1
|
Tous appelés à la Vie !
En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.
Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.
Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. »
Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer.
Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient.
À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. »
En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ;
et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.»
Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
« La foule serrait de près Jésus et écoutait la Parole de Dieu »… « Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jn 6,44), dit Jésus. Et comment fait-il ? Par le Don de l’Esprit qui se joint toujours à sa Parole, un Esprit qui est Vie (Ga 5,25), Plénitude de Vie (Ep 5,18) et donc bonheur profond, d’où ce mouvement de foule vers Jésus… « Celui que Dieu a envoyé prononce les Paroles de Dieu, car il donne l’Esprit sans mesure » (Jn 3,34), et « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63) : « Tu as les Paroles de la vie éternelle », dira un jour Pierre à Jésus (Jn 6,68). Il expérimentait, en la vivant, cette Vie nouvelle, et c’était pour lui, comme ici pour la foule, une joie profonde : « Vous avez accueilli la Parole, parmi bien des souffrances, avec la joie de l’Esprit Saint » (1Th 1,6)…
Pour pouvoir s’adresser à tous, Jésus monte dans la barque de Pierre et « il le pria de s’éloigner un peu »… Notons au passage comment le Seigneur et Maître s’adresse ici à sa créature : quel respect, quelle délicatesse ! Et toute la suite ne sera qu’un signe que Jésus va donner à Pierre en lui parlant le langage de sa vie quotidienne : l’eau, les filets, la pêche, les poissons… D’habitude, ces derniers remontent du fond du lac la nuit : c’est donc le meilleur moment pour les capturer. Pierre, en pêcheur professionnel, le sait bien… Mais ici, Jésus va donner un sens nouveau à toutes ces réalités si communes… La nuit va symboliser les ténèbres intérieures dans lesquelles le pécheur ne peut que se retrouver en ayant fermé son cœur à ce « Dieu » qui « Est Lumière » (1Jn 1,5). Or, dans les ténèbres, même si l’on a des yeux, on est comme un aveugle : on ne sait pas où l’on va (Jn 12,35), on ne peut rien faire (Jn 15,5). « Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ». Mais maintenant, ils ont avec eux Jésus « Lumière du monde » (Jn 8,12), Celui-là seul qui, dans le domaine spirituel, peut agir : « La Lumière a brillé dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisies » (Jn 1,5). Avec Lui, « le Dieu qui a dit : « Que des ténèbres resplendisse la lumière », est Celui qui a resplendi dans nos cœurs », par ce Don de l’Esprit qui se joint toujours à sa Parole (Jn 4,24 et 1Jn 1,5), « pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ » (2Co 4,6). Avec le Christ Lumière, les disciples sont dans la Lumière, et c’est donc dans ce « jour » qu’ils vont lancer les filets en obéissant à son invitation : et « la grande multitude de poissons » prise ce jour-là annonce « la grande multitude » de celles et ceux qui accueilleront, grâce à l’action de l’Esprit en eux, la Parole de Lumière et de Vie proclamée plus tard par Pierre et par l’Eglise… DJF