12ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Matthieu 10, 26-33)
« Ne craignez pas ! »
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. »
Dans la première partie de la phrase, Jésus parle des hommes ; il le dit clairement au début du passage : « Ne craignez pas les hommes. ». Ils n’ont pouvoir que sur la vie terrestre des hommes. Par contre, il est important de craindre celui qui a pouvoir sur la vie terrestre et la vie éternelle des hommes, c’est-à-dire Dieu.
Entre le monde des hommes et celui qui est proposé par Dieu, pour le chrétien, il n’y a pas photo : Mieux vaut se tenir du côté de Dieu que du côté des hommes.
Et tous les textes de ce jour disent la même chose.
« Ne craignez pas ! »
On le voit bien dans la première lecture. Le prophète Jérémie dérange les hommes, alors on veut le faire taire, le faire chuter : Dénonciation, tentative de séduction, tout leur semble bon pour le faire taire, mais Jérémie a une certitude en tête : « Le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable … Ils ne réussiront pas. »
Il met totalement sa confiance en Dieu : « Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste (…), car c’est à toi que j’ai remis ma cause. »
On peut penser au psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer. » (Ps 22,1)
« Ne craignez pas ! »
Dans le psaume aussi :
« C’est pour toi que j’endure l’insulte, que la honte me couvre le visage … on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi. »
Jésus reprend d’une autre manière cette situation dans les Béatitudes : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »
Et le psalmiste continue : « Répond-moi, Seigneur, car il est bon ton amour. »
Confiance totale en Dieu …
Et le psalmiste élargit sa pensée à tous les pauvres : « Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles. »
« Ne craignez pas ! »
Saint Paul revient sur la Loi de Moïse, une loi d’obligations et d’interdits. Mais celle-ci a été complétée et transformée par le nouvel Adam, Jésus-Christ, avec la loi d’amour : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22,39), elle-même précisée dans l’évangile de saint Jean : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34).
L’amour de Dieu pour les hommes qui dépasse incommensurablement l’amour des hommes pour Dieu !
« Ne craignez pas ! »
Retournons à la fin de l’évangile : « Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. »
Cela montre combien nous avons de la valeur aux yeux de Dieu.
Mais attention, il faut être vrai : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. » ;
Mais si nous mettons notre confiance en Dieu, nous n’avons rien à craindre.
« Quand vous sortez de chez vous ou du lieu de votre travail pour participer à une célébration de l’Eucharistie, vous ne cachez rien : vous savez où vous allez, et tout le monde peut le voir.
Mais qu’est-ce que cela révèle à vos voisins et aux gens que vous croisez dans la rue ? (…) Cela ne répondra pas à la question qu’ils sont en droit de se poser : qu’est-ce qu’aller à la messe change concrètement dans mon existence ? Pour nous, passer au secret au public, montrer ce qui est caché, ce n’est pas nous ranger derrière une banderole ni porter un badge où il est écrit : « Je suis chrétien » ; c’est laisser transparaitre la parole du Christ à travers notre manière de vivre. » (Cardinal André Vingt-Trois.
Seigneur Jésus,
Tu nous le dis carrément :
si nous t’aimons, toi, et aussi notre prochain,
tu t’en souviendras au jour du jugement.
Mais si nous te renions, et ne faisons pas
un compte avec notre prochain,
tu t’en souviendras aussi au jour du jugement.
Essayons de ne pas l’oublier !
Francis Cousin