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17ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 11, 1-13)

            « Demandez, on vous donnera. »

 

C’est ce qui ressort des textes de ce jour.

À la demande des apôtres « Seigneur, apprends-nous à prier », Jésus va donner la prière que nous connaissons tous, qui a été adoptée par tous depuis les débuts du christianisme, celle qui commence par « Notre Père ». Ici, dans le texte de Luc, elle commence par « Père », ce qui revient au même, puisque si tous nous disons ‘Père’, c’est qu’il est vraiment Notre Père.

Et dans cette prière, il n’y a que des demandes. Mais des demandes qui nous engagent : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. », ce n’est pas une demande générale qui concerne tout le monde et personne en particulier : Elle me concerne moi-même : Qu’est-ce que je fais pour que le nom de Dieu soit sanctifié, qu’est-ce que je fais, chaque jour, pour que le règne de Dieu vienne et se répande sur toute la terre ? Oh, pas des choses compliquées, des choses à ma portée, à la portée de tous, selon son propre environnement … Est-ce que la venue du règne de Dieu auprès de tous m’importe ? Ou est-ce qu’on dit cette phrase par habitude, sans se préoccuper de ce à quoi cela nous engage … ?

De la même manière, le pardon des offenses … Parce qu’ici, dans saint Luc, le texte est plus clair que dans saint Matthieu : « car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. ». Et si nous, nous ne pardonnons pas … Que devient notre demande de pardon ?

Et juste après cette prière, Jésus donne des commentaires qui vont avec elle : la parabole de l’ami sans gêne qui vient réveiller son voisin pour qu’il lui donne du pain, et qui se termine par : « même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. », et aussitôt après « Demandez, on vous donnera. ».

Cela veut dire qu’il faut oser demander des choses à Dieu. Sans crainte. Même si on a l’impression de demander toujours la même chose, de gêner Dieu. Même si on est mal à l’aise de demander toujours … La demande d’Abraham pour sauver les quelques justes de Sodome, dans la première lecture, nous montre qu’il faut parfois insister : cinquante justes … quarante-cinq … quarante … jusque à dix justes … et à chaque fois Dieu reprend : « pour … dix justes, je ne détruirais pas la ville. ».

Mais il est évident que cela dépend de ce que l’on demande : si c’est pour nous, notre intérêt personnel, à notre profit au détriment des autres, … ça se passe pas !

Par contre, si c’est « pour la gloire de Dieu et le salut du monde », alors la demande sera exaucée, peut-être pas comme on l’aurait souhaité, et à l’heure qu’on aurait voulue, mais cela se fera.

Finalement, la prière, c’est une question de confiance en Dieu, entre nous et Dieu. Et la confiance que Dieu a envers nous, elle est indubitable. Elle est de toujours ! Par contre, la confiance que nous avons en Dieu … elle peut être variable … même si on s’en défend !

Comme une confiance entre un père et son enfant …

Ce que dit Jésus à la fin : « Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? … Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

Si Jésus dit que nous sommes mauvais, c’est au sens que nous ne sommes pas parfaits, comme Dieu est parfait.

Mais qu’est-ce que le Père du ciel donne ? L’Esprit Saint. Pas ceci ou cela ! Non, L’Esprit Saint !

C’est-à-dire ce qu’il est en Lui-même. « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), « Dieu est Saint » (Lv 19,2; 20,26; 21,8)…

Pour Dieu, c’est la seule bonne chose qu’il puisse nous donner. Parce que c’est la meilleure !

Seigneur Jésus,

Tu nous apprends à prier,

à avoir une relation de confiance avec ton Père.

Nécessaire, mais non suffisante :

il faut aussi demander,

avec conviction, sans crainte,

car ton Père sait déjà ce dont nous avons besoin.

Et il nous donne le mieux :

l’Esprit Saint.

À nous de nous laisser imprégner par lui !

Francis Cousin  

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Prière dim ordinaire C 17°