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4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 11-18) – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du dimanche 25 avril 2021

Journée mondiale de prière pour les vocations

Frères et sœurs, ce dimanche c’est la journée mondiale de prière pour les vocations. C’est le pape Paul VI qui a institué cette journée en 1963 et l’a fixé au quatrième dimanche de Pâques, habituellement appelé dimanche du « Bon Pasteur ».

Quand on évoque les vocations, il faut toujours les relier au bon pasteur dont parle l’Évangile et que l’Église reconnaît comme le Christ ressuscité. À l’origine de toute vocation, il y a l’appel du Christ.

Nous réduisons trop souvent les vocations aux prêtres, aux religieux(ses) ou aux diacres. Notre première vocation, le premier appel de Dieu (et nous l’oublions souvent), c’est l’appel à la sainteté. La constitution dogmatique Lumen Gentium sur l’Église rappelle cet « Appel universel à la sainteté dans l’Église » (Cf. chapitre V). Il s’agit, à l’appel de Jésus lui-même, d’être parfaits comme le Père est parfait[1].

Cet appel à la sainteté nous le vivons concrètement dans les sacrements du Baptême et de la Confirmation. En ayant reçu ces sacrements, nous avons reçu des vocations, de réels appels de Dieu :

  • Dans le Baptême : celui d’être prêtre, prophète et roi. *Prêtre pour rendre un culte à Dieu ; *Prophète pour témoigner de l’Évangile, en paroles et en actes ; *Roi pour servir notre prochain.

  • Dans la Confirmation, nous avons reçu la vocation d’être des témoins du Christ ressuscité, là où nous sommes insérés.

C’est en vivant ces appels de Dieu dans le Baptême et dans la Confirmation que nous répondons à notre première vocation, l’appel à la sainteté. Voilà ce qui est premier, à la base, quand nous évoquons les vocations.

De là, découlent les vocations dites spécifiques : le presbytérat, la vie religieuse, le diaconat mais également le mariage. Ces vocations spécifiques sont des manières de vivre pleinement le Baptême et la Confirmation, et sont en vue de la sainteté.

Chacune de ces vocations sont importantes pour la vie de l’Église :

  • Sans les prêtres, la vie de Dieu ne pourrait pas être communiquée dans les sacrements. Ils ont la charge de guider vers le Christ, d’enseigner la Parole de Dieu et de sanctifier dans les sacrements.

  • Les religieux sont d’abord des témoins du Royaume de Dieu en ce monde. Sans eux, l’Église perdrait des signes précieux du Royaume et de l’espérance qui porte et fait vivre les chrétiens : nous sommes faits pour Dieu et nous verrons Dieu !

  • Les diacres sont ordonnés en vue du service et de la charité. Ils rappellent à toute l’Église qu’elle est servante, notre mission de prêtre, de prophète et de roi. En tant que roi, nous avons à servir et à vivre la charité. Sans les diacres, l’Église perdrait d’importants témoins.

  • Et le mariage ? C’est le noyau de toutes les vocations ! C’est bien au cœur du mariage, au cœur de la famille, que naissent les vocations. C’est pourquoi, on dit que le sacrement de mariage contribue à la l’édification de l’Église.

Chacune de ces vocations ont un seul et unique but : annoncer le Christ ressuscité, le bon pasteur, là où nous sommes, dans ce que nous faisons. Le Christ est la cause et le but de toutes les vocations. Il y a deux points à retenir pour nous :

  • Pour annoncer le Christ, il faut que nous soyons nous-même attaché à lui, dans une réelle intimité avec lui.

  • Annoncer le Christ est l’essence même de notre être chrétien. Beaucoup de nos contemporains ont besoin de le connaître tant ils sont perdus ! Dans la première lecture, Pierre rappelle que le Christ ressuscité est la « pierre d’angle », sans lui, nous ne pouvons rien construire de solide. En dehors de lui, il n’y a pas de Salut !

Cependant frères et sœurs, pour bien annoncer le Christ, ayons du discernement. Jésus, lui, est le bon pasteur mais il y a aussi des mercenaires, dont certains se revendiquent de son nom.  Jésus est capable de « donner sa vie » pour les brebis mais il y a aussi ceux qui veulent seulement se servir des brebis pour « contrôler » le troupeau.

 

Jésus est le bon pasteur qui sauve le monde et il y a aussi tous ces soi-disant sauveurs : des sauveurs de pacotille qui promettent « monts et merveilles », mais qui se sauvent lorsque le danger arrive. Des gourous existent et ils sont nombreux ! Nous devons discerner !

 

 

Gardons-nous bien de ne pas chercher le Christ là où il n’est pas. D’où deux points importants à relever :

  • L’importance de rester fidèle à l’Église, à la tradition apostolique à laquelle nous appartenons et de laquelle nous découlons.

  • L’importance aussi de rester fidèle aux moyens sûrs et efficaces pour une rencontre authentique avec le Christ :

          *La vie de prière, la vie de charité.

*La Parole de Dieu sur laquelle nous insistons souvent : il faut la méditer ! « Qui ignore les Écritures, ignore le Christ » disait saint Jérôme.

*Enfin, le Christ se donne à nous chaque dimanche, à chaque communion.

Que chacun d’entre nous puisse redécouvrir l’appel personnel que le Christ lui fait, pour mieux le suivre et mieux l’annoncer. Il est le Seigneur ressuscité, il est notre bon pasteur !

[1] Cf. Mt 5, 48.