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28ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 10, 17-30)

 « L’esprit ou la loi ? »

 

Dans l’évangile de ce jour, nous voyons un homme qui arrive tout courant, sans doute pour être sûr de rencontrer Jésus avant que celui-ci ne parte, et que se prosterne devant lui comme on le fait devant quelqu’un d’important ; C’est quelqu’un de tourmenté par une question qui le ronge : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? ».

C’est peut-être aussi une question que l’on se pose parfois, quand on regarde sa vie et qu’on se dit : « Est-ce que je fais bien tout ce qu’il faut pour aller dans le ciel ? Qu’est-ce qui me manque ? ».

Jésus lui parle de la loi de Moïse. « Oui, j’ai toujours suivi la loi, depuis ma jeunesse … ».

Nous, on pourrait dire : « Oui, je vais à la messe tous les dimanches, je fais mes prières tous les jours, je communie régulièrement, je me confesse une fois par an … ». En clair : « J’ai tout bon ! »…

Mais cela ne satisfait pas Jésus. Il reconnait que c’est bien, puisque l’évangéliste nous dit qu’il l’aima. Comme il nous aime aussi … Et il lui dit : « Une seule chose te manque ! Libère-toi de ce qui te préoccupe ! Ton argent … Enlève cela de ton cœur ! … ».

Mais pour mettre quoi à la place ?

Il y a beaucoup de chose qu’on peut y mettre… La première lecture nous dit : La sagesse. Parce qu’elle surpasse « les trônes et les sceptres », c’est-à-dire les honneurs, le pouvoir, la posture… elle surpasse les richesses, les pierres précieuses, l’or … elle surpasse « la santé et la beauté » … elle surpasse même « la lumière », parce que pour avoir la lumière, pour être la lumière du monde, il faut d’abord recevoir dans son cœur la sagesse de Dieu … et en plus elle nous donne une richesse incalculable puisqu’elle nous permet de vivre dans l’amitié de Dieu.

La loi n’est pas mauvaise, c’est un bon départ. Et que dit la loi de Moïse : deux parties, une première sur Dieu qui commence par : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6,4-5), suivi de quatre interdictions. La seconde envers les hommes, qui commence par : « Honore ton père et ta mère. » (Dt 5,16), qui ne peut se faire que si on les aime tous les deux. Et à cette loi, Jésus ajoute : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,34-35), Et il insiste bien en le disant trois fois, comme un super-superlatif !

Amour de Dieu, amour des hommes, … cela suffit, car tout le reste découle de là.

Cela peut paraître peu, mais c’est l’essentiel … et c’est bien plus exigeant que tous les préceptes d’autres religions ou de sectes : faire telle chose à telle heure, tel jour, etc …

Mais cela revient à faire des pratiques … comme on a peut-être pu en faire à certaines périodes … mais s’il n’y a rien derrière, s’il n’y a pas l’amour …, cela sert à quoi ?

Une pratique sans motivation de l’âme ne sert à rien. Mais c’est plus facile : on a fait ce qu’il fallait … on se croit juste …

Ce n’est pas cela que regarde Dieu. Il regarde le fond des cœurs. Et si nos motivations ne sont pas bonnes, il nous traitera de pharisiens, d’hypocrites, de sépulcres blanchis …

Si tu fais la charité parce que c’est le jour de la faire, tu as donné une pièce (ou plus), mais après … ? Par contre, si tu donnes une pièce par amour, si tu t’intéresses à la personne, tu parles avec lui, tu établis un contact, alors cela change tout.

Dieu ne nous demande pas de faire, mais d’être.

On retrouve encore un peu de ce qu’on avait vu il y a quelques temps avec l’épître de saint Jacques, avec la foi et les œuvres : une foi qui ne se concrétise pas dans des œuvres est morte !

Et la meilleure manière d’être, c’est d’aimer, de tout faire par amour, comme Dieu ne cesse de le faire, malgré nos manquements, nos incapacités …

C’est difficile. Nous le savons tous.

Comme le disait le titre d’un film sur les apparitions de Lourdes, il y a une cinquantaine d’années : « Il suffit d’aimer. »

Car n’oublions pas ce que disait saint Jean de la Croix : « Au soir de cette vie, vous serez jugés sur l’amour »

Seigneur Jésus,

Tu as remplacé toutes les lois par une seule :

l’amour, à l’image de ton Père.

Amour de Dieu, amour des hommes.

Mais comme il est difficile d’aimer,

tout le temps, tous les hommes, toutes les situations …

d’en tirer le meilleur pour nous.

Finalement de devenir

AMOUR, Justice et Paix.

Sans ton aide, c’est impossible.

 

Francis Cousin

 

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant :Prière dim ord B 28° A6