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20ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 6,51-58)

« Jésus Pain de Vie par sa chair offerte »

(Jn 6,51-58).

 

En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

     

            Au tout début de son discours, Jésus avait parlé du « pain de Dieu » comme celui qui « descend du ciel et donne la vie au monde ». Puis il s’était lui-même présenté comme étant ce « pain de vie » par sa Parole. Il s’agissait donc avant tout d’accueillir cette Parole en « venant à » lui, en « croyant en lui » (Jn 6,35-47). Et puisque « celui que Dieu a envoyé prononce les Paroles de Dieu car il donne l’Esprit sans mesure » (Jn 3,34), en recevant cette Parole de tout cœur, c’est aussi « l’Esprit qui vivifie » que l’on reçoit, et donc, avec lui, le Don de la vie éternelle. « Tu as les paroles de la vie éternelle » lui dira plus tard St Pierre (Jn 6,68).

            Ici, nous assistons à un nouveau départ. Jésus redit qu’il est « le pain vivant descendu du ciel pour qu’on le mange et ne meure pas. » Et pour la première fois, un mot nouveau apparaît, celui de « chair » : « Et même, le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Autrement dit, « le Verbe fait chair » va se donner tout entier, corps, âme et esprit, pour nous délivrer de la mort, « le salaire du péché, c’est la mort », et nous permettre de vivre de sa vie, « le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus » (Rm 6,23). Accueillir ce « pain-chair » par sa foi, c’est alors accueillir tous les fruits de son offrande sur la Croix pour le salut des pécheurs : l’Eau Vive de l’Esprit qui jaillit en surabondance de son Cœur ouvert (Jn 19,34 ; 7,37-39 ; 4,10-14). Dès lors, le verbe sans cesse répété est « manger », littéralement « croquer, mastiquer », un verbe volontairement très concret pour ce « pain-chair », mais qui renvoie toujours en fin de compte à l’acte de foi exprimé cette fois-ci avec tout son corps. Quand Jésus dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle », croire en lui, c’est se lever, aller recevoir ce « pain » et le « manger », une démarche qui dit à tous, sans un mot : « Je crois ! » Et c’est bien ce que nous disons en réponse à celui ou celle qui nous présente « le Corps du Christ » : « Amen », un mot qui, dans la langue de Jésus, signifie « C’est vrai ! »

            Et le fruit de cet accueil de Jésus « pain de vie par sa parole » et « pain de vie par sa chair offerte » sera un Mystère de Communion avec Lui, toujours en face à face dans la foi, mais, de cœur, dans l’unité d’un même Esprit, d’une même Lumière, d’une même vie : « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. »         DJF