1

14ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 11, 25-30) par le Diacre Jacques FOURNIER

 

« Accueillir en son cœur, par le Don de l’Esprit,

le Christ doux et humble (Mt 11,25-30). »

 

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

                 « Les sages et les savants » mettent souvent leur confiance dans leur savoir, leurs connaissances, leurs capacités, leur rang social. Ils pensent qu’ils n’ont de leçon à recevoir de personne puisque ce sont eux qui les donnent ! Ils ont tout ce qu’il faut pour bien mener leur vie et atteindre le bonheur. Ils se suffisent à eux-mêmes… Mais ils oublient leur condition de créatures et ne prennent donc pas en compte le projet initial du Créateur qui nous a tous faits pour que nous vivions de sa vie dans le cadre d’une relation librement consentie avec lui.

            Or, accepter de se mettre en vérité en Présence de Dieu, ne peut que nous conduire à reconnaître notre petitesse, nos limites, notre  faiblesse et notre incapacité à découvrir par nous-mêmes « Qui » Est Dieu (Is 55,8). Mais cette pauvreté est en fait notre vraie richesse, car Dieu désire se révéler à nous par le Don de l’Esprit Saint, « l’Esprit de Connaissance, de Conseil, de Sagesse et d’Intelligence » (Is 11,1‑3), « l’Esprit de Gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14) qui « illumine les yeux du cœur » (Ep 1,17-19) et permet de reconnaître en Jésus « le Seigneur de la Gloire » (1Co 2,8) venu nous révéler « le Père de la Gloire » (Ep 1,17).

            Et qui est-il ? « Le Bienveillant » par excellence, nous dit ici Jésus, Celui qui ne cherche, ne désire et ne poursuit que notre bien… Tel est le Mystère de ce Dieu Amour qui s’est pleinement révélé en Jésus, le Fils, cet « Astre d’en haut qui nous a visités dans les entrailles de Miséricorde de notre Dieu, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort », c’est-à-dire les pécheurs, « et redresser nos pas au chemin de la paix » (Lc 1,76-79), une paix qui, dans la Bible, est synonyme de plénitude…

            Inlassablement, Jésus se propose donc de « redresser nos pas », en « Bon Pasteur qui cherche sa brebis perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve » (Lc 15,4-7). Et son seul but est que nous retrouvions avec lui, grâce à lui, cette plénitude intérieure que nous avions perdue par nos multiples errances, une plénitude spirituelle où se cache le seul vrai bonheur.

            « Venez donc à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos », le calme intérieur, la paix du cœur… « Il m’entraîne dans des silences d’où je voudrais ne jamais sortir » (Elisabeth de la Trinité). « Je m’arrange, même au milieu de la tempête, de façon à me conserver bien en paix au dedans » (Ste Thérèse de Lisieux).

            Et puisque c’est le Christ lui-même qui, par le Don de l’Esprit, se propose de porter avec nous, en nous, tous les fardeaux de cette vie, avec lui, nous promet-il, ils seront « plus faciles à porter », et d’écrasant, ils deviendront « légers »…                                      DJF