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Un mot, une piste de réflexion : AMOUR (Roger et Joëlle Gaud)

  Dieu est AMOUR. Dieu n’est qu’Amour. Nous ne pouvons que demander à être plongés dans cet amour qui unit le Père, notre Père, qui unit notre Abba à Jésus par la puissance de l’Esprit Saint.

–  Quel chrétien ne rêverait pas de voir le feu de l’amour de Dieu brûler dans son cœur? Mais comment faire?

– Le demander chaque jour, persévérer dans la prière. Seigneur, je veux essayer de te connaître davantage.

–   En particulier en connaissant mieux Ta Parole! C’est vrai que si nous nous appuyons sur la Bible, la Parole de Dieu qui est vivante, et qui agit sur nous dès que nous la méditons, dès que nous lui donnons la possibilité de nous transformer, alors nous recevons quelque chose de l’amour de Dieu. Et cet amour nous donne la paix, notre foi grandit, nous osons espérer contre toute espérance, nous apprenons à attendre avec confiance. Et forts de cet amour, nous apprenons d’abord à nous aimer nous-mêmes, en restant lucides sur nos défauts, et sur nos qualités, et puis nous apprenons à nous décentrer de nous-mêmes et à nous centrer sur les autres.

–  Et là, le chapitre 13 de la 1ère épître aux Corinthiens prend tout son sens: Ma connaissance de la Parole de Dieu, ma foi, mon aumône, SANS AMOUR, ne sont rien.

          Et si à la place du mot Amour, je mets « je », c’est-à-dire chacun de nous, tel qu’il aimerait être, une fois rempli de l’amour de Dieu…. ça donne au verset 4 du chapitre 13 de la 1ère épître aux Corinthiens:  L’amour sait attendre, je remplace par: Est-ce que je sais attendre? L’amour est compréhensif. Est-ce que je suis compréhensif ? Et je continue: Est-il sûr que je ne suis pas jaloux ? que je ne me fais pas valoir ? Que je ne cherche pas mon intérêt ? Que je ne me mets pas en colère ? Que je ne prends pas en compte le mal ? Que je ne me réjouis jamais de ce qui est injuste ? Est-ce que je prends plaisir à la vérité ? Est-ce que je résiste à tout ? Est-ce que je garde en toute circonstance la foi, l’espérance et la patience?

–  Dois-je répondre?

–  Non bien sûr… Mais il est clair, que le sommet c’est l’amour, l’amour du frère, impossible sans l’amour de Dieu; l’amour Agapè, Paul n’utilise que ce mot. Les philosophes grecs utilisaient un autre mot, philia, qui avait quelque chose à voir avec l’amitié et l’affection. Mais l’amour Agapè, c’est l’amour qui vient de Dieu, c’est le seul qui nous permet d’aimer «avec nos tripes ». Et c’est comme ça que Dieu veut que nous aimions.

–    Et comment comprends-tu ces mots de Saint Paul au chapitre 3 de sa lettre aux Ephésiens quand il parle de la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu?

–    La largeur de l’amour de Dieu, ce pourrait être l’amour de Dieu donné à tous, j’aurais alors à comprendre que moi aussi, comme Jésus, parce que c’est Lui qui me rend capable, je peux élargir mon regard, je peux entrer dans cette dimension de l’amour de Dieu, un amour qui ne soit pas limité à l’entourage de mes bien-aimés. L’amour de Dieu en moi peut faire que personne ne me soit plus indifférent.

         Pour ce qui est de la longueur de l’amour de Dieu, on pourrait dire que c’est un amour de toujours, un amour éternel un amour inconditionnel, qui ne dépend pas de ce que nous faisons, de ce que nous avons fait, de ce que nous sommes. Alors, je peux comprendre que moi aussi, comme Jésus, parce que c’est Lui qui me rend capable, le fait d’aimer chaque personne de ma famille, de la paroisse où je vis ma foi, aimer chaque personne dans le cadre de mon travail, n’est pas quelque chose de facultatif,  quels que soient les défauts de cette personne.

– C’est vrai qu’on aime bien que les autres nous aiment envers et contre tout, malgré les erreurs que nous avons faites ou que nous faisons parfois encore.

– Pour la hauteur de l’amour de Dieu, je verrais bien cette dimension comme celle de la grâce.  Nous ne méritons pas l’amour de Dieu, il est gratuit. alors, forts de cet amour immérité, et parce que Jésus nous en rend capables, nous comprenons que notre amour aussi ne doit pas être conditionné par l’amour de l’autre. C’est tellement facile d’aimer ceux qui nous aiment ou ceux qui sont aimables.

      Quant à la profondeur de l’amour de Dieu, ce pourrait être la dimension de cet amour qui nous rejoint au plus profond de nos misères, la dimension du pardon de Dieu… La gratuité de l’amour de Dieu qui pardonne….

                                                                                                             Roger et Joëlle GAUD