eux, y ont déjà pensé depuis longtemps ! Depuis déjà longtemps, leur commande de Noël est passée. Déjà la publicité et les articles et cadeaux de Noël commencent à scintiller : marchands de cadeaux, bijoutiers, restaurants, magasins de confection préparent leurs offres. Et pour nous, chrétiens, que sera Noël 2015 ? Peut-être vous demandez-vous quelle robe vous allez porter ce jour-là ou quel cadeau vous allez offrir à votre mari ou quel menu vous allez servir à vos invités ?

Allons-nous prendre les conséquences de la fête pour la fête elle-même ? Allons-nous, une fois de plus, confondre l’essentiel avec l’accessoire ?

 

Noël, c’est d’abord un évènement, intérieur, spirituel qui relance votre christianisme et lui redonne la fraîcheur, le  renouvellement, la jeunesse et la joie de ce Nouveau-né qui vient pour vous, pour vous tirer de votre débâcle : le Christ « Emmanuel », c’est-à-dire « avec nous », qui vient prendre notre condition humaine pour la régénérer, la transformer, lui donner un autre sens, une direction vers le Père, par le Fils.

La 1ère lecture vient de nous le rappeler : « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur, dit le Seigneur, en ces temps-là, je ferai naître un « germe de justice ». Vous serez délivrés, vous serez en sécurité et voici qu’on lui donnera son nom : le Seigneur est notre justice ».

Notre vie spirituelle doit germer. Elle doit, elle aussi, donner son fruit. C’est le temps de l’été, le soleil va se lever et l’on récoltera le fruit sur l’arbre généreux…

Alors, nous dit l’Evangile, « puisque ce temps arrive, redressez-vous et relevez la tête car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes de crainte que votre cœur ne s’alourdisse. Reléguez au second plan les facilités, les routines, les soucis habituels de la vie. Fixez-vous sur l’essentiel pour que ce jour-là ne tombe pas sur vous, à l’improviste ».

« Restez éveillés et priez », alors vous pourrez paraître debout : l’attitude de l’homme ressuscité, devant le fils de l’homme. Quelles conséquences pratiques, frères et sœurs, sont à tirer de ce temps nouveau ?

LE TEMPS DE L’AVENT Pour préparer Noël

Pendant cet Avent, que faudra-t-il faire ? Ce n’est pas à moi de vous le dire, c’est à chacun d’entre vous de voir et de décider ce que vous allez faire pour préparer cette venue du Seigneur. Peut-être seulement, vous donnerai-je un conseil que chacun pourra adapter à sa façon, selon sa vie personnelle. Ce conseil, c’est le suivant, (il n’est pas le plus facile), c’est :

. « Prendre du temps« , extraire ce temps de votre emploi du temps, flot continu et pressé :

. « Prendre du temps » pour regarder autre chose, pour regarder autrement ;

. « Prendre du temps » pour rejoindre mes frères différents, pour regarder aussi quelqu’un, celui qui va venir, écouter sa parole, lui ouvrir notre vie et puis repartir sur les routes quotidiennes avec un regard éclairé, un cœur et un esprit fortifiés ;

. Continuer cette marche vers Noël en luttant avec persévérance !

Pour finir, je ne résiste pas à vous lire un poème destiné aux enfants, mais n’avons-nous pas tous un cœur d’enfant dans une enveloppe d’adulte ? Il s’intitule : « Celui qui va venir » :

Quand tu attends, tu es comme le silence qui se fait

 juste avant la chanson,

Quand tu attends, tu es comme la nuit qui se termine

juste avant la venue du soleil,

Quand tu attends, tu as déjà dans les yeux le sourire

de celui qui va venir

Tu as  dans les oreilles, le rire de celui qui va venir

Tu as  dans la tête, les gestes et les paroles de celui

qui va venir

Quand tu attends, celui qui est absent, est déjà présent

dans ton cœur.  AMEN




Le Christ Roi – par Francis COUSIN (Jn 1, 5-8)

« Es-tu le roi des Juifs ? »

 

Prenons les textes de ce jour sans l’ordre chronologique des évènements.

Dans le livre du prophète Daniel, celui-ci voit, au cours de ses visions, « comme un fils d’homme », qui reçoit d’un vieillard « domination, gloire et royauté (…) Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. »

Souvent Jésus reprendra cette appellation, « le fils de l’homme », en se l’appliquant à lui-même. Et notamment quand il sera interrogé devant les chefs des prêtres et le sanhédrin juste après son arrestation. « Le grand prêtre lui dit : ’’Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si c’est toi qui es le Christ [le Messie], le Fils de Dieu.’’ Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! En tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. » (Mt 26,63-64).

Jésus ne répond pas ’’Oui’’, mais « C’est toi-même qui l’as dit ! », laissant au grand prêtre la paternité de sa parole ; mais il ajoute ce que nous disons dans le credo : « … est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts … ».

Jésus répond à des juifs, qui connaissent les Écritures, et parler du Fils de l’homme, qui reçoit domination éternelle et royauté pour toujours, est une manière de dire oui, même s’il ne dit pas que cela s’applique à lui.

Un peu plus tard, quand Pilate lui demande « Es-tu le roi des Juifs ? », on n’est plus sur le même terrain : on parle d’un royaume terrestre, d’un pouvoir politique, qui peut s’opposer au pouvoir romain représenté par Pilate. Ce n’est pas ce que veut Jésus ; il l’avait montré lorsque, après la multiplication des pains, les gens voulaient le faire roi, il s’était retiré seul dans la montagne. Il répond par une autre question : ’’Ta question, elle vient de toi, ou d’autres te l’ont soufflée ?’’. Pilate admet que ce sont les grands prêtres …

« Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. », et non pas aux romains …

Pilate ne sait plus quoi penser : Jésus n’est pas contre les romains, donc pour lui, pas de danger … mais il parle de Ma royauté pas de ce monde

Pour Pilate, Jésus passe pour un illuminé … (ce qu’il est en réalité, puisqu’il est la lumière du monde …)

« Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. ». Même réponse que devant le sanhédrin …

« Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. ».

