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23ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 14, 25-33)

« Celui qui ne porte pas sa croix

pour marcher à ma suite

ne peut pas être mon disciple. »

 

Et pour expliciter cette phrase, Jésus donne deux exemples :

– Avant de construire une tour, dont le but était de pouvoir veiller sur les biens des agriculteurs, notamment la vigne, il faut s’assurer qu’on ait les moyens de payer les travaux. La tour est un gage pour la réussite de l’entreprise du vigneron.

– Un chef d’armée doit s’assurer qu’il puisse avoir une chance de remporter la bataille, sinon il doit négocier pour limiter les dégâts.

Pour suivre Dieu, Jésus, il faut s’assurer qu’on puisse le suivre jusqu’au bout, et pour cela le mettre en premier.

Cela veut dire notamment, comme le dit l’évangile, mettre en arrière toutes les personnes que l’on connaît, surtout sa famille : « son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même sa propre vie. ». Ce qui ne veut pas dire qu’on n’ait plus de relations avec eux, qu’on se néglige soi-même, ce qui n’aurait pas de sens parce qu’ils sont aussi notre prochain, parce qu’on a conclu, pour certains, un ‘contrat’ avec eux, un sacrement : le mariage célébré devant Dieu pour le conjoint, le baptême où l’on s’engage à éduquer les enfants dans la foi chrétienne … mais Dieu passe avant.

Le Christ ne peut pas nous demander de ne pas aimer ceux qui nous sont les plus proches … mais il ne veut pas que nos préoccupations vis-à-vis d’eux envahissent toute notre vie.

Cela peut nous paraître difficile … C’est une partie de nos croix …

Comme pour beaucoup de choses, on ne peut pas le faire seul, avec nos propres forces. Mais si on se tourne vers Dieu, il nous donnera la possibilité de vivre ainsi.

Renoncer à soi-même, porter sa croix, c’est une condition pour suivre Jésus. Et il le dit bien : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. ».

Mais ce n’est pas une condition préalable pour commencer à suivre Jésus. Cela peut venir peu à peu, au fur et à mesure que l’on marche avec le Christ, sur la route où il nous convie.

Dieu n’est pas pressé, il nous laisse le temps : « À tes yeux, mille ans sont comme hier, c’est un jour qui s’en va » (Psaume 89), et le psalmiste ajoute : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. », et la première lecture dit encore « Qui aurait connu ta volonté, si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ? »

Alors, ouvrons nos cœurs au souffle de l’Esprit Saint, lisons la Parole de Dieu, prions Dieu de nous éclairer, de nous donner la sagesse … et un jour, qu’on ne peut définir à l’avance, dans un mois, dans un an, dans dix ans … nous pourrons vraiment suivre Jésus sur le chemin de notre vie qui deviendra le chemin de sa vie, le chemin de la Vie.

Nous ne sommes pas meilleurs que les apôtres qui ont pris du temps pour comprendre l’enseignement de Jésus ; au pied de la croix, il n’y avait que Jean parmi eux … Il faudra la résurrection et la Pentecôte pour qu’ils soient ‘libérés’, pour qu’ils mettent Jésus au premier rang dans leur vie et qu’ils se donnent totalement à l’annonce de la Parole de Jésus.

Mais cela ne veut pas dire qu’on a le temps … pour se mettre en route …

Au contraire, c’est en marchant au côté de Jésus qu’on apprend peu à peu la sagesse et que l’on se laisse transformer par l’Esprit Saint. Il n’y donc pas de temps à perdre.

Seigneur Jésus,

tu sais combien il est difficile pour nous

de te mettre toujours à la première place.

Nous avons tellement de choses

qui nous semblent prioritaires,

surtout avec nos proches,

que bien souvent tu passes après.

Aide-nous à te mettre toujours en premier,

pour être des témoins de ta présence parmi nous.

 

Francis Cousin

 

  

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