L’Epiphanie du Seigneur – par Francis COUSIN (St Matthieu 2, 1-12)

 « Nous avons vu son étoile à l’orient. »

 

Ils viennent de loin, ces mages ! On ne sait pas exactement d’où, on ne sait pas non plus combien ils sont, ni leurs noms !  La tradition veut qu’ils étaient trois, et qu’ils venaient de trois régions différentes : l’Europe, l’Asie et l’Afrique (ce qui semble en contradiction avec l’évangile qui suggère des personnes qui travaillaient ensemble en un même lieu).

Pourquoi viennent-ils à Jérusalem ? Pour venir se prosterner devant « le roi des Juifs qui vient de naître », et ils l’ont su parce qu’ils ont « vu son étoile à l’orient ».

Mais voilà que l’étoile disparait à leurs yeux.

Alors, bien sûr, ils arrivent à Jérusalem, dans la capitale des Juifs, et se présentent au palais du roi Hérode !

Un roi, habituellement, cela habite dans un palais ! Logique !

Mais la logique de Dieu n’est pas celle des hommes ! « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur. » (Is 55,8).

Et quand ils se renseignent au palais d’Hérode, c’est le branle-bas de combat : on s’affole. Pour plusieurs raisons : pour Hérode, c’est un futur opposant qui risque de mettre à mal sa situation et qu’il faut éliminer le plus vite possible ; pour les grands prêtres et les scribes, c’est comme une insulte : eux qui connaissent tout (ou qui pense connaître tout) de la foi juive, apprennent une nouvelle de la part de personnes qui ne connaissent rien de la foi juive …

Finalement, les scribes trouvent la réponse : « c’est à Bethléem, en Judée ».

Et Hérode trouve un stratagème pour pouvoir éliminer son ’’opposant’’ : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. ».

Mais en sortant du palais : surprise ! L’étoile qui avait disparue est revenue et elle guide les mages vers Jésus. La lumière de Dieu guide les mages vers celui qui est « la vraie lumière » (Jn 1,9), « La lumière [qui] brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » (Jn 1,5), vers celui qui dira un peu plus tard : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12)

La lumière qui brille pour les mages, mais pas pour les juifs, mettant déjà en œuvre la prophétie du sage Syméon : « lumière qui se révèle aux nations » (Lc 2,32).

Et cette lumière remplit les mages « d’une très grande joie ».

Cette joie des mages doit aussi être la nôtre, car nous aussi nous avons vu et connu Jésus, « lumière né de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu … de même nature que le Père », lumière qui, dans la suite des temps, est arrivée jusqu’à nous par la révélation aux nations.

Mais on doit aussi se poser la question : « Pourquoi les mages se sont-ils mis en route, avec autant de persévérance, pour trouver ce petit roi et lui offrir leurs présents ? ». Il y avait de leur part un désir profond d’honorer le « roi des juifs », de se « prosterner devant lui. » ; une passion de la rencontre pour ces hommes qui a priori ne portaient pas en eux l’espérance d’un Messie annoncé par les prophètes.

Et dans cet évangile, le moins que l’on puisse dire est que les mages sont les seuls à être animés de ce désir de la rencontre avec Jésus, avec le Messie.

En face, que voit-on ?

Hérode, qui n’a aucun désir de rencontrer Jésus, ou plutôt qui n’a qu’un désir : l’éliminer. Un désir on ne peut plus mortifère. Rien de positif dans son attitude.

Les grands prêtres et les scribes, eux, sont tranquillement installés dans leurs connaissances et leur suffisance : ils savent que le Messie doit venir, à Bethléem, mais c’est comme la pluie sur la feuille songe : cela ne les émeut pas qu’on leur dise qu’il est né. Ils n’ont, contrairement aux mages, aucune envie de se déplacer de Jérusalem à Bethléem (environ une dizaine de kilomètres ! ). Ils sont dans le non-désir, le non-déplacement, aussi bien physique qu’intellectuel, spirituel ou moral …

Alors nous : Avons-nous un désir profond, comme les mages, d’honorer Jésus et de lui apporter nos humbles cadeaux …

Ou bien sommes-nous dans le non-désir de la rencontre avec Jésus ?

Attention : D’une vraie rencontre, qui nous touche totalement, qui nous amène à une conversion, qui fait qu’après cette rencontre, on ne peut plus vivre comme avant, on ne peut plus prendre les mêmes chemins qu’on avait l’habitude de prendre … comme l’on fait les mages …

C’est la vraie question que nous pose cet évangile !

Et elle nous demande une vraie réflexion !

Seigneur Jésus,

c’est un long voyage que firent les mages

pour se prosterner devant toi.

Et tout le monde en parle.

Mais on oublie souvent de se poser la question :

« Est-ce que, moi aussi,

 je viens me prosterner devant toi ?

Pour t’adorer, te remercier d’être venu

pour nous donner la Vie Éternelle ? »

 

Francis Cousin

  

 Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre suivant :

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