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4ième Dimanche de Carême – par Père Rodolphe EMARD

Lectures de référence : 2 Co 5, 17-21 ; Lc 15, 1-3. 11-32

Frères et sœurs, nous nous trouvons à la mi-carême. Ce quatrième dimanche est dit en latin « de Laetare » ou « de la joie ». Mais de quelle joie s’agit-il exactement ? L’actualité n’invite pas trop à nous réjouir avec notamment la guerre en Ukraine…

Les lectures de ce dimanche nous invitent à mettre notre joie dans l’espérance que nous portons dans le Christ ressuscité. Nous avons encore une moitié de carême à poursuivre pour arriver à Pâques, la célébration la plus importante pour nous les chrétiens.

La vraie joie se trouve dans cette fête de Pâques. La Résurrection du Christ inaugure une vie nouvelle et éternelle à laquelle nous partageons depuis notre baptême. Saint Paul précise bien dans la deuxième lecture : « Frères, si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. » Cela grâce à la Pâques du Christ !

Cette bonne nouvelle de Pâques nous avons à l’accueillir et à la vivre dans nos vies. Si nous l’accueillons vraiment, elle peut nous apporter une vraie joie intérieure, une certaine sérénité pour traverser les difficultés que nous rencontrons.

Saint Paul précise encore que la Pâques du Christ nous a réconcilié avec Dieu, d’où son appel à la réconciliation : « Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. »

Si nous souhaitons vivre de la grâce pascale, nous sommes contraints d’entrer dans une démarche de réconciliation avec Dieu. La Pâques du Christ nous révèle le vrai visage de Dieu : loin d’être un Dieu punisseur et vengeur, il est un Dieu qui pardonne : « il n’a pas tenu compte des fautes » nous dit encore l’apôtre.

La parabole de Jésus dans l’Évangile illustre parfaitement la miséricorde du Père. Le père est tellement « saisi de compassion » qu’il ne retient aucune faute à son fils cadet. Le père pardonne à son fils sans lui faire de reproche… En lui offrant un repas princier, le père le restaure dans sa dignité de fils : « car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » Dieu ne veut par la mort ou la perte de l’un de ses enfants.

Cette parabole nous invite clairement à nous ouvrir à cette immense miséricorde du Père. Cela peut nous dérouter mais telle est la belle nouvelle de l’Évangile qui est source de joie pour ceux qui en font l’expérience.

C’est bien la grâce que nous demandons au Seigneur au cours de cette Eucharistie : que nous puissions nous laisser réconcilier avec Dieu et que nous puissions nous réjouir du pardon que Dieu accorde aux autres.

Nous devons l’avouer, comme le fils aîné, nous ne nous réjouissons pas toujours du pardon accordé aux autres, tant des situations peuvent nous révolter. Nous pouvons comme le fils aîné avoir nos arguments pour nous justifier, nous défendre ou prétendre des droits…

Il y a bien du fils cadet et du fils aîné en chacun de nous. Que le Seigneur nous donne sa force pour nous laisser réconcilier avec Dieu et nous réjouir du pardon accordé à notre prochain : « car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! » Réjouissons-nous !