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Rencontre autour de l’Évangile – 27ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Ce que Dieu a unit

que l’homme ne sépare pas »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mc 10, 2-16)

En Mc 8,27, Jésus était à Césarée de Philippe, en terre païenne, à une trentaine de kilomètres au nord de la Galilée. C’est en partant de là, direction plein sud, qu’il a entamé son dernier voyage à Jérusalem. Il sait ce qui l’attend et il annoncera par trois fois à ses disciples les souffrances de sa Passion, sa mort, mais aussi sa résurrection… Et tout au long de cet ultime voyage, il enseignera, à tous ceux et celles qu’il rencontrera, Juifs ou païens, les mystères du Royaume des Cieux…

 

Le sens des mots 

  • « Des Pharisiens abordèrent Jésus pour le mettre à l’épreuve »… Qui étaient ces Pharisiens ? Et quelles sont ici leurs dispositions à son égard ?

  • « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » La question délicate du divorce est donc évoquée. Il importe de bien prendre conscience du contexte. Et déjà, on peut remarquer que seul « le mari », l’homme, peut renvoyer sa femme. Cette dernière, en Israël, était considérée comme sa propriété… Elle n’avait aucun droit et ne pouvait témoigner en justice… La clause de la Loi de Moïse à laquelle ils font allusion est la suivante : « Soit un homme qui a pris une femme et consommé son mariage ; mais cette femme n’a pas trouvé grâce à ses yeux, et il a découvert une tare à lui imputer ; il a donc rédigé pour elle un acte de répudiation et le lui a remis, puis il l’a renvoyée de chez lui » (Dt 24,1). En pensant tout particulièrement à la condition de la femme, que pensez-vous de cette Loi ? Si vous aviez comme souci, dans le contexte de l’époque, de venir en aide aux femmes, dans quelle direction iriez-vous : une application de la Loi telle qu’elle est formulée, ou plus de rigueur dans la compréhension de l’engagement qu’est le mariage ?

  • Dans son argumentation, à quoi Jésus fait-il référence, jusqu’où remonte-t-il ?

  • « On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher ; mais les disciples les écartèrent vivement »… Que suggère la réaction des disciples sur la manière dont on considérait habituellement les enfants à l’époque ? Et en prenant ces enfants comme un des exemples de condition sociale rejetée, que retrouve-t-on comme « constante » dans l’attitude de Jésus ?

  • « Accueillir le Royaume des Cieux à la manière d’un enfant »… « Le Royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent »… Que dirions-nous pour préciser ou illustrer ce que Jésus dit ici ?

 

Pour l’animateur 

  • « Pharisiens» vient d’un mot hébreu perushîm, qui signifie « les séparés », ceux qui font « bande à part ». Issus de toutes les couches sociales de la société, leur désir était de mettre en pratique de la façon la plus radicale possible tous les préceptes de la Loi. Ce faisant, ils allaient se ‘séparer’ ou des Juifs trop peu scrupuleux dans l’observation de la Loi, ou des païens qui, bien sûr, ne pratiquaient pas la Loi puisqu’ils ne la connaissaient pas…

                Ici, ils veulent mettre Jésus à l’épreuve, le piéger, le « cataloguer » pour ensuite mieux le critiquer… Ils ont vraiment le cœur « endurci », un « cœur de pierre » et non pas ce « cœur de chair », ce cœur ‘humain’ que Dieu voudrait voir en chacun d’entre nous (cf. Ez 36,24-28)…

  • « Jésus n’ignore pas que la tradition juive a péché, par excès de laxisme, au bénéfice du seul partenaire masculin. L’homme pouvait répudier son épouse, même pour des raisons les plus futiles » (Jacques Hervieux). Voilà contre quoi Jésus part ici en guerre, pour protéger les femmes des abus scandaleux dont elles souffraient à l’époque. Face à ce laisser-aller inacceptable, Jésus ne peut que rappeler, avec rigueur, les fondements du mariage et de la vie familiale (Gn 1,26-31 ; 2,18-25). Le projet de Dieu est que l’homme et la femme soient unis l’un à l’autre dans la communion d’un même amour. De leur union corporelle, qui manifeste et exprime leur union de cœur, naîtront alors ces enfants que Dieu leur confie pour les conduire, le mieux possible, vers leur pleine stature d’adulte. Cela exige du temps, de la fidélité, un amour qui ne peut que s’inscrire dans la durée… Et l’aventure est possible, car tout amour authentique vient de ce Dieu qui est Amour et qui nous a tous créés pour aimer et donc nous donner, d’une manière ou d’une autre, les uns aux autres. Jésus, en rappelant le projet de Dieu sur l’homme et sur la femme, invite ainsi ces hommes à corriger ce qui doit l’être dans leurs comportements. D’acte de répudiation en acte de répudiation, ils pouvaient ainsi passer de l’une à l’autre et changer quand l’envie leur en prenait… Pour eux, c’était légal… Pour Jésus, c’est de l’adultère…

            Nous voyons bien que nous ne sommes pas ici dans le contexte de déchirures parfois humainement dramatiques, ni de familles recomposées sur la base d’un amour honnête, sincère et qui s’inscrit loyalement dans la durée… Il ne peut s’agir pour l’Eglise d’exclure qui que ce soit : la préoccupation première de Jésus étant justement « les exclus », nous allons en avoir un nouvel exemple… Certes, nous devons vivre l’obéissance dans la confiance en l’Eglise et en ces « entrailles de Miséricorde de notre Dieu », qui nous accueille sans cesse tels que nous sommes et travaille avec nous au ‘meilleur’ de notre vie. Et si telle ou telle disposition disciplinaire actuelle nous semble devoir changer, obéissons et prions pour que l’Eglise continue d’avancer vers toujours plus d’humanité. Lorsqu’elle sera pleinement humaine, elle sera pleinement divine…

  • « On est choqué par l’attitude franchement hostile des disciples. C’est un mouvement violent d’exclusion. Pourquoi ? La raison est à chercher dans les mœurs de la société antique. Au temps de Jésus, les enfants sont objets de mépris de la part des adultes. Cette marmaille qui grouille et qui fait tant de bouches affamées à nourrir n’est pas en grande considération dans un monde où règne la pauvreté. De plus, tous ces gosses qui pullulent dans la société juive sont encore ignorants de la Loi de Moïse. On les traite donc comme des « hors la Loi ». ils sont mis au rang des « exclus », comme les malades, les femmes, les esclaves… Ce mépris que manifestent à l’égard des enfants ses propres amis heurte profondément le Maître »… En effet, « les enfants, comme les autres « exclus », ont leur place dans le Royaume » (Jacques Hervieux).

  • Quelques traits de l’enfance : confiance en l’amour des parents et donc insouciance ; simplicité de cœur, joyeuse naïveté, fraîcheur, vérité, etc…

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

  • Le mariage, l’amour dans le couple et la famille, la fidélité, sont les piliers du projet de Dieu sur les hommes. En effet, Dieu est Mystère de Communion de Trois Personnes divines distinctes dans l’unité d’un même Esprit, d’un même Amour… Et il a créé « l’humanité», sens premier du mot ‘homme’ en Gn 1,26, pour qu’elle soit « à son image et ressemblance », c’est-à-dire Mystère de Communion elle aussi dans l’unité d’un même Esprit, d’un même Amour, le sien… Et ce Mystère commence à se réaliser dans la famille… Prenons-nous suffisamment au sérieux les exigences qui en découlent pour notre couple, notre famille ? Avons-nous à cœur de prendre les moyens nécessaires pour construire cette famille unie que Dieu désire, sur la base du Don de cet Esprit d’Amour qu’il ne cesse de proposer à nos cœurs par sa Parole, la prière, les sacrements ?

