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2ième Dimanche de Pâques ou de la Miséricorde Divine – Homélie du Père Louis DATTIN (Jn 20, 19-31)

Joie, prière, charité

Jn 20, 19-31

« Oui, c’est vrai, Marie-Madeleine et Marie ont bien dit aux disciples que le tombeau était vide ». « Oui, elles ont bien dit que  Jésus est ressuscité d’entre les morts ».  « Oui, elles ont affirmé que Jésus leur est apparu ».

 

 

 

₋ Rappelez-vous, c’était l’Evangile de dimanche dernier.  Oui, mais

₋ Mettez-vous à la place des disciples… Comment croire la parole de ces femmes ? Comment croire sans avoir vu ?

Alors, que font-ils ? Ils se calfeutrent dans une maison, ils verrouillent les portes, ils ont peur… Ils se souviennent encore des heures terribles du jeudi soir, au Jardin des Oliviers, du fameux Vendredi où, de loin, répétant les ‘’ont dit’’, ils ont appris le procès devant Caïphe, le reniement de Pierre, le dialogue avec Pilate, les coups de fouet, le manteau rouge, les crachats puis, à l’horizon, cette Croix dressée où vers 3 heures, on a entendu un grand cri :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Oui, c’est l’échec total. Comment, après cela, après avoir vu tout cela, comment croire encore ?

Paralysés par la peur, les portes verrouillées : Jésus apparaît au milieu d’eux. On ne dit pas qu’il « vient », qu’il force les portes, non : il est là, bien vivant, dans ce corps qui porte les traces de sa vie antérieure, les cicatrices des clous.

 Ils le reconnaissent. C’est bien lui ! Il n’y a pas de doute possible : c’est lui et ce n’est plus lui ; il est le même, mais le même devenu « autre » – Présence identique mais nouvelle –

« La paix soit avec vous ». Jésus vient d’abord libérer ses amis de leur peur : oui, c’est bien lui et ils ne sont pas abandonnés. Il vient dissiper la crainte dans laquelle ils baignent et tout de suite, il ne perd de temps, il les envoie en mission :

« De même que mon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » et  « il répandit sur eux son souffle », comme autrefois, dans le récit de la création, Dieu souffla sur Adam pour lui insuffler la vie. Mais ici, ce souffle, c’est celui de l’Esprit Saint pour qu’il les accompagne en mission. Pas de mission possible sans l’Esprit Saint qui est à la racine de toute nouvelle création. Or, cette Résurrection est le premier jour d’une Alliance nouvelle, jour de naissance d’une vie neuve.

Imaginez la joie des disciples et l’étonnement de Thomas quand, arrivé peu après, les autres lui annoncent l’incroyable vérité ! Mettons-nous à sa place ! Pour le savoir, examinez votre réaction lorsqu’on vous raconte des histoires « à coucher dehors ».

Prenez-vous une attitude de refus ou faites-vous confiance ? Thomas, lui, il ne peut pas le croire, il craint l’illusion collective et demande des preuves :

« Je ne suis pas d’accord. Je ne me laisserai pas convaincre aussi facilement ! Il me faudra voir les trous des clous, vriller mon doigt et plonger ma main dans son côté ».

« Merci, Thomas, tu nous as rendu service ! Nous aussi, nous sommes un peu ou beaucoup comme toi : il faut vérifier avant de croire. En exigeant des preuves indubitables, tu as renforcé le témoignage des apôtres et ton exigence est une garantie nouvelle pour nous ! »

C’est pourquoi, le dimanche suivant, Jésus se prête de bonne grâce aux vérifications de Thomas.

 « Thomas, avance ton doigt ici et vois mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté : ne sois pas incrédule mais croyant ».

₋ Croyant, il l’est mais après avoir vu et c’est pourquoi Jésus, en pensant à nous tous, qui croyons sans avoir vu, en nous fondant seulement sur le témoignage des apôtres, lui dit :

« Parce que tu m’as vu, tu crois ; heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »

₋ « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Thomas est saisi par la présence du Christ qui s’impose à lui.

Thomas lui crie sa foi.

Thomas a identifié cet homme : c’est lui, c’est bien lui !

Thomas devient témoin. Il a vu, il a cru ; il est comme le trait d’union entre ces témoins visuels et nous. Grâce à lui, s’ouvre, dans la continuité de la Résurrection, le temps d’une Eglise mise sous le signe « du croire sans voir ».

« Croire sans voir » : désormais, c’est notre statut, état des croyants de tous les temps, de tous les pays.  Le Ressuscité, n’est pas, comme pour Thomas, à portée de notre main. Nous ne pouvons pas, comme Thomas, « toucher du doigt » celui en qui nous croyons. Nous devons faire confiance à cette longue chaîne de témoignages qui remonte le temps jusqu’au Christ. Nous ne pouvons pas voir ; il faut passer au « croire » : « croire » en cette parole qui malgré vingt siècles retentit toujours sur notre terre et qui proclame que « Jésus le Nazaréen est ressuscité ».

Peu à peu, les disciples ont compris que l’essentiel, ce n’était pas de voir Jésus mais de croire en lui, croire aux signes par lesquels il se révèle.  En voyant, on touche avec la main, avec les yeux ; en croyant, on touche avec le cœur.

Souvent, on répète ce proverbe : « Loin des yeux, loin du cœur ». La foi chrétienne fait mentir cet adage. Mes yeux ne voient pas comme ceux de Thomas mais mon cœur sait parce que nous avons compris qu’avec Jésus l’éloignement n’est qu’apparent.  Par la foi, le Christ est réellement proche.

Nana Mouskouri, cette chanteuse orthodoxe, habituée à toucher les icônes, disait : « Ma foi, c’est ma main pour toucher Dieu » : foi encore trop sensible.

« Notre foi, c’est notre cœur pour sentir Dieu » : foi encore trop sensible. Pour être vraie, la foi doit être au creux de moi-même, au creux de l’Eglise, rencontre personnelle et collective, concrète, avec Jésus-Christ. Elle ne va pas seulement à un texte sacré, à une tradition mais à une personne que je sais « vivante », que je sais « présente » à côté de moi, et même, à la communion, en moi : « Mon Père et moi, nous ferons en lui notre demeure !»

Alors je peux lui dire en toute vérité : « Mon Seigneur et mon Dieu !».

A nous aussi, il nous est demandé de faire cette expérience de la rencontre, comme Thomas aux pieds de Jésus, comme les disciples d’Emmaüs, sur la route où il était présent, discutant avec eux.

Le tout, c’est de le reconnaître : à nous, de le voir ; à nous, de le faire voir ; à nous, de le -identifier

à travers cet homme qui me pose des questions,

à travers cette femme qui pleure,

à travers cet enfant tout désemparé,

à travers ce malade qui ne sait plus où il en est,

à travers ce jeune qui se pique pour essayer de voir et de croire à autre chose …

C’est la mission que les apôtres ont reçue avec le souffle de l’Esprit. C’est la mission de notre Confirmation.

