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23ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 14, 25-33)

« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère …          

  et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. »

Voilà encore une phrase qui nous semble bien difficile à admettre, voire à comprendre, dans le discours de Jésus, surtout si on se souvient d’une des dix paroles de Dieu données à Moïse sur le mont Sinaï : « Tu honoreras ton père et ta mère. ».

Mais on peut très bien honorer son père et sa mère sans pour autant les « préférer » à qui que ce soit. On comprend facilement qu’une personne mariée préfère son époux(se) à ses parents, ou ses enfants à ses parents …

Mais Jésus … ou Dieu, puisque la Parole de Jésus est celle du Père … ?

Bien souvent, Jésus, ou Dieu, est considéré comme quelqu’un ’’à part’’, qui n’entre pas dans notre vie familiale ou sociale. On le prie le dimanche quand on va à la messe (quand on y va …), un peu en semaine, surtout quand on a un problème …

Pas tout le monde, bien sûr … mail il faut reconnaître que c’est le fait de la plupart des gens qui ont été baptisés … alors, le préférer à tous ceux qui nous sont les plus proches, on en est malheureusement bien loin !

Reprenons les mots de la traduction liturgique : « préférer » : littéralement signifie « porter en avant, ou porter en premier, à la première place … »

Préférer Jésus signifie donc qu’on met Jésus à la première place … et cela n’a aucune influence sur l’amour qu’on peut avoir pour les autres personnes …

Beaucoup ont mis Jésus ou Dieu à la première place dans leur vie …

À commencer par Marie …

Certains diront : « Oui, mais elle, c’est particulier … Elle était prédestinée par Dieu ! ».

Sans doute … mais elle ne le savait pas !

Et pour qu’une jeune fille de quinze ans réponde à l’ange Gabriel : « Je suis la servante du Seigneur », c’est parce qu’elle avait toujours préféré Dieu, mis Dieu à la première place !

Une autre est Jeanne d’Arc, patronne secondaire de la France (après Marie), qui avait pris comme devise : « Messire Dieu, premier servi ». Et après Dieu, il y avait le Royaume de France … et cela l’a menée au bucher sur la place de Rouen …

Et on pourrait dire tous les saints et saintes qui ont mis Dieu à la première place.

Alors pour nous : quelle est la place que l’on donne à Jésus, à Dieu ?

Pour cela, réfléchissons comme l’homme qui doit bâtir une maison dans le premier exemple de Jésus, non pas pour bâtir une maison, mais pour bâtir notre vie : avec quoi je vais bâtir ma vie ? et quel est le but de ma vie ?

Avec d’abord cette question préalable : qu’est-ce que je « préfère » : réussir dans la vie, ou réussir ma vie ?

Et ensuite : De quelle vie je parle ?

De ma vie sur la terre ? Qui est une vie « finie », avec un terme : la mort.

Ou de la vie éternelle ? Celle qui nous a été promise par Dieu … et par Jésus … et dont la résurrection de Jésus nous a ouvert le passage …

« Nul ne va vers le Père sans passer par moi ! » a dit Jésus …

Si je choisis la vie éternelle, il n’y a qu’une solution : mettre Jésus à la première place … comme lui-même le demande.

Et donc « préférer Jésus, et le suivre ».

Et porter sa croix (ou ses croix) …

Seigneur Jésus,

tu sais combien il est difficile pour nous

de te mettre toujours à la première place.

Nous avons tellement de choses

qui nous semblent prioritaires,

surtout avec nos proches,

que bien souvent tu passes après.

Aide-nous à te mettre toujours en premier,

pour être des témoins de ta présence parmi nous.

 

Francis Cousin

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