Conversion
Mc 1, 14-20
Sans doute, avez-vous remarqué, frères et sœurs, le thème commun aux trois lectures de cette liturgie. Dans les trois, on vous dit :
« Dépêchez-vous, le temps vous est compté » ; « Il est grand temps de vous convertir ».
Nous avons d’abord le prophète Jonas qui se promène dans une ville païenne, énorme puisqu’il faut trois jours pour la traverser, en criant : « Encore quarante jours et Ninive sera détruite ! ».
« Aussitôt » (retenons ce mot « aussitôt », nous le retrouverons dans d’autres lectures), les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne et voyant leur réaction, Dieu renonça au châtiment.
« Encore quarante jours », proclamait Jonas.
St-Paul, dans la seconde lecture, est encore plus alarmiste : « Frères, je dois vous le dire : le temps est limité », « Ce monde tel que nous le voyons est en train de passer » et St-Paul, au lieu d’employer le mot « chrono » pour le temps, emploie le mot grec « Kaipos ». Carguer : on cargue ses voiles, c’est-à-dire qu’on les replie parce que le bateau arrive devant le port. St-Paul veut nous faire sentir par là que le chrétien doit être un homme en attente d’un événement ultime qui va arriver.
Il y a eu déjà le mystère pascal, le don de l’Esprit, les derniers temps sont advenus ; l’évènement ultime de notre histoire : la Résurrection du Christ après sa mort a déjà eu lieu. Dès lors, toute valeur, toute situation de vie concrète comme le mariage, la douleur, la joie, la possession de biens sont à situer par rapport à cette situation essentielle :
« Ce monde tel que nous le voyons est en train de disparaître ». Ce doit donc être aussi, par voie de conséquence, la mort du péché et la mort de la mort. Or, la mort de la mort, c’est la vie éternelle.
Passons à l’Evangile : Jésus ne va pas dire autre chose. Il disait (ce sont ses premières paroles en public dans l’Evangile de St-Marc celui que nous étudions cette année) : « Les temps sont accomplis, le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous, croyez à la Bonne Nouvelle ».