Solennité de la Toussaint – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 5, 1-12)

« Dieu nous appelle tous au Bonheur … »

(Mc 5, 1-12)

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

Jésus n’a semble-t-il, ici, qu’un seul mot à la bouche : « Heureux », répété neuf fois, et ce bonheur est proposé dès maintenant. En effet, dans cet appel, « heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux ! », le verbe est au présent ! Mais qui sont ces « pauvres de cœur » ? Jésus en est le premier exemple… Il est « l’Unique Engendré » (Jn 1,14.18) en tant qu’il reçoit de toute éternité du Père son être et sa vie. « Comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57). Et il ne peut même rien faire de lui-même (Jn 5,19-20.30), car ses œuvres sont en fait celles du Père (Jn 14,10). Lui, il est « le Serviteur » du Père (Ac 3,13.26 ; 4,27). Jésus est donc « pauvre de cœur », « doux et humble de cœur » (Mt 11,29), car tout ce qu’Il Est, tout ce qu’il fait, il le doit non pas à lui-même, mais à un autre, le Père… « Être pauvre de cœur », c’est donc mettre un autre que soi-même à la première place en son cœur. C’est accepter de recevoir tout ce que l’on est, tout ce que l’on vit d’un autre… Le Royaume des Cieux n’est pas ainsi une réalité spirituelle qui se gagne à coup de bonnes actions qui mériteraient une récompense. Non, le Royaume des Cieux est une histoire d’amour entre le Maître de ce Royaume, Dieu, et tous ceux et celles qu’il invite à y entrer : tous les hommes, ses enfants, tous créés « à l’image et ressemblance » (Gn 1,26-28) de leur Dieu et Père (Lc 11,2 ; Jn 20,17). En effet, nous dit Jésus, « ne crains pas, petit troupeau car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12,32). Ce Royaume est donc donné gratuitement par amour à quiconque est assez « pauvre de cœur » pour accepter de le recevoir… Et ce Royaume des Cieux n’est pas un lieu, mais un état de vie, un Mystère de Communion avec Dieu dans l’unité d’un même Esprit : « Le Royaume des Cieux est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17), cet Esprit Saint que Dieu donne gratuitement (1Th 4,8), par amour, « aux méchants et aux bons, aux justes et aux injustes » (Mt 5,45). Mais pour recevoir ce « Don de Dieu » (Jn 4,10, Ac 2,38 ; 8,20 ; 10,45 ; 11,17…), puisque le mal ne peut coexister avec Dieu, il est absolument nécessaire de se convertir de tout cœur, de renoncer au mal avec l’aide de Dieu, de changer de vie… D’où les premières Paroles de Jésus en St Marc : « Le Royaume des Cieux est tout proche ; repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1,15), Bonne Nouvelle d’un Royaume donné gratuitement avec le Don de l’Esprit Saint… « Recevez l’Esprit Saint » dira le Ressuscité à ses disciples (Jn 20,22)… et avec ce Don de Dieu, « entrez dans la Vie » (Mc 9,43.45.47), la Vie éternelle, Source du seul vrai Bonheur…              DJF

 

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