  • Les divorcés remariés ne sont exclus ni de l’Amour de Dieu, ni de l’Eglise. Leurs parcours est souvent le résultat de souffrances dont nous n’avons pas idée et que Dieu seul connaît… Et même « là où le péché a abondé », avec son cortège de blessures et de souffrances, « la grâce » de salut, de guérison, « a surabondé» pour les cœurs de bonne volonté… Avons-nous bien ce regard de Miséricorde qui ne juge pas mais cherche à comprendre, cette attitude d’accueil inconditionnel à leur égard, ce souci de vivre avec eux l’Eglise et sa Mission ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Dieu notre Père, que ton Esprit d’Amour soit sur toutes nos familles. Donne nous la Force de vivre le pardon, jour après jour. Que ta Miséricorde soit le ciment de notre unité. Et qu’elle nous apprenne à ouvrir largement nos bras à tous ceux et celles qui ont pu connaître dans leur vie la souffrance d’un échec, d’une déchirure. Par Jésus, ton Fils notre Seigneur. Amen.

 

 

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27ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 10, 2-16)

« Et tous deux ne feront plus qu’un. »

Une phrase écrite il y a plusieurs millénaires par un auteur inspiré par Dieu …

Et qui semble incongrue à beaucoup de personnes de notre époque … pour diverses raisons.

Ce rappel de Jésus du chapitre deux de la Genèse est venu d’une question des pharisiens pour le mettre à l’épreuve : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »

Ces pharisiens, qui connaissent bien les Écritures, connaissaient ce qui est écrit dans la Genèse, et bien sûr aussi ce qu’avait dit Moïse, et donc la différence entre deux positions. Quel que soit la réponse de Jésus, ils pouvaient le contrer par l’un ou l’autre des écrits, et lui rappeler qu’il avait dit que « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. » (Mt 5,17-18).

A la question de Jésus, ils répondent : « Moïse le permet, avec un acte de répudiation. ».

« C’est à cause de la dureté de vos cœurs. » Et Jésus reprend le texte de la première lecture et il ajoute : « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! ». C’est le point de départ de l’indissolubilité du mariage.

Ce devait être un sujet déjà brûlant à l’époque puisque, sitôt rentrés à la maison, les apôtres reprennent le problème. Et Jésus a cette parole très forte : Si quelqu’un répudie son conjoint et se remarie, il devient adultère de son conjoint ». En clair, la répudiation ne met pas fin au premier mariage, qui reste le seul qui compte.

Cependant, l’acte adultérin est considéré par Jésus comme une faute grave, certes, mais qui est pardonnable, comme toutes les autres fautes. On se souvient qu’une femme avait été amené à Jésus par les pharisiens, associés aux scribes, prise en flagrant délit d’adultère, là encore pour le mettre à l’épreuve. Après un bon moment de silence, il leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » ; et tous s’en allèrent. Jésus ne condamnera pas la femme, et lui dira : « Va, et désormais ne pèche plus. » (Jn 8,7.11). L’amour de Dieu est plus fort que la haine des hommes.

Si on reprend le texte de la première lecture, on se rend compte que la venue de la femme est une manifestation de la bonté de Dieu qui ne veut pas que l’homme soit seul. Elle est donc le fruit de l’amour de Dieu pour l’homme, et l’homme la reconnait comme « l’os de mes os et la chair de ma chair ! », c’est-à-dire son égal.

Et l’amour de Dieu pour l’homme et la femme est égal.

Mais l’homme n’est pas la femme, et vice-versa. Les deux sont complémentaires.

Chacun et chacune a ses particularités physiques, biologiques, psychologiques … et vouloir à tout prix que l’homme et la femme aient les mêmes possibilités, les mêmes ’’droits’’ (sans qu’on parle des mêmes devoirs) est une aberration idéologique sans nom … qui malheureusement prend de plus en plus d’importance dans une certaine sphère.

Dieu a fait l’homme et la femme différents, avec des fonctions biologiques différentes notamment pour la naissance des enfants du couple, l’homme apportant la semence et la femme assurant la gestation de l’enfant et sa mise au monde … et le reste pouvant être partagé entre chaque membre du couple, avec la sensibilité et la psychologie propre à chacun d’entre eux …

Le droit à l’enfant, droit ( ?! ) égoïste, n’existe pas.

Comme disait une ancienne collègue : « Chaque naissance est un miracle que Dieu nous fait. ».

Mais Dieu ne travaille pas avec de éprouvettes !

Seigneur Jésus,

On parle beaucoup en ce monde

de droit à ceci, droit à cela …

On ne parle pas du droit à la vie éternelle …

parce que ce n’est pas un droit !

C’est un don d’amour que tu nous fais

si nous suivons tes commandements,

et grâce à ta miséricorde.

Merci Seigneur.

                                     Francis Cousin

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Prière dim 27° TOB




26ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN

Commentaire du samedi 25 et Dimanche 26 septembre 2021

 

Nb 11,25–29 ; Jacques 5,1–6 ; Marc 9.38–43, 45, 47–48

Dans le premier texte d’aujourd’hui, Dieu descend de la nuée, parle à Moïse et prend l’Esprit qui repose sur lui pour le partager avec ceux qui accompagnaient Moïse, les soixante-dix anciens. Et, « quand l’Esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent ». Pierre (2P 1,21) nous dit : « Ce n’est pas d’une volonté humaine qu’est jamais venue une prophétie, c’est poussé par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu ». Cet Esprit, reçu de Dieu le Père, est nécessaire pour une mission, pour porter la Parole de Dieu, pour annoncer la Bonne Nouvelle. Au sein de la communauté chrétienne et particulièrement dans l’Eglise catholique, n’importe qui ne peut pas décider, tout seul, de se charger lui-même d’une mission importante. Généralement c’est l’évêque du diocèse qui décide, en accord avec le curé, ou un directeur ou un responsable d’une organisation chrétienne, d’envoyer en mission une personne qu’ils jugent compétente. Pour une mission, il faut donc être envoyé, et c’est l’évêque qui envoie en mission. C’est pourquoi, avant d’aller écouter une personne faire un enseignement, ou des prières collectives, ou encore un exorcisme, il faut bien se renseigner auprès des autorités compétentes catholiques : évêque ou curé de la paroisse. Il ne suffit pas que la personne qui donne un enseignement soit catholique pour l’écouter, il faut absolument qu’il soit reconnu et désigné par l’évêque, en accord avec un curé de paroisse, ou un responsable d’une organisation diocésaine. Cela évite de tomber dans les mains d’une secte.

