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Présentation de Jésus au Temple – par Francis COUSIN (St Luc 2, 22-40)

« Ouvre nos yeux, Seigneur ! »

 

Faisons un retour en arrière d’environ 2000 ans, et mettons-nous dans le Temple de Jérusalem … pour voir ce qui s’y passe.

À l’époque, les villes ne sont pas trop peuplées. On parle de 50 000 habitants à Jérusalem. Nous sommes à un jour tout à fait ordinaire, pas de fête particulière ou d’évènements quelconque.

Arrive un jeune couple avec un enfant, pour faire la présentation de celui-ci à Dieu, comme le veut la loi de Moïse : « Le Seigneur parla à Moïse. Il dit : ’’Consacre-moi tous les premiers-nés parmi les fils d’Israël, car les premiers-nés des hommes et les premiers-nés du bétail m’appartiennent.’’ » (Ex 13,2). Marie et Joseph viennent à la rencontre de leur Dieu pour présenter leur fils nouveau-né Jésus, et pour la purification de la mère. Ils n’étaient sans doute pas les seuls …

Ils viennent incognito, pour une célébration officielle, mais intime : pas de grand-prêtre, de lévite, de scribe pour les accueillir … Et pourtant, c’est le Fils de Dieu qui vient dans la maison de son Père … Ils connaissaient la prophétie de Malachie (première lecture) … Ils étaient censés être proche de Dieu … Ils étaient sur place …

Ils ne l’ont pas vu !

Et nous, l’aurions-nous vu ?

Ouvre nos yeux, Seigneur ! 

Pourtant un homme l’a reconnu ! Syméon. Il ne faisait pas parti du ’’staff’’ du temple, mais « c’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. ». Il vint au temple, « sous l’action de l’Esprit », pour rencontrer « le Christ, le Messie du Seigneur ».

Mais on ne lui en avait pas dit plus. Pouvoir rencontrer le Messie, c’était ce qui le faisait encore vivre … Mais voir le Messie en un petit enfant de quarante jours … Qui l’eut cru ? On aurait plutôt pensé à quelqu’un dans la force de l’âge, sérieux, présentant bien …

Mais lui n’a pas hésité ! Il avait l’Esprit en lui, il était proche de Dieu, il ne vivait que pour cela ! « Syméon reçu l’enfant dans ses bras ».

Et nous, l’aurions-nous reconnu ?

Ouvre nos yeux, Seigneur ! 

 Une femme aussi l’a reconnu ! Anne, fille de Phanuel. Elle aussi était âgée : 84 ans. 84 = 7 x 12 ; 7, perfection dans le domaine spirituel ; 12, perfection dans le domaine temporel. Elle avait tout pour elle ! D’ailleurs, elle servait « Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. ». Sa préparation spirituelle lui avait ouvert le cœur, et elle pouvait voir ce que nous ne pouvons pas voir, avec le cœur de Dieu : « Elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem ».

Et nous, aurions-nous proclamer les louanges d’un petit enfant ?

Ouvre nos yeux, Seigneur ! 

Cet évangile est une histoire de rencontres : rencontre entre Marie et Joseph avec Dieu, rencontre entre son Père et Jésus, rencontre entre Syméon et Jésus, rencontre entre Anne et Jésus …

Mais c’est aussi de non-rencontres : non-rencontre entre les grands-prêtres et Jésus, non-rencontre entre les lévites et Jésus, non-rencontre entre les scribes et Jésus, non-rencontre entre la foule et Jésus.

Pourquoi y a-t-il parfois rencontre, et parfois pas …

Tout est une question de cœur. Cœur ouvert ou fermé, cœur plein d’amour ou non, cœur disponible à l’amour de Dieu ou non, cœur répondant à l’amour de Dieu ou non …

Et nous avons tous à nous poser la question : Quel est l’état de mon cœur ?

Oh, bien sûr, on sait très bien qu’il n’est jamais parfait ! Nous sommes tous des pécheurs, et nous avons tous à nous convertir pour devenir plus proches de Dieu … et des hommes …

Mais aujourd’hui, dans notre église (revenons sur terre, malheureusement, on n’est pas à Jérusalem), est-ce que je rencontre vraiment Dieu dans sa Parole, est-ce que je l’entends, est-ce qu’elle me bouscule ?

Quand je vais communier tout à l’heure, est-ce que je suis conscient que c’est Jésus, « le pain vivant qui est descendu du ciel » (Jn 6,41) qui vient en moi, qui vient à ma rencontre ? … que « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6,56) ? La rencontre parfaite !

Qu’à la fin de la messe, quand le prêtre dit : « Allez dans la paix du Christ », c’est que le Christ est en moi, « lumière qui se révèle aux nations », et que je dois être porteur de cette lumière !

Ouvre nos yeux, Seigneur ! … les yeux de nos cœurs !

Ouvre mes yeux, Seigneur, aux merveilles de ton amour,

Je suis l’aveugle sur le chemin,

Guéris-moi, je veux te voir !   …  et en chacun de tous mes frères humains …

Francis Cousin

  

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Image dim Présentation au Temple A