Solennité de la Sainte Trinité – par Père Rodolphe EMARD

Homélie pour la solennité de la Sainte Trinité / Année B

Dimanche 30 mai 2021

Frères et sœurs, le temps pascal a été clôturé dimanche dernier avec la fête de la Pentecôte. Nous sommes revenus au temps dit ordinaire (nous sommes le 9ème dimanche de ce temps ordinaire).

Les deux dimanches qui suivent la Pentecôte sont consacrés à des solennités qui honorent deux fondamentaux de notre foi chrétienne : ce dimanche, la solennité de la Sainte Trinité et dimanche prochain, celle du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ.

Ce dimanche, c’est donc la solennité de la Sainte Trinité. La Sainte Trinité est le nom que nous donnons au Dieu des chrétiens (Père, Fils et Saint-Esprit) et qui dépasse toute logique scientifique ou mathématique. Quand nous évoquons la Sainte Trinité, nous évoquons un seul et unique Dieu. Trois personnes divines bien distinctes ne formant qu’un seul Dieu. « La mathématique théologique » : « 1+1+1 = 1 » (et non 3).

Un seul Dieu ou une seule essence divine. Pour le comprendre, nous devons considérer ce qu’on appelle en théologie « l’engendrement ». Le Père engendre le Fils et le Fils est engendré par le Père. Le Père est Père parce que le Fils se laisse engendrer. Le Fils est Fils parce que Père accepte de l’engendrer. Il y a une dépendance, une communion d’amour entre le Père et le Fils qui donne le Saint-Esprit.

Les trois personnes divines reçoivent la même adoration et la même gloire. Aucune prééminence entre elles ! La préface de cette messe le précise bien : « Dieu éternel et tout-puissant. Avec ton Fils unique et le Saint-Esprit, tu es un seul Dieu, tu es un seul Seigneur, dans la trinité des personnes et l’unicité de leur nature. Ce que nous croyons de ta gloire, parce que tu l’as révélé, nous le croyons pareillement, et de ton Fils et du Saint-Esprit ; et quand nous proclamons notre foi au Dieu éternel et véritable, nous adorons en même temps chacune des personnes, leur unique nature, leur égale majesté. »

Aucune des trois personnes divines n’est centrée sur elle-même. Le Fils est l’envoyé du Père. C’est Jésus qui nous révèle qui est le Père et le Saint-Esprit. Au baptême de Jésus et à la Transfiguration, dans une nuée, le Père va révéler Jésus comme son « Fils bien-aimé » que nous devons écouter.

 

Dans la deuxième lecture, extraite de la lettre aux Romains (Cf. Rm 8, 14-17), saint Paul nous rappelle que c’est le Saint-Esprit qui nous fait reconnaître la paternité de Dieu et notre statut de fils et de filles de Dieu, libres de toute peur. Cette filiation fait de nous des « héritiers avec le Christ ». C’est encore le Saint-Esprit qui nous révèle la Seigneurie de Jésus et nous fait comprendre ses enseignements.

Nous n’avons pas toujours conscience à quel point la Sainte Trinité est au cœur de notre liturgie chrétienne. À la messe, cette Sainte Trinité est pleinement à l’œuvre : le signe de la croix au commencement et à la fin de la célébration ; le « Gloire à Dieu », la conclusion de la prière d’ouverture, la profession de foi, la prière eucharistique notamment à la consécration et la doxologie…

Dans l’Évangile (Cf. Mt 28, 16-20), Jésus donne le commandement de baptiser au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Depuis notre baptême, nous sommes plongés dans la communion de la Sainte Trinité. Nous devons vraiment en prendre conscience !

Nous sommes introduits dans la communion avec Dieu et avec nos frères par la grâce du baptême. Nous sommes enfants de Dieu, frères et sœurs de Jésus-Christ dans l’unique Esprit-Saint qui nous donne notre identité et notre être de chrétien (le sceau de l’Esprit-Saint au baptême et à la confirmation).

Nous sommes invités en cette solennité à mieux nous ouvrir à ce grand mystère de la Sainte Trinité. Parfois, ce nom peut nous paraître comme une notion un peu abstraite. Il n’en est rien ! Avant d’être des considérations dogmatiques, la Sainte Trinité est avant tout une rencontre d’amour et de Vie. Il ne s’agit pas d’en comprendre toutes les subtilités théologiques mais d’en vivre !

N’oublions pas que la communion au corps du Christ ressuscité nous greffe à la vie trinitaire. Revenons sans cesse à cette source !

Pour terminer, j’aimerais exposer quelques mots sur le signe de la croix que nous ne soignons pas toujours à sa convenance. Le signe de croix représente beaucoup :

  • Il est avant tout une prière.

  • Il est au cœur de la foi chrétienne.

  • Il révèle le nom du Dieu Trinité.

  • Quand nous faisons le signe de la croix, nous faisons une signature sur nous. Le signe de la croix révèle notre identité et notre appartenance : nous sommes enfants de Dieu, le peuple de Dieu, le Corps du Christ et le temple du Saint-Esprit. Voilà notre véritable grandeur, notre dignité chrétienne !

Soignons toujours le signe de la croix quand nous le faisons.

Frères et sœurs, nous appartenons à la Sainte Trinité. Demandons au Seigneur au cours de cette Eucharistie que nous puissions « professer la vraie foi en reconnaissant la gloire de l’éternelle Trinité, en adorant son Unité toute-puissante. » (Cf. prière d’ouverture). Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Père Rodolphe Emard

 

 

 

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