 Mais l’Esprit Saint, qui est Dieu, n’a pas besoin de l’aval de la hiérarchie catholique pour agir où Il veut et avec qui Il veut. Il est Dieu, et choisit la personne qu’Il veut, qu’il soit catholique ou non, qu’il soit croyant ou non, qu’il soit gentil ou méchant. Pour avoir dit du bien du Christ en Croix, le « bon larron » devait être animé de l’Esprit de Dieu. Personne ne peut dire du bien de Jésus s’il n’est pas lui-même animé de l’Esprit Saint: «…nul ne peut dire : «Jésus est Seigneur», s’il n’est avec l’Esprit Saint » (1Co 12,3). Paul lui-même, anti-chrétien et bourreau des chrétiens, a été choisi par Dieu pour une mission nouvelle, à l’antipode de ce qu’il faisait : il ne sera plus le bourreau des chrétiens mais sera en quelque sorte « apôtre » et annoncera la Bonne Nouvelle, formera des disciples de Dieu et mettra en place des églises sur son passage. Moïse lui-même a souhaité que tout le peuple de Dieu soit aussi prophète (Nb 11,29) après avoir reçu l’Esprit Saint. Et l’Esprit Saint, nous l’avons non seulement au baptême, à la Confirmation, à la Pentecôte, mais encore tous les jours lorsque nous prions dans l’Esprit Saint comme nous le dit Saint Jude (1,20). Tout chrétien est appelé à être « apôtre », c’est-à-dire à être « envoyé » et appelé à être « prophète », pour « annoncer la Bonne Nouvelle ». Tel est le cas pour les catéchistes, choisis pour éduquer, annoncer, expliquer la Parole de Dieu.

Le cas envisagé dans le texte d’Evangile est celui d’un exorciste qui, sans être disciple, se sert du nom de Jésus pour chasser les démons. Le cas devait être fréquent au premier siècle : « … quelques exorcistes juifs ambulants s’essayèrent à prononcer, eux aussi, le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits mauvais » (Ac 19,13). De nos jours, ces cas de possession sont extrêmement rares. La croyance populaire sur la possibilité que certaines personnes puissent être possédées fait le bonheur des charlatans de toutes sortes qui vous font croire qu’ils peuvent guérir telle ou telle maladie incurable. Rien ne dit que c’est l’Esprit de Dieu qui les anime. Il vaut mieux aller voir le médecin en cas de maladie et en cas de nécessité formelle   d’un exorcisme, il n’y a que l’évêque qui puisse exorciser ou un prêtre nommé par lui, si c’est nécessaire.

Mais même sans faire allusion aux guérisseurs ou aux exorcistes, l’Esprit Saint agit sur les non-chrétiens dans leur vie courante car Il n’est pas lié uniquement à l’Eglise, aux seuls chrétiens, aux seuls sacrements. L’Esprit de Dieu souffle où il veut (Jn 3,8), se répand sur toute chair ( Ac 2,17) et renouvelle la face de la terre (Ps 104,30). Voici ce que nous dit Vatican II en LG 16 sur les non-chrétiens : « …pour ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile, sous des formes diverses, eux aussi sont ordonnés au Peuple de Dieu » (ils sont unis au peuple de Dieu) et, en premier lieu, les juifs et les musulmans qui adorent le même Dieu que les chrétiens….Mais le dessein de salut de Dieu enveloppe également ceux …. qui cherchent encore, dans les ombres et sous des images, un Dieu qu’ils ignorent, de ceux-là même, Dieu n’est pas loin, puisque c’est lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses (cf. Ac 17, 25-28), et puisqu’il veut, comme Sauveur, amener tous les hommes au salut (cf. 1 Tm 2, 4). En effet, ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel [33]. À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, avec la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie ». GS 22,5 : « …cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, …nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal ». Autrement dit, si dans la forêt amazonienne, ou ailleurs, en un lieu où Dieu est inconnu des êtres humains, se trouve un groupe de personnes, où des hommes droits s’aiment les uns les autres, pratiquent l’entraide, la solidarité, la fraternité, cherchent le chemin de la paix, de la vérité, de l’amour, de la vie sans savoir que l’amour, la vérité, la paix et la vie, c’est Dieu (Jn 14,6 : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »), ces personnes sont des chercheurs de Dieu et sont animées de l’Esprit de Dieu, alors même qu’elles ne connaissent ni le Dieu des chrétiens, ni Jésus-Christ, ni l’Eglise, ni missionnaire. Elles peuvent donc être sauvées comme nous le dit Paul en 1 Tm 2,4 : 3 « Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur, 4 lui qui veut que tous les hommes soient sauvés… ». « Cela concerne donc tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce » (Th. Rey-Mermet, « Croire, vivre la foi dans les sacrements, Droguet & Ardant, p.68). Certains, comme le Père Théodule Rey-Mermet, appellent cela le « baptême de désir » appelé encore « baptême de sincérité » (Ibid. p.66) : « C’est le baptême de l’Esprit seul, qui souffle où Il veut et inspire à qui il veut un commencement de bonne volonté. Il atteint tous ceux qui ne se refusent pas obstinément ce qui leur parvient de lumière ».

 « Quiconque vous donnera à boire un verre d’eau pour ce motif que vous êtes au Christ, en vérité, je vous le dis, il ne perdra pas sa récompense ». Toute personne qui aide, qui soutient, qui prend la défense d’un disciple du Christ sera récompensée. C’est le cas du « bon larron » qui se retrouve le jour même au Paradis car il a eu l’honneur de défendre le Christ en personne. Ce qui est valable pour le Christ le sera aussi pour son disciple.

