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4ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 10, 11-18)

 « Jésus est le Bon Pasteur de l’Humanité tout entière « 

(Jn 10, 11-18)

En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

« Tout fut par Lui, et sans Lui, rien ne fut » (Jn 1,3). « Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui » (Col 1,16-17). Jésus, le Fils, est ainsi « la Lumière véritable qui éclaire tout homme » (Jn 1,9). Il est donc proche de tout homme, il vit en « alliance éternelle » avec « toute chair » (Gn 9), et cela, depuis que le monde existe. Et comme « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), et qu’Il n’est qu’Amour, il ne cesse de rechercher le bien de « tous les hommes qu’il aime » (Lc 2,14), et cela gratuitement, par Amour. « Tu aimes en effet tout ce qui existe, et tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé » (Sg 11,24).

            Les hommes ne vivent pas une relation de cœur avec Lui, se privant du même coup de cette Plénitude de Vie qu’il voulait leur communiquer dans une relation d’amour librement consentie ? Le Père va envoyer son Fils dans le monde, avec une seule Parole à leur transmettre de sa part : « Revenez ! Car le Père lui-même vous aime » (Jr 3,22 ; Mc 1,15 ; Mt 4,17 ; Jn 16,27)… « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime » (Lc 2,14).

            Or aimer, c’est vouloir le bien profond de celui, de celle qu’on aime… Tel est le désir de Dieu pour chacun de ses enfants, pour tout homme ici-bas… « Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime » (Is 43,4). Et « aimer » pour Dieu, c’est « rassasier de biens », combler de biens, pour le seul bien de l’être aimé : « Il te couronne d’amour et de tendresse », dit le Psalmiste, « il rassasie de biens ton existence » (Ps 103(102),4). Or le mot « bien » employé ici peut aussi prendre le sens de « beau », de « bon », de « bonheur »… Ainsi Dieu, qui Est « le Bon », « le Bien » par excellence, et la source de tout « bien », ne cesse-t-il de proposer à l’homme ce qui est « bien » pour lui, ce qui est « bon », et si ces « biens » sont effectivement accueillis, ils ne pourront que lui apporter le vrai « Bonheur », car Dieu nous a tous créés pour cela : nous partager sa Plénitude !

            « Je suis le Bon Pasteur » nous dit ici Jésus. Il « se soucie de ses brebis », c’est-à-dire de tout homme, quel qu’il soit, et il continue à faire en son humanité ce que Dieu ne cesse de faire de toute éternité : se donner par amour, se donner lui-même, donner sa vie pour ses créatures, cette vie qu’il reçoit du Père de toute éternité, et cela pour leur seul bien, pour les combler, gratuitement, par amour. « Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis », et il le fera jusqu’au don ultime de la Croix, pour le salut et la vie de tous…        DJF




4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 11-18) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le bon pasteur

Jn 10, 11-18

Des candidats pour devenir des « Bons pasteurs » ou des dirigeants dans la société, il y en a ! Il y en a même beaucoup, beaucoup trop !

Et le plus souvent, ces pasteurs-là nous ont menés à la catastrophe.

Des faux pasteurs, il y en a eu dans l’histoire ! Alexandre, César, Tamerlan, Hitler, Staline et plus près de nous : Ben Laden, Kadhafi, Pol-Pot, Mao-Tsé-Toung, Saddam Hussein.

– Ceux du monde politique : je n’ai pas besoin de vous les citer, nous les entendons tous les soirs pérorer sur le petit écran, qu’ils soient de droite ou de gauche.

 

– Ceux du monde philosophique ne manquent pas non plus depuis Marx, Voltaire, Spinoza, Sartre, Kant, Hegel, Freud et tutti quanti.

– Ceux du monde religieux, ils foisonnent aussi : Mohamet, Bouddha, Luther et plus près de nous : l’Ayatollah Khomeiny, le Révérend Moon, Juliano Verbard et ce foisonnement de sectes qui essaient de détourner le troupeau des hommes vers leur doctrine pour les mener « Dieu sait où ? »

Parmi tous ces hommes, dont beaucoup étaient sincères, combien, en présentant leur programme d’action, pour guider l’humanité dans sa marche, ont bâti leur programme sur l’amour ? Pas seulement un amour en général, mais sur l’amour qu’il avait pour chacun, amour qui va aller jusqu’à donner sa vie pour lui. Ne cherchez pas, n’allez pas consulter une encyclopédie : il n’y en a qu’un. Il s’agit de celui qui a osé dire : « Je suis le Bon pasteur ».

Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le père et je donne ma vie pour mes brebis », et il l’a fait ! Il a effectivement donné sa vie pour la nôtre et plus encore, en donnant sa vie, il sauve la nôtre et nous communique la sienne.

Oui, vous pouvez passer en revue tous les grands hommes de la terre, tous les héros de l’humanité :

 

  • aucun n’a donné sa vie pour vous,

  • aucun ne vous a aimé personnellement,

  • aucun n’a pu vous transmettre sa vie,

  • aucun ne vous a sauvé,

  • aucun n’est capable de conduire à la fois vos parents et vos enfants, sur la route qui mène vers le Père qui est aussi son Père.

Jésus est passé, il y a vingt siècles, dans une grande démarche de lumière et il nous a montré définitivement le chemin vers l’unité humaine et le bercail du Père et il est toujours là, au cœur du monde, l’énergie de l’avenir ! Jésus invitait les siens à ne pas s’enfermer et il se présente toujours, après tous les rois d’Israël et tous les meneurs d’hommes comme le vrai Berger :

  • le seul Berger,

  • le seul qui nous a vraiment sauvés en donnant sa vie pour nous,

  • le seul qui nous connaît et nous aime personnellement,

  • le seul qui ne divise pas l’humanité entre les méchants et les bons, mais qui désire qu’elle soit rassemblée en un seul troupeau dans une même bergerie…

Je me demande si les chrétiens d’aujourd’hui ne sont pas trop souvent aveugles ou peureux :

aveugles parce qu’ils sont tellement habitués, accoutumés à ce message incroyable de l’Evangile qu’ils ne savent plus voir les merveilles de Dieu.

peureux parce qu’ils ne savent plus s’en réjouir et les publier. On a voulu, à juste titre, éviter une foi utilitaire… et, à mon neveu qui me demandait, comme beaucoup de jeunes en recherche : « La foi, à quoi ça sert ? ». Je fus tenté de dire : « Elle ne sert à rien, mais elle change tout ». Avec elle, on ne voit plus comme avant, tout est transformé. Et en fin de compte, je lui ai répondu : « La foi, c’est comme l’amour, elle sert, oui, elle sert à rendre heureux et ce n’est pas rien ! »

« Heureux » : grâce à Jésus Vivant, avec nous, en nous, qui nous aime, qui nous protège, qui nous conduit, lui, notre Vrai Berger, qui nous connaît mieux que nous ne nous connaissons, nous-mêmes, qui nous aime, mieux que nous ne pouvons-nous aimer nous-mêmes et ce n’est pas peu dire !

