13ième Dimanche du temps ordinaire (Mt 10, 37-42) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 

« Suis-moi » (Mt 10,37-42)…

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

          Ce que Jésus dit ici semble à priori très dur : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ». Ces paroles ne sont-elles pas à priori en contradiction avec le message central de l’Evangile : « Ce que je vous commande ; c’est de vous aimer les uns les autres ; tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Jn 13,34 ; Mt 22,39) ? Les tout premiers « prochains » que Dieu nous donne ne sont-ils pas justement nos parents ? Et Jésus nous a dit aussi qu’il n’est pas venu abolir la Loi de Moïse mais l’accomplir (Mt 5,17-19), c’est-à-dire la conduire à sa perfection. Or n’est-il pas écrit dans cette Loi : « Honore ton père et ta mère » (Ex 20,12) ? Ces paroles, à priori choquantes, doivent donc être replacées dans leur contexte. Jésus envoie ici ses disciples en mission. Au tout début de son discours, il leur a dit : « Allez… et sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 10,6-7), proclamez au monde entier la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu…

            S’il faut partir pour annoncer que le Dieu Amour, Créateur de tous les hommes, est tout proche de chacun d’entre eux, quel qu’il soit, il faudra bien aussi quitter son père et sa mère… Mais tout appel est avant tout un Don de grâce, un énorme bonheur, une immense joie… Bien sûr, il faudra choisir. Mais Jésus ne détruit jamais, il ne sépare jamais… S’il demande un sacrifice, c’est toujours pour donner encore plus… Ce qui pourra au début être perçu comme un arrachement deviendra par la suite un lien encore plus fort et encore plus profond avec celles et ceux que l’on a quittés pour Jésus… En effet, si un fils ou une fille reçoit l’appel à devenir son disciple, les parents reçoivent également un appel, et donc une grande grâce, une énorme joie : celui d’être des parents d’un disciple de Jésus. D’un côté une grâce est donc donnée au disciple pour partir à la suite de Jésus, de l’autre une grâce est donnée à ses parents pour les aider à laisser partir leur fils ou leur fille à la suite de Jésus. Si tous acceptent, chacun, par l’obéissance de sa foi, sera alors, à sa manière, un disciple de Jésus. Et cette promesse faite par Jésus s’accomplira alors pour tous : « Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6,25‑34 ; Lc 12,22-30). Que celui ou celle qui entend l’appel de Jésus ne se fasse donc pas d’inquiétudes pour ses parents qu’il devra alors laisser et dont il ne pourra plus peut-être s’occuper directement… Si tel est le cas, c’est Jésus lui-même qui, par les uns et par les autres, s’occupera d’eux pour qu’ils ne manquent de rien…        DJF

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