A l’opposé, la deuxième partie du texte de l’Evangile traite du péché commis par l’homme. « Les petits qui croient » désignent les plus faibles, les plus humbles des chrétiens, disciples du Christ et dont la foi naissante est encore fragile. « Les scandaliser », c’est les pousser à faire des bêtises, c’est leur dresser des obstacles, les empêcher d’avancer à la suite du Christ ou de servir l’Eglise, c’est les entrainer dans la chute, les amener à pécher, et donc ne pas faire la volonté de Dieu. C’est tout l’inverse de l’évangélisation qui a pour but de les conduire au salut. Réfléchissez bien avant d’inciter des chrétiens à ne pas servir Dieu, à ne pas servir l’Eglise, à ne pas aider les gens dans le besoin, à ne pas assister les malades en leur mettant des bâtons dans les roues etc…« Si ta main est pour toi une occasion de péché, coupe-la ; si ton pied est pour toi une occasion de péché, coupe-le ; si ton œil est pour toi une occasion de péché, arrache-le », toutes ces expressions ne sont pas à prendre à la lettre car « jamais, nous dit Jacques Hervieux, l’Eglise n’a lu dans ce texte d’évangile un appel à la mutilation physique ( il ne s’agit pas de couper réellement une main, un pied ou arracher réellement un œil), mais c’est juste une invitation à se détacher de ce qui est mauvais en lui-même pour en assurer son salut ». C’est pourquoi, il nous faut lutter contre « les occasions de péché », c’est-à-dire contre toutes les tentations qui amènent aux actions mauvaises, au péché. Padre Pio nous raconte ce que Jésus lui a dit (Padre Pio de Pietrelcina – Transparent de Dieu – P.82) :  « Les hommes lâches et faibles ne se font aucune violence pour se vaincre dans les tentations, bien plus, ils se complaisent dans leur péché ». Mais pour pouvoir lutter contre les tentations, encore faut-il être capable de les reconnaitre rapidement afin de lutter contre elles. C’est la raison pour laquelle, il faut prier le Seigneur pour qu’il nous donne la grâce de discerner les tentations et la force de lutter immédiatement contre elles. Ainsi, dès les premières secondes d’une tentation, on aura, de manière spontanée, recours à Marie, comme un enfant qui court dans les bras de sa mère, chargée de défendre ses enfants des dangers de l’Esprit du Mal et de nous diriger vers son Fils bien-aimé. En se tournant vers le Christ par Marie, et avec l’aide de Marie, c’est le Christ qui devient alors le point de mire de notre attention et non plus les tentations, profitez alors de ce moment pour lui dire que nous l’aimons pour tous les bienfaits qu’il nous offre depuis le début de la journée, parlez à Jésus comme à un ami, louez-le dans votre cœur. « La tentation ne peut pas mordre sur une âme occupée à dire son amour à l’unique Ami. Quand tu es uni (au Christ) , « le mal n’arrive pas jusqu’à toi » dit le psaume  (Ps 90 [91], 10) (Œuvres complètes – Saint Jean de la Croix – Tome I – p.44). L’Esprit du Mal s’enfuira de lui-même et vous laissera tranquille et la paix de Dieu reposera sur vous. Remerciez alors le Seigneur ! « Nous devons apprendre comment engager de manière efficace notre combat spirituel contre les puissances des ténèbres » (Pape François – « Le diable existe vraiment »- p.7). Méditez les textes de l’Evangile, en particulier les passages où l’on parle de l’Esprit du Mal, des combats contre le péché, mieux encore sur l’amour et la miséricorde de Dieu pour que soit encré dans notre esprit que Dieu ne nous abandonne jamais à travers toutes les épreuves que nous pouvons subir. Que Marie nous accompagne sur ce chemin de la méditation et du combat spirituel.




26ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 9, 38-48)

« Retournement. »

 

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »

Généralement, on a plutôt tendance à dire la phrase autrement : « Celui qui n’est pas pour nous est contre nous. », parce qu’on recherche l’adhésion des autres … à nos pensées, … à nos projets …

Orgueil !

Chacun sait que cette dualité ’’pour-contre’’ ne représente pas la réalité, car bien souvent on oublie que la grande majorité des gens sont indifférents … pour plusieurs raisons … par manque d’intérêt, … parce qu’ils ne sont pas (ou ne se sentent pas) concernés par la question, … parce que cela leur est égal …

On pourrait dire la même chose pour la phrase de Jésus !

Sauf que, s’il l’a dite comme cela, c’est que cela a un sens. Pour Jésus, si on ne se déclare pas opposé à ce qu’il dit, cela veut dire implicitement qu’on est d’accord avec lui, soit immédiatement, soit à un autre moment, plus tard … qui peut être les derniers instants de vie sur terre … et les nombreuses conversions ’’à l’article de la mort’’ le prouvent … quand ce ne sont pas des conversions au purgatoire … mais là, nul n’en sait quelque chose … mais elles doivent être nombreuses car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. » (1 Tim 2,4)

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »

Pourquoi Jésus a-t-il dit cela ?

Suite à l’intervention de l’apôtre Jean : « Nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »

On peut comprendre la réaction de l’apôtre, … car nous l’avons souvent, sans nous en rendre compte !

Deux choses :

1- Parler, et ici guérir de la possession démoniaque, au nom de Jésus.

Qui peut le faire ? Faut-il une attestation pour cela ? Signée par qui ?

Il n’est pas nécessaire d’être prêtre pour cela, et tous les chrétiens doivent parler de Jésus et au nom de Jésus. Et même des non-chrétiens peuvent le faire … car l’Esprit « souffle où il veut » et peut très bien se servir de non-chrétiens pour faire passer un message.

Bien sûr, on peut penser à certains qui utilisent le nom de Jésus, non pour la gloire de Dieu, mais à des fins personnelles, se faisant les gourous de ceux qui les écoutent. Et Jésus nous a prévenu : « Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis. » (Mt 7,15), mais il ajoute :« c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » (Mt 7,20).

Et si le démon est sorti de l’esprit de cet homme, c’est bien par l’action de Jésus, même si on le la voit pas !

2- « Il n’est pas de ceux qui nous suivent. »

C’est la tentation de faire des chrétiens des gens à part, de faire un ghetto, pour les meilleurs ! Il fut un temps où l’on disait : « Hors de l’Église, point de salut ! ». Ce qui revient à dire : « Faites-vous baptiser, sinon vous n’aurez pas la vie éternelle ! ».

Mais faut-il être chrétien, être baptisé, pour appartenir à Jésus ? Peut-on suivre les enseignements de Jésus sans en avoir entendu parler ? pourquoi pas ! L’esprit de Dieu peut parler à nos cœurs sans que nous le sachions ! Et Dieu qui veut le meilleur pour les hommes peut se servir de n’importe qui sans que celui-ci ne le sache !

« L’Esprit souffle où il veut », sur les chrétiens et sur les autres personnes, et ce que nous devons reconnaître, c’est si l’action des gens est en conformité ou non avec l’enseignement de Jésus, et non si ils ont leur ’’certificat de baptême’’, qui n’a jamais été une garantie de ’’bon chrétien’’ !

On n’est pas chrétien parce qu’on est baptisé, mais on est chrétien parce que, étant baptisé, on vit en conformité avec l’enseignement de Jésus, avec son Évangile.

Et ce n’est pas toujours facile à vivre !

Reprenons la prière de Moïse : « Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! » (Première lecture).

Alors, nous pourrions faire un retournement de notre phrase, à nous les humains, pour la mettre en conformité avec celle de Jésus, c’est-à-dire faire une conversion de notre pensée … conversion que nous avons à faire tous les jours.

Seigneur Jésus,

parce que nous sommes chrétiens,

nous pensons souvent

être supérieur aux autres personnes.

Mais c’est bien à tort,

car l’Esprit souffle où il veut,

sur les bons, comme sur les moins bons !

Donne-nous l’humilité de reconnaître

que nous ne sommes pas meilleurs

que les autres.

                                     Francis Cousin

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Image dim ord B 26°




26ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Une Eglise sans frontières

Mc 9, 38-48

Vous avez pu le constater autour de vous, mes frères, les hommes sont très forts, souvent très habiles pour tracer entre eux des lignes de démarcation soit entre les races, entre les classes sociales, entre les idées politiques et même, parfois surtout, entre les religions. Ils décident, qu’ici triomphe le bien et que, , règne le mal. Ici, c’est la vérité et , l’erreur ; de ce côté-là, c’est le ciel et de l’autre, l’enfer. C’est un monde en noir et blanc, où tout est bon d’un côté, où tout est mauvais de l’autre. Ils en viennent même à incorporer Dieu, lui-même, dans leur camp. Ils le réquisitionnent à leur service. Les soldats allemands portaient un ceinturon, pendant la guerre, où était gravé « Dieu avec nous », tandis que les français chantaient « Sauvez, sauvez la France au nom du Sacré-Cœur », et les soldats s’entre-tuaient avec ardeur en se réclamant du même Dieu, lui demandant de les soutenir dans leurs « justes » combats.