La vérité, c’est Jésus lui-même : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14,6) …

« Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. ». La vérité n’est plus le seul fait des juifs, elle est pour tous (s’ils le veulent !). Cela veut dire que tous les habitants du monde peuvent écouter la voix de Jésus, et le suivre (s’ils le veulent !).

Mais cela n’empêchera pas ceux qui ne le suivent pas d’être avec Jésus dans son royaume de gloire : « tout œil le verra, ils le verront, ceux qui l’ont transpercé ; et sur lui se lamenteront toutes les tribus de la terre. » (Deuxième lecture).

Alors, quel est ce roi que nous fêtons aujourd’hui ?

Ce roi est avant tout le Christ Serviteur, celui « qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père. », celui que nous espérons rencontrer à la fin des temps, « Celui qui est, qui était et qui vient, le Souverain de l’univers. »

Celui que nous devons imiter dans son abaissement.

Seigneur Jésus,

tu deviens roi en montant sur la croix,

devenant le plus humble de tous,

toi le plus grand,

par amour pour nous,

pauvres pécheurs.

                                     Francis Cousin

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Image dim ord B 34°




Solennité du Christ Roi – Homélie du Père Louis DATTIN

Christ Roi

Jn 18, 33b-37

 

Lorsque le pape Pie XI, en 1925, institua cette fête du Christ-Roi, cela provoqua un étonnement encore partagé par certains.

Pourtant, nous disons bien que Jésus est ‘’Seigneur’’, mais peut-être que ce mot de ‘’Seigneur’’, en parlant du Christ, s’est dévalué, usé et que nous n’y faisons plus attention.

 

 

Aujourd’hui, mes frères, essayons de reprendre conscience de cette ‘’Seigneurie’’ du Christ, de cette ‘’royauté de Jésus’’.

S’il y a eu étonnement, c’est justement parce que le Seigneur, dans toute sa vie, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, est apparu comme le contraire d’un roi, un anti roi.

.   Quoi donc !

Un roi, cet enfant, réfugié, né dans la paille d’une étable !

Un roi, ce vagabond qui va, de village en village, annoncer que les pauvres, les doux, les affamés de justice, les artisans de paix seront bienheureux , alors que justement, un Royaume s’appuie d’abord sur la richesse, la force, les privilèges et le prestige !

Un roi, ce condamné à mort au supplice de la croix : le supplice réservé aux esclaves, couronné par dérision d’une coiffe de ronces avec dans la main, un roseau tenant lieu de sceptre !

.   Un roi, c’est un homme qui est fin, qui commande, qui se fait servir, qui est entouré de toute une cour brillante et luxueuse. Or, Jésus, lui, est humble, il ne commande pas, il conseille, il lave les pieds des autres. Quant à sa cour : il est entouré d’une bande de va-nu-pieds qui ne comprend pas grand-chose à ce qu’il dit.

.   Et pourtant, vous l’avez entendu de vos propres oreilles, dans la lecture  de l’Evangile, lorsque  Pilate  l’interroge, lorsqu’il  se trouve  au 36e dessous, bafoué, méprisé et hué par la foule :

– « Es-tu le roi des juifs ? »

Jésus répond avec assurance :

–   «’’ Oui, je suis roi, mais, (faisons bien attention à ce petit ‘’mais’’), ma royauté ne vient pas de ce monde’’.» « ‘’Ah ! Si ma royauté était terrestre, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour moi. Non, ma royauté n’est pas d’ici’’. »

Pilate lui dit alors :

–   « Donc tu es roi ? »

Et sans hésiter, Jésus répond nettement :

–   « ‘’Tu l’as dit, je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui est dans la vérité, entend ma voix’’. »

.   Quel est donc  ce Royaume dont Jésus est le souverain ? Et qu’est-ce-que cette royauté dont nous célébrons aujourd’hui la fête ?

  • C’est tout d’abord, une royauté de Vérité :

« ‘’Je suis venu pour rendre témoignage à la Vérité.’’ »

Il le dit tout net, il n’est pas roi à la manière des rois de la terre : ceux qui font, tous les six mois, des promesses à leurs peuples, en leur disant que ça ne va pas très bien aujourd’hui, mais que l’année prochaine, tout sera remis en ordre.

Si l’on relisait, mes frères, tous les discours des hommes politiques, ceux qui gouvernent les pays, toutes les promesses qu’ils nous ont faites, tous ces programmes magnifiques, toutes les annonces de ‘’lendemains qui chantent’’, et cela, d’ailleurs, quels que soient leurs partis, nous dirions aussitôt : « Que tout cela est loin de la vérité ! » et nous serions tentés de reprendre le mot de Talleyrand, qui en savait lui-même quelque chose :

« C’est effrayant ce que peuvent peu ceux qui peuvent tout !

Aussi  sont-ils  obligés   de  faire  sans  cesse   des  numéros  d’acrobatie

verbale pour essayer de faire croire ce qui n’est guère crédible…

Le Christ, lui, dit au monde, sans démagogie, avec, au contraire, un appel à des exigences personnelles :

« ‘’Je suis la Vérité, je suis la lumière ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres.’’ »

Il va jusqu’à nous dire :

« ‘’…qu’il faut perdre sa vie pour la gagner, que la porte est étroite, que la route n’est pas facile et que celui qui se laisse aller est en train de se perdre.’’ ».

 

Royaume de Vérité, où ce qui ‘’oui est oui’’ et ce qui est ‘’non est non’’.

