1

Fête du Baptême de Notre Seigneur – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mt 3, 13-17)

« Jésus avec les pécheurs,

pour les pécheurs »

 

Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.
Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

 


         Jean-Baptiste proposait « un baptême de repentir en vue de la rémission des péchés » (Mc 1,4). Par cette démarche, il invitait à se reconnaître pécheur, en vérité. Plus tard, il s’agira de faire de même en présence de Jésus. C’est ainsi que Jean Baptiste « préparait le chemin du Seigneur » (Jn 1,23), car c’est Lui et Lui seul qui offre, au Nom de son Père, le pardon des péchés et le Don de l’Esprit Saint qui lave, purifie, sanctifie, justifie (Lc 5,20 ; 1Co 6,11)…

            Jean-Baptiste est pécheur, comme tout le monde (Rm 3,9-26) et il le sait bien… Ce serait donc à lui d’aller en premier à Jésus pour confesser, à travers Lui : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils »… Mais, surprise… « C’est moi » qui ai péché, « c’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi », purifier par toi, « et c’est toi qui viens à moi » ! La démarche de Jésus est bien celle du Bon Pasteur qui prend l’initiative d’aller à la rencontre de toutes ses brebis perdues. Dieu veut notre Vie, notre Plénitude, notre vrai Bonheur plus que nous-mêmes. Il est le Vrai Ami de l’homme…

            De plus, « tu viens à moi » pour une démarche qui n’a d’autre but qu’un repentir sincère ! Mais Jésus est « l’Agneau sans tache », il n’a jamais péché ! Humilité de Jésus qui ne se préoccupe pas du tout de son image, de ce que l’on pourrait dire de lui en le voyant au milieu des pécheurs, mais qui ne poursuit qu’un seul but : le bien de ces hommes et de ces femmes blessés qu’il est venu sauver en leur montrant le Chemin qui conduit à la Vie… Et pour que ce but puisse être atteint, il n’hésitera pas à se donner tout entier sur une Croix, au milieu de deux pécheurs condamnés à mort par suite de leurs crimes…

            Dans les eaux du Jourdain, Jésus nous appelle tous à venir à sa suite.  Et quiconque lui offrira l’obéissance de sa foi, se retrouva avec Lui dans les eaux du baptême, tourné avec Lui de tout cœur vers le Père, recevant avec Lui ce qu’il reçoit du Père de toute éternité, ce Don de l’Esprit qui le constitue en Fils « né du Père avant tous les siècles, engendré non pas créé, de même nature que le Père » (Crédo). Et il entendra le Père lui dire à lui aussi : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour. » Mais « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16) ! Autrement dit, j’ai mis en toi tout ce que Je Suis (Ex 3,14) ! Voilà donc notre vocation à tous : devenir par grâce ce que Dieu est par nature ! « Ainsi, Dieu nous a fait don des grandes richesses promises, et vous deviendrez participants de la nature divine, en fuyant la dégradation que le désir produit dans le monde » (2P 1,4).        DJF