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26ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 16, 19-31)

 

« Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent. »

La parabole d’aujourd’hui nous parle encore de riche (et donc d’argent) et de pauvre. Et elle nous parle encore de l’au-delà, mais pas de la même manière que la semaine dernière.

Deux parties :

La première, sur cette terre. On a un riche qui vit dans l’opulence, qui festoie, qui ’’profite’’ de la vie. Et on a un pauvre, que Jésus appelle Lazare, c’est-à-dire ’’Dieu a aidé, qui git devant chez le riche et qui n’intéresse personne, hormis les chiens.

La seconde se passe dans l’au-delà : le riche va en enfer, et le pauvre se retrouve auprès d’Abraham, donc dans le paradis.

Une analyse un peu trop rapide pourrait nous amener à dire que, quand nous mourrons, on a un retournement de situation :

– celui qui vit bien et est heureux sur terre se retrouve en enfer,

– celui qui vit mal et qui est malheureux sur terre se retrouve au paradis.

Et donc qu’il vaut mieux être pauvre et malheureux pour aller au paradis.

Cette analyse pourrait aussi s’appuyer sur une fausse interprétation des béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.» (Mt 5,3) « Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! » (Lc 6,24).

Ce serait une erreur, car la richesse n’est pas un péché, et donc ne mérite aucun châtiment, car elle permet à certains de faire du bien vis-à-vis des autres, notamment des pauvres. Et la pauvreté n’est pas en soi une vertu, et donc ne mérite rien de particulier d’autant que certains pauvres peuvent être amenés à faire beaucoup de mal, et de biens mauvaises choses.

D’autant que cette manière de penser pourrait amener certains à une autre conclusion qui n’est certainement pas bonne : Puisque les pauvres sont sûrs d’aller au paradis, ne faisons rien pour eux car on risquerait de leur ôter le paradis !!

Alors, que faut-il retenir de cette parabole ?

Il peut nous arriver, quand nous pensons à nos aïeux qui sont morts, de nous demander s’ils sont en enfer ou au paradis, ou peut-être plus souvent de nous demander où nous irons après notre mort.

Et c’est peut-être cela le but de cette parabole : nous faire nous poser des questions, non pas tant sur le lieu de notre vie future (ce n’est pas nous qui jugeons, mais le fils de l’homme), mais sur la manière dont nous vivons sur cette terre : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mt 25,35-36).

Parce que c’est la manière dont nous vivons maintenant et jusqu’à notre mort qui va influencer le jugement nous concernant.

Qu’est-ce qui est reproché au riche ? Certainement pas sa richesse ! mais le fait qu’il n’ait jamais fait attention au pauvre qui était à sa porte !

Il vivait sa vie, avec ses amis. Mais sa richesse ne lui permettait pas de voir le pauvre qui était à sa porte, tout près de lui !

Sa richesse l’avait rendu aveugle !

Alors nous : Est-ce que nous sommes attentifs aux pauvres qui sont à côté de nous ? À tous les pauvres qui nous entourent, de toutes les pauvretés : pécuniaires, morales, familiales, au niveau du travail, de la santé, de la solitude, du logement …

Cela en fait du monde … qu’on ne voit pas, ou qu’on ne cherche pas à voir …

N’oublions pas ce que dit Abraham à la fin du texte : « Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! ». Et nous, nous en plus l’évangile de Jésus, tout le nouveau testament, les saints et les papes, dont le dernier, le pape François, qui a choisi son nom parce que son voisin lui avait dit : « N’oublie pas les pauvres ! » et qui nous dit à nous aussi : « N’oubliez pas les pauvres ! »

Seigneur Jésus,

encore une fois tu nous rappelles

que l’argent que nous avons doit être partagé

avec ceux qui sont dans le besoin,

mais aussi que nous devons être attentifs

à toutes les sortes de pauvreté.

’’Chaque fois que vous avez fait quelque chose

 pour l’un de ces plus petits de mes frères,

c’est à moi que vous l’avez fait.’’

 

Francis Cousin

   

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Prière dim ordinaire C 26°