Vérité qui peut faire mal mais Vérité qui ne transige pas : épée qui tranche en nos cœurs entre le bien et le mal.

  • Royaume de Vérité mais aussi Royaume de Service.

Un roi, un gouvernant, un homme important est entouré de courtisans, de valets du régime, de fonctionnaires de toutes sortes qui se mettent à son service, qui obéissent au moindre de ses désirs, qui exécutent la plus petite volonté, gardes du corps, huissiers, nervis et gratte-papiers.

Or, que dit le roi que nous fêtons aujourd’hui :

« ‘’Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir !’’ », me mettre à la disposition des hommes, de tous les hommes, pour les sauver.

Jésus nous le dit explicitement dans l’Evangile :

«’’ Les rois de la terre agissent en Seigneur ; ils tiennent les nations sous leur pouvoir et leurs peuples sous leur domination ! Qu’il n’en soit pas ainsi pour vous ! Bien au contraire, celui qui veut être grand, qu’il se fasse le serviteur des autres, et celui qui être le premier, qu’il se fasse l’esclave des autres. C’est ainsi que le fils de l’homme est venu, non pour être servi mais pour servir et donner sa vie pour la multitude’’. »

Le pouvoir  n’est pas d’abord une affaire de droit sur les autres, mais une affaire de devoir c’est-à-dire de service et d’amour.

  • Royaume de Vérité, Royaume de service, le Royaume de Jésus

va beaucoup plus loin encore : c’est un Royaume d’Amour. Là encore la différence est grande entre les pouvoirs de la terre et celui du fils de l’homme. Les princes, les gouvernants donnent des places, des décorations, des allocations, des dignités, des subventions.

N’attendez rien de tout cela de Jésus-Christ : il n’a pas à se faire bien voir. Il n’a rien à donner ; il va faire beaucoup plus : il va se donner et donner sa vie par amour pour nous = amour gratuit, désintéressé.

Ce n’est même pas notre bien-être qu’il cherche, c’est tout simplement notre être et son salut. Il est celui qui se jette à l’eau pour sauver celui qui se noie, qui se jette dans le feu pour sauver ses enfants, qui donne sa vie pour être le sauveteur, le sauveur des hommes.

Or, « ‘’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime’’ ». Ce roi-là, c’est celui qui est en croix, pour nous, à notre place et qui crie à son père : « ‘’Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font’’ » et dont la pancarte au-dessus de sa tête sanglante proclame sur l’ordre de Pilate : « ‘’Jésus de Nazareth, roi des juifs’’ ».

Il ne croyait pas si bien dire Pilate, c’était plus encore que cela ! Pas seulement ‘’roi des juifs’’ mais ‘’Roi, sauveur du monde entier’’, qui s’offre à son père pour la rémission  de toutes les fautes des hommes de tous les siècles.

                    Jésus, ‘’doux et humble’’ de cœur, n’est pas un roi lointain : pas besoin de lui demander une entrevue, une audience. A chaque communion, il se donne à nous, il nous donne sa vie pour que, nous aussi, à son exemple, nous puissions établir en nous et autour de nous :

  •  un Royaume de Vérité où le mensonge est aboli

  • un  Royaume   de  Service   où  nous  ayons   à  cœur   de  devenir

serviteurs des autres

  • un Royaume d’Amour où chacun pourra aimer ses frères, comme

lui-même nous aime.

                                                         AMEN




Solennité du Christ, Roi de l’Univers – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 18, 33b-37)

« Jésus, témoin de la vérité »

(Jn 18,33-37)

En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »
Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »
Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »    

Pilate ne comprend plus… Les autorités du Peuple Juif lui ont livré ce Jésus en lui disant qu’il se prétendait « roi ». Plus tard, pour appuyer leurs accusations, ils lui diront : « Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César : quiconque se fait roi s’oppose à César » (Jn 19,12). Or, il le sait, pour le vivre lui-même à leur égard, ces hommes le haïssent. Et ils n’ont qu’un seul désir : voir tous ces envahisseurs Romains quitter la terre d’Israël… Et ce sont eux qui lui livreraient un ennemi de César ?

C’est pourquoi Pilate prend Jésus à l’écart pour en savoir un peu plus sur lui. « Es‑tu le roi des Juifs » ? Mais dans sa bouche, ce mot « roi » n’a que des connotations terrestres et politiques. Jésus l’accepte dans un premier temps et il va inviter Pilate à s’interroger sur ses sources. Dit-il cela « de lui-même », a-t-il constaté par lui‑même qu’il se prétendait « roi » et qu’il représentait un danger pour l’autorité romaine ? Ou bien est-ce sa police secrète qui l’a renseigné ? La réponse est « non » dans les deux cas et Pilate le sait bien lorsqu’il répond : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Les chefs des prêtres t’ont livré à moi ». C’est donc bien une affaire interne aux autorités juives : elle ne le concerne en rien… « Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré » (Mc 15,10)…

Dans un deuxième temps, Jésus va rectifier cette notion de royauté que Pilate a employée. « Ma royauté ne vient pas de ce monde », elle n’est pas avant tout d’ordre politique, son origine n’est pas terrestre… Elle vient de « celui qui lui a tout soumis » (1Co 15,28), son Père. Il l’a envoyé dans le monde pour proposer son Règne d’Amour et de Paix à tous les hommes de bonne volonté quels qu’ils soient, Juifs ou Romains… Voilà la vérité à laquelle Jésus rend à nouveau témoignage devant Pilate. Et il sait qu’au même moment « l’Esprit de Vérité, lui aussi, lui rend témoignage » (Jn 15,26) en frappant à la porte du cœur de Pilate avec toutes ses richesses de Douceur, de Lumière et de Vie… Lui ouvrira-t-il ? La suite montrera, hélas, que ses calculs politiques prendront le dessus… Mais Jésus, Lui, restera fidèle à sa mission : manifester l’Amour inconditionnel du Père vis-à-vis de tous les hommes, ses enfants… Eux, dans leur aveuglement, le feront atrocement souffrir et ils le tueront… Et Jésus, par son attitude et ses paroles, n’aura qu’une seule réponse : « Je vous aime toujours, et j’offre cette mort que vous m’infligez pour votre guérison, votre salut, votre vie »…            DJF




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 13, 24-32)

« Sachez que le Fils de l’homme

est proche, à votre porte. »

 

Comme à chaque fin d’année liturgique, les textes de la messe nous invitent à regarder un peu plus loin que notre vision habituelle, à regarder vers la fin des temps, ce que certains appellent la fin du monde …

Et pour beaucoup, parler de cela leur donne de l’inquiétude, voire de l’angoisse !

