Dimanche du Corps et du Sang du Christ – par Francis COUSIN (Jn 6, 51-58)

         « Le pain de Vie. »

 

« Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. »

Jésus venait de parler de la manne, cette nourriture qui avait permis aux Hébreux de vivre pendant quarante ans dans le désert lors de la sorite d’Égypte. Nourriture céleste, car venue du ciel, don de Dieu, … mais cette nourriture avait une finalité terrestre : rester en vie dans le désert …

Il l’avait déjà dit auparavant, ce qui avait entrainé une controverse avec ceux qui l’écoutaient : Comment peut-il dire qu’il est descendu du ciel alors qu’on connait ses parents : « c’est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ! »

Il faut dire que le discours de Jésus est énigmatique pour eux : il ne parle pas au même niveau de ceux qui l’écoutent …

Nous, nous avons la chance de connaître, par les évangiles, les circonstances de la naissance de Jésus, … et aussi ce qui va se passer par la suite, le soir du jeudi saint … où Jésus va partager le pain et le vin avec ses disciples en disant : « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous … Prenez et buvez-en tous : ceci est mon sang versé pour vous … en rémission des péchés … »

Et Jésus continue : « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

Impensable dans notre vie humaine ! On le sait bien, notre vie terrestre a une fin … « Il faudra bien mourir un jour … » comme le dit la chanson …

Mais Jésus parle de la Vie Éternelle … mais ne le dit pas !

Les gens de la foule ne sont pas encore prêts à l’entendre, même si certains parmi eux pensaient à cette possibilité d’une vie éternelle après la mort …

« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Alors là, c’est le bouquet ! Une nouvelle controverse se met en place : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ». Jésus serait-il adepte du cannibalisme ? Non, bien sûr ! Mais la pensée de Jésus n’est pas celle de ceux qui l’écoutent. Elle n’est pas à leur niveau …

Alors Jésus leur dit : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. »

Bien sûr, nous, nous pensons tout de suite à la cène du jeudi saint ! On a une clef d’interprétation … mais les gens qui écoutent Jésus ne peuvent pas comprendre à ce moment-là ce qu’il dit … Surprenant de la part de Jésus qui n’arrive pas à s’adapter à son auditoire …

À moins que ce ne soit une manière de présenter les choses qui ne soit dûe qu’au narrateur, à saint Jean, qui profite de la multiplication des pains qui venait d’être présentée pour relier la multiplication des pains pour la nourriture terrestre avec le don du corps et du sang de Jésus, offert pour la multitude comme nourriture pour accéder à la vie éternelle … d’autant que saint Jean est le seul des quatre évangiles canoniques à ne pas parler de l’institution eucharistique du jeudi saint, lui préférant le geste du lavement des pieds prônant l’humilité nécessaire pour être accueilli dans le Royaume des Cieux …

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

Une chose qui peut paraître surprenante dans cette phrase sont les différents temps des verbes : Dans la première partie de la phrase, ils sont tous au présent, alors qu’on aurait pu s’attendre à ce que le dernier soit au futur : prendre part à la communion (même si on communie rarement au sang du Christ) nous donnera ou nous permettra d’obtenir la vie éternelle, comme une condition préalable … Mettre le temps au présent signifie que la communion eucharistique, si elle est bien prise en connaissance de cause, avec amour et respect, nous fait participant dès maintenant à la vie éternelle … sauf chute ultérieure …

Cela veut dire qu’il ne faut pas participer à la communion à la légère …

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »

Encore une phrase qui nous incite à ne pas faire n’importe comment en allant communier.

Si Jésus demeure en nous, il nous faut faire un peu de ménage en nous … comme quand on reçoit des invités … et ce n’est pas n’importe quel invité …

Et si nous, nous demeurons en Jésus, on ne peut pas se présenter n’importe comment, il nous faut mettre nos beaux atours … mais pas simplement, il faut aussi que l’intérieur soit beau, que notre âme soit, comme on disait avant, en état de grâce.

« De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. »

Un type de phrase que l’on retrouve souvent chez saint Jean : Ce que le Père est pour le Fils, le Fils l’est pour nous …

Comme un don gratuit fait par amour …

Même si nous ne sommes pas du tout du même niveau … mais c’est Dieu qui se met à notre niveau …

Merveille de l’amour infini de Dieu !

Seigneur Jésus,

c’est un immense cadeau

que tu nous fais :

te mettre à notre niveau !

même si on ne comprend pas toujours tout.

Merci Seigneur de nous donner

de l’importance que nous ne méritons pas !

 

Francis Cousin    

 

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