Jésus, qui, par sa Résurrection, sera toujours plus fort que notre péché, qui nous propose une nouvelle route d’humanité : celle qui va vers Dieu car elle vient de Dieu, la route généreuse, d’aimer et qui nous montre au loin l’humanité enfin réussie, enfin réunie !

Le terminus du voyage semble bien loin ! Mais, Jésus, le Vrai Berger, marche devant et il nous montre la direction.

La caractéristique qui fait la différence entre un vrai pasteur et un faux prophète, c’est : la gratuité de l’amour, un amour tel qu’il est capable de livrer une vie au profit d’une autre. Un faux prophète, un faux berger fait cela pour de l’argent ou pour le pouvoir ou par orgueil : conduire le troupeau pour la joie de l’autorité ou du commandement, désir de profit ou d’être en tête… tandis que le vrai pasteur, lui, est un serviteur, capable de tout par amour et sans autre motif que celui-là.

Il avait bien compris cela, le 1er pape qui signait au bas de ses lettres :

« Le serviteur des serviteurs », un amour qui n’engage pas seulement son honneur, son zèle au service des autres, sa responsabilité dans la tâche entreprise, mais qui va bien plus loin : donner sa vie pour défendre son troupeau, le protéger, le garder de tout danger :

. vie donnée d’un père Kolbe, mort à la place d’un autre au camp de concentration d’Auschwitz

. vie donnée par Mgr Oscar Romero, assassiné le 24 mars 1980 alors qu’il achevait sa messe

. vie donnée par la sœur Alice et sa compagne : deux religieuses françaises portées « disparues » en Argentine

. vie donnée par le père André Jarlon atteint par une balle, dans sa chambre alors qu’il méditait le psaume « De profundis » (ps 129)

. vie donnée par le père Popieluszko, vicaire à la paroisse St-Stanislas de Varsovie, enlevé le 27 octobre 1984, découvert le 30 dans la Vistule, défiguré, torturé. Assassinés aussi les neufs moines trappistes de Tibhirine égorgés en Algérie.

Oui, l’Evangile est une force qui dérange. Jésus a dérangé : on l’a tué ; les apôtres ont dérangé : ils sont tous morts martyrs, sauf un et je viens de vous le rappeler : ça continue aujourd’hui comme hier et pourtant, nous rappelle St-Pierre, dans la 1ère lecture : « En dehors de lui, il n’y a pas de salut ». Le nom de Jésus annoncé aux hommes est le seul qui puisse nous sauver.

Voilà pourquoi, à notre tour, quel que soient les risques encourus, nous devons devenir « bons pasteurs » pour les autres. Les chrétiens deviennent les « Bergers de l’Humanité » : ils doivent devenir les guides de toutes ces brebis dont le Seigneur avait pitié car elles erraient sans pasteur.

Mais n’oublions pas que cela entraîne de donner sa vie, de connaître les autres, de vous faire connaître d’eux et de rassembler au nom du Christ : le Vrai Berger. AMEN




Rencontre autour de l’Evangile – 4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 11-18)

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jn 10, 11-18)

Après avoir prononcé la parabole de la bergerie et du pasteur (v.1-6) devant les juifs qui s’opposent à lui et le menacent, Jésus donne l’interprétation de la parabole (v. 7 et ss) parce que ses adversaires n’avaient pas compris ce qu’il voulait dire.

Le sens des mots

Je suis le bon pasteur : Quand Jésus dit « Je suis », il laisse entendre quelque chose de son identité  (Rappelons-nous le Nom que Dieu révèle à Moïse au Buisson ardent de l’Exode) On peut se rappeler d’autres paroles de Jésus qui commencent par « je suis ».

Berger mercenaire : Que signifie ce mot ? (on en parle quelque fois dans certains coups d’Etat)

Le loup s’empare des brebis et les disperse : De qui Jésus parle-t-il ?

Des mots très forts expriment les liens qui existent entre le bon berger et ses brebis : relever les expressions qui décrivent ces liens.

Moi, je suis le bon pasteur : Jésus est le bon pasteur pour deux raisons : lesquelles ?

« Je connais » mes brebis et mes brebis « me connaissent » : le mot « connaître » dans la Bible a un sens plus profond que dans notre langage courant. Comme le Père me connaît et je connais le Père : Qu’est-ce que Jésus nous révèle de la relation qu’il y a entre lui et ses disciples ?

Je donne ma vie pour mes brebis : Qu’est-ce Jésus annonce par ces mots ?

J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie…il faut que je les conduise : Qu’est-ce Jésus porte dans son cœur en disant ces paroles ?A qui pense-t-il ?

Elles écouteront ma voix : Quelle est la force de la parole de Jésus ?

 

Pour l’animateur

Les mots « je suis » qui précède bon pasteur nous permettent de réaliser que Jésus s’attribue le Nom même de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les prophètes ont parlé de Dieu comme le pasteur de son peuple. Le prophète Ezéchiel en particulier a annoncé que Dieu lui-même, devant la conduite des mauvais pasteurs qu’il a donné à son Peuple, viendrait lui même prendre la tête de son troupeau. (Ez.34). Jésus réalise cette prophétie.

A l’inverse du mercenaire qui est « payé pour » et pour qui les brebis ne comptent pas vraiment, entre le bon berger et ses brebis, il y a des liens très forts : les brebis lui appartiennent, les brebis comptent beaucoup pour lui, ils connaissent sa voix (v.4), il les connaît et elles le connaissent, c’est à dire il y a une connaissance du cœur, une communion, entre le bon berger et ses brebis. Il donne sa vie pour elles.

Cette connaissance de cœur et de communion entre Jésus et les membres de son peuple s’enracine dans la communion qui existe entre le Père et Jésus son Fils.

La parabole renvoie clairement à la mort de Jésus  (« Je donne ma vie pour mes brebis ») Jésus versera son sang pour la multitude (Mc 14,24). Son « corps sera donné pour vous » (Lc 22,19)

Le mercenaire abandonne ses brebis ; Jésus dira « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14,18). Personne n’arrachera les brebis de sa main pour les disperser ; au contraire il va mourir pour « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » (Jn 11,52) Le loup représente tous ceux qui attaquent le troupeau et cherchent à le détruire ou à le diviser.

« J’ai encore d’autres brebis… » Jésus pense aux croyants  qui viendront du monde païen  et qui par l’intermédiaire des disciples, croiront en lui.

Elles écouteront ma voix : Le rassemblement se fera autour de Jésus et de sa parole. La Parole de Jésus est une force de rassemblement et source d’unité.

