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4ième Dimanche de Pâques – par Claude WON FAH HIN (Jn 10, 1-10)

Commentaire du  Dimanche 30 Avril 2023

 

Actes 2.14–41 ; 1·Pierre 2.20–25 ; Jean 10.1–10

L’histoire du salut, en réalité, se déroule selon un « plan » de Dieu », un dessein de Dieu, car le Christ a été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu » (1ère lecture d’aujourd’hui : Ac 2,23). Une note de la TOB (Ac 2,23) nous dit que « l’histoire du salut a commencé dans l’Ancien Testament (Ac 13,36), mais la réalisation de ce plan est entrée dans sa phase décisive avec la venue de Jésus. Ni les oppositions (Ac 5,38s), ni les méconnaissances humaines (Ac 3,17n) ne peuvent entraver cette réalisation qui est inévitable selon Ac 4,27.28 qui affirme : « 27 Oui vraiment, ils se sont rassemblés dans cette ville (Jérusalem) (c’est-à-dire Hérode, Ponce Pilate, les nations païennes et les peuples d’Israël) contre ton saint serviteur Jésus, que tu as Oint (c’est-à-dire consacré comme Messie (en Hébreu) ou comme Christ (en Grec), c’est-à-dire l’envoyé de Dieu), 28 pour accomplir tout ce que, dans ta puissance et ta sagesse, tu avais déterminé par avance ». Ils se sont rassemblés, Hérode, Ponce Pilate, les nations païennes et les peuples d’Israël, dans cette ville de Jérusalem contre Jésus-Christ pour accomplir tout ce que Dieu avait déterminé par avance. Ainsi, même les oppositions, les résistances, la Passion du Christ, la mort sur la Croix participent à la réalisation du plan de salut de Dieu. D’un mal, Dieu en fait un bien pour le salut du monde. Il réalise toujours les prophéties et les promesses de l’Ancien Testament. Tout ce que Dieu décide, cela suivra son cours, malgré les forces d’opposition causées par le péché des hommes et, en effet, ce Jésus crucifié et mort, le voilà ressuscité. Toutes les oppositions n’ont servi à rien sinon pour la gloire de Dieu. Dieu, dont l’Amour est plus puissant que nos péchés (Rm5,20), l’a ressuscité des morts et a fait de lui la source du salut pour tous les hommes. Christ ressuscité est monté aux cieux et se retrouve à la droite de Dieu (He 10,12). Et cela a plusieurs significations : 1) – D’abord, Jésus se retrouve à la droite du Père après son sacrifice unique pour le salut du monde. Cela signifie, que son unique sacrifice a été parfaitement efficace, et que le salut du monde se fera puisque Christ a vaincu le Mal. Tout disciple du Christ pourra vaincre le mal s’il est réellement avec le Christ. 2) – Selon Saint-Paul aux Hébreux, le sacrifice du Christ est le seul efficace, les autres sacrifices ne servent à rien (He 10,4s) : « En effet, du sang de taureaux et de boucs est impuissant à enlever des péchés. 5 C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation (ni offrande); mais tu m’as façonné un corps (d’où l’Incarnation). 6 Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés. 7 Alors j’ai dit : Voici, je viens, car c’est de moi qu’il est question dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté. 8 Il commence par dire : Sacrifices, oblations (offrandes), holocaustes, sacrifices pour les péchés, tu ne les as pas voulus ni agréés – et cependant ils sont offerts d’après la Loi (de Moïse) -, 9 alors il déclare : Voici, je viens pour faire ta volonté. Il abroge le premier régime pour fonder le second ». Et le second régime, c’est la nouvelle alliance dans le Christ – 3) A la droite du Père, Jésus règne sur le monde jusqu’à ce que (selon He 10,13) « ses ennemis en soient réduits à lui servir de marchepieds », c’est-à-dire jusqu’à ce qu’à la fin des temps, lorsque le Christ reviendra sur terre où (selon 1 Th 1,9-10), les disciples « tournés vers Dieu, abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et véritable, 10 dans l’attente de son Fils qui viendra des cieux, qu’il a ressuscité des morts », seront délivrés de la colère qui vient.  4) Enfin, à la droite du Père, Jésus qui a pleinement l’Esprit en lui, va répandre cet Esprit de Dieu sur terre («  dans les derniers jours, je répandrai de mon Esprit sur toute chair », « sur mes serviteurs et sur mes servantes, je répandrai de mon Esprit »), avec toutes sortes de grâces et bénédictions, répandues dans les sacrements établis par le Christ lui-même, sacrements, qui, tous, sont d’une manière ou d’une autre sont liés au sacrifice eucharistique ( à la messe) et donc au sacrifice unique du Christ, mort et ressuscité pour nous. – Après avoir appris toutes ces bonnes nouvelles, la foule pose la question à Pierre et aux apôtres: « Frères, que devons-nous faire?  38 Et il répond lui-même à ses apôtres: Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint Esprit ». Veillons à faire baptiser nos enfants, parce que le baptême, c’est la porte d’entrée pour devenir enfants de Dieu. Au baptême, il y a alliance du Christ avec celui ou celle qui est baptisé (e). (Jn 10,9) : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. 10 Moi, je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante ». Choisir le Christ, c’est choisir la Vie et la vie éternelle, parce que le Christ nous le dit lui-même : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé; Moi, je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante ».. Une porte, ouverte, laisse passer, entrer et sortir. Nous sommes dans l’Eglise Catholique, une Eglise dans laquelle on peut entrer et sortir, contrairement à des sectes où si vous y entrez, vous ne pouvez plus sortir ou difficilement, ou encore à d’autres religions où si vous en sortez, cela signifie la mort. Dieu nous laisse libre même à ses saints, quand ils sont encore sur terre, Il leur laisse le choix de faire sa volonté ou non. Même Marie a eu le choix pour devenir la mère de Jésus.