Or, c’est une attitude qui n’a pas lieu d’être. Surtout pour un chrétien !

Le prophète Daniel nous parle de « Michel, le chef des anges » : Après un temps de détresse, « ton peuple sera délivré …  Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. ».

C’est une annonce du jugement dernier ! Et c’est sans doute à partir de ce texte que l’on retrouve dans la plupart des tympans des cathédrales romanes ou gothiques l’archange saint Michel qui pèse à la balance les âmes des défunts tandis qu’un monstre, qui représente le diable, appuie sur le côté des défauts pour que les âmes viennent vers lui.

Et Daniel continue : « Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais. ». Ceux qui ont l’intelligence, c’est-à-dire la Sagesse, celle qui vient de Dieu … et les maîtres de justice, ceux qui sont justes aux yeux de Dieu, seront sauvés puisqu’ils ne seront pas dans les ténèbres, mais resplendiront comme le soleil et les étoiles !

Dans le texte de l’évangile, ce sont justement ces astres qui, en s’obscurcissant et en ne donnant plus de clarté, ou même tombant du ciel, seront les signes de la fin des temps, « après une grande détresse ».

Si on se souvient que la création commence par : « Que la lumière soit. Et la lumière fut. … et Dieu sépara la lumière des ténèbres. » (Gn 1,3-4), on voit bien que le recouvrement de la terre par les ténèbres montre la fin d’un temps.

Mais ce n’est qu’un temps, Car Jésus est « la lumière du monde » (Jn 8,12) … et Jésus est éternel, hors du temps !

On remarquera que, lors de sa Passion, les évangiles synoptiques notent un phénomène : « Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. » (Mc 15,33), jusqu’au moment de sa mort.

C’est aussi la fin d’un temps, le temps de la vie de l’homme-Jésus. Un moment annonciateur de la Pâques de Jésus, de sa résurrection, de son retour auprès de son Père, là où il nous attend … et d’où il reviendra à la fin des temps pour nous juger.

Quand ?

« Nul ne [le sait], pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. ».

Mais une chose est sûre, « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas ».

Tout l’enseignement de Jésus restera, et ce sera à partir de ses Paroles que nous serons jugés, notamment celles-ci : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » et « chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. » (Mt 25,40.46).

Avec ce conseil que Jésus nous donne : « Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation » (Mt 26,41).

« Voici que je viens sans tarder,

et j’apporte avec moi le salaire

que je vais donner à chacun

selon ce qu’il a fait.

Moi, je suis l’alpha et l’oméga,

le premier et le dernier,

le commencement et la fin. »

(Ap 22,12-13).

                                     Francis Cousin

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Image dim ord B 33°




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Fin du monde

Mc 13, 24-32

Vous connaissez, frères et sœurs, le proverbe : « Un arbre qui tombe fait plus de bruit que toute la forêt qui pousse ». Dans cet Evangile de Marc, ce que Jésus annonce, ce n’est pas seulement un arbre qui tombe, ce sont les étoiles qui tomberont du ciel, le soleil et la lune qui perdront leur éclat et les puissances célestes qui seront ébranlées. Seulement, nous devinons bien que Jésus parle ici par images, comme on le faisait souvent, à son époque, quand on voulait parler des catastrophes : guerres, persécutions, déportations.

Pensons aujourd’hui à tous les soubresauts, détresses, conflits que les médias nous rapportent chaque jour, on se demande alors : « Où est Dieu là-dedans ? Que fait-il ? Où allons-nous ? »

Tout cela, c’est l’arbre qui tombe en faisant beaucoup de bruit.

Mais dans la seconde partie de l’Evangile, Jésus attire notre attention sur toute la forêt qui pousse en silence : « Regardez le figuier : dès que ses branches deviennent tendres, vous savez que l’été est proche ; il est là, à votre porte ».

Autrement dit, au milieu des détresses, calamités et bouleversements de toutes sortes, ne vous effrayez pas, ce ne sera pas la mort de l’univers, ni le retour au néant, mais ce seront les signes d’un monde nouveau en train de naître en silence, comme un merveilleux printemps !

Tout ce qui aura précédé n’aura été que douleurs d’enfantement. « Quand une maman enfante, disait Jésus, elle est dans les douleurs, mais quand elle a mis au monde son enfant, elle est tout à la joie de serrer dans ses bras son nouveau-né ».

Les douleurs n’ont qu’un temps, elles passent. Le monde présent passera, si beau soit-il, pour qu’advienne un monde tout neuf, une nouvelle création.

Nous sommes en marche, le monde est en marche vers le but pour lequel Dieu a créé toutes choses. C’est d’ailleurs ce que nous chantons à la consécration : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire! » Oui, aussi sûrement que le printemps, puis l’été reviennent chaque année, le Seigneur reviendra rénover toutes choses.

Après avoir lu cet Evangile, il y a, me semble-t-il, des recommandations à faire.

