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1° Dimanche de Carême – par Claude WON FAH HIN (St Mt 4, 1-11)

Commentaire du  Dimanche 26 Février 2023

 

Genèse 2.7–9; 3.1–7 ; Romains 5.12–19 ; Matthieu 4.1–11

Les textes d’aujourd’hui nous parlent de grâces divines, de tentation, de péché et de leurs conséquences. La Genèse nous dit que Dieu a créé Adam et Eve. Il a créé Adam en état de sainteté avant qu’il ne pèche. Pour avoir une idée de l’importance des actes d’Adam avant son péché, voici ce que nous dit Luisa Piccarreta qui a écrit 36 volumes de son œuvre, un dialogue avec Jésus, intitulé « le Livre du Ciel », dont le contenu a été vérifié en 1997 par deux théologiens hautement qualifiés et intégralement approuvé en 2010. Dès Janvier 1996, le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, devenu Pape Benoit XVI en 2005, signe le document du Vatican permettant l’ouverture de la Cause de Béatification de Luisa Piccarreta. Tout cela, pour vous donner une idée du sérieux de ses écrits. Avant son péché, Dieu a donc donné à Adam ce qu’il voulait donner à chaque créature humaine : le don de la « Divine Volonté ». Jésus dit à Luisa :  « Notre Volonté s’est mise à sa disposition (à la disposition d’Adam) pour lui donner toute l’aide dont il aurait besoin. Nous lui avons communiqué notre Volonté comme vie première et acte premier de toutes ses œuvres. Afin de grandir en grâce et en beauté, il avait besoin d’une Volonté Suprême qui allait non seulement coopérer avec sa volonté humaine, mais suppléer aux œuvres de toutes les âmes…Adam possédait une sainteté telle, lorsqu’il fut créé par Dieu, que ses actes, même les plus petits, avaient une valeur telle qu’aucun saint, ni avant ni après ma venue sur la terre, ne peut se comparer à sa sainteté. Et tous les actes de tous les saints n’ont pas la valeur d’un seul acte d’Adam, car il possédait, dans ma Divine Volonté, la plénitude de la sainteté, la totalité de tous les biens divins. Si Adam avait un tel don avant son péché, imaginez les dons que Marie peut avoir. Saint Louis-Marie Grignion de Monfort nous dit que Jésus a donné à Marie, par grâce, tous les mêmes droits et privilèges qu’il possède en nature. – Le texte de la Genèse nous montre combien le serpent est menteur, et il essaiera de tromper Le Christ comme il a trompé Adam et Eve. Le serpent vient discuter avec Eve. Il lui dit : « Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? ».

La première erreur d’Eve est de répondre à l’Esprit du Mal. On ne discute pas avec le démon. Lorsque dans un foyer, éclate une dispute, il y a toujours un qui commence en premier à dire du mal de l’autre. L’idéal est de ne pas répondre parce que celui qui dit du mal, son esprit n’est pas celui de Dieu mais de l’Esprit du Mal. On ne discute pas avec le démon qui dit toutes sortes de mots mortifères, contraires à la Vie et capables de provoquer la mort. La mort est le but premier de l’Esprit du mal, mort provoquée par le péché. Et pour nous amener au péché, le mensonge est l’arme absolu du l’Esprit du Mal. Et voilà qu’Eve lui répond : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 3 Mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sous peine de mort ». Réponse du serpent qui continue de mentir : « Pas du tout, vous ne mourrez pas…vous serez comme des dieux ». Et Eve se met à écouter et en quelque sorte à obéir au serpent. Elle va commettre son péché : désobéir à Dieu. Le but du serpent est d’amener Eve au péché, celui de la désobéissance à Dieu. Tout péché est une désobéissance à Dieu. Et faisons attention à notre propre imagination qui agit comme la télévision dans notre tête avec toutes sortes de films : violence, révolte, mensonge, cupidité, sexualité, désunion, le chacun pour soi, dureté de cœur, écrasement des autres etc…Adam et Eve devaient nous transmettre cette plénitude de la sainteté, mais c’est finalement le péché que l’humanité va hériter. La Divine Volonté dont nous parle Luisa Piccarreta n’est rien d’autre que l’obéissance à Dieu toujours et partout, qui permet d’accomplir en permanence la volonté de Dieu parce que nous dit Luisa Piccarreta « La Divine Volonté, c’est Dieu qui vit dans l’humain non seulement de façon spirituelle, mais charnelle » comme nous le dit Saint-Paul : « Ce n’est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi ».