« Ne soyons pas inquiets ». Le Christ, par deux fois, nous a dit : « La paix soit avec vous ».

Cette soirée pascale est le tournant de l’histoire. C’est déjà la Pentecôte : « Recevez le Saint Esprit ». C’est la naissance de l’Eglise. Ce soir-là, le monde entier entre déjà dans l’aube de la Résurrection. AMEN

 




2ième Dimanche de Pâques – Dimanche de la Miséricorde Divine par le Diacre Jacques FOURNIER (7 Avril)

« Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu »

(Jn 20,19-31) !

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

2ième dimanche de pâques

 

            En lisant tous ces récits d’apparition du Ressuscité, et cette scène incroyable où Thomas voit et entend le Christ lui dire « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté », nous pourrions penser : « Et nous ? N’avons-nous pas nous aussi le désir de voir et de toucher ? Pourquoi Jésus ne répond-il pas à notre attente, alors qu’il l’a fait pour Thomas ? » Xavier Léon Dufour écrit (Lecture de l’Evangile selon Jean, tome IV p. 251) : « L’évangéliste s’adresse ici à la communauté déjà éloignée des origines chrétiennes… Et elle n’a nullement à regretter cette distance ni sa différence de statut. Si son mode d’accès à la foi n’est pas le même, ils sont « heureux » ceux qui, dans la suite des temps, auront cru « sans voir ». L’expérience dont ont été gratifiés les témoins oculaires de Celui qui vit par-delà la mort était fondatrice et ne pouvait être réitérée : elle leur était accordée non seulement pour eux‑mêmes, mais en fonction des générations futures dont la foi reposera sur la parole transmise avec la force de l’Esprit et non sur les signes visibles de la Présence… Par‑delà les disciples qui sont devant lui, Jésus tourne son attention vers ceux qui leur succèderont dans la suite des temps, vers tous les enfants de Dieu qu’il est venu rassembler dans l’unité : au soir de Pâques, n’a-t-il pas parlé aux siens de leur mission qui désormais exprimera la sienne ? « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »… Maintenant, sa pensée va à ceux qui seront le fruit de cet envoi. La rencontre du Vivant avec les disciples ne prend pas fin avec un congé, une scène de séparation comme en Luc. Elle demeure ouverte sur un avenir sans fin, dans la joie qui survit à la disparition des témoins oculaires. Voilà ce qu’a bien exprimé la Lettre de Pierre : « Sans l’avoir vu, vous l’aimez ; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie ineffable et glorieuse » (1P. 1,8-9) ».

            A nous donc maintenant d’être attentifs à ce que nous vivons lorsque nous nous rassemblons pour célébrer ce Ressuscité que nous n’avons jamais vu, et pour écouter sa Parole… En effet, à sa prière, le Père nous a donné « un autre Paraclet », l’Esprit Saint, Troisième Personne de la Trinité, « pour qu’il soit avec nous à jamais » (Jn 14,15-17). Dès lors, « il demeure auprès de nous », jour après jour, et il a pour mission de « nous rappeler les paroles » de Jésus et de « tout nous enseigner » en nous donnant d’avoir part aux réalités mêmes de ce Royaume des Cieux que Jésus ne cessait d’annoncer (Jn 14,26 ; 16,12s) : sa Paix, sa Joie, sa Vie. Soyons donc attentifs à ce que le Ressuscité nous donne de vivre dès lors que nous nous tournons de tout cœur vers Lui pour le célébrer et pour écouter sa Parole. DJF

 




Homélie du dimanche de Pâques (Jn 20, 1-9) par le Père Rodolphe EMARD

Paroisse de Sainte Clotilde – Lectures : Actes 10, 34a.37-43 ; Jean 20, 1-9

 

Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! C’est bien la grande annonce de toute l’Église universelle en ce dimanche de Pâques.

La Résurrection du Christ est au cœur de notre foi chrétienne. Une foi qui ne finira jamais de grandir et qui n’est pas accueillie de la même façon par nous tous. Aujourd’hui, il y a ceux qui croient, ceux qui doutent, ceux qui ne se prononcent pas et ceux qui ne croient pas… Et demain ? Et bien, nous ne savons pas ! Selon les aléas et évènements de la vie (les bons et les moins bons), ceux qui croient aujourd’hui pourraient être ébranlés dans leur foi et ainsi douter. Ceux qui aujourd’hui doutent ou ne se prononcent pas pourraient se convertir et ceux qui ne croient pas pourraient avoir la foi… La foi n’est jamais un acquis, ne l’oublions jamais.

La foi est un don de Dieu qu’il faut sans cesse demander au Seigneur de faire croître, comme l’ont fait les Apôtres : « Augmente en nous la foi ! » (Luc 17,5). La foi en la Résurrection est l’affaire de toute notre vie, chacun a son cheminement à faire…

Le fait que la foi en la Résurrection ne soit pas accueillie de la même façon par toutes les personnes ne date pas d’aujourd’hui, c’est ainsi depuis les premiers temps de l’Église. L’évangile nous le révèle :

  • Hier soir, pour la Vigile pascale, nous avons entendu l’évangile de Marc qui évoquait la peur des femmes face au mystère de la Résurrection (voir Mc 16, 1-7).

  • Aujourd’hui, nous avons le récit de Jean qui évoque le premier ressenti de Marie Madeleine. Face au tombeau vide, elle a tout de suite déduit qu’on a enlevé le corps de Jésus.

  • Simon-Pierre, lui, observa l’intérieur du tombeau de loin, sans y entrer et sans rien dire.

  • L’autre disciple que Jésus aimait, lui entra dans le tombeau, « il vit, et il crut » nous dit l’évangile.

Des attitudes qui sont bien différentes tout comme les nôtres aujourd’hui. Mais rappelons-nous que rien n’est figé, certaines de nos attitudes pourraient changer dans le temps… Si nous observons Pierre : il ne dit rien car il est encore trop troublé par ce tombeau vide, n’ayant toujours pas compris que Jésus devait ressusciter (même si Jésus l’avait annoncé). Mais Pierre fera son cheminement jusqu’à une foi convaincue et dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres, on le voit prendre la parole avec audace et conviction : « Jésus de Nazareth (…) Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour ». Pierre nous invite à ne jamais désespérer d’une possible conversion pour quiconque, même pour celui qui nous paraît avoir un cœur dur ou imperméable à la grâce de Dieu. Jésus ressuscité peut toucher le cœur de n’importe qui dans sa grande miséricorde. Pierre nous dit bien : « Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés ». La rencontre dépend de Dieu et le temps de Dieu n’est pas le nôtre, ne l’oublions pas également !

