32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Père Rodolphe EMARD
Homélie du 32ème dimanche du Temps Ordinaire / Année B
07 novembre 2021
Lectures : 1 R 17, 10-16 ; He 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44
Frères et sœurs, dans la première lecture et dans l’Évangile, deux veuves sont mises en action. Traditionnellement dans la Bible, les veuves, à l’instar des orphelins et des étrangers, sont considérées comme les personnes les plus démunies.
Dans nos deux textes, elles sont présentées de façon positive au cœur même de leur pauvreté.
La première lecture est tirée du premier livre des Rois. Resituons notre passage : Israël et les pays avoisinants vivent un temps de sécheresse et de famine. Le prophète Élie a annoncé que Dieu fera pleuvoir lorsque le peuple se convertira de ses idoles.
Élie fait partie des premières victimes de cette famine. Il est contraint de fuir à l’étranger et se retrouve dans la ville de Sarepta (en actuel Liban). C’est dans ce contexte qu’il va rencontrer une veuve qui « ramassait du bois ».
Élie demande à la veuve de puiser l’eau pour lui et quand le prophète lui demande du pain, elle lui révèle sa situation d’extrême pauvreté. Élie va lui demander de préparer tout ce qui lui reste, en lui rassurant que le Seigneur pourvoira en farine et en huile aussi longtemps que durera la sécheresse.
La veuve exécute ce que demande le prophète. Et ce que dit Élie s’accomplit : « Et la jarre de farine ne s’épuisa pas, et le vase d’huile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie. »
Plusieurs vertus se dégagent des actions de la veuve et qui peuvent nous inspirer :
-
Sa grande confiance en la parole du prophète que la bénédiction de Dieu ne manquera pas à ceux qui se confient en lui.
-
Sa grande générosité. Dans son extrême pauvreté, elle sait faire preuve d’hospitalité : seuls les pauvres peuvent vraiment accueillir les pauvres et faire preuve de partage. « Les pauvres sont nos maîtres » disait bien saint Vincent de Paul, ils nous enseignent !
Dans l’Évangile, après avoir dénoncé les comportements hypocrites des scribes, Jésus s’assoie dans le Temple, « en face de la salle du trésor ». Il voit « beaucoup de riches » y mettre « de grosses sommes » dans le tronc, tirées de leurs superflus (ce qui ne leur est pas strictement nécessaire). C’est l’offrande d’une pauvre veuve qui va attirer l’attention du Christ et dont il fera l’éloge : « Cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. »
Là aussi, nous pouvons relever des vertus de l’action de cette veuve du Temple et qui peuvent également nous inspirer :
-
La veuve donne tout ce qu’elle possède, elle a pris sur son indigence, tout ce qui lui est nécessaire pour vivre. Comme pour la veuve de Sarepta, sa confiance en Dieu est bien mise en évidence.
-
Cette veuve nous enseigne aussi la totale gratuité. L’offrande qu’elle a faite était un don libre, en vue de l’entretien du Temple, pour qu’Israël puisse perpétuer la mémoire de Dieu. Et cela, malgré l’exploitation des scribes qui « dévorent les biens des veuves »…
-
Cette veuve, en donnant tout, nous donne de réfléchir enfin sur c’est qu’est le don de soi, de toute sa personne, à l’image du Christ qui a fait don de lui-même, de sa propre vie à l’humanité, pour la sauver du péché.