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21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Père Rodolphe EMARD

Textes bibliques : Jos 24, 1-2a. 15-17. 18b ; Ep 5, 21-32 ; Jn 6, 60-69

Frères et sœurs, la liturgie de ce 21ème dimanche du Temps Ordinaire nous rappelle que toute vie, telle qu’elle soit, est amenée à faire des choix. Nous avons des choix à faire dans tous les domaines de notre existence : professionnel, familial mais aussi spirituel. Il y a un choix libre et ferme à poser, nous ne pouvons pas servir tous les dieux.

 

 

Dans la première lecture, nous avons un passage du livre de Josué. Resituons ce passage : les fils d’Israël ont conquis la terre promise par Dieu, 40 ans après leur marche au désert, suite à leur libération de l’esclavage en Égypte. Les tribus commencent à s’installer.

Dans notre passage, Josué les réunit pour raviver cette mémoire de la libération d’Égypte, l’Alliance que Dieu a conclue avec eux. Josué les invite alors à choisir entre les divinités étrangères ou le Seigneur. Nous sommes invités clairement à nous décider délibérément pour le Seigneur comme le firent les Hébreux.

Nous voyons que la foi du peuple est portée par celle de Josué et des siens : « Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. » Le peuple se rallie : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! »

N’oublions pas frères et sœurs que notre foi chrétienne repose sur celle des Apôtres, une foi qui nous précède (de plus de 2000 ans), que nous avons toujours à accueillir et à approfondir avec humilité. Nous savons que bien des chrétiens quittent l’Église pour d’autres « courants » qui peuvent remettre en question la foi catholique. Mais discernons : de quelle autorité agissent ces « courants » ? Sur quoi s’appuient-ils pour remettre en cause une foi de plus de 2000 ans ?

Attention de ne pas nous égarer. Si la plupart de ces « courants » s’écroulent plus ou moins rapidement, ils peuvent faire des dégâts, notamment sur les familles… Nous avons à faire un choix libre et ferme de la foi catholique qui repose sur celle des Apôtres.

Dans l’Évangile, nous sommes confrontés encore plus à ce choix ferme du Seigneur. Sur plusieurs dimanches, nous avons écouté le récit de la multiplication des pains et l’enseignement de Jésus sur le pain de vie. Des juifs ont récriminé contre lui. Dans notre passage, des disciples vont quitter Jésus car ils trouvent sa parole trop rude. Jésus invite les Douze à se prononcer. Pierre, au nom du groupe, affirme que les paroles de Jésus donnent la vie éternelle. Ils croient que Jésus est le « Saint de Dieu. »

Le mystère de l’Eucharistie relève profondément de la foi. C’est une vérité centrale de la foi : Jésus donne son pain de vie, sa propre vie, dans l’Eucharistie. Si nous ne faisons pas une expérience profonde et réelle du Christ, cette vérité de foi ne signifie rien, on en reste qu’au stade rationnel. Quand cette rencontre avec le Christ a eu lieu, l’Eucharistie devient une évidence, une vérité de foi que nous pouvons adhérer de toute notre personne.

Une adhésion qui ne signifie pas qu’on a tout compris du mystère ! Il y a un choix libre et ferme à faire, celui d’entrer dans un mystère qui nous dépasse et qui échappe en partie à notre raison. Nous ne pouvons pas tout comprendre ! Il y a aussi un choix libre de se fidéliser à ce RDV de l’Eucharistie, ne pas se contenter de quelques gestes religieux de temps en temps.

Je termine avec la deuxième lecture de saint Paul aux Éphésiens. Ce texte a fait des polémiques avec ce verset mal interprété : « Femmes, soyez soumises à vos maris. » Si on en reste là, on fait de saint Paul un misogyne, ce qu’il n’est pas ! Paul a associé à son ministère plusieurs femmes : Lydie, Phoebé, Priscille, une certaine Marie et bien d’autres…

Il nous faut lire ce texte en entier. Paul exige tout d’abord que tous les chrétiens soient « soumis les uns aux autres ». Dans la bouche de Paul, le terme « soumission » n’a rien de péjoratif. Le terme a une connotation positive : Paul invite les chrétiens à être interdépendants et responsables les uns des autres. Il en va de la loi de l’amour du prochain.

Le verbe « soumettre » reconnaissons-le n’est pas très plaisant ou peut paraître réducteur. Comprenons-le comme « écouter » : celui qui écoute soumet son attention, son intelligence à celui qui parle. Le chemin d’écoute réciproque, de soumission les uns aux autres, permet de diminuer cette volonté de puissance et de domination. Il y a un choix libre ferme à faire, celui de s’écouter…

Ensuite, dans un deuxième temps, Paul fait le lien avec le mariage. Les femmes sont invitées à être soumises dans le sens que nous avons évoqué et Paul profite pour faire une leçon aux hommes : « Aimez votre femme à l’exemple du Christ » qui « a aimé l’Église ». Il y a un choix libre et ferme d’aimer comme le Christ dans le mariage, dans une réciprocité mutuelle.

Je terminerai sur ce point : le Christ « a aimé l’Église ». Il y a enfin le choix libre et ferme d’aimer l’Église du Christ dont nous ne sommes pas toujours des grands défenseurs. Parfois, nous pouvons rester passifs ou indifférents face aux critiques à l’encontre de l’Église.

Oui il y a le choix libre et ferme d’aimer l’Église au-delà des critiques et en nous rappelant que le Christ veut son Église « sainte et immaculée ». Cela concerne chacun d’entre nous ! Chacun doit apporter sa goutte d’eau, C’est la conversion personnelle qui est ici visée avant même de voir celle de l’autre.

Nous l’aurons compris frères et sœurs, nous sommes conviés à faire des choix libres et fermes. Que le Seigneur nous aide à faire ces choix en ce début de rentrée scolaire. Très belle rentrée à tous et que le Seigneur vous accompagne !