D’abord, ne nous affolons pas, quoiqu’il arrive ! C’est vrai : la vie n’est pas un long fleuve tranquille, l’histoire du monde non plus, elle ressemble souvent à un torrent tumultueux et dévastateur. Pourquoi ? Parce que ce monde actuel est un monde inachevé et que notre vie actuelle n’est pas notre vie définitive.

Quand la vie nous apparaît sous un aspect tragique, il ne faut pas nous étonner. Ici-bas, tout est provisoire. Nous-mêmes, nous sommes fragiles, nous le savons bien. IL y a le meilleur et il y a le pire. La vie est un combat qui demande courage et persévérance.

Le monde ne se construit pas sans efforts : le monde de Dieu, non plus !

Pour progresser, pour nous construire nous-mêmes, il faut faire les renoncements nécessaires. Les sportifs le savent : pour réussir, il faut s’entraîner, se dépasser ; à plus forte raison, dans la vie chrétienne.

Bref, quoiqu’il arrive, ne nous affolons pas, gardons confiance et réveillons l’espérance de ceux qui s’affolent.

Sachons aussi préparer les signes du Monde Nouveau qui se construit dès maintenant, ici-bas et travaillons dans ce sens : se mettre au service des malheureux, partager avec les démunis, accueillir, pardonner, rétablir la paix et l’amitié, agir dans un esprit de justice et d’amour.

Tout ça, bien sûr, ça ne fait pas beaucoup de bruit, on n’en parle pas à la télé mais ce sont les bourgeons du Royaume de Dieu qui commencent à s’ouvrir :

 – c’est la forêt qui pousse en silence,

– c’est la brise de l’Esprit-Saint qui vient nous animer,

– c’est le plan de Dieu qui commence à se réaliser.

Jésus revient : il est là, à notre porte. « Attention ! Sois attentif, je suis là près de toi ! » Ai-je assez de foi pour croire à cette parole de Jésus : « Tout ce que vous aurez fait à l’un de ces petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous le faites ».

Vais-je prendre au sérieux cette question, cette seule question, au moment où Dieu pèsera ma vie :

« M’as-tu reconnu, accueilli, aidé, aimé dans cet homme affamé, sans logement, malade ou prisonnier ?

Si Jésus me demande aujourd’hui d’être attentif à sa venue, c’est parce que, déjà, il se tient à ma porte comme Lazare se tenait à la porte du riche, si proche mais si loin de son esprit et de ses yeux. Est-ce-que je sais reconnaître l’appel de Dieu dans les cris des pauvres qui me parviennent à travers ma porte ? Ouvrirai-je la porte à Dieu ?

Vais-je rester spectateur béat de ce Royaume qui se construit ou devenir un acteur engagé pour la faire grandir comme la forêt en pleine croissance ?

Quand vous avez l’impression que tout va mal, levez les yeux vers celui qui y est passé avant vous : Jésus.

C’est sur la Croix, qui semblait son échec définitif, que le Christ fut vainqueur, comme sa Résurrection l’a prouvé. Il l’avait annoncé lui-même en se comparant à la semence : « Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits ».

La mort de Jésus le Vendredi Saint et sa Résurrection le jour de Pâques, ça ne fait qu’un. De même, dans notre vie de chrétien, il y a un lien mystérieux entre nos détresses ou combats de chaque jour et ce qui en résulte ensuite, souvent par la suite comme une renaissance, une résurrection. Il ne faut jamais croire que tout est perdu, ni qu’on est plus bon à rien : on peut toujours renaître.

Lorsque quelqu’un a un abcès, on ne se contente pas de mettre un simple sparadrap. Le seul remède efficace, c’est, quand il est mûr, de crever cet abcès. Dans notre humanité, des abcès mûrissent en pleine chair : solitude, fatalisme, injustice, alcoolisme, drogue, assistanat, chômage, prostitution, manque de logement.

Un chrétien ne peut pas rester indifférent devant la misère. La solidarité, a rappelé le Pape, est une obligation. Le signe par lequel on reconnaîtra que nous sommes ses disciples, c’est à l’amour que nous nous portons. La messe nous le rappelle : elle rappelle le mystère de mort, du mal, de la misère que le Christ a porté avec la Croix pour aller jusqu’au jour de Pâques, jusqu’à sa Résurrection, jusqu’au Monde Nouveau.

La misère, la solitude, la détresse : Jésus y est passé avant nous. Rappelez-vous son agonie à Gethsémani. Quand la tempête semble nous submerger, prêtons l’oreille au Seigneur : il est là, tout proche et nous dit : « N’aie pas peur, reprends courage, tiens bon, je suis avec toi ! » AMEN




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 13, 24-32)

 « Le Fils de l’Homme

viendra avec grande puissance »

(Mc 13, 24-32).

En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire.
Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.
Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.         

            « Le soleil s’obscurcira, la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel. »

            Jésus semble évoquer ici la fin du monde. Mais juste après, pour nous aider à comprendre ces paroles un peu terrifiantes à première vue, il prend l’image du figuier : « Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. » Et il l’applique aussitôt à ce qu’il vient de dire : « De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. »

            Autrement dit, ses premières paroles se sont déjà accomplies à son époque ! Et Jésus précise : « Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père ».

