8ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 6,27-38)

Aimer comme Jésus nous aime (Luc 6,39-45)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?
Comment peux-tu dire à ton frère : “Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil”, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur.

 

    Après avoir proclamé les Béatitudes (Lc 6,20-23), Jésus en décrit maintenant les conséquences inéluctables. Dieu est Amour (1Jn 4,8.16) et il n’est qu’Amour… Chacun de ses actes est un acte d’amour. Aussi, à celui qui fait le mal, Dieu répondra toujours par l’Amour car Il est ce Père qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45 ; Lc 6,35).

            Dieu est donc Amour, et cet Amour face au péché prend le visage d’une inlassable, car éternelle, Miséricorde, nous appelant toujours au repentir. Tel est le Roc de notre vie. Et Il est heureux de pardonner quand il voit le résultat en nous du pardon reçu (Lc 15,7 ; 19,8) : un homme qui quitte les chemins du mal, ces chemins qui ne peuvent qu’être semés, pour lui d’abord et bien sûr pour celles et ceux qui en sont les victimes, que de « souffrances et d’angoisse » (Rm 2,9). C’est cela que Dieu ne veut pas « pour tous les hommes qu’il aime » (Lc 2,14), d’où l’invitation lancée à tous de nous tourner vers lui de tout cœur pour recevoir, encore et toujours, son pardon qui nous permet de repartir sur les chemins d’une vie nouvelle synonymes de Plénitude intérieure et de « Paix »…

            Par le don de l’Esprit qui vivifie, nous recevrons en nos cœurs, de la bonté du Père, sa Vie même (Jn 6,63 ; 2Co 3,6), une Vie qui est Amour (Rm 5,5) et force pour aimer (1Tm 1,7)… « Un cœur bon » est ainsi le fruit du travail de la Miséricorde de Dieu, qui, de pardon en pardon, transforme nos cœurs souillés en cœurs purs, nos cœurs de pierre, durs, en cœurs de chair, tendres (Ez 36,24-28). Alors et alors seulement, ces « cœurs » transformés par « l’Esprit » pourront porter de bons fruits : des fruits de miséricorde, de douceur, et de paix…  « Le fruit de l’Esprit est amour, joie, paix » (Ga 5,22)… Tel est « le bon trésor de nos cœurs » que « le Père des Miséricordes » (2Co 3,3) renouvelle sans cesse…

            C’est en lui que nous sommes invités à puiser la force nécessaire pour accomplir ce que nous ne pourrions jamais faire tout seuls (Jn 15,5) : « aimer nos ennemis » (Lc 6,27), répondre au mal par le bien (Rm 12,21 ; 1Th 5,15), à la violence par la patience et la paix (Lc 6,29 ; Ep 4,1-5), à l’offense par le pardon (Col 3,12‑15), être toujours prêts à donner, même à celui qui nous vole (Lc 6,29), dans la certitude que Dieu ne nous laissera jamais manquer du nécessaire (Lc 12,22-31). Cet amour gratuit n’a de raison d’être qu’en Dieu seul : il ne s’appuie que sur Lui, sans rien attendre en retour (Lc 6,32-35).

            En ayant ainsi pris conscience de nos faiblesses et de nos misères, nous ne laisserons pas l’orgueil nous pousser à faire des reproches aux autres, à leur donner des leçons de morale, comme si nous leur étions supérieurs… Non, nous les aimerons de cet Amour de Miséricorde dont nous sommes les premiers bénéficiaires. « Ôte d’abord la poutre de ton œil ; et alors tu verras clair pour ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère »…   DJF

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