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1er Dimanche de Carême par Francis COUSIN

 

 

« Arrière, Satan ! »

Nous voici au début du carême, ce temps qui nous est donné par l’Église pour préparer notre cœur pour ce grand jour qu’est Pâques, but de la venue de Jésus sur la terre : Dieu le ressuscite, et par cela il refait le lien entre les hommes et lui, le lien d’amour que les hommes ont rompu par le péché d’Adam et Ève et que Jésus en offrant sa vie pour nos péchés renoue, nous permettant d’avoir accès à la Vie Éternelle.

On comprend donc que la première lecture soit le récit de la tentation d’Ève par Satan. Satan, rusé et menteur, commence par dire que Dieu a interdit de manger de tout arbre du jardin d’Éden ; Non, répond Ève, seulement l’arbre du milieu ; C’est parce que, si vous en mangez, ’’vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal’’. Et Ève et Adam, succombe à la tentation de tout connaître, d’être comme des dieux, de pouvoir vivre sans Dieu.

L’évangile nous parle des tentations de Jésus au début de la vie publique. Juste après son baptême au cours duquel la voix du Père se fait entendre :’’Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie‘’, Jésus est poussé par l’Esprit au désert, lieu de l’épreuve et du combat comme le mal, mais aussi lieu de la rencontre avec Dieu. Il y reste quarante jours, sans manger ni boire, comme Moïse au Sinaï avant qu’il ne reçoive les tables de la loi.

Alors le diable vient le voir et commence par une provocation :’’Si tu es Fils de Dieu…’’, sous-entendu, tu peux donc faire des miracles, ’’change ces pierres en pain’’. Mais Jésus ne veut pas utiliser ses capacités pour son propre profit, de manière égoïste ; il réserve les miracles pour les autres, les petits, les malades, les faibles.

Il l’emmène ensuite au sommet du temple :’’Saute, les anges viendront te porter’’, mais Jésus ne veut pas mettre à l’épreuve son Père, l’obliger à faire un miracle à son profit pour qu’il en tire vanité.

En dernier lieu, Satan emmène Jésus sur une montagne. ’’Je te donne tout cela si tu te prosternes devant moi’’. C’est le but de la mission de Jésus : rassembler toutes les nations pour qu’elles croient en Dieu et aient la Vie éternelle, mais pour lui, la fin ne justifie pas tous les moyens, surtout s’ils ne sont pas bons et vont à l’encontre de ce qui est voulu. Et pour la troisième fois, Jésus répond par une phrase du Deutéronome :’’Arrière, Satan ! … C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte’’.

Les trois tentations que Jésus a subies sont encore d’actualité aujourd’hui, même si elles prennent d’autres formes. Dans notre société de consommation, nous pouvons être tentés par tout un tas de choses qui nous sont présentés par la publicité, la télévision ou internet, et que nous voulons pour nous, de manière égoïste, tout de suite, et pas seulement des biens matériels, mais aussi la drogue, le sexe, les enfants par Grossesse Pour Autrui, voire mourir ’’dans la dignité’’ par euthanasie, …

Il y a aussi la tentation de vouloir avoir des ’’preuves’’ de l’existence de Dieu, ou de se tourner vers l’ésotérisme, les horoscopes, les diseuses de bonne (?!) aventure … pour combler la soi-disante absence de Dieu.

Et puis aussi la tentation de l’argent facile, plus ou moins licite, ou des ‘trucs’ pour payer moins d’impôts ou ne pas payer ses contraventions. Et aussi celle du pouvoir sur les autres.

Les tentations sont toujours là, et elles sont nombreuses. Parce que Satan est toujours là, et qu’il ne cesse de nous tenter. C’est pourquoi, dans le Notre Père, nous disons ’’Ne nous laisse pas entrer en tentation’’.

Et  nous ne pouvons le faire qu’avec l’aide de Dieu. En faisant comme Jésus, quand nous sentons arriver une tentation mauvaise, en disant : « Arrière, Satan ! ».

Seigneur Jésus,

comme tu l’as été,

nous sommes souvent

tentés par le Démon.

Aide-nous à résister au démon

et à ne pas entrer en tentation.

Francis Cousin