La disposition des derniers versets, ci-dessous, laisse voir l’intimité de Jésus avec son Père, intimité qui donne sens à sa vie et à sa mort. Le Père est à la source et à la fin de l’activité de Jésus. Tout vient de lui : le commandement n’est rien d’autre que l’expression de l’amour

La mort est un acte souverainement libre dans lequel Jésus accomplit le commandement du Père. Jésus reste maître parce qu’il accomplit ce que Dieu, dans son amour, a voulu pour apporter la vie aux hommes.

Le Père  m’aime : Parce que je DONNE ma vie pour la REPRENDRE ensuite  personne ne peut me l’enlever.

                             Je la donne de moi-même, j’ai pouvoir de la DONNER et le pouvoir de la REPRENDRE

                             voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu es le bon pasteur. Nous sommes les brebis de ton troupeau. Chacun de nous est important pour toi. Tu nous connais et tu nous invites à te connaître, comme des époux ou des amis qui s’aiment ; comme ton Père et Toi vous vous connaissez et vous aimez. Tu as donné ta vie pour le salut de tous les hommes. Comme ton Père, tu portes dans ton cœur le désir de faire entrer dans ton troupeau tous ceux qui ne te connaissent pas encore. Envoie des ouvriers de l’évangile pour faire entendre ta voix.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Est-ce que nous nous laissons aimer et guider par Jésus, le Bon Pasteur ? Est-ce que nous cherchons à le connaître ? à connaître ses paroles ?

Cet évangile du Bon Pasteur nous l’entendrons le dimanche où l’Eglise prie pour les vocations, en particulier des vocations de prêtres. Quel est l’intérêt que nous portons à l’éveil des vocations ? Quelle serait notre réaction si l’un de nos garçons nous faisait part de son désir d’être prêtre ?

Pour faire vivre son peuple et pour faire connaître le salut qu’il offre à tous les hommes,  Jésus a besoin aussi de diacres, de religieux, de religieuses, de missionnaires, de couples chrétiens qui témoignent de l’amour de Dieu :  est-ce que nous portons dans notre cœur et notre prière toutes ces vocations ? Est-ce que nous rejoignons Jésus dans son désir de rassembler tous les hommes dans l’amour du Père ?

ENSEMBLE PRIONS 

Dieu, Père éternel et tout-puissant, guide-nous jusqu’au bonheur du ciel ; que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur, Jésus Christ, est entré victorieux. Lui qui règne avec Toi, dans l’Amour de l’Esprit, pour le siècles.

Chant : Pasteur d’un peuple en marche

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 4ième dimanche de Pâques Année B 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




3ième Dimanche de Pâques (Lc 24, 25-48) – par Francis COUSIN

« Reconnaître Jésus. »

 

Nous sommes toujours le « premier jour de la semaine », notre dimanche, le jour de la résurrection de Jésus, mais cette fois-ci, dans l’évangile selon saint Luc, le seul qui relate l’apparition de Jésus à ceux que l’on appelle les ’’pèlerins d’Emmaüs’’. Ceux-ci étaient en train de raconter aux autres disciples comment ils avaient reconnu Jésus à la fraction du pain lorsque Jésus se fait présent au milieu d’eux.

Après leur intervention, on aurait pu penser que les disciples auraient été sensibilisés à la possibilité de la résurrection de Jésus !

Et bien non ! C’est comme s’ils n’avaient rien dit !

Quand fût là, comme à son habitude, il les salue : « La paix soit avec vous. ».

Mais personne ne le reconnut ! 

Pas même les deux disciples d’Emmaüs qui pourtant venait de le reconnaître deux heures avant, et qui venaient justement annoncer la nouvelle aux autres disciples …

Non seulement ils ne le reconnaissent pas … mais ils croient voir un fantôme … et se mettent à paniquer …

Jésus est obligé de les calmer. « Pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? »

Il leur montre ses mains et ses pieds, avec la marque des clous, leur demande de le toucher, pour qu’ils puissent vérifier qu’il n’est pas un esprit, qu’il a bien un corps …

« Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. »

Alors Jésus leur propose de manger quelque chose devant eux : s’il est un esprit, la nourriture ne pourra pas disparaître, et tombera au sol.

Il prit donc une part de poisson grillé qu’il mangea devant eux.

Alors il leur redit ce qu’il avait dit de lui avant qu’il ne soit crucifié … les annonces de la Passion …

Et il refit pour tous ceux qui étaient là le même enseignement qu’il avait fait aux deux disciples d’Emmaüs à leur retour chez eux.

Et il termine son enseignement par un envoi en mission : afin « que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »

Comment se fait-il que personne n’ait reconnu Jésus ?

Cela ne faisait pourtant que trois jours qu’ils le ne l’avaient pas vu !

Y avait-il une espèce de voile qui entourait Jésus, et qui le rendait méconnaissable ?

Un voile qui empêcherait de reconnaître Jésus … ou qui le ferait reconnaître à tort ?

Il semble qu’on soit plus dans le domaine de la subjectivité … La peur de le reconnaître … à tort ou à raison …

Il fallait quelque chose d’autre qui leur permette de le reconnaître à coup sûr … et cela ne peut être que l’amour.

Non pas l’amour des uns et des autres vis-à-vis de Jésus, ce dont nous ne pouvons pas douter pour ceux qui sont présent ce soir-là …Mais l’amour dont ces personnes se sentent aimés par Jésus …

Et c’est aussi valable pour nous : Si on est sûr et certain que Dieu nous aime, … si on est en confiance totale avec lui, alors on le reconnaîtra, là où il est, même et surtout là où on ne l’attend pas …

Cela ne veut pas dire que cela marchera du premier coup, comme saint Jean : « Il vit, et il crût. » (Jn 20,8) …

Cela peut prendre du temps, voire à postériori, comme les disciples d’Emmaüs : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » (Lc 24,32).

Seigneur Jésus,

Parfois on se demande pourquoi

 les disciples ne t’ont pas reconnu

après ta résurrection …

Mais nous …

nous ne sommes pas meilleurs

quand nous ne te reconnaissons pas

dans le pauvre qui a faim,

dans celui qui est seul, abandonné …

prends pitié de nous, Seigneur.

Jésus, j’ai confiance en toi !