Mais ne faudrait-il pas demander son avis à Dieu ? Or, justement, cet avis, il nous le donne aujourd’hui par deux textes de la liturgie.

Tout d’abord celui de l’Ancien Testament : Moïse s’est retiré pour prier avec soixante-dix Anciens et voici que l’Esprit vient sur eux et qu’ils se mettent à prophétiser, mais horreur ! On vient prévenir Moïse que deux anciens qui ne se sont pas joints à eux, se mettent à prophétiser eux aussi ! Il faut les arrêter ! Et Moïse intervient : « Seriez-vous jaloux ? » « Ah, si le Seigneur pouvait mettre son Esprit sur tous, pour faire de tout son peuple, un peuple de prophètes ! »

Le 2e texte est tiré de l’Evangile de Marc : cette fois, c’est un apôtre qui réagit violemment : « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser les esprits mauvais en ton nom, alors que cet homme n’est pas de ceux qui nous suivent et nous avons voulu l’en empêcher ».

Jésus, lui, se réjouit : « Ne l’empêchez pas ! Car celui qui n’est pas contre nous, est avec nous ».

Nul ne peut prétendre posséder, confisquer, monopoliser l’Esprit. « L’Esprit, il souffle où il veut », rappelle Jésus à Nicodème. « Nul ne sait, ni d’où il vient, ni il va » et ceux qui agissent par lui ne sont pas nécessairement des disciples patentés, des apôtres désignés, des chrétiens baptisés et mandatés.

 

Grâce à Dieu, l’Esprit n’est pas enfermé dans les registres de nos sacristies. « Dans l’Eglise catholique, écrivait St-Augustin, se trouve des non-catholiques, mais on peut trouver aussi du « catholique » en dehors de l’Eglise ». Beaucoup de ceux qui semblent être dehors sont dedans. Beaucoup de ceux qui paraissent être « en dedans » sont « en dehors ». Personne ne peut prétendre posséder tout seul la vérité de Dieu.

Les frontières du Royaume ne sont pas balisées et nul n’est assuré d’en être le citoyen !

Nous avons parfois, en face tel homme non-chrétien qui a forcé notre admiration et qui a eu une réaction plus évangélique que celle que nous aurions eue, la tentation de poser au Seigneur cette question : « Seigneur, dis-nous, « de quel camp tu es « ? Le camp du Seigneur ? » Frères, il n’est pas ici ou  : il est partout. Il n’est pas avec telle ou telle catégorie d’hommes. Il est avec tous les hommes ! Mais, rassurez-vous, j’ajoute immédiatement qu’il y a, en effet, des lieux ou des moments où l’Esprit du Christ agit, et d’autres où il n’agit pas. Oui, il y a des lignes de démarcation, des rideaux de fer, des ghettos, des clans… que sais-je.

Mais ces frontières-là ne sont pas nous les dressons. Elles ne se situent pas entre tel groupe et tel autre, pas même entre tel homme et tel autre. Cette frontière-là, elle passe dans le cœur de chacun et de tous les hommes sans exception !

 Le bien et le mal, il est dans notre cœur à nous. Nous le savons par expérience quotidienne : nous sommes partagés, divisés et si nous sommes loyaux, nous reconnaissons que si l’Esprit est capable de faire le bien par nous, un autre esprit, celui du mal, est aussi capable de nous entraîner vers le mal, vers l’égoïsme, vers l’orgueil, vers la haine et St-Paul avouait avec un rien de découragement : « Le bien que je désire, je n’arrive pas à le réaliser, tandis que le mal que je hais, je tombe dedans régulièrement ». St-Jean est catégorique : « Tout amour vient de Dieu : celui qui n’aime pas demeure dans la mort ». « S’il n’aime pas et qu’il prétend être dans la lumière, il se fait illusion : il est encore dans les ténèbres ».

Enfin, Jésus lui-même, nous rappelle dans l’Evangile du jugement dernier, que chacun de nous sera jugé sur son amour, son attitude envers les autres et spécialement les plus petits, les plus pauvres, et cela, qu’ils sachent ou non, qu’en les servant, c’est ce Jésus, lui-même, qu’ils servent.

Alors, frères, je vois déjà votre question sur vos lèvres : « Chrétiens ou non ? ».

Quelle est la différence ? Nous sommes un peu comme le fils aîné de la parabole du prodigue qui s’étonne que son fêtard de frère, qui a tout dépensé, soit aussi bien reçu par le père. Nous avons du mal à admettre que tous ces gens qui ne sont pas invités au festin soient installés les premiers à la table du Royaume et nous réagissons devant ces ouvriers de la onzième heure qui sont payés autant que nous, qui travaillons depuis la 1ère heure !…

Alors, pourquoi être chrétien ? Essayer péniblement de suivre Jésus-Christ sur cette terre, si certains qui ne le connaissent pas, vivent aussi bien que nous, sont quelquefois meilleurs que nous et qu’ils risquent de nous précéder au Royaume des cieux ? « Ce n’est pas juste ! Il y a sûrement une différence ! »

 Frères, rassurez-vous. Oui, il y a une différence ! Pour vous la faire sentir, permettez-moi une image : vous avez peut-être vu à la télévision, je ne sais plus quelle émission, un jardinier aveugle ; c’était impressionnant ! On le voyait, semant, plantant, faisant pousser des fleurs et des fruits et on ne nous disait pas que ces fleurs ou ces fruits étaient de moins bonne qualité que ceux que plantaient des jardiniers aux yeux ouverts.

La seule différence entre lui et les autres, terrible différence, c’est que l’aveugle, lui, travaillait dans la nuit totale !

Frères, nous, chrétiens, nous sommes des voyants. Que nous apporte la foi ? Un regard :

   * foi qui nous permet de reconnaître en Jésus de Nazareth, le fils du Dieu Vivant

   * foi qui nous permet de voir au cœur du monde, l’Esprit de Jésus ressuscité qui travaille au cœur des hommes

   * foi qui nous permet de voir, à travers les sacrements de l’église, Jésus, qui continue de s’offrir, vivant.

Parfois, hélas, notre vue baisse. Nous devenons des malvoyants et c’est encore notre foi qui nous permet de faire confiance à l’Eglise qui nous dit : « Ici travaille l’Esprit de Jésus, , non ».

Chrétiens, nous avons le privilège de travailler « les yeux ouverts »… Alors, nous sommes davantage responsables ? Oui, d’une certaine façon, mais tout homme, quel qu’il soit, est responsable de sa vie et de celle de ses frères. La vraie différence, c’est que, nous, nous voyons celui avec qui nous travaillons et, croyant en lui, nous ne pouvons pas nous décourager.

