20ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 12,49-53)
« Je suis venu apporter un feu sur la terre,
et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! »
Un feu … mais quel feu ?
Et Jésus continue : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. ».
On ne comprend pas vraiment !
Jésus nous est présenté comme le « prince de la Paix » (Is 9,5), mais aussi comme celui qui « sera un signe de contradiction » (Lc 2,34). Là encore deux expressions contradictoires, et qui ne reflètent pas ce que nous connaissons des paroles de Jésus …
En fait, Jésus est bien venu apporter la paix sur terre, … mais ses propos seront plus ou moins bien accueillis, et cela amènera la division entre les personnes, … mais pas du fait de Jésus, mais de l’interprétation de ses paroles par les humains…
Alors, de quel feu Jésus parle-t-il ?
S’agit-il de la guerre ?
On dit souvent que la guerre met les villes et les pays « à feu et à sang » … et les guerres sont la conséquence de la discorde, des affrontements, et de la haine …
Certains disent que les différentes religions sont le plus souvent à l’origine des guerres …
Mais ce ne sont-ils pas plutôt des prétextes qui soutiennent des visées politiques, des volontés de pouvoir politique, mais aussi économique, ou de l’égocentrisme de l’un ou l’autre …
La guerre Russo-Ukrainienne nous le montre bien …
Mais Jésus a dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12), ou encore : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. » (Mt 5,44) … et Jésus est « la Vérité » (Jn 14,6) …
Et à chaque fois, Jésus dit « Aimez-vous … Aimez … »
S’agit-il du feu qui purifie ?
Le feu qui brûle tout ce qui est vieux, ou impropre, pour laisser apparaître l’or, les métaux précieux … et qui brûle dans nos cœurs tout ce qui est impropre pour laisser apparaître ce qui est pur …
Certainement !
Ce feu est alimenté par l’Amour de Dieu, le Père, qui est amour infini …
par l’amour du Fils, Jésus, dans son message de vie et dans les Paroles de son évangile … « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. » (Jn 15,9)
par l’amour du Saint Esprit, « qui procède du Père et du Fils », et qui nous pousse à faire le bien, qui nous incite à toujours vouloir aller plus loin dans la transmission de cet amour que nous avons reçu gratuitement à ceux qui nous entourent.
Ce feu de l’amour, qui est animé par toute la Trinité, qui conduit à la Charité (prendre soin du pauvre et du faible), qui conduit à la justice, au pardon, à la miséricorde (avec ses sept œuvres corporelles et ses sept œuvres spirituelles) …
C’est ce feu de l’amour que Jésus voulait « qu’il soit déjà allumé », et que peut-être maintenant, il regrette qu’il ne soit pas encore allumé partout ! …
Ce feu de l’amour, ce n’est pas Jésus lui-même qui va l’allumer …
Il nous a donné tout ce qu’il faut dans son évangile pour que ce soit nous qui l’allumions !
Pas tout seul … avec les autres chrétiens qui nous entourent … et surtout avec l’aide de chacun des membres de la Sainte Trinité !
Et puis, il y a encore un autre feu, que peut-être Jésus a partagé avec ses disciples au cours de ses pérégrinations en Palestine : le feu de camp, qui rassemble les gens, qui réchauffe les cœurs, dans la joie, dans la paix, dans la contemplation du feu, et aussi dans la prière …
Et puisqu’on parlait des scouts la semaine dernière, on peut continuer cette semaine avec ce feu qui termine chaque journée de camp, et qui finit toujours par cette prière :
Avant d’aller dormir sous les étoiles,
doux maître, humblement, à genoux,
tes fils t’ouvrent leurs cœurs sans voiles,
si nous avons péché, pardonne-nous.
Francis Cousin
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