Le don de la Divine Volonté, Marie l’a aussi puisqu’elle a les mêmes dons que son Fils par grâce de Dieu alors que le Fils les a par nature. Et nous voyons les capacités de Marie dans nos vies et ses actions dans le monde entier. Paul l’explique bien quand il dit : « il n’en va pas du don comme de la faute. Si, par la faute d’un seul (Adam), la multitude est morte (l’humanité connait la mort par le péché), combien plus la grâce de Dieu et le don conféré par la grâce d’un seul homme, Jésus Christ, se sont-ils répandus à profusion sur la multitude ». Il suffit de lire la vie des saints pour comprendre l’importance de la grâce que Dieu leur a offerte. « Et il n’en va pas du don comme des conséquences du péché d’un seul : le jugement venant après un seul péché aboutit à une condamnation », autrement dit, un seul péché peut ruiner toutes nos bonnes œuvres, un peu comme Judas qui a perdu sa vie pour avoir trahi Jésus-Christ, et ainsi donc, un seul péché peur suffire à notre condamnation et à l’inverse, un seul pardon de Dieu suffit pour effacer tous nos péchés et nous conduire au Royaume de Dieu : « l’œuvre de grâce à la suite d’un grand nombre de fautes aboutit à une justification », c’est ce que nous dit aussi Sœur Faustine quand elle dit : «§1697. J’accompagne souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la miséricorde divine, …. La miséricorde divine atteint parfois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange et mystérieuse. A l’extérieur c’est comme si tout était perdu, mais il n’en est pas ainsi ; l’âme éclairée par un puissant rayon de la grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour, qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon et de ses fautes et de leurs punitions, et à l’extérieur elle ne nous donne aucun signe de repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses extérieures. …Mais il y a aussi des âmes, qui volontairement et consciemment rejettent cette grâce et la dédaignent. Bien que cela soit déjà l’agonie, Dieu miséricordieux donne à l’âme ce moment de clarté intérieure, et si l’âme le veut (il faut donc choisir volontairement de suivre Dieu, pas de faux dieux ou des idoles), elle a la possibilité de revenir à Dieu. Mais parfois, il y a chez les âmes un tel endurcissement, qu’elles choisissent consciemment l’enfer (ou les faux dieux) ; elles font échouer toutes les prières que d’autres dirigent vers Dieu à leur intention, et même les efforts de Dieu… « Ceux qui reçoivent avec profusion la grâce et le don de la justice (pour qu’ils soient purifiés, alignés, ajustés sur Dieu en permanence) régneront dans la vie par le seul Jésus Christ ».

C’est pourquoi, Jésus Christ doit être au centre de notre vie de tous les jours. Et il nous donne l’exemple pour ne pas être complice de l’Esprit du Mal lors des tentations. Une tentation n’est pas un péché, mais elle risque de nous mener au péché. Elle vient de manière subtile dans notre vie et toujours sous forme de bonnes choses, comme lorsque l’on met du miel pour attraper les mouches. Jésus est emmené au désert par l’Esprit Saint pour être tenté par le diable. Autrement dit, la tentation peut être une bonne chose puisque voulu par Dieu le Saint-Esprit. C’est une épreuve pour chacun de nous, appelé à rester fidèle au Christ, comme le Christ est resté fidèle à son Père, en luttant contre le démon qui nous tente en permanence.