            A quel événement ce « jour » et cette « heure » se réfèrent-ils donc ? Le contexte nous aide à répondre. Juste après, en effet, commence en St Marc une nouvelle section de l’Evangile : « la Passion et la Résurrection de Jésus. » Si tous les prophètes et les Psaumes les avaient déjà annoncées, si Jésus savait bien, à la lumière de tous ces textes (Lc 24,44-48), qu’il devait « beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, être tué, pour ressusciter trois jours après » (Mc 8,31), il ne savait ni le « jour » précis, ni « l’heure » exacte où tout cela devait arriver, ni l’identité de ceux qui le feront souffrir, le rejetteront, le tueront, etc… Jésus a découvert, en les vivant, les circonstances historiques de tous ces évènements que les prophètes avaient autrefois annoncés…

            Au jour de la Résurrection, les Apôtres, puis Paul et « cinq cent frères à la fois » (1Co 15,3-8) ont vu le Christ Ressuscité avec « grande puissance et grande gloire », une Gloire qui aujourd’hui encore s’offre au regard de la foi notamment quand l’Eglise se rassemble chaque Dimanche pour célébrer la Résurrection du Seigneur. « Quand deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ». Et c’est toujours aujourd’hui que le Ciel travaille, avec et par l’Eglise, à « rassembler » tous les hommes « des quatre coins du monde », car « Dieu veut qu’ils soient tous sauvés » (1Tm 2,3-6).




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – « Donnez, on vous donnera… » (Mc 12, 38-44 ; DJF).

« En ces jours-là, le prophète Élie partit pour Sarepta », une ville située au bord de la mer méditerranée, entre Tyr et Sidon, à proximité de l’actuelle ville libanaise de Sarafand… La veuve que le prophète Elie va rencontrer est donc une païenne… « Il parvint à l’entrée de la ville. Une veuve ramassait du bois ; il l’appela et lui dit : « Veux-tu me puiser, avec ta cruche, un peu d’eau pour que je boive ? » Elle alla en puiser. » Cette femme est donc de bonne volonté… « Il lui dit encore : « Apporte-moi aussi un morceau de pain. » Elle répondit : « Je le jure par la vie du Seigneur ton Dieu : je n’ai pas de pain. » » En disant à Elie « par la vie du Seigneur ton Dieu », elle est donc capable de reconnaître en cet étranger qu’elle voit pour la première fois ‘un homme de Dieu’, un homme qui vit en relation avec Dieu, qui accueille sa Présence dans son cœur et dans sa vie… Cette femme de bonne volonté a donc, elle aussi, le cœur ouvert à Dieu : elle vit dans la vérité, en disant tout simplement à Elie la vérité, « je n’ai pas de pain ». Elle ne lui cache pas également qu’il lui reste « dans une jarre une poignée de farine et un peu d’huile dans un vase ». En disant ainsi la vérité, elle manifeste que son cœur est ouvert au « Dieu de vérité, non pas de perfidie ; il est juste, il est droit » (Dt 32,12). Elle aussi est « juste et droite »… Et puisque le « Dieu de vérité » est « un Soleil qui donne la grâce, qui donne la gloire » (Ps 84(83),12), en donnant « l’Esprit de la grâce » (Hb 10,29), « l’Esprit de la gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14), « l’Esprit » de « Lumière » (Jn 4,24 et 1Jn 1,5) et « de Vérité », il en est bien comme l’affirme le Ps 36,10 : « En toi est la Source de vie, par ta Lumière, nous voyons la Lumière. » Par la Lumière de l’Esprit, elle est capable de reconnaître la Présence de cette même Lumière dans le cœur d’Elie, et ainsi de lui parler en invoquant « le Seigneur ton Dieu », Lui qui est l’Unique Source de cette Lumière… Nous constatons donc avec elle à quel point « la Lumière véritable éclaire tout homme venant dans le monde » (Jn 1,9), se donne à toute femme, tout homme… Et si ces derniers sont de bonne volonté, ouverts à la vérité, justes et droits, ils ne peuvent que l’accueillir même s’ils n’en sont pas conscients… Ainsi en est-il pour toute femme, tout homme, quels qu’ils soient, où qu’ils soient, « de toute nation, race, peuple et langue » (Ap 7,9), tous « créés à l’image et ressemblance de Dieu » (Gn 1,26-28), et donc tous enfants d’un même Papa, cette expression étant caractéristique de la relation « père-fils » dans le Livre de la Genèse (Gn 5,3). Et « Papa » aime tous ses enfants du même Amour, Lui « qui ne fait pas acception des personnes » (Ac 10,34 ; 1P 1,17 ; Rm 2,11 ; Ga 2,6 ; Ep 6,9). Prendre conscience pour soi, par sa Foi au Fils, que Dieu est Père, c’est au même moment prendre conscience qu’il est aussi le Père de toute femme, de tout homme, les aimant du même Amour que Celui que nous accueillons par notre foi, et dans la foi…

« Élie lui dit alors : « N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ; ensuite tu en feras pour toi et ton fils. Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. » Elie invite donc cette femme à partager le petit peu qu’elle a, cette « poignée de farine » et ce « peu d’huile » que « deux morceaux de bois » suffiront à cuire… Elie ne demande d’ailleurs qu’une « petite galette »… Et cette femme de bonne volonté accepte de partager en trois le tout petit peu qu’elle avait pour deux ! Dans l’Evangile, l’exemple donné par Jésus est encore plus fort, Lui qui remarque cette « pauvre veuve » mettant « deux petites pièces de monnaie » « dans le Trésor », « tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre ». Et se vérifiera, pour elle comme pour la veuve de Sarepta, ce principe : « Donnez, et l’on vous donnera ; c’est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante, qu’on versera dans votre sein; car de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous en retour » (Lc 6,38)…

