19ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 41-51)
« Moi, je suis le pain vivant. »
Dans la première lecture, le prophète Élie est complètement désabusé : la reine Jézabel veut le tuer pour avoir fait tuer les prophètes de Baal. Il a peur et s‘enfuit, et demande à Dieu de le laisser mourir : « Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. ».
Ce n’est pas l’option de Dieu, qui, au contraire, lui envoie un ange pour lui présenter du pain et de l’eau : « Lève-toi et mange ! », et cela par deux fois.
Du pain et de l’eau, c’est une nourriture essentielle, mais qui est mal vue de nos jours. Être « au pain (sec) et à l’eau », c’est considéré comme une punition, un peu comme une déchéance. Pourtant pour Élie, c’est ce qui va lui permettre d’aller jusqu’à la montagne de l’Horeb et y rencontrer Dieu, après quarante jours et quarante nuits de marche …
Dans l’évangile aussi, il est question de pain … mais pas de pain issue de farine et d’eau !
Ce pain, c’est Jésus : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. ».
Incompréhension de ceux qui l’écoutent … et on les comprend. Cela parait tellement inimaginable …
Mais au lieu de demander des explications, ils se butent et refusent la parole de Jésus : « Nous connaissons bien son père et sa mère. Il nous raconte n’importe quoi ! ».
Leur attitude est totalement contraire à ce que demande saint Paul aux Éphésiens : « Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. » (Deuxième lecture).
La réponse de Jésus n’a sans doute pas été comprise par la foule : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire. » … ou que nous nous laissions attirer par le Père … Reproche fait souvent par Jésus à ceux qui l’écoutent, mais ne l’entendent pas …
Et Jésus continue : « Moi, je suis le pain de la vie. ». Il ne s’agit plus de Jésus tout seul, mais de Jésus qui donne la vie, et même la vie éternelle … ce que nous, nous pouvons comprendre avec l’allusion faite aussitôt par Jésus à la manne qui n’a pas empêché les hébreux de mourir.
Il le confirme en disant : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » et ce pain dont il parle, « c’est sa chair qu’il donnera pour la vie du monde. ».
Tout le monde est concerné … si nous nous laissons attirer par Dieu, par Jésus !
Mais est-ce que nous sommes vraiment attirés par Dieu ?
C’est à chacun de répondre …
Dans la première lecture, l’ange de Dieu dit : « Lève-toi et mange ! » …
Se lever, se réveiller … pour se mettre en chemin vers Dieu, vers la vie éternelle …
Quand, à la messe, nous nous levons pour aller communier, sommes-nous éveillés ?
Il nous arrive certainement de nous lever par habitude, c’est-à-dire sans que nos sens soient éveillés à ce que nous faisons.
Est-ce que nous sommes prêts à manger le corps du Christ, la chair de Jésus … et non pas simplement l’hostie, la pastille de pain azyme … pour aller vers Dieu, vers la vie éternelle … « car il est long, le chemin qui te reste. ».
Et bien souvent, ce n’est pas « quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. », mais pour une durée que nous ne pouvons pas connaître jusqu’à notre mort, pour que nous puissions rencontrer Dieu !
Peut-être est-ce une réflexion que nous devons faire à chaque fois que nous allons communier … ?
Seigneur Jésus,
fais que nous soyons éveillés
à chaque fois que nous allons communier.
Que notre communion soit vraiment
une union totale avec toi
qui a souffert la Passion
pour que nous puissions rencontrer Dieu
au bout de notre chemin sur la terre.
Francis Cousin
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