Première tentation venant juste après que Jésus ait jeûné pendant quarante jours et qu’il eut faim: « le tentateur lui dit : Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains ». En disant « si tu es Fils de Dieu », alors qu’il sait parfaitement bien qu’Il est Dieu, le tentateur veut amener Jésus à douter de sa condition divine, et l’amener à fournir une preuve qu’il est bien Fils de Dieu. Et Jésus ne lui donnera aucune preuve qu’Il est bien le Fils de Dieu, car s’il le faisait, cela signifiera que Jésus aura fait ce que le tentateur lui a demandé, qu’il lui a en quelque sorte « obéi » en voulant lui donner cette preuve, et donc qu’Il aura obéi au démon. On n’obéit pas au démon sinon c’est le péché assuré. Et Jésus lui répond en citant une parole de la Bible : « Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Et en même temps, c’est une invitation qui nous est faite : nous nourrir de la parole de Dieu, c’est-à-dire du Christ lui-même. Ne laissons pas nos bibles se couvrir de poussière: Parole de Dieu, parole de vie dont nous avons besoin pour vivre de la vie de Dieu. Et prenez au sérieux la Parole de Dieu : quand Il dit qu’il n’y a qu’un seul Dieu, c’est qu’Il n’y en a qu’un seul et il n’y a pas d’autres dieux à aller voir ailleurs. Dieu a condamné ceux qui, dans l’Ancien Testament, sont allés adorer d’autres dieux ( avec un petit « d »), dieux qui n’existent pas, et c’est de l’idolâtrie. Le pain c’est de la matière pour le corps, mais nous avons surtout besoin de la parole de Dieu pour notre âme, et Dieu, s’il le veut, comme il l’a déjà fait pour plusieurs saints ou saintes, peut nous enlever ce besoin de nous nourrir le corps: Marthe Robin a vécu cinquante-trois ans (1928-1981) sans manger sauf une hostie par jour ; à 17 ans (1882), Luisa Piccarreta a commencé à ne plus être capable de garder sa nourriture et elle a été obligée de garder le lit ; Thérèse Neumann, une stigmatisée aussi, cesse de manger en 1922 à l’âge de 24 ans, et en 1926, elle ne pouvait plus boire également. Jusqu’à la fin de sa vie, c’est-à-dire pendant trente-cinq ans, elle n’absorba aucune nourriture, ni solide, ni liquide mais comme les autres stigmatisées, elle ne vivait que par le Christ. Jésus-Christ est bien plus important que de boire et manger. Il est Vie et nous donne la vie. – A la deuxième tentation du Christ, le tentateur lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges (de te garder en toutes tes voies), et sur leurs mains ils te porteront, de peur que tu ne heurtes du pied quelque pierre ». Là aussi, le démon qui connait bien la Bible cite le Ps 91,11-12, tout en falsifiant un peu le verset 11 en omettant l’expression « 11 il a pour toi donné ordre à ses anges de te garder en toutes tes voies  ». Ce psaume est un psaume de confiance, de protection divine accordée au juste: si le juste connaît l’épreuve, Dieu l’en délivrera. C’est la parole de Dieu que l’on n’a pas à mettre en doute. Or le diable demande à Jésus de se jeter en bas, juste pour vérifier si Dieu va tenir ses engagements. En fait c’est un piège tendu à Jésus: Si Jésus se jette en bas, non seulement, il obéit à Satan, mais encore il met en doute la parole même de Dieu puisqu’il va essayer de voir si la parole de Dieu va être vraiment appliquée à cette situation, ce sera un moyen de vérifier la parole de Dieu, et donc on ne fait pas confiance en Dieu. Cette seconde tentation est la plus grave de toutes les tentations car il s’agit d’une perversion de notre relation à Dieu, d’une dégradation, d’un dérèglement de notre relation à Dieu. Cela s’appelle « tenter Dieu », c’est une manière de vérifier s’Il va réellement mettre en pratique ce qu’il a promis, vérifier si Dieu nous aime réellement, et c’est un manque de confiance en Dieu. De même, quand le catholique dit « je crois en un seul Dieu » du symbole de Nicée-Constantinople et qu’ensuite il va voir d’autres soi-disant « dieux » ailleurs, il y a manifestement un manque de foi en ce Dieu unique que Jésus-Christ nous a fait connaître. Ne pas croire en une seule parole de Jésus, c’est ne rien croire en la parole de Dieu tout court. On ne peut pas dire qu’on ne croit qu’à certaines paroles du Christ, ce n’est pas possible. Réponse du Christ : « Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu » – Dans la troisième tentation, le diable dit à Jésus : « je te donnerai tous les royaumes du monde si tu te prosternes à mes pieds ». C’est ainsi que Lucifer a péché : en voulant prendre la place de Dieu. Il voudrait que Jésus se prosterne devant lui, se prenant ainsi pour un « dieu », mais il n’est pas Dieu. Et ceux qui lui obéissent, les dirigeants du monde, les malfaiteurs, les violents, les ennemis de la paix vont finir par massacrer le monde puisque Satan amène toujours à la mort, à la division, alors que le Christ, Lui, ne donne que la Vie parce qu’il est Amour. Le diable veut qu’on désobéisse au Dieu unique et qu’on l’adore, lui, le diable, voulant ainsi amener le Christ au péché : d’abord, le premier commandement est « Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout », et le diable demande qu’on se prosterne devant lui ; ensuite, c’est Dieu qui donne tout à son Fils, pas le diable qui ne fait que mentir. Lc 10,22 : Tout m’a été remis par mon Père, …Ps 2,8 : Demande, et je te donne les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre. Le diable n’a aucun pouvoir, il n’a rien sinon que le mensonge, c’est Dieu qui a tous les pouvoirs du monde. Rappelons ce que Jésus disait à Luisa Piccarreta sur la sainteté d’Adam avant qu’il ne pèche : « Adam possédait une sainteté telle, lorsqu’il fut créé par Dieu, que ses actes, même les plus petits, avaient une valeur telle qu’aucun saint, ni avant ni après ma venue sur la terre, ne peut se comparer à sa sainteté. Et tous les actes de tous les saints n’ont pas la valeur d’un seul acte d’Adam, car il possédait, dans ma Divine Volonté, la plénitude de la sainteté, la totalité de tous les biens divins ». Remercions le Seigneur de donner à Marie d’être l’« Immaculée Conception », la plus grande sainte du monde et de tous les temps.