 

                                                                                  Francis Cousin

 

 

 

 

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Image Pâques 3° B

 




3ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (Luc 24, 36-48)

 « Les Apôtres, témoins du Ressuscité

pour le salut de tous »

(Lc 24,36-48)

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »

 

           Le Christ Ressuscité apparaît ici à ses disciples et leur dit, une fois de plus : « La paix soit avec vous ! » Dans le langage de la Bible, le mot « paix » est synonyme de « plénitude » et il renvoie ici à la Plénitude même de Dieu. « En Lui », le Christ, « habite corporellement toute la Plénitude de la Divinité, et vous vous trouvez, en lui, associés à sa Plénitude » (Col 2,9). En effet, si « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), « il vous a fait le don de son Esprit Saint » (1Th 4,8). « Cherchez donc dans l’Esprit votre Plénitude » (Ep 5,18) ! Et elle sera avant tout « paix » au plus profond du cœur : « Que la paix du Christ règne donc dans vos cœurs : tel est bien le terme de l’appel qui vous a rassemblés en un même Corps » (Col 3,15). Cette Paix, synonyme de silence intérieur et de repos, est le premier critère de l’action du Ressuscité en nos vies : tout ce que fait « le Dieu de la Paix » par son Fils « doux et humble de cœur » (Rm 15,13 ; Mt 11,29) se réalise très concrètement dans la douceur et dans la paix : « Le fruit de l’Esprit est amour, joie, paix, douceur » (Ga 5,22-23)…

            Mais les disciples, ici, sont « frappés de stupeur et de crainte », une réaction qui ne va pas durer et que le Christ va apaiser ! En le voyant, « ils croyaient voir un esprit », « l’esprit » d’un mort, et ils ont peur, bien sûr, de ce monde des morts, source inépuisable de tant de superstitions… Mais non, Jésus n’est pas un mort venu les chercher pour les entraîner dans la mort… Il est le Vivant venu leur offrir la Plénitude de sa Vie, de sa Paix et de sa Joie par le Don de l’Esprit Saint (Jn 14,27 ; 15,11). Et les disciples commencent à l’accueillir : « Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire »…

            Alors, pour bien les convaincre qu’il est « le Premier-Né d’entre les morts », le même et pourtant « le tout autre » dans sa chair glorifiée, il va les inviter à le toucher : « Voyez mes mains et mes pieds », ils ont encore les marques de la Passion, signes de sa victoire sur la mort. « Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai. » Et il mangera devant eux « un morceau de poisson grillé »…

            Une fois apaisés, il pourra leur expliquer le sens de sa mort et de sa résurrection annoncées depuis bien longtemps par les prophètes. Par amour, il a voulu « porter lui‑même nos fautes dans son corps » (1P 2,21-25) : il a vécu ce que vivent les plus grands pécheurs, pour que nous tous, pécheurs, nous puissions vivre ce que Lui vit de toute éternité : cette Plénitude de Vie, de Lumière et de Paix et qu’il reçoit du Père avant tous les siècles. C’est pourquoi il enverra ses Apôtres en « témoins » de sa Miséricorde et du Pardon des péchés donné en surabondance à quiconque se repent de tout cœur !

D. Jacques Fournier




Rencontre autour de l’Évangile (Lc 24, 35-48) – 3ième Dimanche de Pâques

 » C’est vrai ! Le Seigneur est ressuscité ! « 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Luc 24, 13-35)

Luc est le seul évangéliste à nous rapporter cette rencontre des deux disciples avec Jésus Ressuscité sur le chemin qui va de Jérusalem à Emmaüs. Ces deux disciples ont fait, tout en cheminant sur la route, un chemin intérieur, une véritable expérience pascale, que nous allons découvrir ensemble.

Soulignons les mots importants

Le troisième jour après la mort de Jésus : Quel est ce jour ?

Jérusalem : Que représente cette ville pour les deux disciples qui font route vers Emmaüs ?

Jésus lui-même s’approcha : Qui est-ce qui a l’initiative de la rencontre ?

Il marchait avec eux : Comment interpréter ce compagnonnage ?

Leurs yeux étaient aveuglés : Qui est ce compagnon pour les deux disciples ? Pourquoi ne le reconnaissent-ils pas ?

Ils s’arrêtèrent tout tristes : Comprenons bien cette tristesse des deux disciples. Quel autre mot pourrions-nous utiliser pour dire leur état d’esprit ?

Quels événements ? Jésus fait semblant d’ignorer. Pourquoi les « événements de Jérusalem » sont-ils importants à interpréter ?

Libérateur d’Israël : Quelle était l’espérance des disciples à propose du Messie qu’ils attendaient ?

Vous n’avez donc pas compris ? Qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris ?

Votre cœur est lent à croire : Pourquoi Jésus parle-t-il du « cœur » quand il s’agit de croire ?

Ne fallait-il pas que le Messie souffrit tout cela… : Où est-ce que Jésus a puisé pour donner un sens à sa souffrance ?

Moïse et tous les prophètes : Que représente cette expression ?

Jésus fit semblant d’aller plus loin : Comment interpréter cette attitude de Jésus ?

Il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et leur donna : Que nous rappelle ces paroles ? Quelle est l’intention de Luc ?

Leurs yeux s’ouvrirent : Qui est-ce qui a ouvert leurs yeux ? Et de quels yeux s’agit-il ? Il disparut à leur regard : Pourquoi ?

Notre cœur…brûlant : Quelle est l’expérience des deux disciples ; quel est le rôle des Ecritures ? Finalement quelle est la « clé » pour bien interpréter les textes de l’Ancien Testament.

Ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem : Pourquoi ce demi-tour ?

 

Pour l’animateur        

Le troisième jour après la mort de Jésus : c’est le premier jour de la semaine,  le jour de la Résurrection. Pour ces deux disciples, Jérusalem, c’est la ville de l’échec pour leur Maître, la ville de la déception pour ses disciples, la ville de la mort de leur espérance. Ils ont quitté le groupe réuni avec les Onze.

Jésus, comme dans toutes les apparitions pascales, prend l’initiative de la rencontre. La foi est un don de Dieu. Il prend le temps de marcher avec eux : cette marche sur le chemin symbolise le cheminement intérieur qu’il fera faire aux deux disciples.

Au début, pour les deux disciples, Jésus n’est qu’un pèlerin venu célébrer la Pâque à Jérusalem. Ils parlent de Jésus au passé, comme d’un mort. « Cet homme était…ils l’ont livré… » etc. Leur espérance est bien morte. Découragement. Déception. Déprime, désespoir…des mots qui disent leur tristesse. Ils attendaient un Messie triomphateur et libérateur.

C’est leur manque de foi en la Parole de Dieu annoncée par les prophètes qui les empêche de reconnaître qui est leur compagnon. Il faut dire également que les yeux de chair sont impuissants à reconnaître le Ressuscité, car il est entré dans une condition totalement nouvelle. Ce sera au Seigneur de leur ouvrir les yeux, l’intelligence, le cœur.

Les événements de la Passion et de la Mort de Jésus sont la base historique de notre foi en la Résurrection. Notre foi ne repose pas sur une légende, sur un mythe, une histoire imaginée, mais sur des faits, dont on peut retrouver les traces.

C’est en méditant les Psaumes, Moïse et les Prophètes (c’est à dire toutes les Ecritures) que Jésus a pu découvrir peu à peu le sens de sa vie et de sa mort. Et c’est en repassant avec eux tous les « événements » à la lumière des Ecritures, que Jésus peu à peu réchauffe le cœur des deux disciples et fait renaître l’espérance. Jusque là ils n’avaient pas compris chaque fois que Jésus leur disait qu’il lui fallait souffrir et mourir pour entrer dans la gloire du Royaume. Jésus le leur reproche. Ils espéraient un Royaume terrestre.