Aussi, nous devrions être, dans la paix et dans la joie parce que le phare de l’Evangile éclaire notre vie. AMEN




26ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 9,30-37)

« Etre bienveillants les uns

envers les autres »

(Mc 9,38-43.45.47-48)

 

    En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »
Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

     

            Conséquences de notre humanité blessée, la communauté chrétienne n’est pas comme le Christ voudrait qu’elle soit : « Père, qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17,22)… Et pourtant, catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans, tous, nous avons reconnu en Jésus Christ le Fils Unique du Père, celui qui, en vrai homme et vrai Dieu, est « le Sauveur du monde », « l’unique médiateur entre Dieu et les hommes » (Jn 4,42 ; 3,16-171Tm 2,3-6). Et chacun d’entre nous, dans la barque qui est la sienne, peut être tenté de regarder les autres avec méfiance… « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom, quelqu’un qui ne nous suit pas, et nous voulions l’en empêcher parce qu’il ne nous suivait pas », disent ici les disciples. « Ne l’en empêchez pas », leur répond Jésus, « car il n’est personne qui puisse faire un miracle en invoquant mon nom et sitôt après mal parler de moi. Qui n’est pas contre nous est pour nous ».

            L’important est donc avant tout la bienveillance mutuelle… En effet, nul homme ne peut « faire un miracle » par lui-même : c’est Dieu et Dieu seul qui l’accomplit… Et Jésus nous entraîne encore plus loin : Lui, qui est vrai homme et vrai Dieu, il ne peut rien par Lui-même ! « En vérité, en vérité, je vous le dis », dit-il solennellement, « le Fils ne peut rien faire de lui même, qu’il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait… Je ne puis rien faire de moi-même » (Jn 5,19-20.30). Les miracles de Jésus sont donc « les œuvres de mon Père », dit-il (Jn 10,37). Combien plus ce principe, vrai pour lui, le Serviteur du Père, est-il vrai pour tout disciple de Jésus ! Et c’est bien ce qu’il dira : « Je suis la vigne, et vous les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5).

            C’est donc clair… Tout miracle authentique est l’œuvre de Dieu… Alors si quelqu’un, qui n’appartient pas « socialement » au groupe des disciples, accomplit une œuvre bonne, c’est Dieu en fait qui l’accomplit avec lui et par lui. Et c’est avant tout cela qu’il s’agit de reconnaître, de discerner : est-il, oui ou non, vraiment, un serviteur de Dieu et des hommes ? Si c’est « oui », alors tout va bien, dit ici Jésus… La communauté des serviteurs de Dieu est donc bien plus large que le seul petit cercle qui l’accompagnait alors… Et ce principe, là encore, est toujours valable aujourd’hui…                         DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 26ième Dimanche du Temps Ordinaire

 » Celui qui n’est pas contre nous

est pour nous « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mc 9,38-48)

Après avoir instruit ses disciples, surtout ceux qui seront les premiers responsables de son Église, sur l’humilité et le service, Jésus donne plusieurs consignes à l’adresse de la communauté chrétienne.

 

Le sens des mots 

Regardons Jésus et écoutons-le

Faire lire lentement le texte

 La démarche de Jean auprès de Jésus

Qu’est-ce que Jésus n’approuve pas dans son attitude ?

Quel enseignement pour une communauté chrétienne ?

L’appartenance au Christ est-elle limitée à ceux qui font partie du groupe des disciples, à l’Église ?

Celui qui entraînera la chute

Le ton des paroles de Jésus devient plus grave : Pourquoi ?

 Ces petits qui croient en moi : Qui sont ces petits ?

Si ta main… si ton pied… si ton œil t’entraînent au péché , coupe-le, arrache-le : Pourquoi Jésus signale ces trois organes ?

 Comment interpréter ces paroles dures de Jésus ?

La géhenne :   Qu’est-ce que c’était au temps de Jésus ?

                         Comment l’interpréter au sens spirituel ?

Pour l’animateur 

La démarche de Jean révèle une certaine intolérance du groupe des disciples de Jésus. Jésus n’approuve pas cet « esprit » de clocher. Il demande à ses disciples d’être ouverts au frère qui leur est proche. L’appartenance au Christ n’est pas le monopole de ceux qui sont de la communauté chrétienne. Ceux qui invoquent « le nom de Jésus » ne sont pas nécessairement en pleine communion avec l’Église.

Quand Marc écrit son évangile, la persécution pousse les chrétiens à se replier sur eux eux-mêmes. En se rappelant la parole de Jésus « qui n’est pas contre nous est pour nous », ils sont invités à l’ouverture envers ceux qui ne manifestent pas d’opposition. Il va même plus loin avec l’exemple du verre d’eau, si rafraîchissant et vital en Orient : le plus petit geste de charité en faveur d’un chrétien, même dans un climat d’opposition, prend toute sa valeur. Le Christ s’en souviendra au jour du jugement.

Jésus se montre sévère pour ceux qui « entraînent la chute » d’un petit qui croit en lui : Il ne faut pas « dresser d’obstacle » sur la route des croyants. C’est ce qu’on appelle le « scandale » qui met en danger la foi des « petits », c’est à dire ceux dont la foi naissante est encore fragile.

Jésus demande  à chaque frère de sa communauté de veiller à ses relations avec les autres : il faut absolument prévenir tout scandale.

Si ton pied…si ta main…si ton œil… ce sont les organes principaux de la communication. C’est toute la personne qui est engagée par chacun de ces organes : il est des cas où l’amputation d’un membre peut sauver l’homme tout entier.

Ne pas prendre à la lettre les paroles de Jésus : Il ne s’agit pas ici mutilation physique. Jésus pense à notre vie spirituelle et à notre destinée. Le chrétien doit savoir « couper court », c’est à dire prendre une décision radicale, pour se détacher de ce qui est mauvais en lui pour assurer son salut.

La géhenne, qui était un lieu sauvage, une décharge publique dans une vallée proche de Jérusalem : saletés et  pourritures de toutes sortes étaient la proie des vers et un feu y brûlait en permanence. Jésus utilise cette image qui pour ses contemporains évoquait le sort de ceux, dont le cœur est endurci et qui restent sourds aux appels de Dieu. Se trouver privé de la communion divine, être séparé éternellement de l’Amour de Dieu, voilà le pire qui puisse arriver à l’homme ; ce serait la mort éternelle,  alors qu’il est fait pour « entrer dans la vie éternelle ».

L’enfer, certes est bien attesté dans l’Écriture ; mais il demeure néanmoins une réalité mystérieuse, difficile à relier avec le Dieu Amour.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, tu nous mets en garde contre tout comportement sectaire, et contre l’intolérance. Tu nous recommandes aussi de prendre soin de tous ceux qui ont encore une foi fragile et de veiller à nos comportements dans la communauté chrétienne. Donne-nous le courage, d’arracher de notre vie tout ce qui est mauvais en nous, même si cela nous demande un effort qui coûte. Oriente notre cœur vers les biens du Royaume de Dieu.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Ni un groupe fermé et intolérant, ni un groupe de purs qui méprisent les humbles, ni un groupe de tièdes qui font bon ménage avec le mal : Reconnaissons-nous notre communauté paroissiale ?

Jésus nous met en garde contre tout comportement sectaire et intolérant : Est-ce que nos groupes divers sont ouverts et accueillants ?

Aucun groupe ne peut prétendre avoir le monopole de l’Esprit Saint.

Nous ne sommes pas les seuls à faire de bonnes actions : Savons-nous les reconnaître quand elles sont posées par une personne qui ne croit pas tout à fait comme nous, un non-pratiquant, ou un croyant d’une autre religion,  ou par un incroyant ?

