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10ieme Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

« Lève toi (Lc 7, 11-17) »  

En ce temps-là, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme.
Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. »
Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.
La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.

   fils de Naïm

 

         Jésus arrive pour la première fois « près de la porte de la ville de Naïm », au sud de la Galilée,« au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme ». Mais nul ne le connaît, et donc personne ne peut croire en lui, personne ne lui demande quoi que ce soit… Mais en « voyant » cette femme et sa souffrance, « le Seigneur fut », littéralement, « bouleversé jusqu’au plus profond de ses entrailles », « il ressentit une viscérale compassion » (P. C. Spicq). Nous avons ici un terme de la même famille que celui employé dans le Cantique de Zacharie où il est écrit que Jésus, « l’Astre d’en Haut, nous a visités dans les entrailles de miséricorde de notre Dieu », pour donner aux hommes de pouvoir faire l’expérience du salut par le pardon de leurs péchés, et pour illuminer ainsi ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort (Lc 1,68-79)… Et c’est bien ce que va faire ici Jésus« Lumière du monde », Lui qui vient à Naïm pour la première fois, afin de manifester et de donner aux habitants de cette ville « la Lumière de la vie » (Jn 8,12).

            Et tout jaillit de sa seule initiative, dans un acte de pur Amour, de pure gratuité… Insistons sur le fait que personne ne le connaît, personne ne se tourne vers lui et ne lui demande quoi que ce soit… Et pourtant, il va intervenir, car il est bouleversé intérieurement par la souffrance et la détresse de cette veuve. Il ne peut rester sans rien faire… Tous les miracles de Jésus sont nés d’un cœur bouleversé devant la détresse des hommes, devant notre détresse… Et le Christ Ressuscité est « le même hier et aujourd’hui comme il le sera à jamais » (Hb 13,8). Il agit ici comme Dieu le fera pleinement pour chacun d’entre nous par delà notre mort : « Il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n’y en aura plus ; de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé » (Ap 21,4).

            « Les porteurs s’arrêtèrent et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lèvetoi ! » Alors le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. » « Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la Vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 6,23). Alors, « réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera » (Ep 5,14), gratuitement, par amour…            DJF


 

             

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