Dieu est ainsi Celui qui, par l’Esprit, « fait que la rencontre s’accomplit » (P. Jacques Feuillet), entre notamment une personne de bonne volonté qui est dans le besoin, et une personne de bonne volonté qui a, et qui, par sa bonne volonté, est prête à partager ce qu’elle a… Et « l’Esprit » « pousse » et « attire » (Jn 6,44 ; 12,32) l’un vers l’autre comme « il poussa » autrefois Syméon « au Temple » de Jérusalem, de telle sorte que lorsqu’il y arriva, il rencontra Joseph, « un homme juste » (Mt 1,19) comme Syméon (Lc 2,25), Marie « comblée de grâce » (Lc 1,28), « la grâce de l’Esprit » (cf. Hb 10,29), qui portait en ses bras Jésus, le Fils unique, « le Verbe fait chair, plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14), c’est-à-dire « rempli d’Esprit Saint » (Lc 4,1)… « Tous remplis d’Esprit Saint » (Ac 2,4) sont ainsi introduits par le Don de Dieu, le Don gratuit de l’Amour, « dans la communion du Saint Esprit » (2Co 13,13), « dans l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3), l’Esprit guidant mystérieusement les uns vers les autres, et poussant celles et ceux qui le peuvent à venir en aide à celles et ceux qui en ont besoin… C’est ainsi que Dieu, « Papa de tous », prend soin de tous ses enfants… Tel est le Mystère de ce que nous appelons souvent « la Providence »… Par les uns et par les autres, cette promesse de Jésus se réalise alors : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement… Ce sont là toutes choses dont les païens de ce monde sont en quête ; mais votre Père sait que vous en avez besoin. Aussi bien, cherchez son Royaume, et cela vous sera donné par surcroît » (Lc 12,22-32).

« Quand je vous ai envoyés sans argent, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? » demande Jésus à ses disciples. « De rien » dirent-ils (Lc 22,35)… « Les vrais coopérateurs du Christ sont les porteurs de sa charité. L’argent vient si on recherche le royaume de Dieu. Alors tout le reste est donné », écrit Mère Teresa. Et elle raconta un jour ce qu’elle avait vécu au tout début de la fondation de sa congrégation. Elles n’étaient alors que quelques sœurs. Un matin, celle qui était responsable de la cuisine, et devait donc préparer le repas de midi, vint la voir et lui dit : « Mère, nous n’avons plus de riz. » Mère Teresa lui répondit : « Rassemble toutes les sœurs dans la chapelle et allons prier. » Et c’est ce qu’elles firent… Or, pendant qu’elles étaient en prière, quelqu’un se mit à frapper à la porte de la communauté. Une sœur se leva et alla ouvrir. Elle se retrouva face à une femme portant un sac de riz qui lui dit : « Ma sœur, je me suis sentie poussée à venir vous offrir ce sac de riz »… Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’au même moment, toutes les sœurs, en manque de riz, étaient en train de prier pour s’en remettre à Dieu et savoir ce qu’elles devaient faire…

Toutes les femmes, tous les hommes sont donc bien les enfants « d’un seul Dieu et Père de tous, qui est au dessus de tous, en tous » (cf. Ac 17,27-28), et qui s’occupe de tous « par tous » (Ep 4,6). Mais cela suppose bien sûr que sa Présence, et, avec elle, le Don Inconditionnel de son Amour, soient accueillis par des cœurs de bonne volonté, des cœurs justes et droits… Autrement, ce Don ne pourra que frapper à une porte close (Ap 3,20) implorant, silencieusement, par sa seule Présence : « Ouvre-toi » (Mc 7,34)… Ce qui revient à dire : « Repens-toi, convertis-toi, détourne toi du mal, apprends à faire le bien » (Mc 1,15 ; Is 1,16), et donc à donner, à partager avec celles et ceux qui sont dans le besoin…

D. Jacques Fournier




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du 32ème dimanche du Temps Ordinaire / Année B

07 novembre 2021

 

Lectures : 1 R 17, 10-16 ; He 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44

 

Frères et sœurs, dans la première lecture et dans l’Évangile, deux veuves sont mises en action. Traditionnellement dans la Bible, les veuves, à l’instar des orphelins et des étrangers, sont considérées comme les personnes les plus démunies.

Dans nos deux textes, elles sont présentées de façon positive au cœur même de leur pauvreté.

La première lecture est tirée du premier livre des Rois. Resituons notre passage : Israël et les pays avoisinants vivent un temps de sécheresse et de famine. Le prophète Élie a annoncé que Dieu fera pleuvoir lorsque le peuple se convertira de ses idoles.

Élie fait partie des premières victimes de cette famine. Il est contraint de fuir à l’étranger et se retrouve dans la ville de Sarepta (en actuel Liban). C’est dans ce contexte qu’il va rencontrer une veuve qui « ramassait du bois ».

Élie demande à la veuve de puiser l’eau pour lui et quand le prophète lui demande du pain, elle lui révèle sa situation d’extrême pauvreté. Élie va lui demander de préparer tout ce qui lui reste, en lui rassurant que le Seigneur pourvoira en farine et en huile aussi longtemps que durera la sécheresse.

La veuve exécute ce que demande le prophète. Et ce que dit Élie s’accomplit : « Et la jarre de farine ne s’épuisa pas, et le vase d’huile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie. »

Plusieurs vertus se dégagent des actions de la veuve et qui peuvent nous inspirer :

  • Sa grande confiance en la parole du prophète que la bénédiction de Dieu ne manquera pas à ceux qui se confient en lui.

  • Sa grande générosité. Dans son extrême pauvreté, elle sait faire preuve d’hospitalité : seuls les pauvres peuvent vraiment accueillir les pauvres et faire preuve de partage. « Les pauvres sont nos maîtres » disait bien saint Vincent de Paul, ils nous enseignent !

Dans l’Évangile, après avoir dénoncé les comportements hypocrites des scribes, Jésus s’assoie dans le Temple, « en face de la salle du trésor ». Il voit « beaucoup de riches » y mettre « de grosses sommes » dans le tronc, tirées de leurs superflus (ce qui ne leur est pas strictement nécessaire). C’est l’offrande d’une pauvre veuve qui va attirer l’attention du Christ et dont il fera l’éloge : « Cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. »

Là aussi, nous pouvons relever des vertus de l’action de cette veuve du Temple et qui peuvent également nous inspirer :

  • La veuve donne tout ce qu’elle possède, elle a pris sur son indigence, tout ce qui lui est nécessaire pour vivre. Comme pour la veuve de Sarepta, sa confiance en Dieu est bien mise en évidence.