Avons-nous le respect des personnes à la foi fragile, à la conscience craintive, pour les aider patiemment en évitant de les choquer inutilement ?

Jésus nous adresse un appel urgent à la conversion : Avons-nous choisi résolument la vie avec le Christ ?

ENSEMBLE PRIONS   

Inviter le groupe à formuler des intentions de prière pour la paroisse, pour les groupes qui la composent.

Prier aussi pour tous  les « petits » dont parle Jésus.

Demander la grâce d’une conversion authentique par un choix radical de vie avec le Christ, ce qui implique rupture courageuse avec le mal.

Notre  Père

 

 

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25ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 9, 30-37)

« Qui est le plus grand ? »

 

Il faut bien le dire : dès que deux ou trois personnes sont réunies se pose souvent cette question : Qui est le plus grand ? Qui est le plus important ? Qui est le leader ?

Tentation bien humaine ! …

Pourquoi cette question ? Désir de pouvoir, désir de puissance … dû à l’orgueil de chacun, à la jalousie entre les personnes … qu’on rencontre bien souvent, dans tous les milieux : politique, économique, social, sportif … etc …

Tout le monde, ou presque, veut être le premier en quelque chose …

C’est presque inscrit dans la ’’formation’’ (?) humaine … et dès le plus jeune âge : Les parents ne cessent de pousser leurs enfants à être les meilleurs … à l’école, en sport, dans les activités artistiques …

Après, c’est la société qui prend le relais, avec les championnats, les médailles d’or ou d’argent, les concours divers avec leurs premiers prix dont on fait la publicité, la télévision qui n’a de cesse de créer de nouveaux ’’jeux’’ pour trouver le meilleur de la catégorie … jeux où parfois de mêlent des intrigues, des bassesses qui sont moralement indignes (comme dans Koh Lanta par exemple) … et que l’on retrouve aussi dans la vie de tous les jours …

Qui est le plus grand ?

C’est une question qui ne date pas d’hier !…

On le voit dès le début de la Genèse, initiée par le Satan qui prend la forme d’un serpent : « Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Gn 3,4-5) … Tentation du pouvoir

Qu’on retrouve aussi un peu plus loin : « Au temps fixé, Caïn présenta des produits de la terre en offrande au Seigneur. De son côté, Abel présenta les premiers-nés de son troupeau, en offrant les morceaux les meilleurs. Le Seigneur tourna son regard vers Abel et son offrande, mais vers Caïn et son offrande, il ne le tourna pas. Caïn en fut très irrité et montra un visage abattu (…) Caïn dit à son frère Abel : « Sortons dans les champs. » Et, quand ils furent dans la campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua. » (Gn 4,3-5.8). Jalousie

C’est ce que dit saint Jacques : « Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. » (Deuxième lecture). Mais il donne le remède : « La sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. ».

Jésus nous explique ce que la sagesse propose : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. ».

Les douze n’ont pas compris qu’en disant cela, il parlait aussi de lui comme un exemple … Pourtant, il venait pour la deuxième fois d’annoncer sa mort et sa résurrection … lui, le saint de Dieu … « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. » (Ph 2,5-8).

Et si les douze n’ont pas compris, il n’est pas sûr que nous aussi nous l’ayons compris. Chaque fois que nous voulons être le meilleur, le premier, pour notre satisfaction personnelle ou pour ’’se faire voir’’, nous ne pensons plus qu’à nous … et nous oublions Dieu et le prochain … nous n’agissons plus en chrétiens … nous ne sommes que des pêcheurs … qui attendons la miséricorde de Dieu.

Alors, pour essayer de mieux se faire comprendre, Jésus prend un enfant et le met au milieux d’eux : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. ».

Cela a dû être un choc pour les douze : mettre un enfant au milieu d’une discussion d’adulte, l’embrasser … cela ne se faisait pas … Les enfants n’étaient pas considérés comme importants à l’époque, et n’avaient pas voix au chapitre …

Alors, dire qu’accueillir un enfant, c’est accueillir Jésus … mieux, c’est accueillir le Père … cela a dû les choquer …

Quelle humiliation ont-ils ressenti !

Alors qu’en fait … il fallait comprendre « Quelle humilité faut-il avoir pour vivre vraiment en chrétien ! »

Et c’est encore pire si on prend la phrase que rapporte saint Matthieu : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3)

Et c’est encore valable pour nous aujourd’hui !

 

Me voici Seigneur,

comme un enfant qui marche sur la route,

(…) que n’effleure aucun doute. (…)

Comme un enfant [qui] tient la main de son Père,

sans bien savoir où la route conduit. (…)

Comme un enfant qui s’est rendu coupable

mais qui sait bien qu’on lui pardonnera, (…)

 [et qui] vient se jeter dans vos bras.

Odette Vercruysse    P 125

 

                                     Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

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25ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 9,30-37)

« La grandeur du serviteur »

(Mc 9,30-37)

 

    En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »               Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

     

         Jésus annonce de nouveau sa Passion et sa Résurrection prochaines… Mais dès qu’il parle de résurrection, les disciples ne comprennent pas… Comment est-il possible de revenir de la mort ? « Je vous le dis maintenant, avant que cela n’arrive, pour qu’au moment où cela arrivera, vous croyiez » (Jn 14,29). Et en effet, après le bouleversement provoqué par les évènements de la Passion, « quand il fut relevé d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à la parole qu’il avait dite » (Jn 2,22). Jésus construit donc ici la foi future de ses disciples, car ils auront à vivre toute leur mission dans la foi…

            Pour l’instant, ils ne comprennent pas et pensent toujours que Jésus sera le prochain roi d’Israël… Qui donc, parmi eux, aura alors la meilleure place ? « Qui est le plus grand », se demandent-ils ? Voilà bien l’échelle de valeurs qui règne dans le monde… Mais « mon Royaume n’est pas de ce monde », dira Jésus… Certes, « je suis Roi » (Jn 18,33-37), mais « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mc 10,45). Or « le serviteur n’est pas plus grand que son maître. Il suffit pour le disciple qu’il devienne comme son maître » (Mt 10,24-25). C’est pourquoi, dit-il ici, « si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». C’est ce qu’il fit Lui-même tout au long de sa vie, touchant un lépreux, l’être le plus impur qui soit à l’époque (Mc 1,40-45), mangeant au milieu des pécheurs (Mc 2,15-17), pour finalement mourir au milieu de deux « brigands » (Mc 15,27), à la dernière place… Jésus est en effet « l’Astre d’en haut qui nous a visités dans les entrailles de Miséricorde de notre Dieu » (Lc 1,78), se mettant tout entier au service des hommes, et tout spécialement des pécheurs, ces « perdus » (Lc 15,1-7), ces souffrants (Rm 2,9), avec comme unique but, leur bien, leur salut…

            « Si donc quelqu’un me sert, qu’il me suive et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26). Ici, nous le voyons avec un « petit enfant », qu’il embrasse. Or, à l’époque, l’habitude des « bien pensants », des « sages », des « intelligents » (Lc 10,21-22), était de les mépriser. Mais non… Bien au contraire, « ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 26,40), dira Jésus. Il nous montre ainsi le Chemin de la vraie Vie… A nous maintenant de le suivre… DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 25ième Dimanche du Temps Ordinaire

 » Si quelqu’un veut être le premier,

qu’il soit le dernier de tous

et le serviteur de tous ? « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mc 9,30-37)

Ce passage fait suite à la fameuse guérison de l’épileptique que Jésus traite comme un cas de possession, comme c’était la croyance à cette époque, montrant par là qu’il est bien le vainqueur du Mal et de la Mort. Jésus entreprend sa montée à Jérusalem ; et pour la deuxième fois, il annonce le sort qui l’attend.