C’est parce que Dieu est Amour que nous avons cette liberté. Et si nous aimons Dieu, nous mettons nous-mêmes, avec la grâce de Dieu, une limite à notre liberté : nous choisissons d’obéir aux commandements de Dieu, nous ne voulons pas faire n’importe quoi. Et lorsqu’il y a un baptême, avec les parents des bébés qui vont être baptisés, nous disons « nous renonçons à Satan » et nous redisons notre profession de foi en disant que « nous croyons en Dieu le Père ». C’est le choix que nous faisons avec la grâce de Dieu. – Le Pape François nous dit (Méditations quotidiennes – 11/5/2013 -P.111) : « Jésus, en allant au Père, a laissé la porte ouverte ». Non parce « qu’il a oublié de la fermer », mais parce qu’« Il est lui-même la Porte ». Jésus étant la Porte, cela peut avoir plusieurs significations : 1) Jésus, étant à la droite de Dieu le Père, règne dans toute sa splendeur. Pour entrer dans son Royaume, il faudra, tous, sans exception, passer par Jésus. Il n’y a pas d’autre chemin que le Christ et il le dit lui-même « je suis le Chemin » et « je suis la Porte », les expressions étant au singulier, il n’y a donc pas d’autres portes pour aller au Royaume de Dieu. Inutile donc d’être dans deux religions à la fois puisque l’on devra passer par Jésus de toute manière.  2) Dans une ville fortifiée, autrefois, la Porte était construite de manière à protéger tous ceux qui sont à l’intérieur contre tous les types d’envahisseurs. Les fidèles du Christ sont donc protégés de Dieu, contre tous types d’envahisseurs : les ennemis, les faux-amis, mais aussi contre l’Esprit du Mal qui nous attaquent par toutes sortes de péchés : orgueil, égoïsme, sournoiserie, mensonge, violence, pouvoir, richesse, honneur, reconnaissance etc…Le Christ nous protège à une condition: avoir la foi en Lui, en toutes circonstances et en permanence, toujours et partout. Avec la grâce de Dieu, nous devons lutter contre nous-mêmes, contre notre cœur, contre nos sentiments, contre nos raisonnements, contre toute logique…Faire confiance en Jésus-Christ toujours et partout, surtout dans les moments difficiles. Et avec la foi, viennent obligatoirement l’amour, la charité, le bien envers les autres sinon votre foi en Dieu est à revoir et à consolider…Ici, l’amour n’est pas toujours une question de sentiment, car pour aimer ses ennemis, il nous faudra du courage, de la patience, de la volonté, et la grâce de Dieu pour accomplir cette volonté de Dieu. 3) Bien que tout le monde, sans exception, soit invité à entrer par la Porte, n’entre pas qui veut, comme il veut. Il y a des conditions pour y entrer. D’abord avoir la foi, d’une manière ou d’une autre. Ceux qui savent qu’il y a un Dieu, pour en avoir entendu parler, vont, s’ils désirent passer par la Porte, suivre le parcours du catéchuménat (deux ans de préparation),  puis les différents sacrements et commandements de Dieu dont le principal est d’aimer Dieu et son prochain. Pour ceux qui n’ont aucune connaissance de l’existence du Dieu révélé par les Ecritures, ils peuvent aussi parvenir au Royaume de Dieu. Vatican II, dans Lumen Gentium 16, nous dit : « ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel [33]. À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique [34] et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie ». Vatican II toujours, dans Gaudium et Spes 22,5 : « Et cela (le salut) ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce [38]. En effet, puisque le Christ est mort pour tous [39] et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal ». Dieu nous aime trop pour laisser se perdre un seul des siens qu’il a créés.