Jésus, au bout du chemin, fait semblant d’aller plus loin : il ne veut pas s’imposer. L’invitation amicale et suppliante des deux disciples lui permet de se révéler pleinement dans le repas partagé. La façon dont Luc raconte les gestes familiers de Jésus durant ce repas renvoie les deux disciples à la Cène et nous renvoie en même temps à l’eucharistie, la « fraction du pain », le grand signe laissé par Jésus pour célébrer sa Mort et sa résurrection.

Jésus ressuscité leur a ouvert les yeux du cœur : ils renaissent à la foi. Ils passent de la mort à la vie. Le cœur brûlant : c’est le fruit de l’Esprit à l’œuvre dans les Ecritures et en Jésus ressuscité. C’est l’expérience pascale que devront faire tous les apôtres. La résurrection de Jésus est donc la « clé » qui permet d’interpréter toutes les Ecritures. Les deux disciples n’ont plus besoin de voir. Jésus ressuscité, bien qu’invisible, est présent partout d’une autre manière. Jérusalem redevient pour les deux disciples la ville de la Vie, de l’Espérance, de la communauté des témoins, d’où la bonne Nouvelle partira vers le monde entier.

 

   

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

Les disciples d’Emmaüs font un « long chemin de foi » : ensemble retrouvons les étapes de ce chemin.

En quoi cette expérience des disciples nous aide à vérifier où nous sommes rendus sur le chemin de notre foi ?

Quelle place les événements de la passion et de la mort de Jésus tiennent dans notre foi ?

Les grandes questions de notre condition humaine : les souffrances, les épreuves, les échecs, le mort reçoivent-elles une lumière par tout ce que Jésus a vécu ?

Et la résurrection de Jésus : est-elle au centre de notre foi ?

Quelle place tiennent les Ecritures dans notre vie chrétienne. Est-ce que nous prenons soin de nous faire aider pour une bonne interprétation de la Bible ?

Est-ce que nous pouvons retrouver dans le récit des Disciples d’Emmaüs les principaux moments de la célébration de l’Eucharistie d’aujourd’hui ?

Nos « eucharisties » (nos messes) ou encore nos « fractions du pain », sont-elles pour des rendez-vous avec le Ressuscité ? Sont-elles le moment où nos yeux s’ouvrent pour le reconnaître ?

Et la proclamation des Ecritures dans nos assemblées : comment sont-elles faites ? Et nos homélies ?  Est-ce que la Parole de Dieu vient éclairer notre vie, dénoncer nos manques de foi, rendre nos cœurs brûlants d’amour pour Dieu et pour nos frères ?

La messe achevée, sommes-nous motivés pour témoigner par notre vie et nos paroles : Le Seigneur est vraiment ressuscité » ?

 

Ensemble prions

Prière : choisir un chant du temps pascal (carnet paroissial)

Oraison : Seigneur Jésus, ouvre nos esprits à l’intelligence des Écritures, comme tu le fis pour tes apôtres. Explique-nous ce qui te concerne dans la Loi de Moïse, dans les prophètes et les psaumes.

Alors, dans chaque pas de l’Ecriture, nous pourrons reconnaître ton visage, ô Ressuscité.

 

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 3ème DIMANCHE DE Pâques

 

 

 

 

 

 

 

 

 




3ième Dimanche de Pâques (Lc 24, 35-48)- Homélie du Père Louis DATTIN

Jésus ressuscité parle à ses apôtres

Luc 24, 35-48

Peut-être, frères et sœurs, avons-nous du mal à réaliser et à prendre conscience de l’importance de la Résurrection du Christ pour nos vies chrétiennes. Nous avons parfois tendance à mettre cette fête au niveau des précédentes et des suivantes… un épisode de la vie du Christ que nous célébrons au même titre que les autres, selon la chronologie de la vie du Seigneur et son application liturgique : il y a eu Noël , la Présentation du Christ au Temple , l’Annonciation, le 25 mars. Après Pâques, il y aura l’Ascension puis la Pentecôte et n’oublions pas ces fêtes auxquelles l’Eglise a donné beaucoup de solennités : le 15 août, celle de la Vierge Marie, la fête de tous les saints, le 1er novembre.

Attention ! Ne mettons pas la fête de Pâques au même niveau ! Ne l’inscrivons pas seulement dans la succession des fêtes de l’Eglise.

Pâques, c’est « LA FÊTE ». Pâques, c’est « l’ÉVÉNEMENT ». Pâques, c’est le tournant décisif pour le salut et l’histoire des hommes, à tel point que l’on peut dire, sans majorer la fête de Pâques, qu’il y a 2 histoires du monde :

avant Pâques, où les hommes étaient animés d’une grande espérance, période de recherche, d’attente, de yeux levés vers un horizon où tout se révèlera. C’est cette période qui correspond à ce que nous appelons « l’Ancien Testament », la Bible et son peuple élu et puis …

après Pâques, où tout le sens du monde et son explication devient, à la lumière de la Résurrection, un autre univers :

le même et pourtant absolument différent ! Par Jésus-Christ, mort et ressuscité, c’est l’entrée dans un monde nouveau où l’homme peut accéder à la vie divine, pénétrer dans un autre univers, « devenir » la famille de Dieu « et nous le sommes vraiment » insiste St-Jean. L’espoir devient réalité, l’attente devient le désir comblé, la recherche devient découverte. Les yeux n’ont plus à se lever vers un horizon lointain et irréel, mais à fixer les cicatrices du Ressuscité devant lesquelles nous n’avons plus qu’à dire, à genoux devant le Christ : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Pâques, c’est le retournement, le changement absolu, cet instant inouï et éblouissant qui fait que, d’un coup, l’univers est autre, que le monde n’est plus le même et qu’il ne sera jamais plus comme avant !

            Vous avez certainement eu, dans votre vie, un moment privilégié, un événement extraordinaire qui vous a marqué définitivement, si bien que lorsque vous vous référez à votre histoire, vous vous dîtes : dans ma vie, il y a avant ce moment-là… et après : de ces grandes joies ou grandes peines fulgurantes qui ne nous laissent pas intacts mais qui nous marquent définitivement, même à notre insu. Pâques, c’est la charnière des deux volets de l’histoire de l’Humanité. Tout d’abord, il y eut cette lente montée de la vie de l’esprit, millénaire après millénaire, jusqu’à ce que l’homme soit capable de concevoir, plus loin et plus grand que lui. Aidé par la révélation, il s’engage dans toutes sortes de pistes, à la recherche de l’absolu. Un peuple, élu, y arrive et Moïse pose la question fondamentale : « Qui es-tu ? ». Dieu lui révèle : « Je suis qui je suis », c’est-à-dire l’indicible, source et racine de toute existence « mouvement et être ».

