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29ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 18, 1-8)

 

« Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,

Qui crient vers lui jour et nuit ? »

Pour être sûr que les lecteurs comprennent bien le sens de la parabole que Jésus va donner juste après, Luc commence par préciser celui-ci : « Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager ».

Rien que cette première phrase nous interpelle, parce que pour la plupart d’entre nous, ce n’est pas la grande quantité de nos prières qui risque d’importuner Dieu, mais bien au contraire le faible nombre de celles-ci.

Oh, bien sûr, nous prions Dieu : la messe du dimanche, une petite prière le matin, une autre le soir … et le reste du temps, on fait relâche, ou laisse Dieu tout seul là-haut dans le ciel, et nous, on s’occupe de nos affaires sur la terre.

Et on ne fait pas le lien entre nos affaires et Dieu. Comme si cela n’intéresse pas Dieu.

Pourtant, Jésus nous a dit : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20). Et si Jésus est avec nous, Dieu aussi est avec nous. Comment donc Dieu pourrait-il être avec nous sans s’intéresser à ce que nous faisons, sans qu’il n’écoute nos prières ?

Comment alors « Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? »

Crier vers Dieu jour et nuit … Prier vers Dieu jour et nuit …

C’est la même chose, à une lettre près …

Cela montre la nécessité de prier tout le temps. C’est ce que saint Luc met en exergue de l’évangile d’aujourd’hui : « La nécessité pour eux de toujours prier … ». Saint Paul le rappelait aux Thessaloniciens : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance » (1 Th 5,16-18).

Mais saint Luc ajoute : « sans se décourager ». C’est sans doute ce qui nous manque généralement : la persévérance dans la prière. Ou plutôt dans une prière ; ne pas avoir peur de faire plusieurs fois la même prière … jusqu’à ce qu’on ait une réponse de Dieu.

Trop souvent, nous voulons une réponse tout de suite. C’est un peu le mal du siècle. Comme si Dieu était à nos ordres. Mais le temps de Dieu n’est pas notre temps ; il attend le moment favorable pour nous, le temps peut-être que nous murissions notre projet, le temps que nous réitérions notre prière, une fois, deux fois, … x fois, pour être vraiment sûr que c’est cela que nous voulons, avant de nous donner une réponse.

C’est ce qui se passe avec la veuve de l’évangile. À force de réclamer la même chose au juge, celui-ci lui donne raison.

Saint Luc avait déjà parlé de l’insistance dans la prière, avec cet homme qui reçoit à l’improviste un ami en pleine nuit et qui n’a pas de pain à lui offrir. Il demande à un voisin de lui en donner, mais celui-ci refuse : « “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.” Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut » (Lc 11,7-8).

N’ayons donc pas peur de demander une chose à Dieu avec insistance, sans se décourager, persévérant envers et contre tout. C’est en faisant comme cela que va se manifester notre foi, l’épaisseur de notre foi.

Mais quand on voit le niveau général de notre persévérance dans la prière, on ne peut que comprendre l’inquiétude de Jésus : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? »

Seigneur Jésus,

Tu veux que nous te prions sans cesse,

que nous soyons toujours en relation avec toi.

Mais nous ne pensons à toi

que de temps en temps.

Nous t’oublions, souvent par paresse

plus que par rejet de toi.

Nous avons peur de te déranger,

alors que tu ne demandes que cela !

Parce que tu nous aimes.

 

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 29°