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Assomption de la Vierge Marie (Lc 1, 39-56) – Homélie du Père Louis DATTIN

Fête de la jeunesse du monde

Lc 1, 39-56

Vous savez combien dans la vie, on aime établir des classements. Pour le tour de France, c’est le maillot jaune pour le 1er ; sport : coupe pour le foot ; aux jeux olympiques, c’est la médaille d’or avec la Marseillaise ; en classe, le 1er est au tableau d’honneur : autrefois, il portait une croix et le second, un ruban.

Dans une association, il y a un président ; au renouveau, un berger ; dans l’église, un doyen ou un évêque.

En fête de l’Assomption, je donnerai facilement à Marie, le titre, non pas de la 1ère Dame de France, mais celle de la 1ère Dame du Monde !

Il y a un chant qui dit : Marie, « la 1ère en chemin« . Elle a tout fait avant nous ! « Marie, tu en as connu ‘’des 1ères fois’’ » !

. Rappelle-toi : ta surprise, le jour de l’Annonciation.

C’était une première pour toi : « Dieu a posé son regard sur toi, humble servante ».

C’était aussi une première pour l’Humanité : « Dieu veut habiter sur la terre, c’est l’Incarnation ».

 

Du jamais vu et grâce à ton oui cela va pouvoir se faire ! Dieu veut prendre corps en une femme.

. Rappelle-toi, la Visitation : ton empressement sur la route, ta rencontre avec Elisabeth. C’était une première pour toi, lorsqu’elle te dit : « Bienheureuse parce que tu as cru ». Une première, lorsque Jean-Baptiste et Jésus bondissent de joie. Une première pour nous !

. Rappelle-toi la nuit de Noël : une grande première qu’une naissance avec Joseph, les Bergers, les Mages ; ce chant du « Gloire à Dieu » et la paix pour les hommes et cet enfant emmailloté, couché dans une mangeoire !

Aussi, une première pour nous : Dieu, le grand Dieu, qui n’est qu’un « tout petit « .

. Rappelle-toi ton inquiétude à Jérusalem, ta surprise : priorité accordée par ton fils, pour son Père du ciel. Jésus obéissant à son père, tu n’as pas compris ce jour-là ! C’était aussi une surprise pour nous : Dieu toujours  » premier servi « .

. Rappelle-toi ta présence à Cana : c’est toi, la première qui s’est aperçue que le vin allait manquer et pour la première fois, son premier miracle. Tu coopères à l’action de ton fils et pour nous, une surprise : Dieu se préoccupe aussi des petits soucis de nos existences humaines… ce vin qui, un jour, plus tard, allait devenir son Sang, à la messe.

. Rappelle-toi, Marie, mais tu t’en rappelleras toujours, ce fut trop pénible, ta présence, au pied de la Croix : tout donner, même ton fils… Une première pour toi, une première pour nous : « Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime ».

. Rappelle-toi, Marie, ta stupéfaction et ta joie profonde au moment de sa Résurrection, la première fois que la mort était vaincue, que le mal était écrasé, que ton fils changeait l’ordre du monde et que les hommes, enfin, pouvaient espérer, aux aussi.

. Rappelle-toi, Marie, cette pièce du 1er étage d’une maison de Jérusalem qu’on appelle le Cénacle. Tu y priais en compagnie des apôtres, lorsque, soudain, le souffle de l’Esprit vous a envahi et vous a donné la force de fonder l’Eglise : annoncer la nouvelle aux quatre coins du monde : la Pentecôte.

. Et puis, rappelle-toi, Marie, de ce jour extraordinaire et triomphal de ton entrée au ciel où tu es couronnée par ton fils, à la fois Reine, Vierge, Mère

La première, là encore, tu entres dans l’éternité non seulement avec ton âme, ce qui était bien normal, mais aussi avec ton corps, ce corps qui avait accueilli ton fils pour lui donner sa vie humaine : c’est cet événement que nous célébrons aujourd’hui. 1ière Dame de la terre, 1ière Dame du ciel, sans renier ni la terre, ni le ciel : « Je crois en la résurrection de la chair et à la vie éternelle ».

Toi aussi, la première humaine, nous indiquant la route qui mènera à notre tour, dans cette vie éternelle, « La première en chemin ».

La 1ière arrivée, , , aussi, à notre tour, nous aboutirons en suivant de loin, ton itinéraire.

Tu as toujours été la première parce qu’à chaque fois que le Père te proposait une nouvelle aventure spirituelle, tu disais « oui « . Tu répétais : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il fasse par moi ce qui lui plaît ».

 “Marie, veux-tu… ?‘’ » et à chaque fois, c’était d’accord : « D’accord, Seigneur, poursuivons cette épopée divine ».

Elle a dit « oui » à Nazareth, à Bethléem, à Cana, au pied de la Croix, au Cénacle, entraînée chaque fois par un nouvel élan de l’Esprit Saint : « Sûr de mon acceptation, tu me proposais, Seigneur, une nouvelle étape sur le chemin du salut ».

« La première en chemin! » Toi, tu es toujours restée l’humble servante : à chaque désir de Dieu, tu as dit « oui » : « Mais, bien sûr, Seigneur ! »

Cette ouverture aux initiatives de Dieu, les spirituels appellent cela : « la disponibilité ». Tu te mets totalement à la disposition de Dieu pour réaliser « la promesse faite à nos pères ». Tu acceptes d’être la femme qui écrasera la tête du serpent. Tu acceptes de libérer avec Jésus cette humanité pécheresse, de l’emprise de Satan.

Devenir, nous aussi, à l’exemple de Marie, disponibles. A chacun, chacune d’entre nous, le Seigneur s’adresse et nous propose et nous dit : « Veux-tu… ? »

« Veux-tu sauver l’humanité avec moi ? Veux-tu avec l’Esprit de ton Baptême et de ta Confirmation, te mettre en route ? Etre de ceux et celles qui sont  » les premiers en chemins » : chemin de joie, chemin de croix parfois ? Veux-tu, toi aussi, tout au long de ton existence, redire ces petits « oui » qui sont autant de mailles dans le tissu de ta vie ? Veux-tu te remettre, te démettre entre les mains de Dieu pour travailler avec lui au salut des hommes ? »

 

Puissions-nous, Vierge Marie, être avec toi :

  • tout à la joie d’annoncer la Bonne Nouvelle

  • tout à l’émerveillement d’adorer l’enfant de Noël

  • tout à la peine, en communiant à la Passion de ton fils

  • tout à la foi de la Pentecôte, au matin de l’Eglise, pour aller à la rencontre de nos frères.

Et aujourd’hui, Marie, en cette fête de l’Assomption, être tout à la gloire aux côtés de Jésus ! Aujourd’hui, montre-nous ce bonheur éternel où tu attends chacun de nous !

Le Seigneur nous pose la question, à nous aussi, maintenant :

« Veux-tu… ? »

Ayons assez de cœur pour lui répondre à notre tour :

« Oui, Seigneur ». AMEN