Cette quête de Dieu n’est encore qu’extérieure à nous-mêmes. Arrive le moment où celui qui aime ne veut plus faire qu’un avec l’être aimé, où Dieu choisit d’être l’un de nous, parmi nous, homme parmi les hommes, levain de la pâte humaine pour la transformer et la diviniser à tel point qu’un jour, les hommes puissent dire à Dieu « Notre Père » et que ce Père, à son tour, puisse dire à chacun, comme au Christ lui-même : « Celui-ci est mon fils bien-aimé ».

 C’est ce que Dieu a pu dire de vous, le jour de votre Baptême, à chacun de vous : « Celui-ci est mon fils, ma fille bien aimé ». Grâce à la mort et à la Résurrection du Christ, vous mourrez au péché avec lui, et vous ressuscitez, vous aussi, avec lui, pour être introduit dans une vie nouvelle dont nous avons bien du mal à réaliser l’importance et la grandeur.

Pâques : point de départ d’une Humanité nouvelle, naissance d’un peuple de Dieu, l’Eglise en marche, à son tour, vers une autre « Terre promise » : le Royaume de Dieu, Royaume qui se construit déjà et qui, dans une gestation plus longue encore que celle du Messie, deviendra, un jour, la société idéale, « la Cité nouvelle » que nous annonce St-Augustin, la Cité enfin réconciliée, sous la conduite de son nouveau Moïse : Jésus-Christ Ressuscité dans “la Jérusalem céleste”.

Frères et sœurs, avec un tel langage, avec de tels objectifs, peut-être sommes-nous pris pour des rêveurs, des utopistes, des irréalistes, un peu comme St-Paul annonçant la Résurrection à Athènes et à qui les Grecs, en ricanant, répondent : « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois ». Au mot de « Résurrection », les uns se moquaient, les autres le quittaient ». « Résurrection », c’était pourtant le mot-clé, l’événement central, la seule vraie mutation de l’Humanité.

Peut-être ces Athéniens avaient-ils pour excuse de croire que ce n’était qu’un événement. « Pour demain », « Nous t’entendrons plus tard », disent-ils et là, ils se sont trompés, comme nous-mêmes, à notre tour, nous faisons erreur. Le Royaume de Dieu, il n’est pas « pour demain« .  Il est pour aujourd’hui, il est actuel. Il est déjà en chantier. Le Royaume de Dieu, nous répète le Christ, il est déjà , au milieu de vous. Cette Résurrection du Christ, elle a déjà eu lieu ; elle nous a, nous-mêmes, déjà changés à notre Baptême ! Nous sommes morts et ressuscités avec le Christ, depuis Pâques, c’est-à-dire le « passage ». Nous sommes déjà passés dans le Royaume. La Mer Rouge est derrière nous. « La Cité nouvelle, la Jérusalem Céleste » est déjà en chantier.

Il ne s’agit pas pour nous d’un au-delà, mais d’un déjà-là à mettre en place, à construire, à faire grandir et à développer selon les plans de l’Evangile. Ne faisons pas comme si le plan de cette Humanité nouvelle n’existait pas. N’agissons pas comme si l’homme idéal n’était pas encore venu. Jésus-Christ, Ressuscité, prototype de l’Homme, de tout l’homme, à la fois modèle et chef de chantier de la société future et définitive, nous conduit et nous structure en société idéale, déjà existante, déjà embryonnaire, mais que nous avons, au cours des siècles, génération après génération, à mettre en place.

Le Royaume de Dieu est une œuvre de longue haleine. Et, nous chrétiens, que nous soyons de simples citoyens, des élus, des responsables ou des hommes d’état, n’oublions pas, qu’à l’instar de ces ouvriers des cathédrales qui ne voyaient jamais leur œuvre achevée, mais qui savaient qu’elle le serait un jour, nous avons, nous aussi, à notre niveau, à bâtir, à construire cette Cité de Dieu, cette Jérusalem Céleste, ce Royaume de Dieu dont nous sommes déjà, depuis la Résurrection du christ, des citoyens à part entière. AMEN




Dimanche de la Divine Miséricorde (Jean 20, 19-31), Père Rodolphe EMARD.

Ce deuxième dimanche de Pâques est celui de la Divine Miséricorde. Ce dimanche a été institué pour toute l’Église universelle par le saint pape Jean-Paul II, le 30 avril 2000. C’était le jour de la canonisation de Sœur Faustine, une religieuse polonaise du début du XXème siècle[1].

Nous savons que Sœur Faustine a eu des apparitions de Jésus. Elle a rapporté notamment dans son Petit Journal cette demande de Jésus : « Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde »[2].

Jésus lui en donne le sens : « Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour, les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde (…) Qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de Moi, même si ses péchés sont comme l ‘écarlate. Ma miséricorde est si grande »[3].

 

Ce dimanche nous rappelle que par son mystère pascal, sa mort et sa Résurrection, le Christ nous a réconcilié avec Dieu, il nous a obtenu le pardon de Dieu. La miséricorde du Christ est pour chacun de nous !

En ce dimanche, chacun est invité personnellement à redécouvrir et à accueillir cette miséricorde du Christ dans sa vie. Cette miséricorde nous sauve ! Aucun péché ne peut nous écarter du Christ si nous lui demandons sincèrement pardon, même pour le péché qui est « comme l’écarlate », rouge vif.

Il y a donc un pas à franchir, oser nous approcher sans peur de Jésus miséricordieux. Cela suppose un acte de foi, de croire sans avoir vu, comme le Christ nous l’invite dans l’évangile de ce dimanche : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. ». Personne ne pourra nous contraindre de croire, c’est à chacun de se décider ou pas pour le Christ ressuscité.

Thomas est un personnage qui nous est fort sympathique car son expérience de foi est proche de la nôtre sous certains traits. Nous sommes une génération très portée sur ce que la science peut prouver. On reste souvent qu’au domaine du palpable, de ce qu’on peut toucher. C’était le cas de Thomas au départ : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

C’est bien ce qui nous freine dans notre chemin de foi, nous nous arrêtons trop souvent qu’à ce que nous voyons de nos yeux de chair. Plusieurs de nos contemporains disent : « Je ne crois que ce que je vois ! » Pourtant, beaucoup des choses existent et que nous ne voyons pas et ces choses ont des effets sur nous : l’air, les ondes, les rayons ultraviolets, les microbes…

Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas que ça n’existe pas. Il en est de même pour les affaires de la foi. Antoine de Saint-Exupéry disait ou faisait dire au Petit Prince : « L’essentiel est invisible pour les yeux » ; « On ne voit bien qu’avec le cœur ».