Ce dimanche de Pâques nous invite à redynamiser notre foi en Jésus ressuscité, en nous donnant les moyens. Cela me permet d’évoquer quatre points :

  • La foi est un don de Dieu qu’il faut sans cesse nourrir en ayant notamment une fidélité dans la méditation de la Parole de Dieu et dans la pratique des sacrements de l’Église.

  • Fuir la peur ! La peur paralyse et empêche d’accueillir le message de la Résurrection. L’Esprit Saint doit nous en libérer ! C’est là encore une grâce à demander.

  • Notre attention accordée à notre prochain portera notre foi : l’accueil d’une personne qui a besoin de notre écoute, un pardon donné, une main tendue pour remettre quelqu’un debout…

  • Le disciple de l’évangile, celui que Jésus aimait peut aussi nous inspirer. Une tradition identifie ce disciple à Jean lui-même. Cependant, dans l’évangile de Jean, nous pouvons voir une autre figure de ce disciple. Ce disciple intervient trois fois dans l’évangile de Jean, sans jamais être nommé :

  • Jean 13, 23-25 : lors de l’annonce par Jésus de la trahison de Judas, Pierre va faire signe à ce disciple de demander à Jésus de qui il parle. Le disciple va le faire en se penchant vers la poitrine de Jésus.

  • Jean 19, 26-27 : le disciple va prendre Marie chez lui à la demande de Jésus.

  • Jean 20, 2-8 : l’évangile de ce jour.

Ce disciple que Jésus aimait est la figure du croyant qui accueille dans la foi le message de la Résurrection. Ce disciple nous montre comment grandir dans la foi :

  • Se laisser aimer par Jésus ;

  • Se pencher vers sa poitrine, vers son cœur miséricordieux ;

  • Croire qu’il est ressuscité et en témoigner ;

  • Prendre Marie pour mère ;

Que le Seigneur ressuscité lui-même nous inspire à ces attitudes. Joyeuse fête de Pâques à tous.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Amen !




Homélie Veillée Pascale (Mc 16, 1-7) par Père Rodophe EMARD

Samedi 30 mars 24 / Année B /  Paroisse de Sainte Clotilde

Initiation chrétienne pour Johanna Carina ROBERT

 

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia ! Toute l’Église universelle proclame ce soir cette grande nouvelle. En cette Vigile pascale, nous sommes invités particulièrement à faire mémoire de notre baptême. C’est ce que nous ferons concrètement tout à l’heure en proclamant notre foi et avec le rite de l’aspersion… parce que frères et sœurs, rappelons-nous que depuis notre baptême, nous avons reçu la vie du Christ ressuscité.

Parler de la Résurrection n’est pas toujours simple tant le mystère est grand et unique.  Au commencement de notre célébration, nous avons eu une belle liturgie de la lumière, le feu nouveau ! Ce soir, je vous propose de focaliser notre attention sur le cierge pascal qui nous offre tout un enseignement, toute une catéchèse pour mieux approcher ce mystère de la Résurrection. Quatre points que j’aimerais vous exposer de ce cierge pascal :

  • Tout d’abord, sur le cierge pascal sont gravées l’ΑΩ, l’alpha et l’oméga, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Christ ressuscité est le début et la fin de l’humanité ! Qu’est-ce que cela signifie ? – Par le Christ, l’humanité fut créée ! – Par le Christ, l’humanité a été sauvée ! – Par le Christ, l’humanité sera définitivement ressuscitée au jour de sa venue dans la gloire. Jour que nous ne devons jamais cesser d’attendre ! Nous ne pouvons pas comprendre la clé, le sens de l’humanité en dehors du Christ ressuscité. C’est lui qui jugera notre humanité au dernier jour.

  • Deuxième point : Sur le cierge pascal, il y a aussi la croix . Il ne s’agit pas que d’un signe pieux, la croix nous rappelle que le Ressuscité que nous célébrons ce soir est le même crucifié du Vendredi Saint. Lors de certaines de ses apparitions, Jésus ressuscité montrera ses plaies !

Nous avons écouté durant la liturgie de la Parole, le récit de la Genèse, la création du ciel, de la terre et de toute l’humanité (cf. Gn 1, 1 – 2, 2). Dieu trouva que « cela était bon », même « très bon » pour l’homme et la femme. À l’origine, tout était splendide et harmonieux jusqu’au péché ! Péché à la lourde conséquence : L’homme était ainsi voué, soumis à la mort éternelle et à tout ce qui conduit à cette mort, le mal, le péché et la souffrance. Mais la croix a vaincu tout cela ! Par sa mort, le Christ a vaincu la mort éternelle et par sa Résurrection, il nous ouvre à la Vie éternelle.

  • Troisième point : Sur le cierge pascal, il y a aussi le millésime 2024. Cela pour signifier que la Résurrection du Christ est une éternelle actualité ! Le Christ transcende le temps : Le Christ hier, aujourd’hui et demain, le même ! Ce Vendredi Saint, nous avons écouté le récit de la Passion de Jésus ; Avant de mourir, Jésus dira : « Tout est accompli » (cf. Jn 19,30). Oui tout est accompli, une fois pour toute, pour l’ensemble de l’humanité mais tout est encore à accomplir dans la vie de chacun !

La Résurrection n’est pas que pour la finale du monde mais aussi pour le temps présent ! C’est bien aujourd’hui qu’il faut se décider pour le Christ, qu’il faut se laisser sauver par lui.

  • Quatrième point : Enfin l’ensemble du cierge pascal allumé représente la lumière du Christ ressuscité ! Lumière plus forte que les ténèbres ! Lumière que nous avons véritablement reçu à notre baptême et à notre confirmation. Lumière que nous recevons aussi dans les sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation. Lumière du Christ ressuscité que nous recevons enfin dans la Parole de Dieu, qu’il faut sans cesse méditer !

Cette lumière du Christ ressuscité tu vas la recevoir Johanna dans les sacrements de l’initiation chrétienne, dans un instant…

Frères et sœurs, j’attire votre attention sur ce que nous dit le « jeune homme vêtu de blanc » dans l’évangile que nous avons proclamée : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. » Gardons-nous de chercher le Christ là où il n’est pas. Parfois nous le cherchons dans le merveilleux, le spectaculaire ou dans des dévotions mal éclairées. Le Christ est par excellence présent dans sa Parole et dans les sacrements, ne l’oublions pas.

Pour conclure frères et sœurs, rappelons-nous que cette lumière du Christ ressuscité nous ne la recevons pas uniquement pour nous-même mais pour la porter aux autres. Rappelle-toi toujours Johanna que si nous sommes baptisés et confirmés c’est pour porter la lumière du Christ Ressuscité. Et c’est dans l’eucharistie que nous recevoir chaque dimanche la force de Jésus ressuscité pour mener à bien notre mission.

