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16ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 6, 30-34) – Francis Cousin

« On n’avait même pas le temps de manger. »

 

L’évangile de ce jour nous parle du retour auprès de Jésus des douze apôtres que celui-ci avait envoyé en mission dimanche dernier.

Il y avait déjà du monde près de Jésus, et les gens allaient et venaient, interrogeaient Jésus … tellement de monde qu’il était impossible aux apôtres de dire ce qu’ils avaient fait et de donner leurs impressions …

Tellement de monde qu’on « n’avait même pas le temps de manger. »

On peut en tirer deux remarques :

La première est l’attention que Jésus a pour ses apôtres : il prend soin d’eux et est bienveillant pour eux … comme il l’est aussi envers nous !

Le problème est que bien souvent nous ne nous en rendons pas compte … nous voyons Dieu trop loin de nous, trop distant … alors que c’est le contraire : il est tout proche de nous … et nous l’appelons comme s’il était loin : « Moi, dit le Seigneur, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains. » (Is 49,16).

La seconde est cette assertion sur « le temps de manger ».

Jésus aurait pu dire : « Il y a trop de bruit ici … on ne peut pas s’entendre … ce que vous avez à dire ne les concerne pas … ».

Mais non, Jésus parle du temps de manger … comme si c’était sa préoccupation principale. Alors que ce n’était certainement pas le cas … même si dans les évangiles on parle souvent de manger, de repas … ce qui donne pour Jésus l’occasion d’enseignements sur le pur et l’impur (Lc 16,39sv), sur l’attention aux autres (Lc 16,19sv), sur le rôle du sabbat (Mc 2,23sv), ou sur l’accueil des pécheurs (Mc 2,13sv ; Lc 7,36sv) …

Il est vrai que le repas est souvent un moment de convivialité, en communion entre les personnes, comme par exemple le repas offert par Abraham aux trois messagers du chêne de Mambré ; ou le repas de Pâque : « Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. » (Ex 12,4). Ce qui va dans le sens de la première remarque, étendue à l’ensemble des participants réunis autour de Jésus.

Si l’évangéliste nous parle à ce moment de manger, c’est sans doute pour annoncer ce qui va passer après : la multiplication des pains … et ensuite la cène où Jésus partagera le pain et la coupe de vin en leur disant : « Ceci est mon corps, … ceci est mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle ».

Cette compassion de Jésus est clairement dite à la fin du récit : « Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. »

Et Jésus, Fils de Dieu, lui qui a dit : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger » (Jn 10,11), réalise la parole du Seigneur rapportée par Jérémie dans la première lecture : « Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis … Je les ramènerai dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront. … Voici venir des jours – oracle du Seigneur–, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. ».

Seigneur Jésus,

on oublie trop souvent

que tu es toujours proche de nous,

que tu penses à nous

plus souvent que nous ne pensons à toi.

N’oublions pas :

« qui mange ma chair et boit mon sang

a la vie éternelle ».

 

                                     Francis Cousin

 

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Prière dim 16° TOB