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19ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis Cousin

Évangile selon Saint Matthieu 14 22-33

« Jésus obligea les disciples à monter dans la barque

et à le précéder sur l’autre rive. »

 

Nous sommes juste après la multiplication des pains, ce miracle extraordinaire que Jésus avait fait en présence d’ « environ 5000 hommes, sans compter les femmes et les enfants » (Mt 14,21), et ceux-ci avaient vu en lui « le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » (Jn 6,14). Ils pensent avoir trouvé le roi qui les libérera des occupants étrangers. Mais Jésus ne veut pas que les apôtres soient contaminés par cette idée, et il les envoie « sur l’autre rive », parce que sa ’’royauté n’est pas de ce monde’’ (Jn 18,36). Il veut que les apôtres ne se trompent pas sur ses intentions, et il les envoie seuls, la nuit (dans le royaume des ténèbres), sur la mer de Galilée (dans le royaume du mal, du démon, de la mort), vers l’autre  rive.

Jésus les avait déjà envoyés deux par deux, sans lui, dans les villages des environs pour qu’ils annoncent la Bonne  Nouvelle, et ils étaient revenus enchantés de ce qu’ils avaient fait, des miracles accomplis (Lc 9,6). Mais cette fois-là, ils étaient sur terre, en confiance. Peut-être trop.

Et cette nuit-là, le vent se lève, c’est la tempête, et il est difficile de diriger la barque. Il faut rester éveillé. C’est épuisant.

Pendant ce temps, Jésus a gravi la montagne, et il prie.

Quand le jour commence à peine à poindre, quand les ténèbres commencent à s’amenuiser, Jésus, soleil levant, vint vers les apôtres en marchant sur la mer, montrant ainsi que la mort, représentée par la mer, n’a pas de pouvoir sur lui, qu’il est le maître de la vie. Et aussi que le démon, les puissances du mal ne peuvent pas l’atteindre.

Les apôtres ne le reconnaissent pas. Pire, ils s’affolent : on n’a jamais vu quelqu’un marcher sur la mer ! Mais Jésus n’est pas ’’quelqu’un’’, il est Dieu. Et il le leur dit : « Confiance, c’est moi (en grec : ‘egw eimi’, ‘JE SUIS’ : le nom de Dieu révélé à Moïse), n’ayez pas peur ! ».

Cette révélation ne convainc pas vraiment Pierre : « Si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux ». Il y va ! Au début, dans l’enthousiasme, ça va. Mais quand il se rend compte de ce qu’il est en train de faire, qui n’est pas du domaine humain, il panique et s’enfonce. Et Jésus le retiens par la main.

Aussitôt montés dans la barque, le vent cessa et chacun s’exclama : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! ». Mais il avait fallu que Jésus sauve Pierre de la noyade pour qu’ils reconnaissent que Jésus est « JE SUIS », Dieu, Fils de Dieu.

A chacun de nous aussi, Jésus dit : « Va sur l’autre rive, quitte la vision humaine des choses et des hommes, et comprend les avec le regard de Dieu. Écoute ma Parole, et vis de cette Bonne Nouvelle que je t’ai donnée. Oh bien sûr, cela ne va pas être toujours facile, tu traverseras des moments de doute, les ténèbres et les forces du mal vont essayer de te faire couler, des ‘croix’ se présenteront devant toi, mais n’aie pas peur ! Je suis toujours auprès de toi, prêt à te tendre la main, à te relever si tu me le demandes. Aie confiance en moi ! Sans moi, tu ne peux rien faire, mais avec moi, tout est possible ‘car rien n’est impossible à Dieu’ (Lc 1,37) ».

Le problème, c’est que nous, on a du mal à quitter notre rive, à nous lancer sur la mer. Quand il y a un problème, que les ténèbres s’amoncellent autour de nous, on croit que Dieu nous abandonne. Parce que souvent, quand il vient vers nous, c’est par des moyens non-humains ou non habituels. Et nous ne le reconnaissons pas ; on se demande si c’est  bien lui, ou si c’est le démon, ou un ‘fantôme’, et on s’affole. On fait comme Pierre, on demande des preuves, des choses extraordinaires, pour être sûr ! Et comme lui, on se ‘plante’ !

Ayons FOI en Jésus, ayons FOI en Dieu. Et disons-lui : « J’ai confiance en toi ! ».

Dans leur angoisse,

ils ont crié vers le Seigneur,

et lui les a tirés de la détresse,

réduisant la tempête au silence,

faisant taire les vagues.

Ils se réjouissent de les voir s’apaiser,

d’être conduits au port qu’ils désiraient.

Psaume 106, 28-30 

 

Francis Cousin

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Prière dim ord A 19° A6