Notre foi en la Résurrection repose sur le témoignage des Apôtres et elle nous a été transmise de génération en génération par nos grands-parents, nos parents, nos parrains-marraines, nos pasteurs, nos catéchistes… C’est à nous aujourd’hui, en 2024, qu’est confié le flambeau de la foi !

Frères et sœurs, je pourrai vous faire tous les meilleurs vœux pour l’avenir mais le meilleur reste celui-ci : approchez-vous du Christ ressuscité, il est la Vie ! Les membres du CPAP, le père Joseph et moi-même nous vous souhaitons à tous une très belle fête de Pâques.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Père Rodolphe EMARD

Paroisse Notre Dame de la Délivrance




Dimanche de Pâques (Jn 10, 1-9) – par Francis COUSIN

    « Christ est ressuscité !

Christ est vraiment ressuscité !

Alléluia ! Rendons gloire à Dieu !

 

Depuis le mercredi des cendres, soit un peu plus de quarante jours, la liturgie ne nous permettait pas d’utiliser ce mot « Alléluia ! » … On s’y fait, mais cela nous fait du bien de pouvoir à nouveau le chanter …

Mais ce n’est pas le plus important en ce jour de Pâques, c’est la joie de fêter la résurrection de Jésus.

C’est la plus grande fête de l’année, …pas seulement pour les chrétiens, mais pour tous les humains, quelle que soit leur religion … ou leur absence de religion.

Car Jésus est mort, lui le Fils de Dieu, Dieu fait homme, comme tous les humains … Et heureusement pour nous, dans des circonstances que la plupart des gens n’ont pas eu à subir et n’auront pas à subir …

Mais Dieu l’a ressuscité, et par lui la vie a vaincu la mort : Jésus est vivant, et il le restera toujours. Il l’a dit lui-même : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 26,20), non pas sur terre, mais dans le ciel, auprès de son Père, là où il était avant de naître de la Vierge Marie.

À la différence de certaines personnes citées dans les évangiles, comme Lazare, la fille de Jaïre ou le fils de la veuve de Naïm, que Jésus à rendu à la vie, mais qui, comme tout le monde, ont vu un jour leur vie terrestre se terminer … une deuxième fois.

Dans le passage d’évangile qui a été lu, on voit trois personnages qui vont aller vers le tombeau où Jésus avait été mis par Nicodème.

La première, Marie-Madeleine, qui avait vu où était le tombeau le soir du vendredi, se lève de grand matin, avant le lever du soleil. C’était encore les ténèbres de la nuit … et les ténèbres dans son cœur …

Soudain, elle s’arrête nette : la pierre qui fermait le tombeau a été enlevée …

Elle n’a jamais pensé à une résurrection … !

Pour elle, une seule possibilité : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau. ».

Ni une, ni deux, elle ne va pas plus loin. Elle retourne à Jérusalem prévenir Pierre et Jean à qui elle annonce la nouvelle, ajoutant : « On ne sait pas où on l’a mis. ».

Affolement des deux apôtres qui ne prennent même pas la peine de prévenir les autres.

Ils courent tous les deux vers le tombeau … Mais Jean, plus jeune, arrive le premier. Il n’entre pas. Mais il jette quand même un coup d’œil … et il voit que les linges sont affaissés et le suaire enroulé à sa place.

Quand Pierre arrive, il entre directement, tout de suite, et regarde attentivement. … mais il n’en tire aucune conclusion.

Alors Jean entre à son tour dans le tombeau : il constate, et comprend : les linges n’ont pas été tirés, bougés, le corps n’a pas été bousculé … le corps a disparu sans rien toucher, il s’est volatilisé …

L’hypothèse de l’enlèvement présenté par Marie-Madelaine n’est pas possible !

Une seule solution : Jésus est ressuscité, comme il avait dit : « Et le troisième jour, il ressuscitera. » (Mt 17,23).

« Il vit, et il crut. » … et cela sans avoir rencontré Jésus ressuscité : il ne le verra que le soir de ce jour. C’est par la foi qu’il a cru … et par l’amour de Jésus …

Et il en est de même pour nous. Si nous croyons que Jésus est ressuscité, c’est uniquement par la foi … étayée par une multitude de croyants qui nous ont précédés … et par les paroles de ceux à qui Jésus est apparu : les apôtres, les pèlerins d’Emmaüs, St Paul … et plus près de nous, sainte Marguerite-Marie Alacoque, sœur Faustine, Padre Pio …

Soyons assurés de la présence de Jésus parmi nous, comme il l’a dit … même si nous ne le voyons pas …

Il nous aime … beaucoup plus que nous ne pouvons l’aimer …

Rappelle-toi qu’ai jour de ta victoire

tu nous disais : « Celui qui n’a pas vu

le Fils de Dieu tout rayonnant de gloire

il est heureux, si quand même il a cru ! »

Dans l’ombre de la foi, je t’aime et je t’adore

Ô Jésus ! Pour te voir, j’attends en paix l’aurore

que mon désir n’est pas

de te voir ici-bas

Rappelle-toi …

 

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

 

                                                                                  Francis Cousin

 

 

 

 

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Résurrection du Seigneur (Messe du jour – Jn 20, 1-9) – Homélie du Père Louis DATTIN

PÂQUES

Jn 20, 1-9

Vous venez d’entendre Saint Marc dans l’annonce de la Résurrection du Christ. Pour les premiers qui ont cru à la Résurrection, on peut dire que tout a commencé :

 . avec une question : « Qui nous roulera la pierre ? »

 . avec un constat surprise : le vide du tombeau

 . avec une peur panique qui tourne à la fuite

 . et enfin, avec une annonce étrange qui n’en finit pas de nous provoquer vingt siècles après : « Il est ressuscité ! Il est vivant ! »

Une question, un constat, une peur, une annonce, et c’est à partir de cette expérience et, sur leur parole, que nous aussi, nous osons croire qu’il est ressuscité !

Et d’abord, une question : Marie de Magdala, mère de Jacques et Salomé la formulaient ainsi « Qui nous roulera la pierre ? ».

Nous aussi, nous sommes anxieux. Nous voyons actuellement et nous assistons impuissants à des événements et nous vivons des situations dans lesquelles il nous semble que nous sommes dépassés. Il y a dans cette question un lourd poids d’anxiété :

 – c’est le cri de notre impuissance, lorsque tous les jours, nous apprenons que les hommes se haïssent, qu’ils profanent les biens des autres, le patrimoine de notre création, qu’ils saccagent notre civilisation, qu’ils ne tiennent aucun compte des valeurs auxquelles nous sommes les plus attachés

– c’est le cri de l’impuissance en face de ce mur de pierres tombales derrière lesquelles la mort semble nous enfermer définitivement.