  • Cette veuve nous enseigne aussi la totale gratuité. L’offrande qu’elle a faite était un don libre, en vue de l’entretien du Temple, pour qu’Israël puisse perpétuer la mémoire de Dieu. Et cela, malgré l’exploitation des scribes qui « dévorent les biens des veuves »…

  • Cette veuve, en donnant tout, nous donne de réfléchir enfin sur c’est qu’est le don de soi, de toute sa personne, à l’image du Christ qui a fait don de lui-même, de sa propre vie à l’humanité, pour la sauver du péché.

La lettre aux Hébreux, que nous entendons depuis quelques dimanches, souligne bien le sacrifice du Christ en vue du Salut, « une fois pour toutes ». Le don du Christ a marqué un tournant décisif dans l’histoire humaine.

L’Évangile, nous incite fortement à ne pas oublier que ce qui fait la grandeur de tout être humain, réside non pas dans ce qu’il possède mais dans sa capacité à partager ce dont il possède avec son prochain : donner de ses biens et donner de soi-même, de sa personne, de son écoute, de sa bienveillance, de sa sympathie, de sa compassion…

Frères et sœurs, à l’approche de la fin de notre année liturgique, nous sommes invités à opter pour les vrais comportements qui nous conduisent vers le Royaume des cieux. Les textes de ce dimanche nous permettent de pointer certains de ces comportements : la confiance en la providence de Dieu, le partage avec son prochain, la générosité, le don gratuit, le don de soi…

Demandons au Seigneur de nous aider à vivre ces vertus, en vue de notre salut en Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 12, 38-44)

« Tout donner … »

 

Jésus est dans le temple, devant la salle du trésor, et il regarde les gens qui donnent …

Avec attention, il voit … et observe …

Non pas ce que les gens donnent, ça ne l’intéressent pas … mais la manière dont les gens donnent …

Il y a les riches … qui prennent leur temps … qui montent bien haut leur bourse bien remplie, pour qu’on la voit bien, … et qui déposent leur don avec ostentation …

Il y a les gens ordinaires … qui donnent ce qu’ils peuvent … sans façons …

Et puis il y a cette veuve … qui ne cherche pas à être vue (ou plutôt qui cherche à n’être pas vue) … et qui, presque avec honte, dépose deux piécettes …

Deux piécettes, quelques centimes … rien du tout …

Mais pas pour elle !

Et cela, Jésus l’a bien vu !

Il y a ceux qui donnent, mais pour leur propre satisfaction, pour se faire voir, pour paraître, avec exagération, et pas tellement pour les besoins du temple …

Et à l’inverse, il y a ceux qui donnent, … parce qu’ils ont peu … mais qui veulent participer à l’entretien du temple, le temple de Dieu … par amour pour Dieu …

Et notamment cette pauvre veuve, qui, elle, a tout donné, tout ce qu’il lui restait pour vivre.

Celle-ci avait bien suivi le premier commandement dont on a parlé la semaine dernière : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. » (Mc 12,30).

Elle a donné le peu qu’elle avait par amour de Dieu, … parce qu’elle ne pouvait plus faire autre chose, non par dépit, mais par amour … pour manifester sa confiance en Dieu qui prête attention aux pauvres …

La veuve de Sarepta, dans la première lecture, a une attitude similaire. Elle commence par donner ce qu’elle peut : puiser une cruche d’eau pour satisfaire la soif d’Elie, ce n’est pas grand-chose, cela demande seulement un peu de civilité ; mais quand celui-ci lui demande un morceau de pain, elle dit « je n’en ai pas. Seulement un peu de farine et d’huile, juste de quoi faire cuire un pain pour mon fils et moi, avant de mourir. ».

Mais quand Elie lui dit ; « N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi (…) Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. », alors la veuve met son espoir dans un Dieu qui n’est pas le sien … et elle n’eut pas à le regretter … car elle eut à manger avec son fils et Elie jusqu’à ce que la pluie revienne … et Dieu, à la demande d’Elie, redonna la vie à son fils décédé. Parce que cette veuve était pleine d’amour pour ceux qui l’entouraient …

Ces deux faits doivent être mis en relation avec l’amour de Jésus pour tous les humains, lui qui s’est offert « une fois pour toutes, à la fin des temps, (…) pour détruire le péché par son sacrifice. » (deuxième lecture).

Merveille d’amour !

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15,13).

Jésus a donné sa vie pour nous, pour nos péchés, pour que nous puissions aller dans le Paradis …

La veuve de Sarepta a donné un pain à Elie …

La pauvre veuve de l’évangile et les autres juifs ont donné de l’argent pour le service du temple, … ou des animaux offerts en sacrifice à Dieu …

Il y a différentes manières de donner, et différentes choses que l’on peut donner … Ce peut être du temps, … de l’argent …, des compétences …, des objets …, de l’amour … Tout peut être don … si c’est fait par amour …

Mais, quel que soit le don, ce que Dieu regarde, ce n’est pas ce qu’on donne, … mais l’état d’esprit dans lequel on donne … et aussi ce que l’on ne donne pas, ce qu’on garde pour soi … et pourquoi on ne le donne pas … si c’est par égoïsme, ou parce que cela ne peut pas intéresser les gens …

Seigneur Jésus,

tu ne vois pas les choses

comme nous les voyons.

Nous avons trop tendance à regarder

ce qui nous paraît être …

Alors que toi, 

tu regardes le pourquoi de l’action …

que tu vois au fond de nos cœurs.

Et tu ne te trompes pas sur nos motivations !

Donne-nous d’être vrais en toutes choses !

 

                                     Francis Cousin

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Image dim ord B 32°