« Les brebis écoutent sa voix… »
Nous sommes au début de l’évangile dit ’’du bon pasteur’’, et tout de suite dit : « Celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. ». Jésus ne précise pas qui sont ces voleurs et ces bandits, qui viennent prendre à leur profit ces brebis pour les tuer, qui viennent enlever de son troupeau des brebis qui étaient destinées à Dieu, des brebis qui suivaient le vrai Dieu, qui suivaient Jésus.
Si l’on regarde le passage précèdent où Jésus était en butte avec les pharisiens, ce pourrait être eux, qui détournent le peuple du vrai Dieu d’amour avec toutes leurs prescriptions …
« Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. »
Écouter, … et non pas entendre …
Je ne souviens, quand j’étais jeune et que j’allais à la ferme, il y avait, comme dans toutes les fermes, un chien attaché à l’entrée. La plupart du temps, il était calme … mais des fois, d’un seul coup, il se levait et tournait en rond au bout de sa chaine … et la fermière disait « Ah, Monsieur arrive dans deux minutes. » … et c’était vrai ! Le chien avait reconnu le bruit du tracteur du fermier entre tous les tracteurs du village à plus de six cents mètres de distance …
Il attendait son maître … il écoutait les bruits … Il était attentif …
Parce qu’il aimait son maître … et que son maître l’aimait …
Et ce qui est vrai pour les chiens doit être aussi vrai pour les brebis … et pour les humains !
Tout est une question d’amour …
Et pour nous, une question d’amour entre nous et Jésus … Pour l’amour de Jésus envers nous, pas de problème … mais pour notre amour vis-à-vis de Jésus … ?
Est-ce que moi, tous les matins, quand je me réveille, je pense à Jésus ?
Qui m’appelle par mon nom, ce nom qu’il a gravé sur la paume de ses mains ?
« Même si [tu m’oubliais], moi, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains » (Is 49,15-16).
Bien sûr, on n’entend pas nommément notre nom, mais on sait qu’il est là, si nous écoutons notre cœur … et c’est à nous de lui dire : « Bonjour Jésus. », et peut-être ajouter une prière, personnelle … ou écrite par quelqu’un d’autre … lui montrer qu’on l’attend … et qu’on est prêt à partir à sa suite … sur notre chemin de vie terrestre …
Mais pour pouvoir le suivre, il nous faut passer par la porte … cette porte dont Jésus dit qu’il est lui-même « la porte des brebis ».
Cela veut dire qu’il nous faut passer par cette porte, passer par Jésus, nous identifier à lui, faire nôtre sa Parole.
« Personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6).
Ce n’est pas chose aisée !
Et Jésus lui-même le savait bien : « Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. » (Mt 7,13-14).
C’est sûr qu’au cours de notre vie, il nous arrivera de nous tromper de porte … de prendre des portes larges, des chemins somptueux … qui nous amènent à la gloire, la reconnaissance des gens, à la richesse, au pouvoir … choses considérées comme normale dans notre société actuelle, et souvent encouragées … mais qui peuvent fortement nous éloigner de Dieu …
« Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. », à l’imitation de Jésus, le vrai berger, qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20,26-28).
Seigneur Jésus,
apprends-nous à t’écouter
et à vivre de ta Parole
tout au long de notre chemin
sur cette terre.
Fais-nous partager
ton amour pour tous
qui nous permettra
de prendre le bon chemin
en passant par la bonne porte :
toi-même.
Francis Cousin