« Qui nous ouvrira ce mur ? Qui sera assez fort pour rouler cette pierre qui nous bouche l’avenir ? » Il n’y a personne actuellement qui soit capable de résoudre la situation. Alors, c’est nous qui sommes roulés (pas la pierre). En voyant ce que nous voyons actuellement, nous nous posons la question : « La vie ne serait-elle pas une farce ? », farce de l’homme bloqué et prisonnier de pierres trop lourdes pour être seulement déplacées, pierres trop lourdes de nos tombeaux d’égoïsme, d’orgueil, de magouilles, de haine, de mensonge.

Qui nous libèrera de tout ce qui pèse actuellement trop lourd dans nos vies ? Qui nous enlèvera ce qui risque de nous enfermer définitivement dans nos tombeaux ? C’est une bonne question, pour le jour de Pâques !

Ensuite arrive une surprise : le tombeau vide. Il était ouvert, ce tombeau, vide !… Ce vide que nous ressentons à certains jours où, sans avoir prié, sans s’être recueilli auparavant, nous avons vécu à l’extérieur de nous-mêmes, où nous avons essayé de le combler par la consommation de gadgets, de choses futiles et superficielles, ce vide que Marx pouvait définir ainsi : « L’homme n’est que du néant en sursis », ce vide que Jean-Paul Sartre pouvait résumer ainsi : « L’homme naît sans raison, se prolonge par faiblesse et meurt par hasard ».

Et cependant, nous pressentons autre chose : l’homme a un avenir, il a une destinée, sa vie a un sens c’est-à-dire, à la fois, une direction et une signification. Où est la vérité de la vie ? Où est la vérité de l’homme ? Pourquoi est-il sur terre ? Est-il appelé par quelqu’un ? Sommes-nous fruits du hasard donc de l’absurdité, fruit de la nécessité donc de l’esclavage ou fruit d’une liberté proposée à laquelle nous avons à répondre librement ?

Pascal, lui, fait ce constat : « L’homme dépasse l’homme ». L’homme est plus qu’un homme, la vie est plus que la vie, la vérité : plus que ce qu’on peut en connaitre ou en dire. Mais devant ce grand vide : celui de nos espaces, le vide de nos vies, le vide de la mort, nous sommes comme les femmes de l’Evangile après la question et la surprise.

 Après la surprise, la peur : qui d’entre nous, à certains moments de sa vie, il n’y a pas si longtemps peut-être, et encore maintenant, n’a pas connu la peur ?

 . cette peur d’une humanité qui a perdu le sens d’elle-même,

 .  peur de l’homme sans boussole ni sextant, au milieu de l’océan,

 . peur de ces menaces, soit naturelles comme celles d’un cyclone soit humaines comme celles des troubles civils,

 . peur de vivre perdu dans un monde insécurisé où nous ne trouvons pas de réponses à toutes nos questions,

 . peur devant ce qui semble nous dépasser.

Et dans ce contexte-là, avec nos questions, nos constats, nos peurs, voilà qu’encore une fois, nous entendons, comme les femmes d’hier, une annonce étrange, bouleversante et qui ne cesse de nous provoquer « Il est ressuscité ! ». Mais comment y croire ?

Voici l’annonce, annonce provocante ! Est-elle si incroyable ? Celui-là même qui est ressuscité nous a pourtant pris une comparaison toute simple, avant de mourir : « Regardez le grain de blé, il meurt dans la terre et de sa mort, jaillit le fruit qui fait vivre ».

C’est vrai, la vie peut jaillir de la mort, ce n’est pas incroyable puisque c’est inscrit aussi dans la nature. Nous pressentons aussi qu’il y a en nous, quelque chose de plus grand que la mort et même plus grand que la vie… et c’est l’amour : tous les amoureux le savent bien, qui voudraient que leur amour dure toujours, éternellement ! Oui, nous sommes faits pour cela ! Ce père de famille qui, peu de temps avant sa mort, disait à son enfant : « Vois-tu, ce n’est pas mourir qui est dur, c’est de quitter ceux qu’on aime ». Autrement dit : l’amour est plus grand que la mort et l’on peut perdre la vie humaine, mais pas l’amour que nous avons donné, et celui que nous avons reçu.

« L’amour, affirme St-Paul, ne passera jamais ! » et c’est vrai, qu’en ce jour de Pâques, nous pouvons dire avec un grand théologien :

« Il est arrivé quelque chose à la mort depuis que le Christ l’a subie » et c’est l’amour qui a fait cela ! Lorsque, du haut de la croix, Jésus dit : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », il nous révèle que l’amour est plus grand et plus fort que le mal. C’est à nous d’y croire : c’est l’amour qui rend vivants, qui nous fait ressusciter et déjà sur la terre, et déjà dans notre vie “Il est ressuscité !”.

Voulez-vous savoir si vous croyez vraiment que Jésus est ressuscité ? Alors, répondez à 2 questions :

. La 1ère : Avez-vous envie de ressusciter ? Avez-vous envie de ressusciter à une vie qui vaudrait la peine d’être vécue pour toujours, avec les autres, avec le Christ, avec Dieu ? Oui ou non ?

 

. La 2e : Avez-vous envie de ressusciter les autres, c’est-à-dire de leur donner un peu de votre vie, un peu du « meilleur de vous-même », les aider à ressusciter, eux aussi, à leur tour et cela, dès maintenant, parce qu’ils n’ont pas eu leur compte de vie, leur compte de bonheur ?

Jean l’apôtre, un des premiers à avoir cru à la Résurrection de Jésus, a ce mot décisif : « Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie lorsque nous aimons nos frères ». Nous croyons vraiment à la Résurrection quand nous nous mettons à aimer nos frères.

Frères et sœurs, c’est dans cette expérience-là : l’amour partagé, le pain partagé (rappelez-vous les compagnons d’Emmaüs) que la Résurrection du Christ ne nous paraîtra ni étrange ni étrangère, « c’est là que le Christ ressuscité nous précède » comme il l’avait annoncé. AMEN

 




Rencontre autour de l’Évangile – Dimanche de Pâques (Messe du jour – Jn 20, 1-9)

« CHRIST EST RESSUSCITE ! »

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jn 20, 1-9)

Le chapitre 20 de l’évangile de Jean est tout entier consacré aux récits des apparitions de Jésus ressuscité. Le chapitre précédent s’est terminé par l’ensevelissement du corps de Jésus, qui s’est fait à la hâte parce que le vendredi soir (première heure du sabbat) la préparation de la Pâque juive allait commencer.

Soulignons les mots importants

Le premier jour de la semaine : Quel est ce jour ? Qu’est-ce qu’il signifie ? Quelle est son importance pour nous ?

