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19ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 12,32-48)

« Toujours prêt ! »

C’est la devise bien connue des scouts … mais c’est aussi ce que l’on demande à certains professionnels comme les urgentistes, les pompiers, les policiers … ou à certaines personnes qui sont « d’astreinte » pour intervenir le plus rapidement possible pour le bien de tous.

C’est aussi ce que le Seigneur conseille à tous dans l’évangile de ce jour : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. ». Cette phrase a sans doute pour beaucoup de ses auditeurs rappelé le conseil donné avant de quitter l’Égypte, la terre d’esclavage de leurs ancêtres. Et surtout l’urgence de la situation. Ici, il s’agit de quitter une autre terre, notre terre, pour aller dans le Royaume … des cieux ; L’urgence n’étant pas de mourir, mais d’être toujours prêt … pour le service des autres.

La semaine dernière, Jésus nous parlait d’un homme riche qui faisait des rêves de grandeur à son profit, mais que Dieu rappelait à lui dans la nuit. Aujourd’hui, Jésus propose des paraboles où c’est le maître (Dieu) qui s’en va, et qui nous confie sa maison, qui nous fait intendant de son domaine, en attendant qu’il revienne. Et quand il revient, on ne sait pas quand, il attend que nous soyons prêts à le recevoir, et il fera le bilan de la façon dont nous avons géré ses affaires. Mais il insiste surtout sur la manière dont nous aurons géré les relations avec les autres personnels de sa maison, s’ils ont bien été nourris, si on a pris soin d’eux, les traitant avec civilité … et si on s’est bien conduit.

Alors que dans la parabole des talents, le maître se soucie des rentrées économiques, ici, le maître se soucie des relations interpersonnelles, humaines. Et de la bonne entente entre les gens. Avec cette conclusion qui rappelle celle des ’’talents’’ : « À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »

« Jésus aujourd’hui nous rappelle que l’attente de la béatitude éternelle ne nous dispense pas de l’engagement pour rendre le monde plus juste et plus habitable. Au contraire, notre espérance de posséder le Royaume dans l’éternité nous pousse à œuvrer pour améliorer les conditions de la vie terrestre, spécialement des frères les plus faibles. » (Pape François, 7 août 2016)

Et pour cela, il y a toujours urgence, du service des autres, de la mise en œuvre du commandement d’amour : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34).

On pourrait reprendre ce que disait Jésus à la Samaritaine : « L’heure vient, et c’est maintenant… » (Jn 4,23). Parce que Dieu vient à toute heure, ou plutôt est toujours présent, et nous devons être prêts à lui rendre des comptes à toute heure, c’est-à-dire maintenant, quand Dieu vient vers nous, sous la forme d’un voisin amical ou mécontent, d’un autre nécessiteux, d’un pauvre sans abri, de personnes en détresse morale ou spirituelle … dans tous ceux qui nous entourent, pauvres ou riches (financièrement, intellectuellement, socialement …) ; voir même sa présence dans la nature que nous souillons sans vergogne …

On connaît ce conte où un vieillard très pieux se désolait de ne pouvoir rencontrer Dieu, et chaque jour il lui demandait « Veux-tu venir chez moi ? ». À force, Dieu lui dit : « Je viendrai chez toi mardi ». Tout réjoui, le mardi le vieillard prépara sa venue, il nettoya sa maison, prépara un poulet rôti, un bon gâteau, mis une chaise devant sa porte pour que Dieu puisse s’y asseoir, puis il attendit Dieu. Vers midi, un mendiant passa, et lui demanda s’il pouvait lui donner à manger, mais le vieillard lui dit : « J’ai bien un poulet rôti, mais il est réservé pour Dieu qui doit venir chez moi. Je ne peux rien te donner. ». Vers quatre heures de l’après-midi, un enfant passa et vit par la fenêtre le bon gâteau, et il demanda au vieillard : « Peux-tu me donner une part de ce gâteau, il a l’air tellement bon ! ». Mais le vieillard lui répondit : « Je ne peux pas ! Ce gâteau est réservé pour Dieu qui doit venir chez moi. ». Vers la fin de la journée, le vieillard s’impatientait : « Dieu n’est pas encore venu ! ». Vers les sept heures, un homme, fatigué par sa journée de travail, s’assit sur la chaise devant la porte du vieillard. Celui-ci sorti aussitôt de chez lui : « Sors de là. Cette chaise est réservée pour Dieu qui doit venir chez moi ». À dix heures, Dieu n’était pas encore passé ! Le vieillard était fâché contre Dieu : il n’avait pas tenu sa promesse ! Alors il dit à Dieu : « Dieu, tu n’avais dit que tu passerais chez moi aujourd’hui, la nuit est tombée, et tu n’es pas encore passé. Je n’attendais pas cela de toi ! ». Alors Dieu lui répondit : « Mais mon ami, je suis venu trois fois chez toi : le mendiant qui t’a demandé à manger, c’était moi ; l’enfant qui désirait une part de gâteau, c’était moi ; l’homme fatigué qui s’est assis sur ta chaise, c’était moi. Et à chaque fois, tu m’as refusé ton hospitalité. Moi aussi, je n’attendais pas cela de toi ! ».

N’est-ce pas souvent là notre attitude : ne pas voir Dieu dans les autres, ne pas savoir l’accueillir quand il vient vers nous, ne pas lui ouvrir notre porte … et notre cœur …

« Le Seigneur a frappé à tes volets, mais toi, tu dormais … » (Père Aimé Duval)

Seigneur Jésus,

Tu nous demandes d’être

toujours en tenue de service,

toujours prêt à rendre service,

à t’accueillir quand tu viens vers nous

par l’intermédiaire de diverses personnes.

Mais souvent, nous ne te reconnaissons pas,

alors que tu es en tous ceux qui nous entourent.

Ouvre nos yeux à ta présence.

Francis Cousin  

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