6ième Dimanche de Pâques – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du 6ème dimanche de Pâques

Dimanche 22 mai 2022

 

Lectures de référence :

Ac 15, 1-2. 22-29 ; Ap 21, 10-14. 22-23 ; Jn 14, 23-29

Frères et sœurs, les textes de ce sixième dimanche de Pâques nous donnent de réfléchir sur le mystère de l’Église : sa réalité, ce à quoi le Christ l’appelle et ce à quoi elle est destinée.

Dans la première lecture, tirée des Actes des Apôtres, saint Luc relate les premières difficultés rencontrées par la communauté chrétienne. Certains chrétiens, de courant pharisien, affirmaient que les disciples du Christ doivent être circoncis « selon la coutume qui vient de Moïse » pour « être sauvés ». 

Luc souligne que cela « provoqua un affrontement ». Paul, Barnabé, Jude et Silas sont mandatés par les « Apôtres et [les] Anciens » pour résoudre le conflit : La circoncision n’est pas une obligation pour être sauvé. Le Salut est pour tous les peuples et toutes les cultures. L’intégration de tous doit primer. L’universalité est ici à relever.

Les conflits dans l’Église ne datent pas d’aujourd’hui mais depuis ses origines. Les scandales qui défigurent le visage de l’Église accentuent ces conflits. Cette première lecture nous donne de ne pas oublier que notre Église quelle qu’elle soit est fondée sur les Apôtres.

« L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé… » : Cette expression manifeste bien l’autorité des Apôtres instituée par le Christ. Une autorité en vue d’exprimer la volonté de Dieu. Restons attachés à l’enseignement des Apôtres et à la Tradition de l’Église qui nous ramènent à ce qui est essentiel : Le Christ. Si chacun fait ce travail personnellement, nul doute que les tensions s’atténueront…

L’Évangile est le prolongement de celui de dimanche dernier où Jésus nous a donné le commandement de l’amour mutuel. Dans notre passage, Jésus annonce son départ à ses disciples. Il leur laisse de précieux conseils pour la bonne marche de l’Église à naître. Jésus évoque six attitudes que nous devons considérer, nous qui formons son Église d’aujourd’hui :

  • Jésus invite d’abord à l’aimer. Si nous l’aimons, le Père nous aimera. Tous deux feront alors leur demeure chez nous.

  • Jésus exhorte à garder sa Parole, Parole qui mène à la Vie et qui permet de ne pas s’égarer.

  • Jésus nous demande de ne pas être « bouleversé ni effrayé ». Jésus nous invite à fuir les attitudes de peur…

  • Jésus nous veut dans la joie !

  • Jésus nous demande encore d’accueillir sa paix. La paix du Christ ne signifie pas que nous serons épargnés par les difficultés de la vie. La paix de Jésus c’est l’assurance de sa présence à nos côtés. Dans toutes les circonstances de nos vies, il est là ! La paix du Christ apporte une force, une sérénité, une espérance qui aident à affronter les épreuves que nous rencontrons.

  • Jésus nous demande enfin d’accueillir l’Esprit-Saint. Jésus évoque une fonction principale de l’Esprit Saint : « l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » C’est l’Esprit Saint qui nous fait entrer dans l’intelligence des Écritures, qui nous aide à comprendre les paroles de Jésus.

Invoquons-nous suffisamment l’Esprit Saint dans le quotidien dans nos vies, dans nos multiples occupations ? L’invoquer de façon régulière nous permettra de sortir de nos gestes automatiques dans nos différentes pratiques.

À la messe, certains gestes sont devenus presque automatiques : le signe de la croix, nos postures, le « Notre Père » qui n’est pas toujours prié mais plutôt récité, la communion est parfois banalisée… Nous avons besoin de l’Esprit Saint pour ranimer notre foi, pour nous réveiller de nos tiédeurs.

Dans nos relations quotidiennes, nos salutations sont pour certaines devenues quasi automatiques : on zappe ou on ne s’attarde pas, le strict minimum en matière de cordialité… Les gestes barrières, pour le coup, facilitent les choses, pour garder la distance. Nous avons besoin de l’Esprit Saint pour combler ces séparations, pour resserrer nos liens sociaux, pour inventer nos relations à venir…

Sans l’Esprit Saint, nous ne parviendrons pas au but : la Jérusalem céleste dont parle saint Jean, dans la deuxième lecture, extraite de l’Apocalypse. Jean, dans sa vision, décrit la « Ville sainte » comme étant splendide. Il utilise les plus belles images de son époque pour décrire cette Ville illuminée par la gloire de Dieu : la Ville sainte « avait en elle la gloire de Dieu ; son éclat était celui d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cristallin. »

Jean entrevoit la Jérusalem céleste comme le lieu de rassemblement des « douze tribus des fils d’Israël ». Cette référence symbolise la terre entière. Jean souligne aussi que les murailles de cette Ville Sainte repose sur les douze Apôtres. L’importance des Apôtres est à nouveau affirmée ici.

Jean dit enfin que cette Ville sainte « n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine : son luminaire, c’est l’Agneau. » Voilà un beau verset pour exprimer la Vie éternelle qui nous attend. C’est pour cela que nous devons œuvrer, ne passons pas à côté !

Que l’Esprit Saint souffle sur nous ! Qu’il ranime en nous les dons de Dieu que nous avons reçu pour mieux faire Église et mieux nous attacher à elle.  Amen.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.

(Extrait de la Séquence de la Pentecôte)

Père Rodolphe Emard

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