Marie de Magdala : la connaissons-nous ? Où était-elle au moment de la crucifixion ? Quelle est la raison de sa présence au tombeau de grand matin ?

La pierre a été enlevée : Le texte ne dit pas par qui. Jean laisse le lecteur en réflexion.

Simon-Pierre et l’autre disciple : Quel a été le comportement de ces deux disciples durant la passion de leur Maître ?

Il voit que le linceul (les linges) est resté là : C’est à dire ?

Jean n’entre pas…Simon Pierre entre : Pourquoi Jean laisse Pierre entrer le premier dans le tombeau ?

Le linge qui avait recouvert la tête roulé à part : comment comprendre ce « roulé à part » ?

Il vit et il crut : Qu’est-ce que « le disciple que Jésus aimait » voit ? Et qu’est-ce qu’il croit ?

Jusque là les disciples n’avaient pas vu… : c’est à dire ?

Ressuscite d’entre les morts. : Pourquoi les disciples n’avaient pas compris le sens de cette expression, alors que la résurrection faisait partie de la foi d’Israël : rappelons-nous la foi de Marthe. ?

 

Pour l’animateur        

  • Le premier jour de la semaine : nous sommes au lendemain du sabbat, (premier jour de la semaine juive). C’est le premier jour des temps nouveaux ! C’est définitivement le Jour de la Résurrection, le Jour du Seigneur (Dies Dominica = dimanche). Le jour où le Ressuscité donne rendez-vous à tous ses disciples. C’est le Jour des Chrétiens.

  • La visite de Marie Madeleine au tombeau est une démarche de tendresse et de piété, une démarche de deuil, (semblable à la présence de Marie sœur de Lazare auprès du tombeau de son frère.)

  • La pierre a été enlevée: Jean préserve le mystère de l’intervention de Dieu qui s’est déroulée sans témoins avant la venue de Marie.

  • Pierre et le disciple que Jésus aimait: Tous les deux sont présents depuis le début de la Passion de Jésus dans une grande proximité avec lui : proximité douloureuse pour Pierre, fidèle pour l’autre disciple.

  • La façon dont les linges sont « restés là», en ordre, atteste que le corps de Jésus n’a pas été volé, mais que Jésus s’en est allé, laissant ses habits dans l’ordre et la place où il les portait. A la différence de Lazare qui sort de son tombeau vêtu, Jésus n’a plus besoin de vêtements, puisqu’il quitte le monde des humains. Son humanité est toute transfigurée en lumière.

  • Dans la découverte de la Résurrection, Pierre et l’autre disciple sont encore ensemble et actifs. Jean est plus empressé, et sa foi plus rapide aussi « il voit et il croit » : Jean fait le passage de ce qu’il voit à la foi en Jésus ressuscité. C’est son expérience pascale. Tandis que Pierre est seulement étonné.

  • Cependant, l’autre disciple laisse Pierre entrer le premier: en tant que chef des Douze, c’est à lui de constater le premier : pour l’Eglise primitive, Pierre devient ainsi un témoin indiscutable. Cela n’empêche que l’autre disciple est le premier à adhérer au Seigneur.

  • Jusque-là les disciples n’avaient pas vu: Les Écritures jusque-là, ne les avaient pas convaincus que Jésus devait triompher de la mort de cette manière.

  • Les croyants d’Israël au temps de Jésus croyaient à la résurrection générale à la fin des temps ; mais il était hors de question que quelqu’un puisse ressusciter « d’entre les morts» avant la fin des temps.

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :     

Seigneur Jésus Ressuscité, le premier jour de la semaine, c’est le Jour que tu as fait pour nous, jour d’allégresse et jour de joie ! Fais que notre foi soit comme la foi du disciple que tu aimais, une foi sans hésitation, une foi qui transforme toute notre vie, qui chasse nos peurs et nos doutes. Que la foi de l’Eglise, qui repose sur celle des apôtres, soutienne notre foi.

 

   

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

Le Christ ressuscité est à l’œuvre dans la vie des hommes :

Savons-nous le reconnaître :

Dans cet homme habituellement dur et égoïste qui se met à agir avec bonté et douceur ?

Dans cette mère de famille qui, submergée par les soucis du ménage et des enfants, rayonne pour tant d’une joie profonde ?

Dans ce jeune qui, dépassant son appétit de plaisir, consacre ses forces à susciter une vraie amitié entre copains ?

Ou dans ce jeune qui, aidé par ses copains, arrive à sortir de la drogue ?

Dans cet incroyant qui étonne par son sens de la justice et son souci des pauvres ?

Dans cette paralysée qui supporte si sereinement son état misérable ?

Dans ce vieillard qui attend la mort avec une calme espérance en l’amour de Dieu ?

…Savons-nous « voir et croire » comme le disciple bien-aimé ?

 

Ensemble prions

Chant : Jésus tu es ressuscité (carnet paroissial  p.206)

Béni sois-tu, Seigneur, Dieu notre Père!

Alors que nous étions morts dans notre péché,

tu nous fais revivre avec le Christ,

avec lui tu nous ressuscites,

avec lui tu nous fais régner dans le ciel.

Nous te prions: donne-nous de vivre désormais non plus comme des étrangers au Royaume, mais comme des familiers de la maison de Dieu. Que toute notre vie de ressuscités annonce l’amour que tu offres à tous les hommes et la joie dont tu veux illuminer leur vie, par ton Fils Jésus Christ, notre vie et notre Résurrection. Amen

 

 

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Dimanche de Pâques (Lc 24,13-35) – Diacre Jacques FOURNIER

« Christ est Ressuscité ! Le crois-tu ? »

Après les évènements de la Passion et de la mort de Jésus, deux disciples quittent Jérusalem pour un village appelé Emmaüs, distant d’environ une douzaine de kilomètres. Ils sont « tout tristes ». Mais le Christ Ressuscité les rejoint, et il entame la conversation avec eux… C’est bien lui, mais dans une condition « tout autre », insaisissable par nos seuls sens corporels. Pour le reconnaître, il faut un regard de foi, un regard du cœur…

Pour l’instant, ce n’est pas le cas… Ils ont pourtant bien entendu le témoignage des « femmes de leur groupe » qui les « ont remplis de stupeur. Dès l’aurore, elles sont en effet allées au tombeau et elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont ensuite venues leur dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant ». Mais ils ne les ont pas crues… Les Apôtres eux aussi avaient trouvé leurs propos « délirants » !

« Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau », lui disent-ils, « et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Et comme eux, ils n’ont toujours pas cru…

Le Christ « leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait ». Et pendant qu’il leur parlait, l’Esprit Saint, « l’Esprit de Vérité, lui rendait témoignage » (Jn 16,26), en communiquant à leur cœur un « quelque chose » propre à Dieu, un « quelque chose » de l’ordre de sa Vie, de sa Paix, de son Amour (1Jn 5)… Plus tard, ils s’en souviendront en disant : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

            Mais pour l’instant, s’ils vivent bien ce « quelque chose », ils ne le comprennent pas encore… Et pourtant quel bonheur d’être avec lui… Aussi, quand Jésus fit mine d’aller plus loin, ils le supplièrent : « Reste avec nous, le soir tombe »… Jésus n’attendait que cela… Comme lors de son dernier repas, juste avant sa Passion, « il prit le pain, prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. » Cette fois, « leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards ». Qu’importe ! Ils ont reconnu l’impensable : Christ est Ressuscité, il est avec eux jusqu’à la fin du monde. Et leur regard de foi, leur regard du cœur, désormais bien ouvert, saura reconnaître dorénavant sa Présence à leurs côtés, bien au delà des seules apparences…

                                                                        D. Jacques Fournier




Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (Mc 14 ,21) par D. Alexandre ROGALA (M.E.P.)

« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur » (Ph 2, 6-7)

Ce verset de la deuxième lecture résume très bien la logique de ce dimanche des rameaux. Nous avons commencé par entendre le récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem qui est accueilli comme l’envoyé de Dieu par les paroles du Psaume 118 (LXX) : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !  Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! » (Mc 11, 9-10).  Mais Jésus « ne retint pas », ou plutôt « ne se considéra pas » d’un rang d’égalité avec Dieu. Il n’a pas cherché la gloire des hommes, mais il a pris la « condition de serviteur » ; ou pour être plus proche du texte grec, Jésus s’est fait « esclave ». Cela se vérifie dans le récit de la Passion que nous venons d’entendre car la crucifixion est précisément le châtiment réservé aux esclaves et aux étrangers. La crucifixion avait pour but d’exclure le condamné de la communauté civique, et de faire comprendre à ses proches que le condamné à mort se situait en dehors de tout espace civilisationnel. Bref, la crucifixion était l’humiliation ultime.

Lorsque j’étais petit et que j’allais à la messe des rameaux, même si je savais pertinemment comment se terminait le récit de la Passion, j’espérais à chaque fois que les choses se passeraient autrement pour Jésus. J’avais envie de dire à Jésus : « défends-toi ! Ne te laisse pas faire ! Pilate est prêt à te relâcher. Tout n’est pas obligé de se terminer comme ça. »  Mais chaque année c’était la même chose : Jésus mourrait sur la Croix.

Jésus devait-il mourir de cette manière ignoble ? N’y avait-il pas d’autres solutions pour nous sauver ? Nous ne pouvons pas le savoir ici-bas. Ce qu’il est possible d’observer, c’est que les quatre évangélistes sont d’accord sur le fait que Jésus a choisi de se laisser condamner à mort.

Il est aussi quasiment certain que Jésus ait eu une meilleure compréhension de sa mission en lisant les Écritures. D’ailleurs au début du récit de la Passion que nous avons entendu, lors de son dernier repas, Jésus dit aux disciples :

« Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet » (Mc 14, 21)

Parmi les textes bibliques que Jésus lisait régulièrement, nous pouvons supposer il y avait le Livre du prophète Isaïe. Dans ce livre, à de nombreux endroits, il est question d’un mystérieux personnage : le « Serviteur du Seigneur », et il semblerait que Jésus ait compris sa mission comme un ministère de service. D’ailleurs, rappelons-nous qu’après avoir annoncé sa Passion pour la troisième fois, Jésus avait déclaré que « le Fils de l’homme n’était pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (cf. Mc 10, 45).

Nous ignorons à qui pensait exactement le prophète Isaïe lorsqu’il parlait du « serviteur du Seigneur », mais il semblerait qu’en lisant certains de ces textes d’Isaïe dans lesquels il est question du « serviteur du Seigneur », Jésus ait su que ces textes parlaient de lui.

La première lecture que nous avons entendue (Is 50, 4-7), fait partie d’un ensemble de quatre textes poétiques consacrés à ce fameux serviteur. Et si nous lisons ces quatre poèmes les uns après les autres, nous sommes frappés par la ressemblance de ce serviteur et de notre Seigneur Jésus.

Dans le premier de ces poèmes au chapitre 42, Isaïe annonce que le Seigneur va faire surgir un homme, un « serviteur » sur qui repose « l’esprit du Seigneur », et qui va œuvrer au plan de Dieu. Par la plume d’Isaïe, Dieu parle ainsi de son serviteur : « Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations » (Is 42, 6).

Le « serviteur du Seigneur » est établi « alliance du peuple et lumière des nations ». Ce n’est donc pas un hasard, si Jésus lors de son dernier repas parle du « sang de l’Alliance versé pour la multitude » quand il prononce la parole sur la coupe (cf. Mc 14, 24). Le serviteur du Seigneur est partenaire et médiateur d’une alliance qui n’est pas limité à Israël, mais qui a une dimension universelle.

Dans ce premier poème (Is 42, 1-9), le serviteur fait preuve de courage et de persévérance dans sa mission : « Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité.  Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois » (Is 42, 3-4).

Dans le second poème (Is 40, 1-9a), la prédication du « serviteur » a échoué, et il exprime un certain découragement : « Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces. » Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur, ma récompense, auprès de mon Dieu » (Is 49, 4).

Nous pouvons ici penser au ministère public de Jésus. Malgré sa prédication accompagnée de signes extraordinaires, ses contemporains l’ont rejeté. Dans le jardin de Gethsémanie, il est possible que Jésus ait pu se décourager et se dire « à quoi bon aller jusqu’au bout ? Les autorités religieuses du pays veulent m’éliminer, mes disciples vont m’abandonner, Pierre va me renier, Judas m’a trahi… ». Pourtant, Jésus, comme le « serviteur » dont parle Isaïe, va aller jusqu’au bout de sa mission.

Le troisième poème (Is 50, 4-9a) est celui que nous avons entendu en première lecture, et il parle des persécutions que subit le « serviteur du Seigneur ». Le rapprochement avec la Passion de Jésus est évident : « je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe » (Is 50, 5-6). Jésus non plus lorsqu’il aurait pu potentiellement s’en sortir lors de son interrogatoire par Pilate par exemple, a choisi librement d’aller jusqu’au bout de sa mission.

Enfin, le dernier chant (Is 52, 13-53, 12) raconte la souffrance extrême du « serviteur du Seigneur » et sa mort : « Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris » (Is 53, 3-5).

Néanmoins, ce dernier poème ne s’arrête pas à la mort du serviteur, puisqu’à la fin du poème le « serviteur » est exalté : « Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin » (Is 53, 11-12).