Remarque

Nous gardons la méthode que nous avons suivie depuis quelques rencontres : la contemplation de Jésus. Nous sommes invités à fixer notre attention d’abord sur lui (ce qu’il fait, ce qu’il dit…) afin d’entrer dans ses pensées, son intention, selon le projet de l’évangéliste qui a écrit pour évangéliser catéchiser les lecteurs.

 

Le sens des mots 

Regardons Jésus et écoutons-le

Il instruisait ses disciples : Pourquoi Jésus fuit-il la foule désormais ?

Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes : Livré par qui ?

Trois jours après sa mort il ressuscitera : Les apôtres pouvaient-ils « entendre » cette promesse ?

Les disciples ne comprenaient pas : Pourquoi ?

Ils avaient peur de l’interroger : Pourquoi ?

À la maison : Quelle est cette maison ?

«De quoi discutiez-vous en chemin ? » : Qu’est-ce qui préoccupe les apôtres ?

Ils se taisaient  : Quelle est la raison de ce silence ?

S’étant assis, Jésus appela les Douze : Pourquoi eux ?

Le dernier et le serviteur de tous.

Prenant un enfant, le plaça au milieu, l’embrassa : Quelle est la portée de ce geste ?

Celui qui accueille en mon nom, un enfant … c’est moi… : Que symbolise l’enfant dans la pensée de Jésus ?

Celui qui m’a envoyé : De qui parle Jésus ?

Pour l’animateur 

Il les instruisait : Jésus a prêché aux foules de Galilée et il a fait de nombreux signes pour leur révéler qu’il était le Messie. Elles ne sont pas converties. Maintenant Jésus va se consacrer tout entier à la formation de ses disciples pour les amener, si possible, à accueillir un Messie rejeté par son peuple.

« Livré aux mains des hommes » : Le mot « livré » est fort. Par qui Jésus va être livré ? Ce sont les hommes qui vont le livrer à la mort : Judas (Mc 14,10 ; les grands prêtres (15,1) et Pilate (15,15).

Cependant, la formule « va être livré » est au passif : c’est une manière courante chez les juifs de dire les choses sans nommer Dieu par respect ; en fait la formule ici laisse entendre que le sort que les hommes feront à Jésus entre de façon, mystérieuse dans le dessein de dieu.

« Il ressuscitera » : cette promesse fait par Jésus ne pouvait pas consoler les disciples ; en fait ils restent sourds à l’enseignement de leur Maître : « Ils ne comprenaient pas ». Marc souligne souvent l’incompréhension des disciples devant l’effort de Jésus pour les aider à comprendre son mystérieux destin. Ils ont même « peur de l’interroger », de poursuivre toute discussion au sujet des épreuves qui attendent leur maître. Il est dur de regarder la mort en face.

« A la maison », c’est à dire chez Simon Pierre et André, dans une ambiance plus intime, à l’écart des foules. Jésus va essayer de faire progresser ses disciples à partir du thème du Messie serviteur et de son abaissement.

« De quoi discutiez-vous… » : Jésus utilise la méthode des rabbins pour former ses disciples. Les disciples « se taisaient ». Les disciples ont honte, parce qu’ils sont entrain de rivaliser pour des places d’honneur, alors que Jésus marche vers l’abaissement. Jésus intervient de façon claire pour détourner ses amis de la course au pouvoir qui les préoccupe. Il s’assit : attitude de celui qui enseigne avec autorité.

Il appelle les Douze : l’enseignement qu’il va donner vise en premier le groupe des futurs responsables de l’Église.

Au « premier », Jésus oppose « le dernier de tous » ; à celui qui commande, il oppose le « serviteur de tous » ; d’emblée le Maître à l’adresse des futurs chefs du peuple de Dieu, inverse l’ordre habituel de la hiérarchie humaine. En fait, Jésus parle de lui et de sa mission.

Il place un enfant au milieu d’eux et l’embrasse. Ce geste était contraire des mœurs de l’époque : les enfants comptaient peu : on les tenait pour des êtres insignifiants. On les rejetait de la communauté religieuse à cause de leur ignorance de la Loi. Jésus réhabilite l’enfant humainement et religieusement en le mettant dans le cercle de ses amis. Et de plus, la communauté chrétienne devra se souvenir qu’accueillir au nom de Jésus un enfant (symbole des petits, des pauvres et des exclus), c’est accueillir Jésus en personne. La poursuite des honneurs devient indécente c’est ceux qui suivent Jésus au moment où il prend l’humble route de la souffrance et de la mort.

Se faire le « serviteur » de tous, ouvrir de cercle fermé de l’Église aux plus humbles, aux plus démunis, tel est le « service » que Jésus confie à ses disciples. Et Jésus renforce le poids de cette leçon magistrale en affirmant qu’il est l’Envoyé du Père et que l’accueillir en la personne des petits, c’est accueillir Dieu lui-même.

Dieu prenant le visage d’un enfant, voilà le message inattendu, très original, de cette belle page d’évangile.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, ton enseignement est admirable, mais combien déroutant ! Dans notre monde où la course au pouvoir et aux honneurs paraît être la voie normale de la réussite, Toi, tu nous demandes, à nous, tes disciples de te suivre sur le chemin de l’humilité et du service. Tandis que la considération va aux gens importants, toi tu nous demande de t’accueillir dans l’accueille des petits, des pauvres, des exclus. Béni sois-tu et prends pitié de nous.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

  • La Parole aujourd’hui dans notre vie

  • Qu’est-ce que nous admirons en Jésus dans cette page d’Évangile ?

  •   Quelle visage de Dieu il nous présente ?

  • – Les disciples refusent l’idée d’un Messie qui ? Pour accomplir sa mission, doit affronter la souffrance et la mort : N’est-ce pas dur pour nous tous de regarder la mort en face ?

  • – Les disciples sont préoccupés de place d’honneur, de prestige, d’être en poste de pouvoir : Quelle est notre attitude quand nous avons reçu une responsabilité au sein de la communauté de l’Église ou dans la société. Quel est notre comportement vis-à-vis des personnes auxquelles nous avons à faire ?

  • – Jésus s’identifie à un enfant en parlant de l’accueil : Quelle est la qualité de l’accueil que nous offrons aux « petits » (enfants, faibles, pauvres de toutes sortes) ? Comment les enfants sont accueillis et respectés dans nos familles, dans notre communauté paroissiale, dans notre société ?

ENSEMBLE PRIONS   

On peut faire une méditation partagée (en écho) avec le chant : Tu es le Pauvre p. 200 (carnet paroissial).

 

 

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