Oui le Christ existe, il est ressuscité mais pour le rencontrer il faut descendre dans son cœur. Il est en nous, au plus profond de nous depuis notre baptême, c’est-là qu’il faut le chercher. Là, il nous faut opter pour les « yeux du cœur ».

Chers enfants de la première année de catéchèse, vous êtes huit ce matin à vous présenter pour recevoir le baptême. Par le baptême, vous serez unis à Jésus pour toute votre vie. Apprenez à le connaître, à l’aimer un peu plus chaque jour. Thomas dans l’évangile va progresser dans son expérience de foi et il va nous donner la plus belle profession de foi concernant Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Le Christ est notre Seigneur et notre Dieu. Il vous aime chers enfants d’un amour infini et il ne veut que votre bonheur. Alors accueillez-le dans vos vies.

Le baptême est la première étape de votre parcours. Il faudra vous préparer au sacrement de l’eucharistie, à la première communion avec vos autres camarades de première année, déjà baptisés. Vous continuerez la catéchèse sur trois années encore pour approfondir votre relation à Jésus, jusqu’au sacrement de la confirmation. Notre relation à Jésus est l’histoire de toute notre vie ! Nous vous souhaitons une belle route avec lui !

Et nous frères et sœurs, que la démarche de ces huit enfants nous donne d’oser un vrai pas pour le Christ. Que nous puissions le voir avec les yeux de notre cœur. Que nous puissions réellement nous ouvrir à son pardon. Son pardon a vraiment le pouvoir de nous restaurer et de nous relever. Son pardon nous pousse à ne pas nous résigner de nos échecs et de nos erreurs.

Le pardon du Christ peut vraiment nous faire rebondir si nous le recevons dans nos vies, dans nos relations, dans nos engagements et dans les responsabilités qui nous sont confiées. Cela me permet de vous rappeler que ce pardon du Christ peut se vivre concrètement dans le sacrement de la Réconciliation. Puissions-nous le redécouvrir dans nos vies.

Belle fête de la Divine Miséricorde à tous. Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Alléluia.

[1] Faustine était une religieuse mystique surnommée « l’apôtre de la Miséricorde divine ». Elle est née le 25 août 1905 et morte le 05 octobre 1938. Elle était religieuse de Notre-Dame de la Miséricorde.

[2] Petit Journal, 299.

[3] Petit Journal, 699.




2ième Dimanche de Pâques (Jn 20, 19-31) – par Francis COUSIN

« Thomas. »

 

Nous sommes toujours au soir du « premier jour de la semaine », le jour de la Résurrection de Jésus. Les disciples sont rassemblés dans la chambre haute … sauf un : Thomas.

Pourquoi n’est-il pas là ? On ne le sait …

Les portes étaient verrouillées par peur des juifs !

Jésus vint, et il était debout au milieu d’eux. Debout, expression qui caractérise le ressuscité.

Jésus se fait présent. Il était déjà là, comme il l’avait dit : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18-20), et ils étaient bien là pour lui … Mais ils ne le voyaient pas.

Il se fait voir, comme il s’est fait voir par Marguerite-Marie Alacoque, sœur Faustine ou Padre Pio … comme Marie s’est faite voir par Bernadette …

Ses premiers mots : « La paix soit avec vous ! », qui est l’équivalent de notre Bonjour, … mais qui a ici un sens réel, car c’est bien la paix que Jésus leur souhaite, que leur crainte des juifs cesse …

Puis il leur montre les traces de ses blessures.

Et les disciples furent remplis de joie.

Paix et joie sont les deux mots qui caractérisent les personnes qui sont en présence du Seigneur !

Et de nouveau il leur dit : « La paix soit avec vous ! », cette fois-ci, non plus la simple peur, mais la paix dans leurs cœurs, la paix de savoir que Jésus est ressuscité, que ce qu’il avait dit est vrai, et que maintenant ils seront capables d’annoncer le Bonne Nouvelle aux autres, ce que Jésus leur dit aussitôt : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Les disciples sont presque prêts à devenir missionnaires.

Il leur manque encore une chose : recevoir l’Esprit Saint : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14,26).

« Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. ».

Jean est le seul évangéliste pour qui les apôtres reçoivent l’Esprit Saint avant la Pentecôte.

Et en même temps, ils reçoivent le don de pardonner les péchés … ce qui jusqu’alors était le privilège de Dieu et de son Fils : « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre, je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. » (Mc 2,10-11).

Fin de la première partie de cet évangile.

La deuxième partie commence une semaine plus tard … Commencement des rendez-vous de Jésus ressuscité avec ses disciples, le jour que nous appelons maintenant le Dimanche, le jour du Seigneur.

Cette fois-ci, Thomas est présent.

Comme pour la première fois, Jésus se fait présent : « « La paix soit avec vous ! ».

Et aussitôt, il apostrophe Thomas, reprenant les paroles qui lui permettrait de croire à la résurrection de Jésus : « Avance ton doigt, vois mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

Thomas voit de ses yeux les marques qui sont celles issues de l’amour de Jésus pour les hommes.

Alors il s’écrit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».

Il reconnaît alors que les paroles des autres disciples étaient véridiques.

Non seulement il reconnaît Jésus comme son Seigneur, ce qu’il avait l’habitude de faire, mais il le reconnaît comme Dieu, égal à Dieu le Père, créateur de toutes choses !

Et Jésus conclu ce passage par ces mots : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Croire en la parole de Jésus, mais aussi croire en la parole des apôtres … et de tous ceux qui reprendront ces paroles par la suite.

« Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jn 17,20).

Seigneur Jésus,

il arrive bien souvent

que des personnes soient comme Thomas :

douter de certaines de tes paroles,

douter que tu es ressuscité,

et surtout douter de leur propre résurrection …

Donne-nous de pouvoir leur répondre

de la meilleure manière possible.

 

                                                                                  Francis Cousin

 

 

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Image Pâques 2° B

 




Rencontre autour de l’Évangile – 2ième Dimanche de Pâques (Jean 20, 19-31)

“Heureux ceux qui croient sans avoir vu”

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Jean 20, 19-31)

Nous prenons l’évangile du 2ème dimanche de l’Année C. On peut faire une lecture dialoguée du passage, afin de bien situer chaque personnage, et leurs attitudes.

Le début du texte indique bien que cette rencontre de Jésus avec ses disciples se passe bien “après sa mort ”. Les disciples sont encore sous le choc de la Passion et de la mort. Ils ne sont pas fiers d’avoir lâché leur maître. Ils ont peur de subir le même sort.

Soulignons les mots importants

Le soir du premier jour de la semaine : De quel jour s’agit-il ? Que s’est-il passé le matin ?

Les portes sont “vérrouillées” : Que signifie ces portes verrouillées ?

Par “peur” : Comment expliquer cette peur des disciples ? Que signifie-t-elle ?

