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2ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 20, 19-31

 

« La paix soit avec vous ! »

 

Même si c’est la coutume en Israël de se saluer par un « La paix soit avec vous ! » réciproque au lieu de notre habituel « bonjour », cette salutation avait ce soir là, alors que les ténèbres commençaient à envahir la chambre haute, une raison bien particulière.

Après les révélations faites par les femmes, de bon matin, et qui sans doute s’étaient répandues dans toute la ville de Jérusalem, mettant en effervescence toute la population qui avaient crié deux jours avant « A mort, crucifie-le ! » et qui se demandait elle aussi ce qu’il était advenu du corps de Jésus, et qui pensait, elle, que c’étaient les apôtres qui l’avaient enlevé pour le garder auprès d’eux, ainsi que l’affirmait une rumeur (Cf Mt 28,11-15), les apôtres s’étaient enfermés au cénacle « par crainte des juifs ».

Aussi l’apparition de Jésus au milieu de la pièce, toutes ouvertures fermées, avait dû effrayer les apôtres. Et même après que Jésus ait montré ses différentes plaies, personne n’était vraiment rassuré.

Alors Jésus dit une deuxième fois « La paix soit avec vous ! », non plus pour dire bonjour, mais pour que la paix vienne véritablement dans leur cœur.

Et aussitôt il leur donne leur ’’feuille de route’’ : « Moi, je suis venu sur terre pour vous annoncer la Bonne Nouvelle de l’Amour du Père. J’ai fait mon boulot, maintenant c’est à vous de continuer à répandre cette Bonne Nouvelle : Je vous envoie. ‘Vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement’ (Jn 15,27)  Et pour vous aider dans votre mission, je vous donne le Paraclet que je vous avais promis : Recevez l’Esprit Saint ! ’Lui vous enseignera tout et il vous fera vous souvenir de tout ce que je vous ai dit’ (Jn 14,26) ».

Et il leur donne à tous le pouvoir de remettre ou de maintenir les péchés des hommes, ce qui auparavant était réservé à Dieu. Dieu, dans sa grande miséricorde, et connaissant combien les hommes sont pécheurs, a voulu partager avec des hommes une partie de ce qui était son apanage, pour qu’ils puissent être ses aides sur la terre en pardonnant en son nom.

Mais ce jour-là, il manquait un apôtre : Thomas. Et quand les autres lui parlent de la venue de Jésus, il croit à une blague, un poisson d’avril. Pour lui aussi la résurrection des morts, c’est pour la fin des temps, mais pas maintenant ; même si c’est la résurrection de Jésus, le Fils de Dieu. Pour être débarrassé de la situation où il est mal à l’aise, il dit accepter de croire, mais à trois conditions : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Ne nous moquons pas trop de Thomas, lui qu’on appelle souvent l’incrédule, alors qu’il fut le premier à dire de Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Qu’aurions-nous fait si nous avions été à sa place ? Dans cette succession de faits hors du commun ? il y avait vraiment de quoi perdre la tête.

Et sans doute nous aurions fait comme lui. Nous qui refusons parfois de croire ce qui est une évidence, et que tout le monde croit.

Alors quand Jésus est de nouveau avec les apôtres une semaine plus tard, et qu’il interpelle Thomas, celui-ci ne doute plus. Il n’a pas besoin de mettre en œuvre les conditions qu’il avait formulées : il croit. Et il le dit.

Cette scène a inspiré beaucoup de peintres, et souvent on voit Thomas avancer son doigt vers la plaie de côté de Jésus. Le Caravage montre même Jésus prenant la main de Thomas pour la mettre dans sa plaie ! Pour moi, c’est une erreur. Je vois davantage Thomas à genoux devant son ’’Seigneur et [son] Dieu’’ comme l’image de la Parole d’Évangile, qui se repent de son manque de foi (ce qui est souvent notre cas) et qui se met en adoration devant son Maître et Seigneur.

 

Seigneur Jésus,

ta résurrection est pour nous

le moteur qui nous fait vivre,

et tu comptes sur nous,

comme tu l’as fait avec tes apôtres,

pour annoncer à tous Ta Bonne Nouvelle :

Dieu nous aime

et ne cesse de nous aimer,

et il nous pardonne toutes nos fautes

si nous en avons regret.

 

Francis Cousin

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim Pâques 2° A6

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