Ces poèmes du serviteur dont nous avons lu quelques extraits, faisaient sans doute partie des passages de la Sainte Écriture que Jésus a lu et médité quand il a commencé à rencontrer de l’opposition dans son ministère public, dans la mesure où ces « chants du serviteurs » donnaient du sens aux épreuves qu’il rencontrait, et à sa mise à mort qui devenait de plus en plus certaine au fil des jours. Ces textes du prophète Isaïe ont aussi donné à Jésus le courage d’aller jusqu’au bout de sa mission, en confirmant que malgré les apparences, sa mort ne signifiait pas l’échec définitif de sa mission.

Nous avons maintenant quelques éléments permettant de comprendre la raison pour laquelle, Jésus a accepté de donner sa vie sur la croix. Le premier poème du serviteur nous rappelle le ministère public de Jésus. Il proclamait que le Règne de Dieu s’était approché, il appelait à la conversion et en pardonnant les péchés, Jésus manifestait que l’Alliance annoncée par les prophètes (Jr 31 ; Ez 36…) avait été conclue par sa personne. Malheureusement, la Parole n’a pas été reçue par ses contemporains. À la lumière des deuxièmes et troisièmes chants du serviteur, Jésus a trouvé le courage de poursuivre sa mission, et le quatrième chant du serviteur lui a donné le sens de sa mort à venir.

En acceptant de mourir, l’alliance définitive entre Dieu et l’humanité que Jésus n’avait cessé d’annoncer pendant son ministère public restait possible…même après sa mort. En mourant sans se rebeller, Jésus permettait que les hommes adhèrent à sa prédication après sa mort.

Au contraire, si comme je l’espérais quand j’étais petit en entendant le récit de la Passion, Jésus n’avait pas accepté la mort, s’il s’était révolté et avait arrêté de prêcher à ses contemporains indignes, il aurait certes, échappé à la mort, mais il aurait en même temps, révoqué l’offre d’alliance que Dieu faisait à l’humanité, puisque comme nous l’avons vu, c’est lui que Dieu avait choisi pour être partenaire et médiateur de cette alliance.

Chers frères et sœurs, rendons grâce à Dieu le Père de nous avoir donné un tel sauveur, et redisons-lui dans notre cœur, notre désir d’entrer dans cette alliance avec lui ; alliance pour laquelle Jésus s’est battu jusqu’à la Croix. Amen !




Dimanche des rameaux et de la Passion Carême (Mc 11, 1-10) – par Francis COUSIN

« Image d’Évangile, vivant d’humilité,

il se rendait utile auprès du cantonnier. »

 

En relisant l’évangile des rameaux, j’ai repensé à ce chant de Hugues Auffray, dont les anciens se souviennent sans doute, et qui a fait les beaux jours des colonies de vacances et des camps scouts : ‘Le petit âne gris’, et surtout cette phrase ci-dessus qu’on n’a pas l’habitude d’entendre chez les chanteurs de variété …

C’est vrai que faire une chanson sur un âne, ce n’est pas courant non plus … l’âne a plutôt mauvaise presse : on le dit têtu, désobéissant …

Mais ici, ‘le petit âne gris’ est sympathique, serviable (il se met au service d’un cantonnier, un personnage que l’on regarde un peu de haut … ) et humble, à l’image de Jésus qui va envoyer deux de ses disciples en avant, au prochain village, pour en ramener un jeune âne « sur lequel personne ne s’est encore assis, » afin qu’il fasse son entrée à Jérusalem.

Un homme humble assis sur une monture humble

Jésus veut entrer dans Jérusalem, non pas comme on le faisait au temps des rois : « Alors des rois siégeant sur le trône de David entreront par les portes de cette maison, montés sur un char attelé de plusieurs chevaux, chacun avec ses serviteurs et son peuple. » (Jr 22,4), mais selon la prophétie de Zacharie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » (Za 9,9).

C’est ainsi que Jésus entre à Jérusalem, sur un ânon, avec tous ses disciples, ceux d’avant qui le suivent depuis longtemps, depuis la Galilée, … et puis ceux qui rejoignent le cortège, attirés par les chants : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur … hosanna au plus haut des cieux ! » en agitant des branchages …

Il y avait foule pour accueillir le « Roi des cieux » …

Mais cela ne durera pas longtemps …

Il faut dire que Jésus n’a pas fait dans le demi-mesure : dès le lendemain il va dans le temple et saccage les étals des changeurs et des marchands d’animaux …

Déjà qu’il n’était pas le bienvenu chez les scribes, les pharisiens, les grands prêtres et autres lévites …

Cela n’a fait qu’empirer chaque jour jusqu’à ce que Judas décide de livrer Jésus aux grands prêtres, le soir du jeudi saint …

Après, cela a dérapé.

À Gethsémani, tous les disciples s’endorment alors que Jésus leur avait demandé de « veiller et prier ! »

Et quand les soldats viennent arrêter Jésus, à part l’un d’entre eux qui coupe l’oreille d’un serviteur du grand-prêtre, il n’y a pas eu de résistance : « Les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent tous. Or, un jeune homme suivait Jésus ; il n’avait pour tout vêtement qu’un drap. On essaya de l’arrêter. Mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu. ».

Même Pierre qui avait dit alors : « Même si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas. ».

Et quand Jésus lui répond : « Amen, je te le dis : toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. ». Mais lui reprenait de plus belle : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous en disaient autant.

On a bien vu ce qu’il en est advenu.

« L’esprit est ardent, mais la chair est faible. »

Et au Golgotha, il n’y avait aucun disciple … sauf Jean, dans son propre évangile.

À la fin du chant ‘Le petit âne gris’, il est dit :

« Dans le fond d’une étable, un soir il s’est couché

Pauvre bête de somme, il a fermé les yeux

Abandonné des hommes, il est mort sans adieu.

Il ne s’agit pas de faire un parallèle entre ‘Le petit âne gris’ et Jésus, ce serait malvenu.

Il n’empêche que dans les deux cas, ils meurent seuls, abandonnés des hommes …

Et ils ne sont pas les seuls à mourir ainsi, seuls, a abandonnés des hommes (des humains).

À réfléchir … surtout en ce moment où on parle beaucoup de la fin de vie, … pour ne pas dire euthanasie ou suicide assisté …

Et pourquoi pas … soins palliatifs, où là les gens ne sont pas abandonnés, mais au contraire accompagnés médicalement et psychologiquement pour leurs derniers instants ?

Mais il parait que c’est beaucoup plus cher …

Quel est le plus important : l’âme … ou l’argent ?

Seigneur Jésus,

Nous nous souvenons

de la dernière semaine de ta vie terrestre,

ô combien riche en toutes choses,

et qui finit par ta mort …

entouré par peu d’amis … avec ton Père.

Et nous, comment entourons-nous

nos amis qui meurent ?

 

                                                                                  Francis Cousin

 

 

 

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