“Jésus vint” et “il était là au milieu d’eux ” : Qu’est-ce qui nous frappe dans cette démarche de Jésus ?

“La paix soit avec vous”. C’est le mot ‘Shalom’ ; que signifie cette salutation ?

“Il leur montra ses mains et son côté ” : Quelle est l’intention de Jésus en faisant ce geste ?

“Comme le Père m’a envoyé, Je vous envoie” : Finalement dans quel but Jésus se montre-t-il vivant à ses disciples ?

“Il répandit sur eux son souffle” : Que signifie ce geste de Jésus ?

“Vous remettrez les péchés ” : Comment se fait-il que ces hommes qui hier avaient trahi ou lâché leur Maître aient maintenant le pouvoir de “ remettre les péchés ” ?

“Si je ne vois pas… je ne croirai pas” : Que penser de l’attitude de Thomas ?

“Mon Seigneur et mon Dieu” : C’est l’acte de foi le plus élevé.

“Heureux ceux qui croient sans voir vu” : Pour qui Jésus a dit cette béatitude ?

 

Ensemble regardons Jésus

Avec les yeux de la foi. Il est présent au milieu du groupe comme autrefois au milieu de ses disciples. Il porte dans ses mains et dans son côté les marques de sa Passion. Il est le même aujourd’hui. Vivant avec son corps d’homme transformé. Il nous a communiqué l’Esprit qui l’a ressuscité d’entre les morts, et déjà maintenant, nous vivons de sa vie.

 

 

Pour l’animateur

  • Nous sommes toujours le troisième jour après la mort de Jésus, jour de sa résurrection. Les femmes, de grand matin, ont trouvé le tombeau vide et ont reçu un message des anges annonçant que Jésus est vivant. Mais les disciples ne les ont pas prises au sérieux.

  • Les disciples vivent dans la peur et l’enfermement. Il y a, certes, la peur des juifs, peur d’être arrêtés comme leur maître. Mais aussi, ces portes verrouillées et cette peur signifient que le cœur des disciples est encore prisonnier de l’incrédulité. Ils sont encore dans la “ mort ”. Il leur faudra faire l’expérience de la rencontre avec le Ressuscité pour qu’ils passent de la peur et de l’incrédulité à la joie de la foi, qu’ils passent de la “ mort ” à “ la vie ” : ce sera leur expérience pascale.

  • C’est Jésus qui a l’initiative de la rencontre. Il vient au-devant de ses disciples pour se donner à voir par eux. La présence de Jésus n’est plus soumise aux lois physiques (pesanteur, distance, espace…) et aux contraintes qui sont les nôtres avec notre corps. Il n’est pas dit que Jésus ressuscité traverse les murs ! Simplement, qu’il peut se rendre présent autrement que nous les humains encore soumis aux lois physiques terrestres.

  • La venue de Jésus au milieu de ses disciples est source de paix. “Shalom” dans la bouche de Jésus, c’est plus qu’une simple salutation : c’est le don de la joie, de la paix, du salut que Jésus a mérité pour tous les hommes par sa mort et sa résurrection.

  • Jésus n’est plus présent physiquement de la même manière que durant sa vie terrestre. Mais celui qui est là au milieu de ses disciples, c’est le Seigneur Jésus, le même qu’ils ont connu et aimé, mais désormais transfiguré par la Résurrection. Jésus ressuscité n’est pas un esprit. Il reste l’homme-Dieu avec un corps divinisé qui a mangé avec ses disciples et qui porte en sa chair les traces du supplice.

  • L’apparition du Ressuscité n’est pas une fin en soi. Elle débouche sur une mission. Le “comme” n’exprime pas seulement une comparaison. Il exprime que la mission des disciples est fondée, enracinée dans celle que le Christ a reçue de son Père. Les disciples sont “ faits apôtres ”, c’est à dire “ envoyés ” pour témoigner de Jésus ressuscité, Fils bien-aimé du Père. La mission des apôtres prolonge celle de Jésus.

  • Jésus communique la puissance de l’Esprit à ses disciples. Le “Souffle ” de Jésus est à rapprocher du “souffle ” de Dieu sur Adam pour lui donner la vie (Gn 2,7) et à l’Esprit qui est descendu sur Jésus au moment de son baptême.

  • Nous mesurons la puissance de résurrection qui se passe dans le cœur de ces apôtres : l’Esprit que leur communique le Ressuscité les relie tellement à Dieu que lorsqu’ils pardonnent ou maintiennent les péchés, c’est Dieu qui pardonne ou maintient.

  • La faute de Thomas est double : il ne croit pas au témoignage des apôtres et il doute de Jésus ressuscité.

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

Thomas a exigé de voir pour croire.

Et nous ? Quelle est notre réaction quand les apôtres affirment :  “ Nous avons vu le Seigneur ! ” ?

Qui est Jésus-Christ pour moi ? (laisser les gens s’exprimer)

Jésus n’est pas seulement un idéal, un modèle, un maître de sagesse, celui qui révèle une religion d’amour, de pardon, de justice pour les petits… Il est tout cela, mais ce n’est pas suffisant pour se dire chrétien.

Il faut encore croire qu’il est Dieu avec nous, qu’il est mort et ressuscité, que je peux le rencontrer aujourd’hui, vivre de sa vie, me nourrir de sa parole et de son Corps ressuscité, pouvoir recevoir son pardon, et être libéré de l’angoisse de la mort par l’espérance qu’un jour il me ressuscitera.

Sinon, ma foi est vaine. Il est inutile d’aller partout à la recherche de sensations, de merveilleux, de révélations, de dévotions, de prières….

Nous qui croyons sans avoir vu, est-ce que nous sommes heureux de croire au Christ ressuscité ?

Qu’est-ce que je fais de mes dimanches ?

C’était le jour du rassemblement liturgique pour les premiers chrétiens. C’est le temps privilégié de la présence du Seigneur à sa communauté.  Même quand il n’y a pas de prêtres pour célébrer la messe, les chrétiens se font un devoir et une joie de se rassembler autour du Ressuscité pour se nourrir de sa Parole et de son Corps ressuscité, Pain de vie, et pour fraterniser…C’est ce qu’on appelle “ ADAP ” (Assemblée Dominicale en l’Absence/Attente de Prêtre).

Comment je réagis face à cela ?

ENSEMBLE PRIONS   

Seigneur Jésus, tu t’es manifesté à tes apôtres après la résurrection

et tu as rempli leur cœur de joie lorsque tu leur as dit : 

 “ La Paix soit avec vous ! ”

Viens aussi au milieu de ta communauté

Apporte-lui la paix de ta présence,

et que ta joie envahisse nos cœurs comme un soleil d’été.

 Alors avec Thomas, ton Apôtre, nous t’acclamerons en criant de joie :

“ Mon Seigneur et mon Dieu ! ”

Un Chant de Pâques.

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 2ième Dimanche de Pâques