4) Le Christ Jésus et l’Eglise, c’est tout UN, cela forme un tout qu’on ne peut pas séparer. Les membres de l’Eglise dont nous sommes forment le Corps du Christ. Et Jésus lui-même est la Tête de ce Corps qu’est l’Eglise (Col 1,18). Lorsque Jésus dit qu’Il est la Porte, cela revient aussi à dire que l’Eglise est la Porte par laquelle il faut entrer pour accéder au Royaume de Dieu. C’est la raison pour laquelle, Jésus nous demande d’aller répandre la Bonne Nouvelle et de baptiser jusqu’aux extrémités de la terre. Mt 28,19-20 : « 19 Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit,  20 et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin de l’âge ». Ce serait tellement bien et beau de voir une église remplie de monde au moment de la messe, malheureusement, comme nous le rappelle Père Levavasseur  (Prosper Eve – Du torchis à la pierre » – P.32) qui écrivait déjà en 1837 : « Parmi les habitants…il y en a beaucoup qui vivent comme s’il n’y avait ni Eglise, ni curé,…ne mettant jamais les pieds à l’église, parce qu’ils sont ordinairement corrompus (par le péché), et par conséquent éloignés de la pratique de la religion. De sorte que le curé n’exerce proprement le saint ministère qu’à l’égard des âmes pieuses qui viennent à l’église et dont le nombre, dans la plupart des quartiers, est extrêmement petit. Le ministère est comme nul…pour ceux qui ne viennent que rarement à l’église, lesquels pour l’ordinaire ne font pas leur Pâques, et pour ceux qui n’y viennent jamais. Bienheureux quand les uns les autres font appeler le curé à l’heure de la mort et lorsqu’ils ont encore quelque peu de connaissance ». Répandre la Bonne Nouvelle est l’affaire de tous les fidèles sans exception. Tout le monde peut dire à quelqu’un « viens à la messe » ou « allons à la messe ». Pas besoin de formation pour cela. Ainsi, chacun devient « apôtre », envoyé de Dieu pour prêcher la Bonne Nouvelle dans son entourage afin de faire la volonté de Dieu qui veut que « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité» (1 Tm 2,4). « Moi, je suis la porte, si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. …je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante ». A tous ceux qui sont angoissés pour une raison quelconque, parfois très difficile, parfois vitale, parfois pour une raison inconnue, arrêtez de penser à ce qui cause votre angoisse car elle risque même de vous pousser au désespoir et le désespoir pour un chrétien ne devrait pas exister, mais pensez plutôt à Jésus-Christ, à Celui qui est la source de paix, source de guérison, source de vie, source du salut pour l’éternité. Il prendra en charge, vos problèmes personnelles et ceux de vos enfants. Le Christ Jésus est la porte, passez par cette porte de vie. Marie contribuera certainement à vous y aider. Et que Dieu soit béni de tous.